L’Algérie met l’accent sur la durabilité environnementale et la gestion des déchets

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Une coalition d’organisations communautaires et d’entreprises s’est associée au gouvernement algérien afin d’entamer une action collective visant à apporter des solutions aux problèmes environnementaux rencontrés par la capitale, Alger, lançant pour ce faire une initiative destinée à améliorer la durabilité écologique et la gestion des déchets dans la ville.

Début février, l’association à but non lucratif algérienne SIDRA a lancé, en collaboration avec le Ministère de l’Environnement et des Énergies Renouvelables (MEER) et l’Agence Belge de Développement, le projet Ecodzair, avec pour objectif d’accroître la coopération entre la wilaya (province) d’Alger et les groupes de la société civile dans le domaine environnemental.

Dans le cadre de cette initiative, dix associations spécialisées dans les questions environnementales proposeront des ateliers afin de renforcer les capacités existantes de la ville et de faire participer la société civile locale à la protection de l’espace publique en réduisant les décharges sauvages (ou illégales) et d’autres types de pollution.

En outre, le projet Ecodzair prévoit une campagne dans les médias afin de sensibiliser le public et d’améliorer la couverture médiatique des questions liées à l’environnement et à la gestion des déchets. SIDRA a profité du lancement de février pour signer un accord de partenariat avec la commune algéroise de Belouizdad, où elle mettra en place sa première campagne de sensibilisation.

L’annonce de l’initiative Ecodzair a été suivie mi-février de la mise sur pied d’un programme pilote de recyclage auquel participent 20 hôtels de la ville d’Oran.

Le programme – issu d’un accord entre les hôtels, le Ministère du Tourisme et de l’Artisanat, et l’Entreprise Publique de Gestion des Centres d’Enfouissement Technique – permettra à ses participants de dégager des revenus supplémentaires grâce au recyclage des déchets. Une fois le programme pilote achevé, tous les hôtels, établissements touristiques et restaurants classés participeront à cette initiative de développement durable.

L’économie verte, une stratégie nationale

Ce projet s’inscrit dans un ensemble plus vaste de politiques qui visent à apporter des solutions aux problèmes environnementaux et à diversifier une économie dépendante des hydrocarbures par le biais du développement de l’économie verte.

Selon le MEER, l’Algérie a investi entre 2001 et 2007 plus de 2 milliards de dollars dans plus de 1200 projets liés à l’environnement, parmi lesquels on peut citer la construction de sites d’enfouissement, de centres de traitement des eaux et de laboratoires de contrôle de la qualité de l’eau, afin de lutter contre la pollution.

Pour accentuer ces efforts, Fatima Zohra Zerouati, ministre de l’Environnement et des Energies renouvelables, a dévoilé fin mars la stratégie nationale pour les énergies renouvelables et la modernisation de la gestion des déchets à l’horizon 2030.

Dans le domaine de la gestion des déchets, le schéma directeur se concentre sur des solutions de valorisation des déchets, qui requièrent notamment des investissements susceptibles d’établir un écosystème compétitif.

De plus, la stratégie environnementale mise en place par le gouvernement à l’horizon 2035 s’appuie déjà sur deux projets phares destinés à répondre aux préoccupations rencontrées dans les zones urbaines : le Programme National de Gestion des Déchets Solides Municipaux (PROGDEM) et le Plan National de Gestion des Déchets Spéciaux (PNAGDES).

Ces programmes ont entraîné l’éradication de plus de 2000 dépôts de déchets informels à travers le pays, le plus grand d’entre eux, situé dans la banlieue d’Oued Smar, ayant été depuis transformé en jardin public, ainsi que la réalisation de 177 sites d’enfouissement technique de déchets ménagers et de 38 autres pour les déchets internes.

Ces initiatives ont également permis de créer 47 établissements publics à caractère industriel et commercial, 16 centres de tri des déchets ménagers et cinq déchetteries. Ensemble, le PROGDEM et le PNAGDES procèdent à la gestion d’environ 13 millions de tonnes de déchets ménagers par an, dont plus de 7 millions de tonnes sont récupérables ou recyclables.

Des efforts pour attirer davantage d’investissements de la part du secteur privé

Si les efforts déployés par le secteur public ont su améliorer la gestion des déchets ménagers, la récupération des déchets et le recyclage constituent toujours en grande partie des activités informelles, ouvrant la voie à une participation accrue du secteur privé.

Le marché potentiel du recyclage en Algérie, pays qui produit 16 millions de tonnes de déchets par an, a été estimé à plus de 500 millions de dollars, selon les chiffres du secteur, ce qui montre bien qu’une gestion et une récupération insuffisante des déchets représentent non seulement des risques sanitaires mais également des occasions manquées. L’enlèvement, le transport et le traitement des déchets, tout comme le recyclage, sont considérés comme des secteurs présentant un fort potentiel de création d’emploi et d’investissement.

En outre, des discussions sont actuellement en cours entre différentes entités gouvernementales sur le cadre réglementaire de la Délégation de Service Public (DSP). Ce type de PPP permettrait aux collectivités locales de confier la gestion de projets complexes ou nécessitant des investissements lourds au secteur privé. Les DSP constitueraient ainsi une opportunité pour les wilayas et les municipalités de développer des solutions intégrées de gestion des déchets, focalisées sur leurs besoins spécifiques via la rédaction de cahiers des charges adaptés, tandis que les entreprises spécialisées seraient en mesure de leur apporter un haut niveau d’expertise.

