In English
L’investissement international dans l’industrie automobile en Algérie s’accroit suite à la mise en place de mesures visant à soutenir la croissance de la production manufacturière.
Fin janvier 2018, le constructeur automobile espagnol SEAT, membre du Groupe Volkswagen, a annoncé son ambition d’augmenter la capacité de production de son usine d’assemblage à Relizane. Le site, résultat d’un investissement de €137m, abrite la production de plusieurs marques, et ajoutera courant 2018 deux nouveaux modèles à sa ligne d’assemblage pour le crossover Arona et la compacte León.
Inaugurée en juillet 2017, l’usine est une joint-venture (JV) entre le Groupe Volkswagen, actionnaire minoritaire, et SOVAC, partenaire local spécialisé dans l’importation et l’assemblage de véhicules. Etablie pour assembler des automobiles appartenant au Groupe Volkswagen, l’usine a une capacité de production de 200 unités par jour, incluant des véhicules commerciaux Volkswagen, et les marques SEAT et Skoda. Le plan de développement de l’entreprise prévoit de commencer la production locale de la Volkswagen Polo et de la Skoda Fabia cette année.
Le constructeur automobile français Renault se développe également. L’entreprise a ainsi débuté l’année dernière la production de camions. L’usine de montage, située dans la ville de Meftah, a pour ambition de produire 1000 unités en 2018. Renault Algérie a fait ses débuts dans le pays en 2014 avec l’inauguration d’une usine de montage de véhicules de tourisme à Oran. Le nouveau site de Meftah devrait quant à lui bénéficier d’une hausse de la demande pour les poids lourds et les véhicules commerciaux, profitant de la diversification de l’économie nationale.
En plus des entreprises déjà présentes en Algérie, d’autres constructeurs automobiles prévoient de s’implanter sur le marché local.
Parmi elles figure le groupe français Peugeot qui a formé une joint-venture (JV) en novembre dernier avec trois partenaires locaux – Condor Electronics, Palpa Pro et l’Entreprise Nationale de Production des Machines-Outils – dans le but d’atteindre une capacité de production de 75 000 unités dans une future usine située près de la ville portuaire d’Oran.
Les constructeurs sud-coréens Kia et Hyundai cherchent également à accéder aux nouvelles opportunités qu’offre la diversification du marché algérien. Toutes deux sont en voie de développer des usines de montage capable de produire jusqu’ à 100 000 unités et devraient être opérationnelles d’ici 2021.
Des incitations à la production locale pour stimuler le secteur
Cette hausse de la production locale est le résultat des mesures mises en place par le gouvernement pour attirer davantage d’investisseurs privés locaux et internationaux dans la production nationale, avec l’objectif de réduire la facture d’importation et de diversifier l’économie. Le pays vise ainsi une production automobile locale de 500 000 unités dès 2019.
Apres avoir introduit plusieurs mesures d’incitation en 2015-16, notamment des exemptions d’impôt sur les sociétés et une facilitation des procédures d’obtention de permis de construire pour les usines, le gouvernement a également fixé des quotas d’importations de véhicules en 2016, provoquant une chute du nombre de véhicules finis importés de 417 913 en 2014 à moins de 20 000 en 2017.
En 2017, alors qu’aucune licence d’importation n’avait été accordée, les importations de collections SKD (semi-knocked-down) et CKD (completely-knocked-down) assemblées localement ont doublé pour atteindre 1,8 milliard de dollars, selon des chiffres publiés par l’Agence des Douanes en février, en raison de la hausse des capacités d’assemblage des usines algériennes.
Si l’industrie automobile locale semble donc se renforcer, plusieurs observateurs estiment que l’objectif du gouvernement de parvenir à 15% de production locale d’ici trois ans et 40% d’ici cinq ans est trop ambitieux. Alexandre Kateb, fondateur du cabinet de conseil Compétence Finance, a ainsi affirme a OBG l’an dernier que l’établissement d’un écosystème intégré comprenant équipementiers, fournisseurs de pièces détachées et sous-traitants prendrait environ 10 ans.
D’autres voix s’élèvent également pour noter que le modèle d’importation de pièces détachées pour un assemblage local revient en fait plus cher que l’importation de véhicules finis.
Il existe cependant de possibles indications d’un relâchement des restrictions sur les importations cette année. Début janvier, le ministère du Commerce a évoqué la possibilité d’un octroi de nouvelles licences d’importation dans les mois à venir, sans toutefois préciser le calendrier. Des précisions sur les quotas d’importation sont également attendues, le ministère ayant confirmé officiellement que ces quotas affecteront les véhicules de tourisme et utilitaires.
Le software pour véhicules comme horizon de croissance
Ces opportunités se trouvent par exemple dans la conception et la fabrication de systèmes d’exploitation novateurs développés par les grandes entreprises technologiques mondiales dans le but de concevoir des véhicules connectés.
