In English
Dans le cadre des efforts déployés par le gouvernement afin de répondre à l’augmentation de la prévalence du cancer dans le pays et de réduire sa dépendance face aux importations, l’Algérie s’apprête à démarrer la construction de sa première usine de fabrication de médicaments d’oncologie avant la fin de l’année 2018.
Le groupe pharmaceutique français Ipsen et son partenaire algérien Isly Holding ont annoncé la création d’Ipsen Pharma Algérie en septembre 2018. La joint-venture applique la règle 51/49 qui régit l’investissement étranger en Algérie, limitant la participation des actionnaires étrangers dans les entreprises algériennes à un maximum de 49%.
Avec un investissement initial de 20 millions de dollars, l’entreprise entend construire une usine de 3000 m² à Sidi Abdellah, dans la banlieue d’Alger.
Le complexe pharmaceutique, dont l’entrée en production est prévue pour 2021, devrait permettre au pays de réduire la facture nationale d’importation de médicaments vitaux du traitement du cancer. Selon Adlane Soudani, le PDG de la nouvelle co-entreprise, l’Algérie devrait pouvoir réaliser une économie de 20 millions d’euros par an sur les importations une fois l’usine pleinement opérationnelle.
La création de ce complexe reflète une tendance plus générale d’investissements accrus dans la fabrication de médicaments sur le sol algérien. Le pays abrite en effet depuis l’inauguration du complexe de Sanofi Algérie en octobre 2018 le plus grand site de production et de distribution de médicaments de tout le continent.
Également située à Sidi Abdellah, l’usine, qui a nécessité un investissement de 10,6 milliards de dinars (78,1 millions d’euros), s’étend sur une superficie de 6,6 hectares et devrait produire plus de 100 millions d’unités par an, avec la fabrication prévue de 100 produits différents dans les domaines de la cardiologie, de la neurologie, du diabète et de la gestion de la douleur.
Le Ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière (MSPRH) procède actuellement à la validation de l’ensemble des médicaments fabriqués sur le site. Une fois ce processus achevé, la commercialisation des médicaments produits pourra avoir lieu, avec un démarrage prévu pour 2019.
Une fois pleinement opérationnel, ce complexe, le plus grand de Sanofi en Afrique, devrait augmenter la part locale de ses produits commercialisés en Algérie à 80%, contre 65% actuellement.
Taux de cancer à la hausse
À l’instar d’autres pays en rapide développement, l’Algérie connaît une hausse de la prévalence des maladies non transmissibles. Le développement de l’urbanisation et l’évolution des modes de vie des ont entraîné une incidence croissante des taux de cancer, de maladies cardio-vasculaires et de diabète, tandis que la croissance rapide de la population a fait grimper le nombre total de malades diagnostiqués.
Entre 42 000 et 45 000 nouveaux cas de cancer sont enregistrés chaque année dans le pays, des chiffres qui devraient encore progresser et atteindre plus de 61 000 d’ici 2025, selon le Réseau National des Registres du Cancer.
Conséquence de ces tendances, la sécurité sociale algérienne va se voir confrontée à des difficultés budgétaires croissantes. Chaque cas de cancer coûte en moyenne 5 millions de dinars (36 900 euros) à l’Etat, selon le MSPRH, et le coût des médicaments de traitement du cancer représente 60% du budget des pharmacies publiques.
Une stratégie gouvernementale de lutte contre la hausse de l’incidence du cancer
Les nouveaux sites de production coïncident avec la stratégie gouvernementale Plan Cancer 2015-2019, qui vise à développer les infrastructures oncologiques dans le pays et à promouvoir la formation en matière de traitement du cancer, tout en s’attelant à la réduction des risques par le biais de campagnes de prévention. Dans le cadre de ces efforts, quatre nouveaux centres publics de traitement du cancer devraient ouvrir leurs portes d’ici fin 2018, pour venir s’ajouter aux 13 centres déjà en service. Ces centres seront équipés de 12 nouveaux accélérateurs de radiothérapie, portant leur nombre total à 48, dont 10 dans des instituts privés.
L’augmentation de l’équipement en matériel d’oncologie est considérable, dans la mesure où le pays ne comptait que sept accélérateurs de radiothérapie en 2013.
“L’Algérie est fortement engagée dans l’amélioration de la santé de ses citoyens. Les plans nationaux contre le cancer ainsi que l’effort engagé pour le traitement d’autres maladies non-transmissibles comme le diabète ou l’hypertension soulignent cet engagement », a déclaré à OBG Haissam Chraiteh, Directeur Général de Sanofi Algérie.
Des investissements à la hausse dans le secteur pharmaceutique
La nouvelle usine de fabrication de médicaments d’oncologie s’inscrit dans une volonté plus vaste de la part d’investisseurs internationaux de pénétrer le marché naissant des produits pharmaceutiques algériens.
