Algérie : nouveau port sec pour une logistique plus efficace

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Grâce au lancement d’un nouveau port sec, l’Algérie développe ses capacités logistiques et son potentiel d’exportation depuis le port d’Alger.

Abdelghani Zaalane, ministre des Travaux publics et des Transports, a inauguré le 12 août le port sec de Rouïba. Estimé à 1,5 milliard de dinars (10,9 millions d’euros), ce site de 51 000 mètres carrés a été développé conjointement par le groupe maritime CNAN-Med et la Société Nationale de Transport Ferroviaire (SNTF).

Situé dans la zone industrielle de Rouïba, en périphérie d’Alger, et relié au port d’Alger par la voie ferrée, ce port sec à la capacité de 35 000 conteneurs permet l’accueil de 44 trains.

Ces nouvelles installations devraient permettre de désengorger le port d’Alger qui a été particulièrement saturé ces derniers temps, tant et si bien qu’au mois de juin les conteneurs d’entreposage avaient été déplacés vers d’autres ports secs et bases de stockage dans le pays.

Une logistique améliorée pour appuyer la stratégie nationale d’exportation

Ce nouveau port sec s’inscrit dans le cadre des plans d’amélioration de l’efficacité logistique du pays, et plus généralement des stratégies de diversification économique mises en place par le gouvernement en vue de sevrer le pays de sa dépendance aux hydrocarbures qui représentent 97 % des exportations.

Une stratégie nationale d’exportation couvrant la période 2019-23 devrait être annoncée d’ici à la fin de l’année, selon Saïd Djellab, ministre du Commerce.

Ce plan coïncide avec les actions visant à encourager l’exportation de produits plus orientés sur l’agro-alimentaire et l’agriculture. M. Djellab avait d’ailleurs déclaré en juillet auprès de journalistes que le gouvernement envisageait le lancement de mesures incitatives en ce sens, dont une subvention possible de 15 à 20 % du coût de transport pour les entreprises d’export afin de stimuler l’expédition de produits dans ces secteurs.

Le pays a exporté au cours des cinq premiers mois de l’année pour 48 millions de dollars de produits agricoles, contre 69 millions de dollars sur l’ensemble de l’année 2017. Le ministère ambitionne d’atteindre les 2 milliards de dollars dans les dix prochaines années.

L’établissement du port sec de Rouïba, ainsi que l’amélioration plus globale de la capacité et des processus de logistique, est essentiel pour répondre à l’expansion des produits agricoles à l’export selon les chiffres du secteur. Sans compter que sur le plan économique, de telles évolutions devraient permettre d’inciter les opérateurs locaux à exporter leurs produits.

« La chaîne de transport et de logistique ajoute environ 35 % au coût des produits importés en Algérie, a déclaré à OBG Mohammed Dib, directeur général du Groupe Général Maritime. En conséquence, lorsqu’une entreprise s’essaie à l’export, elle perd tout son avantage compétitif sur les marchés extérieurs ».

Des infrastructures et un commerce en pleine évolution pour améliorer la logistique

L’amélioration de la logistique a concentré tous les efforts tel que le montrent les évolutions et les investissements les plus récents dans les infrastructures.

Selon M. Zaalane, 135 milliards de dollars d’investissement public ont été injectés dans le secteur de la logistique au cours des 20 dernières années par le biais de la construction de réseaux routiers améliorés, et de la réhabilitation de ports, d’aéroports, de métros et de tramways.

Par exemple, le réseau ferré national est passé de 1 000 km en l’an 2 000 à environ 4 200 km aujourd’hui. Le ministère des Travaux publics et du Transport a par ailleurs annoncé au début du mois de juin son ambition d’atteindre les 6 300 km de voies ferrées d’ici à 2021-22, pour une capacité de transport de 17 milliards de tonnes de marchandises, et de 60 millions de passagers par an.

En outre, le pays compte désormais 48 ports, contre 28 en 1999.

Sur le plan de l’amélioration des échanges commerciaux, l’Algérie et la Mauritanie ont inauguré à la fin du mois d’août le premier poste de contrôle à la frontière entre les deux pays depuis leur déclaration d’indépendance respective, ce qui devrait stimuler la circulation des personnes et des biens. D’autres projets sont actuellement en cours de déploiement, tels que le projet de port d’El Hamdania pour un montant de 3,5 milliards de dollars, et l’autoroute transsaharienne qui relierait Alger à Lagos au Nigéria, dont 1 600 km ont été réalisés au mois d’avril 2018. Autant d’évolutions qui devraient aller dans le sens d’une plus grande connectivité régionale.

Appels à une meilleure interconnectivité intérieure

En dépit de ces améliorations apportées à l’infrastructure des transports et de la logistique, les chiffres de l’industrie montrent qu’il faut aller bien plus loin pour améliorer les flux commerciaux.

