In English
Le Maroc se tourne à la fois vers de nouveaux marchés et vers les pays émetteurs traditionnels pour générer davantage de croissance dans son secteur touristique suite à une hausse du nombre d’arrivées.
Après une année 2017 maussade, le royaume a enregistré 5,1 millions d’arrivées au premier semestre de cette année, soit une augmentation de 10% en glissement annuel, selon l’Observatoire du Tourisme du Maroc. Des résultats qui découlent d’une hausse du nombre de visiteurs en provenance des marchés sources européens, notamment d’Italie (18%), d’Allemagne (13%), de France (10%), des Pays-Bas (8%) et du Royaume-Uni (7%).
En termes de parts de marchés, la France est à l’origine de 31% des arrivées de touristes, suivie de l’Espagne (19%), de l’Allemagne et du Royaume-Uni (6% chacun), et de la Belgique et des Pays-Bas (5% chacun).
Une analyse détaillée des chiffres a également révélé que le nombre de touristes étrangers a connu une hausse de 17% au cours de la période, tandis que les voyages de ressortissants marocains résidant à l’étranger ont grimpé de 1%.
Les étrangers constituent 62% des arrivées, contre 32% pour les citoyens marocains résidant à l’étranger, des chiffres qui tranchent avec les résultats de fin d’année 2017 où on recensait 51,3% d’arrivées étrangères et où les Marocains résidant à l’étranger représentaient 48,7% des arrivées.
Cette tendance devrait s’avérer une bénédiction pour le secteur, dans la mesure où la remontée du nombre de visiteurs étrangers devrait aider les autorités à atteindre leur objectif d’accueillir 20 millions de touristes d’ici 2020.
La Chine, futur moteur du développement touristique
Si les marchés émetteurs traditionnels poursuivent une croissance soutenue, les pouvoirs publics tentent également d’accroître le nombre de touristes en provenance de nouveaux pays afin de diversifier les entrées d’argent et de contribuer à atteindre les objectifs associés à la stratégie Vision 2020.
Parmi ces nouveaux marchés, la Chine apparait comme une cible capitale, le gouvernement instaurant dans cette optique en juin 2016 une exemption de visas pour les ressortissants chinois, suivant l’exemple de plusieurs autres nations africaines.
Cette politique a entrainé une hausse considérable du nombre d’arrivées chinoises, qui sont passées de 42 000 en 2016 à 120 000 l’an dernier, atteignant 100 000 au cours des 5 premiers mois de l’année 2018, selon le bureau de l’Office National Marocain du Tourisme (ONMT) à Pékin.
Si le nombre de Chinois portant leur choix sur le Maroc ne représente qu’une petite partie des 150 millions de touristes chinois qui voyagent à l’étranger tous les ans, le marché est porteur d’un fort potentiel. Mohammed Sajid, le Ministre du Tourisme, du Transport Aérien, de l’Artisanat et de l’Économie Sociale, a défini l’objectif d’attirer au Maroc 500 000 touristes chinois par an d’ici 2020.
Une hausse qui pourrait s’avérer primordiale pour le secteur touristique : un rapport de l’Observatoire du Tourisme du Maroc daté de 2017 a révélé que les touristes chinois dans le pays dépensent en moyenne 867 dirhams (78,80 euros) par nuit, contre 695,4 dirhams (63,20 euros) pour le touriste moyen.
Afin d’atteindre l’objectif fixé, des efforts sont actuellement déployés pour améliorer les connections entre le Maroc et la Chine, M. Sajid annonçant par exemple en février que la compagnie aérienne nationale Royal Air Maroc étudiait la possibilité d’établir un vol direct entre les deux pays, une étape supplémentaire après la création de partenariats entre la compagnie aérienne et d’autres transporteurs tels qu’Etihad Airways, Turkish Airlines et Air France qui visent à améliorer les connections entre les villes marocaines et chinoises.
Renforcer les capacités hôtelières
Anticipant l’augmentation attendue des arrivées en provenance de Chine et des marchés traditionnels dans les années à venir, les autorités se sont employées à développer les capacités hôtelières afin de pouvoir répondre à la demande prévue.
En septembre, le groupe français Louvre Hotels Group a inauguré une complexe hôtelier multimarques de 411 chambres à Casablanca. Le projet, développé en partenariat avec le fonds d’investissement marocain H Partners, comprend un établissement Première Classe, un Campanile et un Kyriad, ciblant les voyageurs d’affaires et les touristes et offrant des hébergements économiques et milieu de gamme.