Portés par une population en plein essor, une incidence croissante des maladies non-transmissibles et une stratégie publique visant à doper la fabrication nationale, entre trois et quatre nouveaux sites de fabrication de produits pharmaceutiques ouvrent chaque année.
Résultat, la production pharmaceutique nationale a affiché une hausse fulgurante au cours des dix dernières années, la part des médicaments fabriqués en Algérie passant de 25% en 2008 à 65% en 2018.
Ce taux de production devrait considérablement évoluer à la hausse avec l’ouverture du complexe de Sanofi Algérie en 2019 et du site d’Ipsen Pharma Algérie en 2021 et le pays semble bien parti pour non seulement réduire ses importations de produits pharmaceutiques mais également s’imposer comme grand exportateur de médicaments dans la région.
First oncology pharmaceutical plant to be constructed in Algeria
En Français
As part of government efforts to address the increasing prevalence of cancer in the country and reduce reliance on imports, Algeria is set to start building its first facility for the manufacture of oncology drugs before the end of 2018.
The France-based pharmaceutical manufacturer Ipsen and its Algerian partner Isly Holding announced the establishment of Ipsen Pharma Algérie in September 2018. The joint venture is organised in accordance with the country’s 51:49 rule, which limits the maximum permitted participating stake of foreign shareholders in Algerian companies to 49%.
With an initial investment of €20m, the company plans to build a 3000-sq-metre facility in Sidi Abdellah, a suburb of Algiers.
Pharmaceutical production is slated to begin in 2021, enabling the country to reduce national expenditure on imports of life-saving cancer medication. According to Adlane Soudani, CEO of the new firm, the factory will save the country €20m a year on imports once it becomes fully operational.
The establishment of the facility reflects a broader trend of increased investment in domestic drug manufacturing. Indeed, the country became home to the largest drug production and distribution facility on the continent in October 2018, with the inauguration of the Sanofi Algérie complex.
Also located in Sidi Abdellah, the AD10.6bn (€78.1m) factory stretches over 6.6 ha and is set to produce more than 100m units per year covering a repertoire of 100 products related to cardiology, neurology, diabetes and pain-management.
The Ministry of Health, Population and Hospital Reform (Ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière, MSPRH) is currently validating all of the drugs manufactured at the facility. Following the completion of this vetting process, the commercial sale of the facility’s products is expected to begin in 2019.
Upon becoming fully operational, the new complex, Sanofi’s largest in Africa, is set to increase the company’s share of domestically manufactured pharmaceuticals to 80%, from its current level of 65%.
Rising cancer rates
In line with other rapidly developing countries, Algeria has experienced a rising prevalence of non-communicable diseases. Increased urbanisation and changing consumer lifestyles have been linked to an increased incidence rate of cancer, as well as heart disease and diabetes, while rapid population growth has driven up the number of overall diagnoses.
Between 42,000 and 45,000 new cancer diagnoses are registered each year in the country, and this number is expected to increase to over 61,000 by 2025, according to the National Network of Cancer Registries.
As a result of these trends, the country’s universal health care system is facing a mounting budgetary challenge. Each incidence of cancer costs the state an average AD5m (€36,900), according to the MSPRH, with the cost of cancer medication accounting for 60% of total expenditure at public pharmacies.
Government strategy to combat rising incidence of cancer
The new manufacturing facilities dovetail with the government’s National Cancer Plan 2015-19, which aims to expand oncology infrastructure and promote training in cancer treatment, while also reducing risk through preventative campaigns.
As part of these efforts, four new publically owned cancer-treatment facilities are expected to open by the end of 2018, in addition to 13 already established facilities. The centres will be equipped with 12 new radiotherapy accelerators, bringing the total number to 48, of which 10 are in the private sector.
This increase in oncology equipment is significant, given that the country had only seven radiotherapy accelerators in 2013.
“Algeria is deeply committed to improving healthcare services for all its citizens. The national plans for oncology and cancer treatment, as well as the focus on other non-communicable diseases such as diabetes or hypertension, demonstrate this commitment to better Algerians’ health,” Haissam Chraiteh, general manager of Sanofi Algeria, told OBG.
Rising investment across the pharmaceuticals market
The new oncology drug manufacturing plant forms part of a larger move on the part of international investors to make inroads into the burgeoning Algerian pharmaceutical market.
Driven by a rising population, increased incidence of non-communicable disease and a government-driven initiative to boost domestic manufacturing, between three and four new factories producing pharmaceuticals open every year.
As a result of this process, domestic production of pharmaceuticals has risen dramatically over the last decade, with the share of locally manufactured medicines rising from 25% in 2008 to 65% in 2018.
With this production rate set to experience a significant boost from the opening of the Sanofi Algérie complex in 2019 and the Ipsen Pharma Algérie facility in 2021, the country appears on track to not only reduce pharmaceutical imports, but also become a significant exporter of drugs within the region.