Le Gabon lance un guichet unique pour stimuler les investissements privés

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Le récent lancement d’un guichet unique pour les investisseurs au Gabon constitue la dernière initiative en date destinée à améliorer l’environnement des affaires et à relancer l’économie.

Le système de guichet unique vise à simplifier les démarches administratives en regroupant plusieurs administrations et services sous un même toit, notamment la Caisse Nationale de Sécurité Sociale, le Centre de la Propriété Industrielle du Gabon, les Douanes, ainsi que des services juridiques, fiscaux, notariaux et bancaires, entre autres.

Vers un délai de 24 heures pour la création d’une entreprise

Situé dans les locaux de l’Agence Nationale de Promotion des Investissements (ANPI), le guichet unique s’inscrit dans le cadre du Projet de Promotion de l’Investissement et de la Compétitivité (PPIC), qui soutient la stratégie nationale d’investissement du gouvernement et est financée par la Banque Mondiale. Ce programme vise à améliorer l’environnement des affaires et à soutenir l’entreprenariat gabonais.

Cette nouvelle initiative jouera un rôle crucial dans la mesure où elle remplit des objectifs clés du PPIC, parmi lesquels l’assistance dans le processus de création d’une entreprise, la réduction des frais administratifs et la promotion des partenariats public-privé (PPP).

Selon Nina Abouna, directrice générale de l’ANPI, l’organisme entend faire passer le délai de création d’une entreprise des 48 heures suggérées par le PPIC à 24 heures et a déjà immatriculé 50 entreprises dans ce délai.

« Le principal défi auquel se voient confrontés les investisseurs réside dans les informations divergentes que l’on obtient lorsque l’on a affaire à différentes administrations et dans le manque de transparence en ce qui concerne les procédures, » a-t-elle déclaré. « Ce nouvel outil offrira aux investisseurs nationaux et internationaux un interlocuteur unique et centralisé qui les accompagnera dans leurs démarches. »

L’ouverture de ce guichet unique fait suite à une série d’autres initiatives destinées à simplifier les démarches administratives, dans le but d’améliorer l’environnement des affaires. En 2010, par exemple, un organisme du même type avait été créé dans la Zone Économique Spéciale du Gabon (GSEZ).

Depuis son ouverture, la GSEZ, joint-venture entre l’État gabonais, Olam International et Africa Finance Corporation, a attiré environ 45 nouvelles entreprises.

Les efforts déployés pour encourager davantage d’entreprises à s’installer commencent à porter leurs fruits ; le Gabon a amélioré son classement dans trois catégories de l’indice de la facilité de faire des affaires de la Banque Mondiale en 2018, gagnant 20 places et se classant au 132ème rang dans la catégorie création d’entreprise, 18 places et atteignant le 149ème rang pour ce qui est de l’obtention d’un permis de construire et se classant au 173ème rang, soit deux places supplémentaires, dans la catégorie transfert de propriété.

Toutefois, malgré les progrès réalisés, le pays a perdu des places au classement général, et se classe 167ème, perdant du terrain dans certaines autres catégories, comme le raccordement à l’électricité et l’obtention de prêts, le paiement des taxes et impôts et le commerce transfrontalier.

Vers un rôle accru pour le secteur privé

L’importance d’attirer plus d’investissements en provenance du secteur privé a été mise en évidence par le Plan de Relance de l’Économie (PRE) 2017-2019.

Le PRE a souligné la nécessité d’une collaboration plus étroite entre les acteurs privés et publics afin d’atteindre ses objectifs clés, qui sont notamment la réduction du déficit budgétaire à moins de 3% du PIB, l’amélioration du solde de la balance des paiements, la hausse de la croissance du PIB et l’amélioration des indicateurs sociaux.

Pour ce faire, l’Etat a annoncé un portefeuille de projets qui seront exécutés dans le cadre de PPP, et ce dans dix secteurs clés de l’économie, dont le transport, les infrastructures énergétiques et l’éducation.

