In English
En lançant la plus grande zone de libre-échange d’Afrique, Djibouti a fait un pas de plus vers son objectif de s’imposer en tant que hub commercial.
Début juillet, le président Ismail Omar Guelleh a inauguré la première phase du projet de zone de libre-échange internationale de Djibouti (DIFTZ), qui, doté d’un budget de 3,5 milliards de dollars, prévoit la création d’une zone économique spéciale (ZES) dédiée en particulier aux secteurs logistique, maritime, automobile, électroménager et électrique ainsi qu’aux activités du bâtiment.
Sa superficie de 4800 hectares en fera la zone franche la plus étendue d’Afrique une fois celle-ci terminée en 2028, grâce à des financements en provenance d’investisseurs publics chinois. L’Autorité Djiboutienne des Ports et des Zones Franches (Djibouti Port and Free Zones Authorities, DPFZA) sera chargée de la supervision du projet- aux côtés du conglomérat China Merchants Group, de l’Autorité Portuaire de Dalian et d’IZP Technologies- la DPFZA détenant une part de 60% dans le projet.
La première phase, dont le coût s’élève à 370 millions de dollars, consiste en la construction d’un site de 240 hectares, comprenant quatre pôles industriels spécialisés dans le commerce et la logistique, l’industrie, les produits destinés à l’exportation et les services aux entreprises. Selon des chiffres officiels, le complexe devrait gérer 7 milliards de dollars d’échanges commerciaux d’ici deux ans.
Afin d’attirer les entreprises internationales vers la DIFTZ, le site met en avant une série d’avantages, notamment une exemption de la taxe foncière, de la TVA, de l’impôt sur les sociétés, sur les dividendes et sur les revenus pour les employés étrangers. S’exprimant dans les médias locaux fin juillet, Dawit Wolde-Michael Gebre-ab, directeur principal de la planification stratégique de la DPFZA, a annoncé que 21 entreprises s’étaient déjà engagées à s’installer dans la zone.
Une zone de libre-échange pour soutenir la croissance et la diversification de l’économie
Le développement de la DIFTZ s’inscrit dans le cadre de la stratégie gouvernementale Vision Djibouti 2035, qui vise à diversifier et développer l’économie en confortant le pays dans sa position de hub logistique et commercial pour l’Afrique de l’Est.
Selon le premier ministre Addoulkader Kamil Mohamed, la phase pilote d’exploitation du projet devrait entraîner une croissance du PIB de 11%, le FMI prédisant pour celui-ci une augmentation de 6,7% cette année. En effet, le rôle croissant des ZES devrait attirer davantage d’investissement direct étranger, qui devraient passer de 10,8% du PIB en 2017 à 11,5% cette année, selon la Banque Mondiale.
D’après les autorités, ces développements devraient contribuer à diversifier l’économie axée sur les services, qui représente actuellement environ 70% du PIB, et à rapprocher le pays de son objectif de devenir un centre non seulement de transit des marchandises mais également de transformation à valeur ajoutée.
En outre, la zone devrait apporter un élément de solution aux problèmes du chômage et de l’extrême pauvreté, qui touchent actuellement 40% et 23% de la population, respectivement. Selon les estimations officielles, le DIFTZ permettrait la création de 350 000 emplois sur les dix prochaines années, dont 12 000 lors de la première phase du projet, le gouvernement limitant la main d’œuvre étrangère autorisée à 70% au cours des cinq premières années du projet, et 30% par la suite.
Objectif amélioration des liaisons commerciales régionales
La zone de libre-échange constitue le dernier exemple en date d’une série d’investissements clés destinés à développer les capacités logistiques et commerciales du pays à l’échelle régionale. La situation géographique de Djibouti près de la Corne de l’Afrique, où a lieu 30% du commerce maritime mondial, confère au secteur, comme l’ont souligné des responsables, un potentiel de croissance considérable.
La DIFTZ est la troisième zone franche établie dans le pays, suite à la création de la Zone Franche de Djibouti (ZFD) – la première ZES du pays, inaugurée en 2004 – et de la Zone Franche de Khor Ambado, dont la construction a débuté en 2014. D’autres ZES, tels que celles de Jabanas et de UKAB Holdings, sont également en cours de planification.
La construction d’un réseau d’infrastructures multimodal vient s’ajouter à ces développements et devrait contribuer à accroître encore davantage le commerce régional et à renforcer la position de Djibouti en tant hub logistique régional.
