L’optimismeDes PDG S’inscrit Dans Une Lente Reprise

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Sept ans après la révolution, la Tunisie poursuit la consolidation de sa croissance économique, avec une implication de plus en plus grande dans plusieurs secteurs, ce qui démontre bien que le pays progresse pour atteindre son objectif.

Après avoir vu son image de marque ternir et avoir subi l’interdiction de voyage en Tunisie pour les citoyens du Royaume-Uni jusqu’au milieu de 2017, le tourisme a connu une croissance de plus de 20% au cours de la dernière année. Cette augmentation est due au retour des visiteurs en provenance marchés traditionnels ainsi qu’à une nouvelle vague de touristes venus de la Chine – pour qui le visa n’est plus nécessaire – et de la Russie.

Dans le secteur de l’agriculture, un autre secteur clé de l’économie tunisienne, le gouvernement vise à stimuler la production d’l’huile d’olive, dont la prochaine récolte s’annonce très prometteuse avec une production qui devrait augmenter jusqu’à 160%.

De plus, la Tunisie veut devenir un leader régional en technologie pour le secteur industriel. En novembre, j’ai eu la chance de participer à un panel sur l’industrie 4.0 dans le cadre du Tunisia Investment Forum qui se tenait en collaboration avec la Chambre de commerce italo-tunisienne, et j’ai été à même de constater que, de l’industrie automobile à la mécatronique, de l’agroalimentaire au pharmaceutique, de réels progrès ont été faits dans l’implantation de nouvelles technologies.
À la suite d’une croissance modérée avec un PIB oscillant autour de 1% au cours de 2015 et 2016 et de 2,3% en 2017selon les estimations du FMI, les entreprises privées et le secteur public sont à reconsidérer leurs objectifs économiques et à revoir leur vision du développement des entreprises locales et des écosystèmes.
Pour approfondir la réflexion, Oxford Business Group a lancé son premier Business Barometer en Tunisie. Le sondage, effectué auprès des hauts dirigeants des sociétés tunisiennes, a été réalisé dans le cadre de rencontres en tête-à-tête avec centaine d’entre eux. À la lumière des résultats, je peux dire que les chefs d’entreprise en Tunisie savent que le moment est décisif.

Plus des deux tiers des dirigeants à qui nous avons parlé ont déclaré que l’instabilité accrue dans les pays voisins serait plus susceptible d’avoir un impact sur l’économie tunisienne à court et à moyen terme. La Libye à l’est se trouve à un moment décisif et, en tant que l’un des principaux partenaires commerciaux de la Tunisie, une stabilité durable se traduirait ultimement par des retombées économiques positives pour la Tunisie. Entre-temps, les difficultés rencontrées dans d’autres pays de la région, comme l’Égypte et la Turquie, pourraient favoriser la Tunisie, du moins sur le plan du tourisme.

Notre sondage illustre bien le fait que le débat pour définir l’identité économique de la Tunisie est toujours en cours. L’infographie ci-dessous démontre que plus de la moitié des personnes interrogées juge insuffisant le Plan de Développement Stratégique 2016-20 du gouvernement tunisien pour relancer l’économie ne s’étant pas encore matérialisé en projets concrets, tandis que 18% le jugent insuffisant et seulement 20% le considèrent suffisant.

Par ailleurs, les cadres supérieurs semblaient prêts à investir dans l’avenir; 81% d’entre eux ont indiqué être susceptibles ou très susceptibles de faire un investissement important au cours de la prochaine année. Cette situation peut sembler paradoxale dans un pays qui manque de compétences en leadership. Environ la moitié des PDG ont désigné le leadership comme étant la compétence dont le pays a le plus grand besoin, suivi par la recherche et le développement (15%) et le service à la clientèle (13%). Le leadership était également la compétence la plus recherchée parmi les gens d’affaires en Algérie, selon le premier sondage Business Barometer OBG publié en novembre 2017. Malgré le contexte où le Plan de Développement Stratégique est désigné

comme insatisfaisant et où la dette publique augmente, les personnes interrogées étaient plus optimistes quant à la transparence des affaires, 72% d’entre elles la jugeant élevée ou très élevée par rapport à la région.

Une réforme fiscale est cependant urgente. Près des deux tiers des répondants ont déclaré que l’environnement fiscal est non compétitif ou très peu compétitif sur une grande échelle. En effet, l’impôt sur les sociétés a été relevé récemment et l’économie informelle demeure fortement présente. Dans la même veine, 60% ont déclaré que l’accès au crédit est soit difficile,soit très difficile.

L’enquête démontre qu’un certain nombre d’actions sont nécessaires au plan national, dont la révision des politiques industrielles. En attendant, les élus issus des élections de mai joueront un rôle important dans le développement local et la concrétisation des écosystèmes et des petites et moyennes entreprises (PME).

À court terme, les PDG sont relativement optimistes: 77% ont des attentes positives ou très positives quant aux conditions commerciales locales des 12 prochains mois et environ la moitié prévoient une croissance du PIB oscillant autour de 2% à 3% sur la même période, tandis que le Fonds Monétaire International (FMI) prévoit qu’il atteindra 3% cette année.

 

 

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