L’Algérie a perdu 42 places dans l’Indice de performance logistique de la Banque mondiale, passant de la 75ème place en 2016 à la 117ème place en 2018. La Banque mondiale a expliqué cette chute en pointant principalement le manque d’infrastructure et d’expertise du pays.

“L’interconnectivité est le principal défi actuellement rencontré par la chaîne logistique », a affirmé à OBG Abdelkrim Nait Ibrahim, directeur de l’entreprise locale de logistique Universal Transit. « Des travaux pour connecter les ports aux principaux centres logistiques sont nécessaires dans plusieurs régions », a-t-il ajouté, citant les efforts en cours pour développer le réseau ferroviaire vers le port de Djen Djen dans la wilaya de Jijel, comme une des clefs pour booster l’efficacité de la chaîne logistique.

 

 

New dry port improves Algeria’s logistics efficiency

En Français

Algeria has moved to expand its logistical capacity and boost export potential at the Port of Algiers following the launch of a new dry port.

On August 12 Abdelghani Zaalane, the minister of public works and transport, inaugurated the AD1.5bn (€10.9m) dry port of Rouïba, a 51,000-sq-metre site developed by shipping company CNAN-Med and the National Rail Transport Company (Société Nationale de Transport Ferroviaire, SNTF).

Located in the Rouïba Industrial Zone on the outskirts of Algiers and connected to the Port of Algiers by rail, the dry port has a capacity of 35,000 containers and the ability to station 44 trains.

The new facilities are expected to ease congestion at the port, which has been experiencing saturation in recent times, culminating in a June initiative to transport storage containers to dry ports and other storage areas around the country.

Logistics upgrades to drive national export strategy

The development of the dry port forms part of plans to improve logistics efficiency, and ties in with broader government strategies aimed at diversifying the economy away from a dependence on hydrocarbons, which make up some 97% of exports.

A national export strategy, to cover the 2019-23 period, is expected to be released by the end of the year, according to Said Djellab, the minister of commerce and trade.

The plan coincides with efforts to encourage the export of more agri-business and agricultural products, with Djellab telling reporters in July that the government was considering introducing a series of incentives, including a possible subsidy of 15-20% of transport costs for exporting companies, to stimulate outward shipments in the sectors.

The country exported $48m in agricultural products in the first five months of this year, according to the minister, compared to 2017 full-year figures of $69m, with broader ministry aims of $2bn within the next decade.

The establishment of the dry port at Rouïba – along with a wider improvement of logistics capacity and processes – is key to meeting agriculture-based exports expansion, according to industry figures, while on a wider economic scale, such upgrades should help incentivise local operators to export their products.

“The transport and logistics chain adds around 35% to the cost of imported products in Algeria,” Mohammed Dib, managing director of Groupe Général Maritime, told OBG. “So when companies try to export, they lose their whole competitive advantage in foreign markets.”

Infrastructure and trade developments aimed at enhancing logistics

The emphasis on improving logistics has been reflected in a series of recent developments and investments in infrastructure.

According to Zaalane, the logistics sector has seen $135bn in public investment over the past 20 years, through the construction of improved road networks, and the rehabilitation of ports, airports, subway and trams.

For example, the national rail network has expanded from 1000 km in 2000 to current levels of around 4200 km, with the Ministry of Public Works and Transport announcing in early June the target of completing 6300 km of rail by 2021-22, which will hold an annual transport capacity of 17bn tonnes of commodities and 60m travellers per year.

Furthermore, the country now has 48 ports, against 28 in 1999.

In terms of improving trade connections, in late August Algeria and Mauritania inaugurated the first border control point between the two countries since their respective declarations of independence, which should boost the flow of people and goods, while other projects currently under way – such as the $3.5bn port project El Hamdania and the Trans-Saharan Highway linking Algiers to Lagos in Nigeria, of which 1600 km was completed in April 2018 – should further improve regional connectivity.

Calls for increased domestic interconnectivity

Despite these improvements to transport and logistics infrastructure, industry figures say significantly more needs to be done to improve trade flows.

Algeria slipped 42 places in the World Bank’s most recent Logistics Performance Index, from 75th in 2016 to 117th in 2018, with the bank citing a lack of infrastructure and expertise as major factors behind the fall in logistics efficiency.

“Interconnectivity is the main challenge the logistics chain is currently facing,” Abdelkrim Nait Ibrahim, director of local logistics firm Universal Transit, told OBG. “Works to connect ports to the main hubs are needed in some regions,” he added, citing ongoing efforts to improve rail links to Djen Djen port in the country’s Jijel Province as key to boosting logistics efficiency.

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