Côte d’Ivoire : Bilan de l’année 2018

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En 2018, la Côte d’Ivoire a confirmé sa place parmi les économies mondiales les plus performantes ; les programmes de développement des infrastructures actuellement mis en œuvre et les efforts déployés afin d’améliorer l’environnement des affaires devraient doper davantage la croissance.

Dans une revue publiée au mois de décembre, le FMI prévoyait une croissance de 7,4% pour l’économie ivoirienne en 2018. Si celle-ci se situe légèrement en deçà des taux de 7,7% et 8% enregistrés les deux années précédentes, il s’agit d’un des plus hauts taux de croissance du PIB dans le monde, dans un pays qui affiche un taux de croissance moyen de 8,6% depuis fin 2012.

Ces prévisions positives sont confirmées par les derniers chiffres publiés par l’Institut National de la Statistique pour le premier semestre de 2018. L’institut a observé une croissance de 4,9% du PIB en glissement annuel entre janvier et juin.

Cette croissance a été tirée par une hausse de 5,3% en glissement annuel affichée par le secteur primaire, qui comprend l’agriculture, la pêche et la sylviculture ; un accroissement de 7,3% dans le secteur secondaire, composé d’activités de transformation de produits agricoles, de raffinage pétrolier, de construction et d’industries extractives ; et d’une augmentation de 5,8% des activités du secteur tertiaire, dominé par les services financiers, le transport, le tourisme et d’autres services.

Les bons résultats économiques de 2018 devraient contribuer à ramener le déficit budgétaire à 4%, selon le FMI, contre 4,5% en 2017, tandis que l’inflation devrait atteindre en fin d’année 1,7%, en légère hausse par rapport au taux de 0,8% enregistré l’année précédente.

Projets d’infrastructures et objectifs de développement

La solide croissance enregistrée en 2018 s’est vue accompagnée par la poursuite de l’exécution du vaste programme public de développement des infrastructures, qui constitue l’un des principaux axes du Plan National de Développement (PND) 2016-2020.

On retiendra notamment la bonne avancée des travaux sur des chantiers d’envergure au cours de l’année écoulée, telle que la construction d’un quatrième pont à Abidjan, dont la livraison est prévue pour 2020 ; la construction d’une ligne de métro de 37 km qui reliera la banlieue au centre-ville d’Abidjan et qui, dotée d’un budget d’1,4 milliard d’euros, devrait être terminée en 2022 ; ainsi que l’annonce d’un contrat portant sur la construction d’un port sec dans la ville de Ferkessédougou au nord du pays, pour un montant de 262 milliards de francs CFA (399,4 millions d’euros), un projet qui vient s’ajouter aux efforts de modernisation du Port d’Abidjan actuellement en cours et qui renforcera les capacités logistiques nationales.

Dans le domaine de l’énergie, on a pu assister en 2018 au lancement de travaux destinés à accroître la capacité de trois centrales électriques thermiques, exploitées par les producteurs d’électricité indépendants étrangers Ciprel, Azito et Aggreko.

Ces travaux de modernisation font écho aux projets du gouvernement visant à porter la production nationale d’électricité à 4000 MW d’ici 2020 et à 6000 MW d’ici 2030, contre environ 2200 MW à l’heure actuelle.

L’objectif de cette stratégie soutenue d’investissement dans les infrastructures n’est pas uniquement de stimuler la croissance économique pour les années à venir – selon le FMI, cette dernière atteindrait 7,5% en 2019 et 7,2% en 2020 – mais également d’améliorer des indicateurs sociaux clés.

Malgré une croissance considérable du PIB ces dernières années, la Côte d’Ivoire s’est classée à la 170ème place sur 189 pays et territoires au palmarès 2017 de l’Indice de Développement Humain de l’ONU, affichant une espérance de vie à la naissance de 54,1 ans, contre 50,4 en 2010, et un taux de pauvreté de 48,5%.

Le budget 2019, approuvé par le parlement au mois de décembre, présente une augmentation des dépenses de 8,6%, soit en tout 7300 milliards de francs CFA (11,1 milliards d’euros), destinés à financer une série de projets ayant trait à l’électrification, la gestion des ordures et à l’éducation.

Le budget sera financé par des recettes accrues ainsi que par une hausse de 12% des recettes fiscales, avec une prévision de déficit de 3%.

Des réformes pour améliorer l’environnement des affaires

La volonté du gouvernement d’améliorer l’environnement des affaires aura un rôle essentiel à jouer dans le succès de ces grands projets d’infrastructure et de développement, le pays ayant longtemps misé sur les dépenses publiques pour tirer la croissance.

Une bonne partie des grands projets d’infrastructure à venir seront par exemple entrepris par des partenaires étrangers ou réalisés en collaboration avec ces derniers. Le gouvernement s’attend également à ce que 62% des 30 000 milliards de francs CFA (45,7 milliards d’euros) du PND soient pris en charge par des financements privés.

 Une série de réformes a permis au pays d’effectuer un bond au classement de la facilité de faire des affaires de la Banque Mondiale, passant du 139ème rang au 122ème sur les 190 économies étudiées dans le rapport Doing Business 2018 et se classant en 8ème position des pays ayant enregistré la plus forte progression.

La Côte d’Ivoire a obtenu, en particulier, de bons résultats dans les catégories création d’entreprises et obtention de prêt, se classant en 26ème et 44ème position respectivement. Parmi les réformes saluées par la Banque Mondiale, on peut citer notamment l’élimination de l’obligation de recours aux services d’un notaire pour créer une entreprise ainsi que l’amélioration de l’accès aux informations de crédit grâce au développement du Bureau d’Information sur le Crédit (BIC).

