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La Côte d’Ivoire est restée en 2019 l’une des économies mondiales qui affiche la croissance la plus rapide, l’Etat enregistrant toujours des recettes agricoles en hausse et poursuivant sa politique de diversification économique.
Dans une analyse publiée en octobre, le FMI prévoyait une croissance économique de 7,5% en 2019, un taux légèrement supérieur au taux de 7,4% enregistré en 2018. Cela confirme donc la tendance haussière qui a vu l’économie ivoirienne croître de 8,6% en moyenne annuelle depuis 2012.
Des secteurs d’envergure ont affiché de solides résultats, notamment l’agriculture, avec une production de cacao en hausse de 9,4% en glissement annuel et des recettes en hausse de 17,2% au cours des neuf premiers mois de l’année 2019, selon des chiffres publiés par le Ministère des Finances.
Les exportations de produits manufacturés ont enregistré une hausse de 9,2% en glissement annuel jusqu’à fin septembre ; l’activité du bâtiment reste également soutenue en raison d’une série de projets d’infrastructures actuellement en cours, tels que le projet d’échangeur d’amitié ivoiro-japonaise, le Pont Félix-Houphouët-Boigny et la construction du tronçon Yamoussoukro-Tiébissou de l’Autoroute du Nord.
Les efforts déployés afin de réduire le déficit budgétaire se sont également poursuivis, et, selon le FMI, ce dernier devrait passer de 3,8% du PIB à 3% en 2019. L’inflation annuelle devrait rester faible, avec un taux prévu de 1% contre 0,4% en 2018.
Accord sur le prix du cacao
La décision conjointe de la Côte d’Ivoire et du Ghana d’annoncer un nouveau mécanisme de fixation du prix de vente des fèves de cacao, afin de garantir des revenus plus élevés aux planteurs, a été l’un des grands faits marquants de l’année 2019.
Au mois d’août, le président Alassane Dramane Ouattara a annoncé que les deux pays allaient introduire un prix plancher de 2600 dollars la tonne de fèves de cacao, à compter de la saison 2020/2021.
Ces mesures sont destinées à combattre le déséquilibre perçu entre les revenus des planteurs de cacao et les profits réalisés par les grands vendeurs et acheteurs de cacao sur le marché, tout en protégeant les cultivateurs des fluctuations négatives du prix des fèves de cacao.
Si certains représentants du secteur ont fait part de leurs inquiétudes quant aux répercussions économiques potentielles d’une telle initiative, les deux pays, qui assurent à eux deux près de 65% de la production mondiale de cacao, espèrent pouvoir user de leur influence pour façonner les marchés mondiaux.
S’il parvient à s’imposer, le mécanisme de fixation des prix pourrait avoir un impact considérable en Côte d’Ivoire, le cacao étant responsable de 40% des recettes d’exportations ivoiriennes et assurant la subsistance de quelque 2 millions de petits planteurs.
Cette initiative intervient alors que le gouvernement ivoirien entend accroître la valeur des recettes agricoles par le développement des activités de transformation. Le gouvernement entend en particulier faire progresser le taux de transformation des fèves de cacao et des noix de cajou, qui était d’environ 10% pour les deux produits en 2019.
Des investissements du secteur privé soutiennent notamment la réalisation de cet objectif. En mars 2019, la société suisse Barry Callebaut, l’un des plus grands fabricants de chocolat et de produits à base de cacao, a inauguré une nouvelle unité de transformation sur son site Zone 4C Société Africaine de Cacao (SACO) à Abidjan. L’unité de broyage, qui s’inscrit dans un vaste programme d’investissement de 30 milliards de francs CFA (51 millions de dollars), permettra à SACO d’augmenter ses capacités de transformation des fèves de cacao de 40% d’ici 2022.
Un rôle clé pour le pétrole et le gaz dans la stratégie de diversification
Par ailleurs, des efforts ont été déployés pour diversifier l’économie et réduire la dépendance à l’agriculture.
