Un nouveau prêt pour soutenir la croissance de la chaîne de valeur de la noix de cajou en Côte d’Ivoire

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Un prêt de 200 millions de dollars de la part de la Banque Mondiale devrait permettre au secteur ivoirien de la noix de cajou, également appelée anacarde, de gagner en efficacité et d’accroître sa rentabilité ; dans le même temps, le gouvernement a renforcé les efforts déployés pour venir à bout de la contrebande de la noix de cajou.

Le 10 avril, la Banque Mondiale a approuvé ce prêt dans le cadre de son Projet d’appui à la compétitivité de la chaîne de valeur de l’anacarde, qui bénéficie d’une enveloppe totale de 285,5 millions de dollars – dont 85,5 millions de dollars financés par des partenaires ivoiriens – et dont l’objectif est d’optimiser les recettes du secteur.

Le projet, dont bénéficieront 225 000 producteurs et qui devrait créer quelque 12 000 nouveaux emplois sur une période de cinq ans, vise à augmenter la productivité des exploitations par le biais de la recherche, du développement des plants d’anacardier et des transferts de technologie, auxquels viennent s’ajouter des efforts de développement du réseau routier et d’autres infrastructures de transport dans les régions productrices de noix de cajou.

Une amélioration de la gouvernance et de l’organisation de la filière de la noix de cajou devrait également contribuer à renforcer la compétitivité des petits producteurs. La Banque Mondiale a fait observer que l’incohérence de la règlementation actuellement en vigueur entravait le bon fonctionnement du marché et que, partant, le programme entendait rationnaliser la règlementation en matière d’achat, de vente et de commerce des noix de cajou.

Transformer localement, un facteur crucial de l’optimisation de la chaîne de valeur de la noix de cajou

Développer les capacités de transformation du produit dans le pays constitue un élément clé du programme. La Côte d’Ivoire est le premier exportateur de noix de cajou au monde, ainsi que son deuxième producteur, avec 23% de la production mondiale à son actif en 2017, soit 711 000 tonnes. Mais, en raison d’infrastructures limitées, moins de 7% des noix produites sont ensuite transformées localement, selon la Banque Mondiale.

Le Projet d’appui à la compétitivité de la chaîne de valeur de l’anacarde vise à développer et encourager les investissements privés dans les infrastructures de stockage et de transformation, ainsi qu’à accroître l’accès à des capitaux d’investissement et à de nouveaux marchés.

Dans cette optique, le Président Alassane Ouattara a appelé de ses vœux la transformation locale de l’intégralité de la production de noix de cajou d’ici 2020, les autorités ayant déjà exonéré de la taxe à l’exportation les noix de cajou transformées sur le sol ivoirien et introduit une série de dispenses et de mesures fiscales incitatives pour doper l’investissement.

Des mesures qui pourraient réduire l’empreinte carbone et les coûts de transport du secteur, tout en créant des opportunités de croissance pour les entreprises de transformation et les petites et moyennes entreprises (PME) locales. Un changement de cap vers une transformation locale du produit pourrait donner à la Côte d’Ivoire la possibilité d’exporter directement vers les marchés européen et américain.

Malgré ces opportunités, des acteurs du secteur ont fait savoir qu’ils craignaient que la nature largement informelle du secteur local – selon les estimations, 93% de la main d’œuvre serait employée de manière informelle, et de nombreuses entreprises ne sont pas immatriculées – n’entrave le potentiel d’exportation de la noix de cajou ivoirienne.

Des sanctions plus fermes pour lutter contre la contrebande

La hausse des financements dans le cadre du Projet d’appui à la compétitivité de la chaîne de valeur de l’anacarde intervient alors que les autorités intensifient leurs efforts de lutte contre la contrebande qui a freiné la croissance de la filière et le secteur agricole en général ces dernières années.

En mai, le gouvernement a alourdi les sanctions à l’encontre des contrebandiers de produits agricoles, qui encourent désormais jusqu’à dix ans de prison et 50 millions de francs CFA (76 200 euros) d’amende. Ces mesures font suite aux efforts déployés en février par le Conseil du Coton et de l’Anacarde, l’organisme public chargé de la régulation, du suivi et du développement de la filière, afin de mieux réguler le transport agricole illégal.