Il a également créé un Haut Conseil pour l’Investissement (HCI), constitué de représentants clés des secteurs public et privé, afin de coordonner les politiques et d’encourager un rapprochement entre les entités gouvernementales et les entreprises privées.

« La stratégie du gouvernement est de créer un environnement des affaires qui encourage l’investissement, tant local qu’étranger. Notre objectif est de travailler ensemble avec les partenaires existants pour trouver des solutions gagnant-gagnant aux défis qui se posent actuellement, » a expliqué Mme Abouna à OBG.

Accroître le rôle du secteur privé devrait permettre de stimuler la croissance économique, qui a subi ces dernières années une baisse entraînée par la chute des cours du pétrole et une moindre production dans le secteur des hydrocarbures. Le PIB a affiché une croissance de 0,8% en 2017, contre 2,1% l’année précédente.

Si la hausse attendue des cours du pétrole signifie une amélioration des perspectives pour 2018, avec une prévision de croissance à hauteur de 2,7% de la part du FMI, la diversification demeure au cœur de la stratégie économique du gouvernement sur le long terme.

Des intérêts divers de la part des investisseurs étrangers

Si le Gabon reste très dépendant des recettes pétrolières, les investissements privés dans le secteur hors hydrocarbures ont atteint 956 milliards de francs CFA (1,5 milliard d’euros) en 2016, contre 317 milliards de francs CFA (483,3 millions d’euros) l’année précédente, principalement grâce à des investissements dans le secteur agricole, d’un montant total de 196,2 milliards de francs CFA (299,1 millions d’euros), minier (57,6 milliards de francs CFA, soit 87,8 millions d’euros) et bancaire (53 milliards de francs CFA, soit 80,7 millions d’euros).

Les investissements directs étrangers (IDE) affichent également une hausse régulière, atteignant, selon le dernier rapport de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement, la somme de 703 millions de dollars en 2016, soit une hausse de 13% par rapport à l’année précédente.

On observe en particulier une présence croissante des entreprises chinoises au Gabon. Les flux entrants en provenance de la Chine se chiffraient pour l’année 2017 jusqu’au mois de septembre à 737,1 milliards de francs CFA (1,1 milliard d’euros), plusieurs investisseurs originaires du géant asiatique s’étant implantés au Gabon dans les secteurs du bâtiment, de l’industrie forestière et dans les secteurs très dynamiques des biens de consommation. Le Gabon intensifie actuellement ses efforts afin d’attirer encore davantage d’investissements en provenance de Chine, avec en premier lieu l’ouverture au mois de décembre d’un bureau du conseil sino-gabonais à Pékin.

En parallèle, une stratégie visant à doper les investissements en provenance du Maroc est également en marche. Lors d’un forum qui s’est tenu en septembre dernier à Rabat, des investisseurs marocains ont fait part de leur intention d’investir des milliards de dollars au Gabon, en particulier dans les infrastructures et les équipements agro-industriels et sanitaires.

Le royaume nord-africain a déjà des intérêts économiques dans des secteurs clés, notamment les télécommunications, la banque, les mines et le secteur du bâtiment.

 

 

Gabon opens one-stop shop to boost private investment

En Français

A newly launched one-stop shop for investors in Gabon marks the latest initiative aimed at enhancing the business environment and reinvigorating the economy.

The single-window system aims to streamline administrative procedures by bringing several departments and services under one umbrella, including the National Social Security Fund, the Gabonese Agency for Industrial Property, Customs, and legal, tax, notary and banking services, among others.

24-hour registration targeted

Located at the National Investment Promotion Agency (Agence Nationale de Promotion des Investissements, ANPI), the one-stop shop is part of the Investment Promotion Competitiveness Project (Projet de Promotion de l’Investissement et de la Compétitivité, PPIC), which supports the government’s national investment strategy and is funded by the World Bank. The programme aims to improve the business environment and support local entrepreneurship.