De plus, le pays s’est également employé à stimuler la croissance des petites et moyennes entreprises (PME), comme le montre la signature par le Ministère du Commerce, de l’Artisanat et de la Promotion des PME au mois de juin d’une convention pour un crédit de 10 milliards de francs CFA (15,2 millions d’euros) avec la filiale ivoirienne de l’institution financière régionale Coris Bank.

En vertu de cet accord, la banque proposera des prêts individuels d’un montant allant de 5 millions de francs CFA (7620 euros) à 50 millions de francs CFA (76 200 euros) à des commerçants, des artisans et des propriétaires de PME.

Cette initiative concorde avec l’objectif de voir le nombre de PME formelles dans le pays passer de leur nombre actuel de 30 000-50 000 à 100 000- 120 000 d’ici 2020. Actuellement, si 98% des entreprises ivoiriennes sont des PME, elles ne contribuent au PIB qu’à hauteur de 20% et ne représentent que 23% des emplois et 12% de l’investissement.

 

 

Côte d’Ivoire: Year in Review 2018

En Français

Côte d’Ivoire maintained its status as one of the world’s strongest performing economies in 2018, with an ongoing infrastructure rollout and efforts to improve the business environment helping to bolster growth.

In a review released in December, the IMF forecast Côte d’Ivoire’s economy would expand by 7.4% in 2018. While slightly below the 7.7% and 8% growth recorded in the preceding two years, it remains one of the highest rates of GDP expansion worldwide, in a country that has averaged annual growth of 8.6% since 2012.

The positive projection is backed up by the Institute of National Statistics’ latest figures for the first half of 2018. The institute recorded year-on-year (y-o-y) GDP growth of 4.9% between January and June.

This was driven by a 5.3% y-o-y rise in the primary sector, consisting of agriculture, fisheries and forestry; 7.3% growth in the secondary sector, made up of agro-processing, petroleum refining, construction and extractive industries; and a 5.8% increase in the tertiary sector, led by financial services, transport, tourism and other services.

The economy’s performance in 2018 is expected to help reduce the budget deficit to 4%, according to the IMF, down from 4.5% in 2017, while year-end inflation is expected to be 1.7%, slightly up from 0.8% in the preceding year.

See also: The Report – Côte d’Ivoire 2018

Infrastructure rollout continues amid development goals

The robust expansion seen in 2018 has been accompanied by the continued rollout of the government’s expansive infrastructure agenda, one of the main pillars of the National Development Plan (NDP) 2016-20.

Progress has been made on major developments during the year including the construction of a fourth bridge in Abidjan, scheduled for completion in 2020; continued work on a 37-km, €1.4bn metro line connecting the city’s outskirts to its centre, to be completed in 2022; and the announcement of a deal to construct a CFA262bn (€399.4m) dry port in the northern city of Ferkessédougou, which will complement ongoing upgrades to the Port of Abidjan and boost national logistics capacity.

In terms of energy, 2018 saw the beginning of works to expand the capacity of three thermal power plants operated by foreign independent power producers Ciprel, Azito and Aggreko.

The upgrades tie into government plans to expand overall domestic generation capacity to 4000 MW by 2020 and 6000 MW by 2030, up from current levels of around 2200 MW.

Continued infrastructure investment aims not only to stimulate economic expansion moving forward – the IMF forecasts growth of 7.5% and 7.2% in 2019 and 2020, respectively – but also to improve key social metrics.

Despite significant GDP growth in recent years, Côte d’Ivoire was ranked 170th out of 189 countries and territories in the UN’s 2017 Human Development Index, with life expectancy at birth 54.1 years, up from 50.4 in 2010, while the poverty rate was 48.5%.

The 2019 budget, approved by Parliament in December, features an 8.6% increase in spending to CFA7.3trn (€11.1bn), which will fund a series of electrification, sanitation and education initiatives.

The budget will be funded by increased earnings and a 12% rise in tax revenue, leaving a deficit of 3%.

Reforms improve business environment

Key to the successful completion of these major infrastructure and development projects is the government’s plan to improve the business environment in a country that has long relied on state spending to drive growth.

For example, many of the major upcoming infrastructure projects will be undertaken by or in cooperation with private partners, while the government expects some 62% of the CFA30trn (€45.7bn) NDP to be funded by private sources.

A series of reforms led to a significant improvement in the country’s standing in the World Bank’s 2018 ease of doing business index, rising from 139th to 122nd out of 190 economies to be the eighth-best performer overall.

In particular, Côte d’Ivoire scored well in the starting a business and getting credit category, ranking 26th and 44th, respectively. Reforms that received praise from the bank included the elimination of requirements to notarise company deeds and the improved access to credit information through the expansion of the credit bureau.

In addition, the country has also sought to stimulate growth in small and medium-sized enterprises (SMEs), with the Ministry of Commerce, Industry and SME Promotion agreeing to a CFA10bn (€15.2m) financing deal with the domestic arm of regional financial institution Coris Bank in June.

The deal will see the fund offer individual loans ranging from CFA5m (€7620) to CFA50m (€76,200) to merchants, craftspeople and SME owners.

The development dovetails with plans to increase the number of formal SMEs in the country from current levels of 30,000-50,000 to 100,000-120,000 by 2020.

At present, while 98% of companies in Côte d’Ivoire are SMEs, they make up just 20% of GDP, and account for 23% of jobs and 12% of investment.

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