L’Agence Nationale des Déchets (AND), chargée d’améliorer la collaboration entre les administrations, les communautés et le secteur privé en matière de recyclage, joue un rôle central dans la politique de promotion des investissements, en accompagnant notamment les collectivités locales dans la rédaction du cahier des charges et l’établissement d’une stratégie de long-terme.

Karim Ouamane, directeur-général de l’AND, a déclaré à OBG que l’agence s’attelait à établir des collaborations avec le secteur informel, par le biais duquel s’effectue 80% de la récupération des déchets, selon les estimations, dans l’espoir de créer davantage d’opportunités d’investissement.

« L’adoption prochaine de nouvelles lois qui simplifieront la création d’entreprises – ainsi que la mise en place de mesures fiscales spécifiques- aura pour effet de stimuler le secteur en rendant la formalisation plus attractive pour les entreprises du secteur informel. »

 

 

Algeria focuses on environmental sustainability and waste management

En Français

A coalition of community organisations and businesses has teamed up with the government of Algeria to address environmental issues in the capital Algiers, launching an initiative to improve ecological sustainability and waste management in the city.

In early February local non-profit organisation SIDRA, alongside the Ministry of Environment and Renewable Energy (Ministère de l'Environnement et des Energies Renouvelables, MEER) and the Belgian Development Agency, launched the Ecodzair project, which aims to increase cooperation between the wilaya (province) of Algiers and civil society groups in the environmental sphere.

The initiative will see 10 associations specialising in ecological issues conduct workshops to strengthen existing capacity in the city, and aims to engage civil society in the protection of public space by reducing the incidence of illegal landfills and other types of pollution. 

In addition, Ecodzair will implement a media campaign to raise awareness and improve the reporting of environmental and waste issues. To that end, SIDRA used the February event to sign a partnership agreement with Algiers’ administrative division of Belouizdad, where it will launch its first awareness campaign.   

The Ecodzair announcement was followed in mid-February by the establishment of a pilot recycling programme involving 20 hotels in the city of Oran.   

The initiative – created through an agreement with the hotels, the Ministry of Tourism and Handicrafts, and local waste-management company Entreprise Publique de Gestion des Centres d’Enfouissement Technique – will see participating parties earn additional revenue from the recycling of waste. Following completion of the pilot programme, all hotels, tourist complexes and classified restaurants in the city will take part in the sustainability initiative.

National strategy seeks a green economy

The project comes amid wider moves to address environmental issues and diversify the economy away from hydrocarbons through further development of the green economy.

According to MEER, between 2001 and 2017 Algeria invested $2bn in over 1200 environmental projects, including construction of landfill sites, waste-treatment centres and water analysis laboratories to fight pollution.

Further to this, in late March Fatima Zohra Zerouati, the minister of environment and renewable energy, unveiled the national strategy for renewable energy and waste management modernisation through to 2030.

In the area of waste management, the blueprint will in part focus on developing waste valorisation solutions, while attracting investments to build up a competitive ecosystem.

In addition, the government’s environmental strategy through to 2035 features two flagship projects designed to address concerns in urban areas: the National Solid Municipal Waste-Management Programme (Programme National de Gestion des Déchets Solides Municipaux, PROGDEM) and the National Special Waste-Management Plan (Plan National de Gestion des Déchets Spéciaux, PNAGDES).

These programmes have led to the eradication of more than 2000 informal waste dumps nationwide, the largest being in the suburb of Oued Smar, which has since been reconverted into a city garden, along with the completion of 177 engineered landfills for household waste and another 38 landfills for internal waste.

The initiatives have also enabled the creation of 47 public, industrial and commercial establishments, 16 waste-sorting centres and five waste-disposal centres. Together, PROGDEM and PNAGDES handle about 13m tonnes of household waste per year, of which more than 7m tonnes is recoverable or recyclable.

Efforts to attract greater private sector investment

Although public sector efforts have improved household waste management, waste recovery and recycling remain largely informal activities, opening the door for increased private sector participation.

As a country that produces 16m tonnes of waste per year, Algeria’s potential recycling market has been valued at more than $500m, according to industry figures, highlighting that a lack of waste management and recovery represents not only sanitary concerns, but also missed economic opportunities. The collection, transport and disposal of waste, as well as recycling, have been identified as areas with strong potential for job creation as well as investment. 

Discussions are currently taking place within government bodies to define a legal framework for public service delegation contracts, a type of public-private partnership that is designed to help local authorities delegate complex and costly public services to private companies

If implemented, such contracts could support wilayas and municipalities to develop waste management solutions in line with their specific requirements and, at the same time, allow them to capitalise on the expertise and competitive solutions brought by the private entity.

A body key to boosting investment is the National Waste Agency (Agence Nationale des Déchets, AND). AND works to improve collaboration between administrative bodies, community groups and the private sector on the matter of recycling and is playing an increasing role as a consultancy entity for local communities to develop long-term strategies for waste management.

Karim Ouamane, the director-general of the AND, told OBG the agency was working to liaise with the informal sector, which accounts for an estimated 80% of waste recovery, in the hope that it could lead to greater investment opportunities.

“New laws are set to be established to make it easier to register as a company, which – along with the introductions of specific tax conditions – will boost the sector by incentivising informal businesses to go formal.”

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