Maroc : A la recherche de solutions alternatives

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Le Ministère du Tourisme, à la recherche de solutions innovantes pour revitaliser le secteur, a proposé que soient prises cette année plusieurs mesures alternatives afin de stimuler les recettes et accroître les arrivées touristiques.

Aussi bien des représentants des pouvoirs publics que des personnes extérieures ont émis des doutes quant à la probabilité d’une croissance significative du secteur cette année, mettant en cause une demande en perte de vitesse des marchés européens ainsi que l’attentat terroriste de Marrakech l’an dernier et les effets persistants des troubles qui ont secoué la région.

« 2012 s’annonce comme une année difficile mais les recettes du tourisme ne vont pas subir de baisse majeure. Nous pourrions même clôturer l’année (avec des recettes) au même niveau qu’en 2011 ou en légère hausse. », a déclaré récemment le Ministre du Tourisme Lahcen Haddad à Reuters. Il a également ajouté que le budget 2012 du Maroc reposait sur une prévision de croissance des recettes touristiques de 2 à 3%.

L’année dernière, le secteur a totalisé 58,7 milliards de dirhams (5,3 milliards d’euros) de recettes. Le nombre de visiteurs a chuté de 6% au deuxième trimestre. Mais, sur la même période, le tourisme domestique a enregistré une hausse de 13% et on a assisté à une hausse significative des dépenses par visiteur. Et en effet, malgré un nombre de touristes en baisse, les recettes touristiques ont augmenté, atteignant un taux de croissance de 4% à la fin de l’année.

Au Maroc, les fluctuations dans le secteur touristique ont des répercussions directes sur l’ensemble de l’économie. Le tourisme représente environ 10% du PIB, emploie quelques 470 000 personnes et est une source capitale de devises étrangères. Sur la période 2001-2010, le pays a réussi à atteindre 90% des objectifs fixés par le gouvernement, avec des recettes s’élevant à 39 milliards d’euros, et les villes de Marrakech et d’Agadir comptent aujourd’hui parmi les destinations préférées des voyageurs européens.

Mais 2012 a plutôt mal commencé, entrainant la nécessité pour le Ministère du Tourisme d’amorcer un changement de stratégie radical. D’après les chiffres avancés par le Ministère du Tourisme, le mois de janvier a vu le nombre de visiteurs au Maroc chuter de 9% et celui des réservations de 17%.

Un tiers des touristes au Maroc vient de France, puis d’Espagne, d’Italie, d’Allemagne et du Royaume-Uni mais un nombre croissant d’Européens préfère désormais d’autres destinations pour leurs vacances, la baisse la plus importante étant enregistrée chez les visiteurs français et espagnols. Les voyagistes européens ont également fait part d’une baisse de 28% des réservations de séjours au Maroc.

L’Office National Marocain du Tourisme (ONMT) a reconnu que les agences touristiques et d’autres opérateurs du secteur pourraient rencontrer des difficultés dans la saison à venir, se fixant par conséquent pour objectif de stabiliser les pertes tout en recherchant de nouvelles sources de revenus, en particulier en partant à la conquête de nouveaux marchés tels que la Chine, la Russie, la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie, a déclaré Haddad à Reuters.

« Il s’agit là de marchés émergents dans lesquels le pouvoir d’achat est en augmentation et où de plus en plus d’habitants ont les moyens de voyager à l’étranger. », a-t-il ajouté.

Les touristes marocains font également toujours l’objet d’une grande attention. A l’approche du Ramadan, les voyagistes commencent à cibler davantage les touristes locaux. De nombreux hôtels offrent des réductions allant jusqu’à 50%, proposent différents types de forfaits pour les familles marocaines et ont développé leur communication sur internet ainsi que leurs systèmes de réservation en ligne.

En attendant le retour de la prospérité économique en Europe, le Maroc ne reste pas inactif : grâce à sa stratégie de conquête d’autres marchés émergents, le secteur touristique semble bien parti pour parvenir à se maintenir à flot. Si le secteur réussit à conserver des recettes de cet ordre, les opérateurs devraient connaitre une année 2013 placée sous le signe de l’expansion.

 

Morocco: Exploring alternatives

En Français

Looking for fresh ways to revitalise Morocco’s tourism sector, the minister of tourism has suggested several alternative measures be taken this year to boost revenues and tourist arrivals.

Both government officials and external figures have cast doubt on the likelihood of any major growth in the sector this year, due to dampened demand from European markets, along with last year’s terrorist attack in Marrakech, and the lingering effects of regional unrest.

“2012 will be a tough year but there won't be a major drop in receipts. We may close 2012 (with receipts) at the same level we had in 2011 or with a minor increase," Lahcen Haddad, the minister of tourism, told Reuters recently. He added that the state's 2012 budget was based on a 2-3% rise in receipts.

Last year, the sector saw receipts total Dh58.7bn (€5.3bn). Visitor numbers dropped by 6% after the first half of the year. At the same time, domestic tourism grew by 13% and spending per visitor rose significantly. Indeed, in spite of the decreased flows of tourists, revenues actually increased, tallying up a growth of 4% by the end of the year.

The rise and fall of Morocco’s tourism sector directly impacts the wider economy. Tourism comprises nearly 10% of GDP, employs an estimated 470,000 people, and is a vital source of foreign exchange currency. In the period from 2001 to 2010, the country succeeded in reaching 90% of government targets, accumulating revenue of €39bn, with the cities of Marrakech and Agadir becoming top destinations for European travellers.

But 2012 has begun poorly, prompting calls for radical new thinking on the part of the Ministry of Tourism. In January, the industry registered a 9% drop in visitors and a 17% decrease in reservations, according to Ministry of Tourism figures.

A third of Morocco’s tourists come from France, followed by Spain, Italy, Germany and the UK, but an increasing number of Europeans are going elsewhere for their holiday, with the biggest decrease among French and Spanish visitors. European tour operators have also claimed a 28% reduction in Morocco bookings.

The National Tourism Office (ONMT) has acknowledged that tourism agencies and other sector operators may face difficulties in the upcoming high season, and as a result, is aiming to stabilise losses while searching for new sources of revenue, particularly in new non-traditional markets such as China, Russia, Poland and the Czech and Slovak Republics, Haddad told Reuters.

"These are emerging markets where the purchase power is improving and where more and more citizens can afford to travel abroad," he said.

Domestic tourists are also still being heavily targeted. With Ramadan approaching, tour operators are beginning to shift their focus towards local tourists. Many hotels have cut their rates by as much as 50%, created diversified package deals for Moroccan families, and expanded internet communications and online booking services.

As Morocco waits for economic prosperity to return Europe, efforts to focus on other emerging economies look poised to keep the tourism sector afloat. If the sector can keep receipts steady, operators should be well placed to segue into expansion in 2013.

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