On a en particulier pu observer une augmentation considérable des activités dans le secteur des hydrocarbures, suite à un pic d’investissement. La production de pétrole brut a enregistré une hausse de 22,2% en glissement annuel au cours des neuf premiers mois de l’année, selon le Ministère des Finances, et la production de gaz naturel une hausse de 4,1% en glissement annuel.
Le potentiel de croissance du secteur est considérable : les réserves prouvées de pétrole de la Côte d’Ivoire sont estimées à 100 millions de baril et celles de gaz à 1000 milliards de pieds cubes.
L’exploitation de ces ressources a suscité des intérêts en 2019. En mai, l’Etat a accordé au groupe français Total et à la compagnie italienne Eni les droits d’exploitation de deux blocs pétroliers et gaziers chacun dans le cadre d’un contrat de production d’un montant total de 185millions de dollars.
Le gouvernement compte attribuer les droits de production de deux blocs supplémentaires et au mois de novembre le Ministre du Pétrole, de l’Energie et des Energies Renouvelables a annoncé des appels d’offre portant sur cinq blocs en eaux non-profondes au large de la côte sud-est du pays.
La coopération avec le Ghana devrait stimuler encore davantage les investissements. Les deux pays se sont mis d’accord sur leur frontière maritime commune au mois de septembre, une décision qui devrait améliorer la confiance des investisseurs et être synonyme d’activités économiques accrues dans la région frontalière.
Un développement des infrastructures prévu grâce au programme Sublime Côte d’Ivoire
Le tourisme constitue un autre élément clé de la stratégie de diversification de l’économie ivoirienne.
Lancée en février, la stratégie de développement touristique Sublime Côte d’Ivoire compte hisser le pays au rang de 5ème nation africaine la plus visitée d’ici 2025.
Reposant sur neuf projets phares, la stratégie entend moderniser les infrastructures de tourisme et de transport, développer de nouvelles attractions et des attractions existantes et simplifier les procédures administratives dans le secteur.
Les responsables officiels espèrent attirer entre 4,25 millions et 5 millions de touristes par an d’ici 2025, contre 3,94 millions en 2018, parmi lesquels 1,96 million de visiteurs internationaux et 1,97 million de voyageurs ivoiriens.
En termes de contribution économique, le tourisme devrait participer au PIB à hauteur de 7 à 8% dans le cadre de la stratégie, contre 3,9% en 2017, selon les chiffres publiés par le World Travel & Tourism Council (Conseil Mondial du Voyage et du Tourisme, WTTC).
Déploiement de la couverture maladie universelle
Dans un contexte de croissance soutenue de l’économie, le gouvernement s’attache à améliorer ses indicateurs sociaux de développement.
Le 1er octobre a eu lieu le lancement officiel du système d’assurance santé universelle, du nom de Couverture Maladie Universelle (CMU).
Contre une cotisation mensuelle de 1000 francs CFA (1,71 dollar), les adhérents bénéficient de la prise en charge de 70% des frais de traitement dans les hôpitaux publics.
Le déploiement de la CMU à la population générale a été précédé d’une série de programmes pilotes lancés en 2017 dans neuf centres de santé situés dans des universités.
L’initiative vise à transformer la couverture maladie dans le pays ; à l’heure actuelle, 90% de la population ne disposerait d’aucune couverture maladie.
Côte d’Ivoire: Year in Review 2019
En Français
Côte d’Ivoire remained one of the world’s fastest-growing economies in 2019, as officials continued to increase agriculture returns and diversify the economy.
In a review released in October, the IMF forecast that the economy would expand by 7.5% in 2019, slightly above 2018’s rate of 7.4%. This builds on a trend that has seen the economy grow by an annual average of 8.6% since 2012.
There were strong performances in major industries like agriculture, with cocoa production and revenues up by 9.4% year-on-year (y-o-y) and 17.2% y-o-y, respectively, over the first nine months of 2019, according to the Ministry of Finance.
Exports of manufactured goods rose by 9.2% y-o-y through to the end of September, while construction activity was strong on the back of continued work on a series of infrastructure projects, such as the Ivorian-Japanese Friendship Interchange transport project, the Félix Houphouët-Boigny Bridge and construction of the Yamoussoukro-Tiébissou section of the Northern Highway.
