In English
La ville du sud marocain Ouarzazate accueillera bientôt la plus grande centrale solaire d’Afrique et le plus grand complexe solaire thermodynamique (CSP) du monde. Les projets actuellement en préparation représentent une enveloppe globale de 6 milliards de dollars.
Le complexe solaire d’Ouarzazate (CSO) – qui occupera une surface à peu près équivalente à la ville de Rabat, la capitale du royaume - sera doté d’une capacité de 500 MW et exploitera l’énergie solaire au moyen de la technologie CSP. Contrairement aux panneaux photovoltaïques traditionnels, la technologie CSP utilise des miroirs qui concentrent la lumière du soleil et la convertissent en chaleur de 400 degrés Celsius afin de créer de la vapeur qui à son tour fait tourner une turbine qui produit de l’électricité.
La première installation de ce projet clé en main sera la centrale Noor I, d’une capacité de 160 MW, suivie des centrales Noor II et III, dont les activités devraient démarrer d’ici 2018 ou 2019.
En investissant dans des projets tels que le CSO, le Maroc espère exploiter ses 3000 heures d’ensoleillement par an afin de produire de l’électricité sur son sol, en prévision d’en exporter, à terme, de l’autre côté de la Méditerranée.
Priorité à l’intégration des entreprises locales
L’agence marocaine de l’énergie (MASEN), créée en 2010, recherche des projets solaires tels que le CSO afin de permettre aux entreprises marocaines de créer de la valeur ajoutée pour le secteur, plutôt que de se contenter d’importer et de distribuer des produits.
"Le cluster a été créé pour mettre ensemble des entreprises privées et des acteurs publics créant ainsi une plateforme d'échange pour des projets collaboratifs qui boosteraient le développement d'une industrie locale dans le domaine des énergies renouvelables," a déclaré à OBG Ahmed Squalli, PDG de NRJ International et président de l’Association Marocaine des Industries Solaires et Eoliennes.
S’il est à prévoir que l’Etat continuera de prendre des mesures incitatives destinées à encourager l’intégration locale dans le secteur émergent de l’énergie solaire, des obstacles demeurent, freinant la participation d’acteurs locaux.
« A l’heure actuelle, le marché de l’énergie au Maroc n’est pas accessible aux petites entreprises marocaines, ce qui fait que seuls les grands acteurs internationaux peuvent prendre part à des projets d’envergure comme celui d’Ouarzazate, » a ajouté A. Squalli.
La construction de Noor I, menée par le consortium espagnol TSK-Acciona-Sener, montre bien à quel point l’objectif d’une intégration locale totale représente un défi. Le taux de participation des entreprises marocaines dans le projet de la centrale s’élève à 32%, soit plus que l’objectif de 30% fixé. Ces dernières ont toutefois, d’une manière générale, joué un rôle secondaire, fournissant des services ayant trait à la construction, à la mise en service, à l’ingénierie, à l’installation et à la logistique.
Une situation qui est amenée à évoluer dans un avenir proche. Sener et le groupe saoudien ACWA Power, à qui a été confié le développement de Noor II et III, cherchent à faire mieux : ils visent un taux d’intégration locale de 35% et prévoient d’augmenter le pourcentage de matériaux d’origine marocaine utilisés dans les deux usines.
Des objectifs ambitieux dans le domaine des énergies renouvelables
Les projets d’énergie renouvelable tel que le CSO visent à réduire la forte dépendance du Maroc envers les énergies fossiles importées. Le royaume se procure en effet 96% de son énergie à l’étranger, pour une facture de plus de 8 milliards de dollars par an.
Le développement de l’électrification – auquel s’ajoute une hausse de 7% par an de la consommation d’électricité au cours des dix dernières années, selon l’Office National de l’Electricité et de l’Eau Potable (ONEE) - a accentué la pression sur le réseau électrique ces dernières années.
Dans le but de renforcer son indépendance énergétique, le Maroc a lancé un ensemble de programmes destinés à intensifier la part des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique du pays.
En septembre 2015, le gouvernement a modifié la loi sur les énergies renouvelables en vigueur depuis 2010, portant à 42% l’objectif de production électrique à partir de sources renouvelables, contre le précédent taux de 15%.
Cette politique énergétique prévoit la mise en place d’une capacité de 2000 MW d’origine solaire et l’installation de capacités du même ordre pour ce qui est des énergies éolienne et hydraulique. Des projets qui devraient coûter au moins 13 milliards de dollars, selon Hakima El Haite, ministre déléguée chargée de l’environnement. A eux seuls, les projets éoliens devraient générer 6,6 millions de KWh d’électricité par an et réduire les émissions annuelles de CO2 du pays de pas moins de 5,6 millions de tonnes.
D’autres projets solaires devraient également voir le jour, suite à l’annonce par le Roi Mohammed VI de la volonté de porter l’objectif fixé pour la part des énergies renouvelables à 52% d’ici 2030, lors de la Conférence des Parties à la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques qui s’est tenue à Paris fin novembre.