L’année dernière, les autorités ont inauguré trois nouveaux ports dont le Port polyvalent de Doraleh, le Port de Tadjourah et le Port de Ghoubet dans le cadre d’un projet d’un budget de 15 milliards de dollars qui vise à doper les opportunités commerciales en reliant à la mer la plus longue chaîne de pays enclavés dans le monde.
De plus, depuis le début de cette année, Djibouti est reliée à l’Ethiopie par la ligne de chemin de fer Djibouti- Addis-Abeba, qui améliore également la connectivité régionale.
D’autres initiatives sont également en cours, notamment des travaux d’extension du terminal à conteneurs du Port International de Doraleh, qui devraient s’achever en 2020, ainsi que la construction d’un gazoduc reliant les champs de gaz naturel du bassin de l’Ogaden en Ethiopie à la côte djiboutienne.
Launch of free trade zone to see Djibouti develop as regional trade hub
En Français
Djibouti has taken a step forward in its plans to become a major trading centre with the launch of Africa’s largest free trade zone.
In early July President Ismail Omar Guelleh opened the first phase of the Djibouti International Free Trade Zone (DIFTZ), a 10-year, $3.5bn project to create a special economic zone (SEZ) with a focus on logistics, maritime, construction, automotive, and home appliance and electrical industries.
At 4800 ha, the zone will be the largest in Africa upon completion in 2028, and is being funded by capital from Chinese state investors. The Djibouti Ports and Free Zones Authority (DPFZA) – along with China Merchants Group, the Dalian Port Authority and IZP Technologies – will oversee the project, with the DPFZA retaining a 60% stake.
The $370m first phase consists of a 240-ha site, comprising four industrial clusters specialised in trade and logistics, industry, export processing and business services. Officials forecast the facility will handle $7bn of trade within two years.
To attract international businesses to the DIFTZ, the site is offering a range of incentives, including 0% rates on property tax, dividend tax, value-added tax, corporate income tax and personal income tax for foreign employees. Speaking to local media in late July, Dawit Wolde-Michael Gebre-ab, the senior director of strategic planning at the DPFZA, said 21 companies have already agreed to set up shop in the zone.
Free trade zone to support economic growth and diversification
The development of the DIFTZ aligns with the government’s Djibouti Vision 2035 strategic plan, which aims to diversify and expand the economy by improving the country’s standing as a logistics and commercial hub for East Africa.
According to Prime Minister Abdoulkader Kamil Mohamed, the first stage pilot development alone is expected to drive an 11% rise in GDP, which the IMF expects to increase by 6.7% this year. Indeed, the growing role of SEZs is forecast to attract more foreign direct investment, projected to increase from 10.8% of GDP in 2017 to 11.5% this year, according to the World Bank.
Officials expect this to help diversify the services-driven economy – currently comprising around 70% of GDP – and should help support the country’s aims of becoming a centre not only for transit but also value-added manufacturing.
Furthermore, the zone should also help tackle unemployment and extreme poverty, which currently stand at 40% and 23%, respectively. The authorities estimate the DIFTZ will create 350,000 new jobs over the next 10 years, and some 12,000 in the first phase, with the government introducing a 70% cap on foreign workers during the first five years of the project, to be reduced to 30% thereafter.
Logistics infrastructure to improve regional trade connections
The zone is the latest in a number of key investments aimed at developing the country’s regional logistics and trade capabilities. Given Djibouti’s location near the Horn of Africa, where some 30% of global maritime trade flows, officials have highlighted the sector as one with considerable growth potential.
The DIFTZ is the third free trade zone in the country, following the creation of the Djibouti Free Zone – the first domestic SEZ, established in 2004 – and the Khor Ambado Free Zone, which saw construction begin in 2014. Other SEZs, such as the Jabanas and UKAB Holdings Free Zones, are also in the planning.
These developments have been supported by the construction of a multi-modal infrastructure network, which should further boost regional trade and enhance Djibouti’s position as a regional logistics hub.
Last year the authorities inaugurated three new ports – the Doraleh Multi-purpose Port, Tadjourah Port and Ghoubet Port – as part of a $15bn project to bolster trade opportunities by connecting the longest chain of landlocked countries in the world to the sea.
Meanwhile, since the beginning of this year Djibouti has been connected with Ethiopia via the Djibouti-Addis Ababa railway, further boosting regional connectivity.
Other initiatives are also under way, including expansion works on the Doraleh International Container Terminal, slated for completion in 2020, as well as the gas pipeline between Ethiopia’s Ogaden Basin natural gas fields and the coast of Djibouti.