Le plan d’action de la Tunisie pour développer son écosystème de start-up

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Récemment promulguée, une nouvelle loi pose les bases pour accélérer le développement du secteur des start-up en Tunisie, combinant des incitations financières et des aides de l’Etat afin de booster l’innovation et inverser la fuite des cerveaux.

Le 4 avril, le Start-up Act est ainsi entré en vigueur, offrant un cadre d’accompagnement visant à favoriser le développement d’un écosystème entrepreneurial.

Adoptée par le Parlement en avril 2018, cette loi propose une série d’avantages destinés aux entrepreneurs, aux start-up et aux investisseurs du secteur.

Parmi les dispositions mises en place, une bourse à destination des entrepreneurs sélectionnés permettra de couvrir leurs dépenses courantes pour une année maximum. La loi prévoit également des mesures de sauvegarde de l’emploi pour les fondateurs de start-up, leur assurant de retrouver leur poste précédent dans le secteur public ou privé après une année de congé dédié au lancement de leur projet.

L’Etat remboursera les charges salariales et patronales des start-up du programme, qui seront exonérées de l’impôt sur les sociétés et exemptées des procédures de contrôle technique et d’homologation à l’importation.

Quant aux investisseurs, ils bénéficieront d’une exonération de l’impôt sur la plus-value résultant de la vente de titres liés à leurs participations dans les start-up, ainsi que d’un dégrèvement total pour leurs investissements.

Pour pouvoir prétendre à ces avantages et aux autres mécanismes de soutien prévus, les start-up doivent répondre à un certain nombre de critères et être labellisées par une commission d’évaluation.

Elles doivent ainsi, entre autres, compter moins de 100 employés et totaliser un chiffre d’affaires annuel de moins de 100 millions de dollars tunisiens (29,9 M€). Leur business model doit également proposer une solution innovante à un problème donné et cibler un large marché.

Inverser la fuite des cerveaux

En encourageant le développement des start-up, la Tunisie espère résoudre un des problèmes majeurs auxquels son économie du savoir est confrontée : l’exode de ses talents à l’étranger.

« Dans un sens, le Start-up Act pourrait créer les conditions nécessaires pour aider la Tunisie à retenir ses cerveaux », nous explique Kais Sellami, cofondateur et PDG de Discovery Informatique, société de conseil informatique et de développement logiciel, et Président de la Fédération nationale des technologies de l’information et de la communication.

« La loi favorise la création de nouvelles entreprises, fomentant un environnement où les Tunisiens peuvent pleinement exercer leurs compétences, avec une gratification financière à la clé. »

La main-d’œuvre qualifiée est abondante en Tunisie, notamment dans les industries numériques, mais les salaires bas et les opportunités limitées d’évolution professionnelle la poussent à s’expatrier.

« La mise en place du Start-up Act prouve que le gouvernement a conscience du rôle stratégique des start-up, qui sont le futur de la Tunisie et de son développement économique », souligne Hichem Turki, Directeur général du Technopôle de Sousse, centre de technologie et d’innovation.

Réactions du marché

Malgré certaines critiques, les acteurs de l’industrie ont dans l’ensemble accueilli favorablement cette initiative.

Cependant, certains trouvent le cadre de la loi restrictif car, selon eux, il insiste trop sur la technologie et dépend de la validation des autorités concernant le caractère innovant du projet. D’autres exigent également plus de transparence dans le processus d’évaluation.

En outre, il est reproché au Start-up Act d’aider les jeunes pousses mais pas les entreprises technologiques déja établies. Une des clauses de la loi exclut en effet les sociétés fondées depuis plus de huit ans, les empêchant de bénéficier de tous ses avantages et mécanismes de soutien.

Pour M. Turki, l’Etat doit également poursuivre ses efforts financiers vis-à-vis des start-up afin d’être compétitif sur le marché mondial.

A la recherche de fonds

Selon Anouar Maarouf, ministre des Technologies de la communication et de l’Economie numérique, le gouvernement commence à se pencher sur ces questions de financement.