The new initiative will play a pivotal role in meeting key targets of the PPIC, including assisting businesses with the registration process, reducing their administrative costs and promoting public-private partnerships (PPPs).

According to Nina Abouna, director-general of the ANPI, the facility aims to cut the time it takes to register a company from the 48 hours suggested by the PPIC to 24 hours, and has so far registered 50 companies within that timeframe.

“The main challenge faced by investors has traditionally been related to asymmetries in information when dealing with various administrations and a lack of transparency with regards to procedures,” she said. “This new tool will provide national and international investors with a single, centralised contact point to support them in their endeavours.”

The opening of the one-stop shop follows on the heels of other efforts to streamline administrative processes, with the aim of improving the business climate. In 2010, for example, a similar facility opened at the Gabon Special Economic Zone (GSEZ).

A joint venture between the government, Olam International and the Africa Finance Corporation, the GSEZ has attracted around 45 new companies to the country since it opened.

Efforts to encourage more companies to set up shop are beginning to pay off; Gabon improved its position in three categories in the World Bank’s 2018 ease of doing business rankings, climbing 20 places to 132nd in the starting a business category, 18 places to 149th in dealing with construction permits and two places to 173rd in registering a property.

In spite of the progress made, however, the country fell in the overall rankings to 167th, losing ground in a number of other categories, including getting electricity and credit, paying taxes and trading across borders.

Role of the private sector set to expand

The importance of attracting more investment from the private sector was underscored by the government’s 2017-19 Economic Recovery Plan (ERP).

The ERP highlighted the need for closer collaboration between public and private actors in order to achieve its key aims, which include reducing the budget deficit to below 3% of GDP, narrowing the balance of payments, increasing GDP growth and improving social indicators.

To this end, the government has announced a portfolio of projects to be carried under the PPP model across 10 key areas of the economy, including transport, energy infrastructure and education.

It has also established a High Council for Investment, made up of key stakeholders from the public and private sectors, to coordinate policies and encourage closer ties between government entities and private business.

“The government’s strategy is to create a business environment that encourages investment from local sources, as well as foreign ones. Our aim is to work together with existing partners to come up with win-win solutions to current challenges,” Abouna told OBG.

Boosting the role of the private sector is expected to stimulate growth in the economy, which has seen a downturn in recent years, as declining oil prices and lower production in the hydrocarbons sector exerted downward pressure. GDP growth stood at 0.8% in 2017, down from 2.1% the previous year.

Although an expected increase in oil prices has buoyed prospects for 2018, with the IMF forecasting growth of 2.7%, diversification will continue to be a focus of the government’s long-term strategy.  

Diverse interests from international investors

While Gabon remains heavily reliant on oil revenue, private investment in the non-hydrocarbons sector reached CFA956bn (€1.5bn) in 2016, up from CFA317bn (€483.3m) the previous year, driven primarily by investments in agriculture, which totalled CFA196.2bn (€299.1m), mining (CFA57.6bn, €87.8m) and the banking sector (CFA53bn, €80.7m).

Foreign direct investment has also risen steadily, according to the most recent report from the UN Conference on Trade and Development, reaching $703m in 2016, up 13% on the previous year.

Chinese companies, in particular, represent a growing presence in Gabon. Total inflows from China reached CFA737.1bn (€1.1bn) by September 2017, with several investors from the Asian giant having set up operations in the construction, forestry and fast-moving consumer goods industries. Gabon is stepping up its efforts to attract further investment from China, led by the opening in December of a Sino-Gabonese council office in Beijing.

In a separate development, a drive to boost inflows from Morocco is under way. In September last year, at a forum held in Rabat, Moroccan investors expressed their intention to invest billions of dollars in Gabon, particularly in infrastructure, agro-industry and sanitary facilities.

The North African country already has interests across key sectors of the economy, including telecoms, banking, mining and the construction industry.

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