Objectifs réglementaires
Si de l’avis général des observateurs le Maroc devrait être en mesure d’atteindre ses objectifs en matière d’énergies renouvelables, des difficultés demeurent, notamment en ce qui concerne l’intégration au réseau électrique, le manque de programmes de tarifs de rachat garantis, ainsi que des insuffisances dans le cadre institutionnel et réglementaire du secteur.
Désireux de venir à bout de ces difficultés, le gouvernement a d’ores et déjà pris quelques mesures visant à réformer le cadre législatif et réglementaire du secteur, relevant par exemple le plafond de la production des sites industriels pour des besoins d’autoconsommation de 10 MW à 50 MW en 2008.
Les réformes apportées à la loi sur les énergies renouvelables en 2015 ont entrainé d’autres changements dans le secteur : les producteurs d’énergie renouvelable sont par exemple désormais en mesure de vendre leur excédent d’énergie à des établissements reliés au réseau haute tension et très haute tension de l’ONEE. La capacité minimum des projets de production d’électricité hydraulique a également été revue à la hausse, passant de 12 MW à 30 MW.
Noor solar project leads Morocco’s clean power drive
En Français
The southern Moroccan city of Ouarzazate will soon be home to Africa’s largest solar plant and the world’s biggest concentrating solar power (CSP) facility, with €6bn worth of solar projects currently in the works.
The 500-MW Ouarzazate Solar Complex (OSC) – which will occupy an area roughly the size of the capital Rabat – will harness solar power using CSP technology. As opposed to traditional photovoltaic panels, CSP uses mirrors to focus sunlight and convert it into 400°C heat to create steam that will power an energy-generating turbine.
The turnkey project’s first installation will be the 160-MW Noor I plant, with the Noor II and III facilities set to come on-line by 2018 or 2019.
Through investment in projects like the OSC, Morocco aims to exploit its 3000 annual hours of sunlight for domestic electricity production, with a view to eventually exporting power across the Mediterranean.
Local integration a priority
The Morocco Agency for Solar Energy (MASEN), created in 2010, is looking for solar projects like the OSC to enable Moroccan companies to add value to the sector, rather than merely importing and distributing products.
“The solar cluster was created in order to bring public and private actors together, creating an environment for collaborative projects that boost the development of local renewable energy industries,” Ahmed Squalli, CEO of NRJ International and president of the Moroccan Association of Solar and Wind Industry, told OBG.
While the government is expected to launch further incentives aimed at encouraging local integration in the emerging solar economy, obstacles to local involvement remain.
“As of today, the energy market in Morocco is not accessible to small-scale Moroccan companies, and as a result, only big international players can participate in major projects like Ouarzazate,” Squalli added.
The construction of Noor I, led by Spanish consortium TSK-Acciona-Sener, demonstrates the challenge of achieving full local integration. At 32% local company involvement, the plant exceeded its 30% target. However, Moroccan firms played a largely supportive role, providing services related to construction, commissioning, engineering, installation and logistics.
This should change in the near future. Sener and Saudi Arabia’s ACWA Power, who will serve as the developers for Noor II and III, are looking to improve upon these figures, with local integration targets set at 35% and plans to increase the percentage of locally sourced materials used in both plants.
Ambitious renewable energy targets
Renewable energy projects like the OSC aim to reduce Morocco’s heavy dependence on imported fossil fuels, with 96% of the kingdom’s energy sourced from abroad at a cost of more than $8bn per year.
Increased electrification – alongside a 7% per annum increase in electricity consumption per year over the past decade, according to the national utility company, Office National de l’Electricité et de l’Eau Potable (ONEE) – has placed a greater strain on the power grid in recent years.
To bolster its energy independence, Morocco has introduced a series of schemes focused on ramping up the contribution of renewables to the country’s energy mix.
In September 2015 the government amended the country’s renewable energy law from 2010, raising the renewable energy target from 15% to 42% by 2020.
Under the plan, 2000 MW each of solar, wind and hydro capacity will be developed, at a cost of at least $13bn, according to Hakima El Haite, minister-delegate in charge of environment. The planned wind projects alone are expected to generate 6.6m KWh of energy per year, and reduce the country’s annual CO2 emissions by as much as 5.6m tonnes.
Additional solar projects are also expected, after King Mohammed VI announced plans to raise the renewable target further, to 52% by 2030, during the Conference of Parties to the UN Framework Convention on Climate Change in Paris in late November.
Regulatory aims
While observers largely expect the country to reach its renewable energy targets, challenges remain, including power grid integration, lack of feed-in tariffs, and weaknesses in the institutional and statutory framework of the sector.
To help address these challenges, the government has taken some initial steps to reform the sector’s legal and regulatory framework, such as raising the ceiling for self-generation by industrial sites from 10 MW to 50 MW in 2008.
The 2015 reforms to the renewable energy law saw further changes to the sector, with renewable energy producers now able to sell surplus electricity to establishments connected to ONEE’s high-voltage or very-high-voltage grid. The minimum capacity for hydropower projects has also been increased, from 12 MW to 30 MW.
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