S’adressant à la presse locale après l’entrée en vigueur de la loi, M. Maarouf a déclaré que l’Etat travaillait à la mise en place d’un fonds dédié au financement des créations d’entreprise. Avec une base initiale de 100 millions d’euros, et une cible à 200 millions d’euros, le fonds devrait être opérationnel d’ici fin 2019.

Il permettra de couvrir le cycle de vie d’une start-up, et ne sera pas réservé aux initiatives tunisiennes, mais également aux start-up étrangères souhaitant s’installer en Tunisie, précise M. Maarouf.

Cette mesure pourrait attirer les investissements étrangers dans l’industrie des technologies et contribuer à aligner le secteur des start-up tunisien avec les meilleures pratiques internationales.

 

 

How Tunisia plans to develop its start-up ecosystem

En Français

Newly enacted legislation has laid the foundation for accelerated development in Tunisia’s start-up sector, offering a combination of financial incentives and state support aimed at boosting innovation and stymieing brain drain.

On April 4 the Start-up Act came into force, providing a framework for the development of a supportive business ecosystem.

Under the new law – which was passed by Parliament in April of last year – incentives are on offer for individual businesspeople, start-up companies and investors in the sector.

Among the measures is state funding for approved entrepreneurs to cover living expenses for up to one year. In addition, the law provides employment safeguards for the founders of start-ups, allowing them to return to their former position in either the public or private sector within a year of leaving to launch their project.

Approved start-up firms will receive public support for employee costs, exemptions from corporate tax, and a waiver on approval and technical inspection procedures for imports.

Investors stand to benefit from an exemption from capital gains tax on profits from the sale of securities linked to start-ups, alongside a full tax deduction on their investments.

In order to qualify for these and other support mechanisms, start-ups must meet a set of criteria and be licensed by an assessment panel.

Included in these criteria is a requirement that start-ups have less than 100 employees and annual turnover below TD100m ($33.4m). Start-ups must also be deemed to be providing an innovative solution to a given problem and have a large target market.

See also: The Report – Tunisia 2018

Reversing brain drain

By encouraging the development of start-ups, Tunisia hopes to address one of the key problems facing its knowledge economy – namely, the loss of talented workers to firms overseas.

“To a certain extent, the Start-up Act could help Tunisia create the conditions necessary to retain its talent,” Kais Sellami, co-founder and CEO of IT consultancy and software development company Discovery Informatique, and president of the National ICT Federation, told OBG.

“The legislation is favourable for the creation of new businesses, developing an environment in which Tunisians can fully utilise their skills and be rewarded financially for it.”

Tunisia has a large skilled workforce, particularly in digital industries, but low wages and limited opportunities for professional development have pushed many to seek employment in other countries.

“Start-ups are the future of Tunisia and its economic development, and the implementation of the Start-up Act shows that the government has adopted this strategy,” Hichem Turki, general manager of technology and innovation hub Technopole de Sousse, told OBG.

Stakeholder reactions

While industry players have broadly welcomed these moves, they have also faced criticism.

Concerns have been raised that the legislation is not broad enough, and focuses too much on technology and state approval of innovation activity. There have also been calls for more transparency in the assessment process.

Furthermore, while the legislation provides support to new start-ups, these advantages are not extended to established tech firms. One of the provisions of the act precludes companies founded more than eight years ago from benefitting from any of the support mechanisms contained in the legislation.

According to Turki, the country also needs to make further progress on increasing financial support to start-ups if it is to be competitive in the global market.

In search of funding

The government is beginning to address such funding issues, according to Anouar Maarouf, minister of communication technologies and digital economy.

Speaking to local media after the act came into force, Maarouf stated that the government was working to create a dedicated fund to capitalise start-up initiatives. With an initial base of $112m, later to be topped up to $224m, the fund is expected to be operational by the end of 2019.

Funding will be available for all stages of the life cycle of start-ups, Maarouf said, with financial support on offer not only for Tunisian initiatives, but also for foreign start-ups that wish to base themselves in Tunisia.

This last measure may encourage overseas investment in the tech industry and help bring the Tunisian start-up sector in line with international best practices.

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