Selon les estimations, 100 000 tonnes de noix de cajou auraient été exportées illégalement en 2017, soit 14% de la production totale. Par ailleurs, Bamba Adama, le président de la Fédération Nationale des Producteurs d’Anacarde de Côte d’Ivoire (FENAPACI), a déclaré dans la presse ivoirienne qu’à la mi-avril, seul 40% du stock de noix de cajou de cette année avait été vendu, contre 80-90% pour la même période l’an dernier, ce qui laisse penser que des producteurs exportent leur récolte illégalement vers les pays voisins où les noix de cajou sont vendues plus cher.

Si le prix de vente au kilo de la noix de cajou est d’environ 500 francs CFA (0,76 euro) en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso celle-ci se négocie à 900 francs CFA (1,37 euro) et en Guinée Bissau à 1000 francs CFA (1,52 euro).

 

 

New loan to support value chain growth in Côte d’Ivoire’s cashew industry

En Français

A $200m loan from the World Bank is set to improve the efficiency and profitability of Côte d’Ivoire’s cashew industry, while the government steps up efforts to tackle the illegal smuggling of crops.

On April 10 the World Bank approved its loan as part of the $285.5m Cashew Value Chain Competitiveness Project (CVCCP), which – including $85.5m in funding from local partners – intends to maximise the sector’s earning potential.

The project, which is expected to benefit 225,000 farmers  and generate some 12,000 new jobs over a five-year period, aims to boost on-farm productivity through research, seedling development and technology transfer, along with efforts to expand roads and other transport infrastructure in cashew-production areas.

Improved governance and organisation of the cashew value chain should also help with efforts to strengthen the competitiveness of small-scale farmers. The World Bank noted that, at present, the market is hindered by disjointed regulatory framework, with the programme aiming to streamline regulations governing the purchase, sale and trade of cashew nuts.

Domestic processing key to maximising cashew value chain

A key part of the plan also involves bolstering processing capacity. As the world’s largest exporter and second-largest producer of cashew nuts, Côte d’Ivoire accounted for 23% of global production in 2017, with 711,000 tonnes. However, limited infrastructure means that less than 7% of total nuts are processed locally, according to the World Bank.

The CVCCP aims to develop and encourage private investment in storage and processing infrastructure, and boost access to investment capital and new trade markets.

On this note, President Alassane Ouattara has pushed for 100% of cashew nuts to be processed domestically by 2020, with officials previously exempting operators from export taxes and introducing a series of tax holidays and incentives to boost investment.

This could reduce the industry’s carbon footprint and transport costs, while creating growth opportunities for local processors and small and medium-sized enterprises (SMEs). A pivot towards local processing could provide Côte d’Ivoire with the opportunity to export directly to European and US markets.

Despite these opportunities, industry figures have warned that the largely informal nature of the domestic sector – an estimated 93% of employees are informally employed, while many companies are unregistered – could hinder export potential.

Stronger penalties to combat illegal crop smuggling

The increased funding as part of the CVCCP comes as officials step up efforts to combat crop smuggling, which has affected growth of the cashew industry and the broader agricultural sector in recent years.

In May the government increased penalties for agricultural smugglers, who could now face up to 10 years in prison and fines of CFA50m (€76,200). The measures built upon efforts employed in February by the Cotton and Cashew Council, the state body responsible for the regulation, monitoring and development of the industry, intended to better regulate illegal agricultural transportation.

An estimated 100,000 tonnes of cashew nuts were smuggled out of the country in 2017, equivalent to 14% of total production. Meanwhile, Bamba Adama, president of the National Federation of Cashew Producers of Côte d'Ivoire, told local press that by mid-April, only 40% of this year’s cashew nut stock had been sold, compared to 80-90% during the same period in 2017, with concerns producers were smuggling crops into neighbouring countries where cashews are sold for a higher rate.

While in Côte d’Ivoire cashews sell for around CFA500 (€0.76) per kg, the nuts sell for CFA900 (€1.37) and CF1000 (€1.52) in Burkina Faso and Guinea-Bissau, respectively.

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