Meanwhile, efforts to reduce the fiscal deficit have continued, with the IMF expecting it would fall from 3.8% to 3% of GDP in 2019. Annual inflation was predicted to remain low at 1%, up from 0.4% in 2018.
See also: The Report – Côte d’Ivoire 2019
Cocoa pricing agreement
One of the major developments of 2019 was the joint decision by Côte d’Ivoire and Ghana to announce a new pricing mechanism for the sale of cocoa beans, which aims to guarantee higher earnings for farmers.
In August President Alassane Dramane Ouattara announced that the countries would introduce a $2600-per-tonne minimum price on bean sales, to be implemented from the 2020/21 season onwards.
The measures are designed to address the perceived imbalance between the incomes of cocoa farmers and the profits of large commodity traders, while also protecting growers from negative fluctuations in the price of cocoa beans.
Despite concerns from some industry officials over the potential market impacts of such an initiative, the two countries, which produce around 65% of the world’s cocoa between them, hope to be able to use their influence to shape global markets.
If successfully implemented, the price mechanism could have a significant impact domestically, as cocoa makes up around 40% of Ivorian export revenue and supports the livelihoods of some 2m small-scale farmers.
The development comes as officials look to raise the value of agricultural earnings through increased processing. The government is specifically working towards increasing the local processing rate of cocoa beans and cashew nuts, which stood at around 10% for both commodities in 2019.
This is being done in part by investments from the private sector. In March 2019 Switzerland's Barry Callebaut, a leading manufacturer of cocoa and chocolate products, inaugurated a new processing unit at its Zone 4C Société Africaine de Cacao (SACO) plant in Abidjan. The grinding unit, part of a CFA30bn ($51m) investment, will increase SACO’s cocoa bean processing capacity by 40% by 2022.
Oil and gas key to diversification plans
Elsewhere, efforts have been directed towards diversifying the economy away from a reliance on agriculture.
In particular, there has been a significant increase in hydrocarbons activity, following a spike in investment. Crude oil production increased by 22.2% y-o-y over the first nine months of 2019, according to the Ministry of Finance, with natural gas production up 4.1% y-o-y.
With the country having an estimated 100m barrels of proven oil reserves and 1trn cu feet of gas, the sector has significant growth potential.
Moves have been made to tap these resources. In May officials awarded France’s Total and Italy’s Eni the rights to two energy blocks each as part of a production deal worth a combined $185m.
The government plans to award production rights to two more blocks, and in November the Ministry of Petroleum, Energy and Renewable Energy announced tenders for five shallow-water deposits off the country’s south-east coast.
Further investment should be bolstered by cooperation with Ghana. The two countries signed off on an agreed maritime boundary in September, a decision that is expected to improve investor confidence and subsequent activity in the border region.
Sublime Côte d’Ivoire programme to develop tourism infrastructure
Another key feature of Côte d’Ivoire’s diversification strategy is tourism.
Launched in February, the Sublime Côte d’Ivoire tourism plan aims to turn the country into the fifth-most-visited nation in Africa by 2025.
With nine flagship projects in the pipeline, it sets out to upgrade transport and tourism infrastructure, develop new and existing attractions, and improve administrative processes in the sector.
Officials hope to attract between 4.25m and 5m tourists annually by 2025, up from 2018’s overall flows of 3.94m, composed of 1.96m international and 1.97m domestic travellers.
In terms of economic contribution, tourism is expected to comprise 7-8% of GDP under the plan, up on the 2017 level of 3.9%, as recorded by the World Travel & Tourism Council.
Universal health care roll-out
As the economy continues to grow, the government has sought to improve social development indicators.
On October 1 officials launched the country’s universal health coverage scheme, known as the Couverture Maladie Universelle (CMU).
For a monthly contribution of CFA1000 ($1.71) cardholders receive 70% off treatment at public hospitals.
The CMU rollout to the general public comes after a series of pilot schemes were launched in 2017 in nine health facilities on university campuses.
The initiative aims to transform health coverage in the country; at present, an estimated 90% of the population do not have cover.