Ce projet s’inscrit dans une stratégie plus vaste qui entend créer, d’ici 2020, 200 000 lits qui viendront s’ajouter aux 243 000 lits que comptait le parc hôtelier marocain fin 2016.
Si la politique d’amélioration des infrastructures touristiques est en marche, les autorités se sont toutefois vues confrontées à des difficultés dans la mise en œuvre de divers projets.
Selon le rapport annuel 2016/2017 de la Cour des Comptes marocaine, seuls 37 des 944 projets associés à la stratégie de développement touristique Vision 2020 étaient achevés en 2015, avec des investissements à hauteur d’1,4 milliard de dirhams (127,3 millions d’euros) seulement, contre les 151 milliards de dirhams (13,7 milliards d’euros) initialement prévus.
Arrivals from China and traditional source markets boost Moroccan tourism
En Français
Morocco is looking towards both new and traditional markets as sources of growth for its tourism industry following an increase in visitor arrivals.
After a shy 2017, the country welcomed 5.1m arrivals in the first half of this year, a year-on-year increase of 10%, according to the Moroccan Tourism Observatory. The result was driven by an increase in visitors from traditional source markets in Europe, including Italy (18%), Germany (13%), France (10%), the Netherlands (8%) and the UK (7%).
In terms of market share, 31% of the tourists arrived from France, followed by Spain (19%), Germany and the UK (both 6%), and Belgium and the Netherlands (both 5%).
A breakdown of the figures also revealed that the number of foreign tourists rose by 17% over the period, while visits from Moroccan nationals living abroad edged up by 1%.
Foreigners made up 62% of all arrivals, compared to 32% foreign-based domestic citizens, a significant shift from year-end 2017 figures where foreigners accounted for 51.3% of arrivals and Moroccans living abroad for 48.7%.
Such a trend is expected to provide a boon to the sector, as the rebound in foreign arrivals could help the authorities meet the aim of welcoming 20m tourists by 2020.
Authorities look to China to drive tourism expansion
While traditional source markets are continuing their steady growth, officials have looked to increase inbound tourism from new countries to diversify intake and help meet Vision 2020-related goals.
Of these new markets, China has been identified as a key target, with the government in June 2016 exempting the need for Chinese nationals to acquire visas, following the lead of several other African nations.
This led to a significant increase in Chinese arrivals, which jumped from 42,000 in 2016 to 120,000 last year, before reaching 100,000 in the first five months of 2018, according to the Moroccan National Tourism Office’s bureau in Beijing.
With those travelling to Morocco making up just a fraction of the estimated 150m outbound Chinese tourists annually, the market possesses significant potential. Mohammed Sajid, the minister of tourism, air transport, handicrafts and social economy, has outlined a target of attracting 500,000 Chinese tourists to the country annually by 2020.
Such an increase could prove to be significant for the industry: a 2017 report from the Moroccan Tourism Observatory found that Chinese tourists in the country spend an average of Dh867 (€78.80) per night, compared to the mean tourist spend of Dh695.4 (€63.20).
To help meet these goals, efforts are being made to improve connectivity between Morocco and China, with Sajid announcing in February that Royal Air Maroc, the national flag carrier, was assessing the feasibility of a direct flight between the two countries. This builds on the establishment of partnerships between the airline and other carriers such as Etihad Airways, Turkish Airlines and Air France to improve connections between Moroccan and Chinese cities.
Efforts under way to build hotel capacity
Ahead of the expected increase in arrivals from both China and traditional markets in the coming years, the authorities have been working to build up capacity to handle forecast demand.
In September France’s Louvre Hotels Group opened a 411-room, multi-brand hotel complex in Casablanca. The project, developed in a partnership with local investment fund H Partners, comprises a Première Classe, a Campanile and a Kyriad residence, targeting the lower- and mid-range business and leisure tourist segments of the market.
The development forms part of broader efforts to add 200,000 beds to national capacity by 2020, building on the 243,000 in circulation at the end of 2016.
While efforts are under way to improve tourism infrastructure, the authorities have faced some difficulties implementing various plans.
According to the Moroccan Court of Auditors’ annual report of 2016/17, just 37 of a planned 944 projects associated with the tourism sector’s Vision 2020 strategy had been completed by 2015, with investment of just Dh1.4bn (€127.3m) instead of a planned Dh151bn (€13.7bn).