Au-delà de l’assemblage et de la production de pièces localement, un investissement accru dans des produits à haute valeur ajoutée, notamment les systèmes d’exploitation nouvelle génération pour véhicules, constitue ainsi un fort potentiel de développement pour l’industrie automobile algérienne.
« Ces nouveaux systèmes d’exploitation sont déjà en train de renouveler en profondeur l’industrie automobile, et dans un sens, ce n’est pas un problème pour l’Algérie de ne pas disposer à ce jour d’industrie automobile locale » a déclaré à OBG Riad Hartani, Conseiller stratégique et technologique pour le projet Alger Smart City. « Concentrer les efforts sur les opportunités portées par ces nouveaux systèmes d’exploitation permettrait à l’Algérie de devenir l’un des premiers pays au monde à se positionner sur ce segment prometteur. »
Si une telle stratégie suppose des progrès pour bâtir un écosystème favorable à l’essor des nouvelles technologies, elle contribuerait à une hausse significative des investissements étrangers, tout en attirant une expertise technologique hautement qualifiée.
Algeria’s automotive production gains pace
En Français
International investment in Algeria’s automotive industry is on the rise following the introduction of measures designed to support local manufacturing growth.
In late January Spanish manufacturer SEAT, an arm of the Volkswagen Group, announced plans to step up production at its €137m multi-brand assembly plant in Relizane city, adding two new vehicles to existing lines – the Arona subcompact crossover and the Leon compact – later this year.
Inaugurated in July 2017, the plant is a joint venture (JV) between minority stakeholder Volkswagen Group and its local partner, auto importer and assembler, SOVAC. The facility was built to assemble vehicles under the Volkswagen, Volkswagen Commercial Vehicles, SEAT and Škoda brands, and has the capacity to produce 200 units per day. The firm’s expansion plans will also see production begin locally on the Volkswagen Polo and Škoda Fabia later in the year.
French car manufacturer Renault is also expanding its profile. The company began work last year on a new truck production facility in the town of Meftah, which is expected to produce 1000 units in 2018. Renault Algérie first established a presence in the country in 2014, when it inaugurated a passenger vehicle plant in Oran. The Meftah facility is expected to benefit from rising demand for commercial and heavy vehicles, on the back of an expanding domestic economy.
In addition to the firms already in place, other auto manufacturers are making moves to enter the local market.
These include France’s Peugeot Group, which formed a JV last November with three local partners – Condor Electronics, Palpa Pro and Entreprise Nationale de Production de Machines-Outils – to produce cars at a 75,000-unit facility near the port city of Oran, and South Korea’s Kia and Hyundai. Both firms are developing assembly plants capable of producing up to 100,000 units, which should be fully operational by 2021 at the latest.
Production incentives boost growth
Higher levels of production are the result of government moves to attract more private sector investment – both domestic and foreign – in local manufacturing, in line with efforts to reduce the import bill and diversify the economy. The country is targeting total automotive production of 500,000 units by 2019.
After introducing a raft of incentives in 2015-16, including corporate tax exemptions on profits and revenues, and measures to fast-track construction permits, in 2016 the government introduced quotas for vehicle imports, a move that curbed import volumes of finished vehicles from 417,913 units in 2014 to around 20,000 today, and reduced their value from $5.7bn to $1bn.
In 2017, a year in which no vehicle import licences were granted, imports of semi-knocked-down and completely-knocked-down units – both of which are designed for local assembly – doubled to $1.8bn, according to data released by the Customs Agency in February, due to new facilities and assembly lines coming into operation.
While the regulations are beginning to foster a more robust local automotive segment, there are concerns that the government’s target of 15% local input within three years and 40% within five is overly ambitious. Alexandre Kateb, founder of consultancy firm Competence Finance, told OBG late last year that a profitable ecosystem of manufacturers, spare parts producers and subcontractors was likely to take around 10 years to develop.
Some critics also argue that the kit-based assembly model costs more than importing finished vehicles.
There are, however, indications that import restrictions will ease this year. In early January the Ministry of Commerce announced plans to reissue import licences in the coming months, although a timeframe for the move has yet to be released. Details regarding quotas for imports are forthcoming, although the ministry confirmed in an official statement that these would affect passenger and commercial vehicles.
Vehicle software development offers expansion potential
In addition to local production and assembly, increased investment in value-added manufacturing, such as next-generation software for vehicles, holds potential for the developing automotive industry.
Areas of opportunity include manufacture of software operating systems and applications designed to control the function of vehicles, developed by global tech firms and car companies alike as part of efforts to create so-called “connected cars”.
“New software models are rapidly disrupting the global automotive industry, and in some senses, it is less of a concern if Algeria doesn’t currently have a robust automotive industry,” Riad Hartani, strategic technology adviser for the Algiers Smart City project, told OBG. “Focusing on the new opportunities in the software value chain would potentially allow Algeria to be one of the first countries in the world to enter this new promising segment.”
While such a strategy would require significant upgrades to the current technology ecosystem, it could serve to both increase and diversify foreign direct investment inflows, and help attract highly skilled technological expertise to the country.