In English
La solidité de l’économie algérienne s’est renforcée en 2017 grâce à la hausse des recettes issues du secteur énergétique, aux mesures de contingentement des importations et à l’augmentation des recettes fiscales. Néanmoins, la dépendance continue du pays aux recettes issues de la vente d’hydrocarbures le laisse exposé aux chocs extérieurs.
La reprise du secteur de l’énergie a continué à porter la croissance cette année. Les exportations d’énergie ont enregistré une hausse de 18 % par rapport à l’année précédente durant les 10 premiers mois de 2017 pour atteindre 27,2 milliards de dollars selon les données officielles. Malgré la baisse de la production de pétrole et de gaz estimée à 2,7 % pour 2017, le rebond mondial des cours du pétrole devrait permettre aux recettes à l’exportation du secteur énergétique d’atteindre les 32,3 milliards de dollars pour toute l’année, soit + 16,6 % comparé à l’année précédente.
La hausse globale des recettes nationales à l’exportation entre janvier et octobre, pour un total de 28,7 milliards de dollars en incluant les secteurs hors énergie, s’est inscrite dans un contexte de contraction des importations de 1,8 % à 38.2 milliards de dollars, laissant dans son sillon un déficit commercial de 9,5 milliards de dollars pour cette période.
Le gouvernement vise à réduire la valeur des importations à 30 milliards de dollars en 2018, contre 41 milliards de dollars l’année dernière, en misant sur une plus grande autonomie et en augmentant le nombre de produits restreints à l’importation.
Cet objectif devrait également être appuyé par un meilleur rendement de l’énergie. Selon les estimations du ministère de l’Energie, qui ont été rapportées dans la presse internationale, les recettes devraient s’élever à 33,6 milliards de dollars en 2018, grâce à une hausse de 6,5 % du rendement énergétique rendue possible par le lancement graduel de nouveaux projets au fil de l’année.
Un cours du pétrole en recul qui pèse sur les réserves de devises
Si la meilleure performance du secteur énergétique, qui finance le budget de l’Etat à hauteur d’environ 60 % et représente 95 % des exportations, devrait porter la croissance économique globale du pays à l’avenir, la baisse des recettes enregistrée depuis le déclin du cours du pétrole en 2014 (à l’époque, les recettes se chiffraient à 58,4 milliards de dollars) continue de peser sur l’économie.
Cette diminution des revenus issus de l’énergie a fait fondre les réserves de change, passant de 192 milliards de dollars en 2014 à 102,4 milliards de dollars en septembre 2017, selon les données publiées par le ministère des Finances.
Or, même en tablant sur une hausse des recettes, ces réserves devraient poursuivre leur baisse à moyen terme. Abderrahmane Raouia, ministre des Finances, a déclaré au parlement en Novembre que les niveaux de devises étrangères devraient tomber à 85,2 milliards de dollars d’ici à la fin 2018, puis à 76,2 milliards de dollars d’ici à 2020.
Augmenter les recettes de l’état pour réduire le déficit et booster les dépenses
Pour faire face à la baisse des revenus et des réserves de liquidités enregistrée ces dernières années, le gouvernement a pris un train de mesures visant à augmenter les recettes de l’Etat et à élargir la base de l’économie.
Début 2017, la réglementation en matière de taxe sur la valeur ajoutée pour les biens et les services a été revue à la hausse, passant de 17 % à 19 %. Idem pour la taxe à taux réduit, qui est passée de 7 % à 9 %. Simultanément, tout un ensemble d’autres taxes applicables à l’immobilier et à la vente de véhicules, d’alcool et de tabac ont été également mises en œuvre. Le gouvernement table ainsi sur un déficit budgétaire qui s’élèverait cette année à 8 %, contre 15 % en 2016.
Si les impôts et autres taxes vont être revus à la hausse, les dépenses de l’Etat elles aussi vont augmenter après deux années d’austérité. Le gouvernement prévoit de relever ses dépenses de 25 % l’année prochaine, après les années de coupe budgétaire de 2017 (- 14 %) et 2016 (- 9 %). Une grande partie de cette enveloppe sera consacrée à la relance des projets d’infrastructures.
Ces dépenses devraient profiter aux secteurs du bâtiment, des matériaux et de la logistique, et créer une dynamique générale pour l’économie dans son ensemble. Le gouvernement prévoit ainsi un PIB en hausse de 4 % l’année prochaine, chiffre bien supérieur aux prévisions de 2017 qui l’établissait à 2,2 %.
Les défis sont là, mais les perspectives restent positives
S’il demeure encore quelques obstacles à la redynamisation des recettes de l’Etat et de diversification de l’économie, une étude récente menée par OBG auprès de chefs d’entreprise a montré que 61 % des personnes interrogées avaient des attentes positives ou très positives quant au climat des affaires pour les 12 mois à venir.
De plus, 70 % ont déclaré qu’il était probable ou très probable que leur entreprise consacre des investissements en capitaux significatifs en 2018.
Un bémol néanmoins quant aux changements récents du régime fiscal algérien : une majorité des personnes interrogées ont estimé que l’environnement fiscal était désavantageux ou très désavantageux.
Si ces mesures devraient permettre de renflouer les caisses de l’Etat, d’aucuns craignent que ces taxes et impôts récemment mis en œuvre ne constituent un frein à la consommation du secteur privé dans certains segments, notamment avec la hausse des taxes et des prix prévue en 2018.
Algeria: Year in Review 2017
En Français
Stronger energy earnings, efforts to curb imports and increased tax revenue saw Algeria’s economy move onto a more solid footing in 2017; however, the country’s ongoing reliance on hydrocarbons revenue continues to leave it exposed to external shocks.
A positive return from the energy sector continued to drive growth this year. Energy exports rose 18% year-on-year in the first 10 months of 2017 to reach $27.2bn, according to official data. And although oil and gas output is predicted to fall by 2.7% in 2017, the rebound in global oil prices means that full-year energy export revenue is expected to reach $32.3bn, up 16.6% on last year.
The increase in overall national export earnings between January and October, which totalled $28.7bn once non-energy sectors were included, came amid a 1.8% contraction in imports to $38.2bn, leaving a trade deficit of $9.5bn over the period.
The government aims to reduce the value of imports to $30bn in 2018 – down from the $41bn expected this year – by promoting greater self-sufficiency and increasing the number of products subject to import restrictions.
This goal should also be supported by improved energy returns; Ministry of Energy forecasts, reported in international media, expect earnings to reach $33.6bn in 2018, achieved through a 6.5% rise in energy output as new developments come on-line throughout the year.
Oil price decline weighs on currency reserves
While the improved performance of the energy sector, which funds around 60% of the state budget and accounts for 95% of exports, is set to support overall economic growth moving forward, weaker earnings in the years following the 2014 decline in oil prices – when revenues totalled $58.4bn – continue to weigh on the economy.
Lower energy income has seen foreign currency reserves drop from $192bn in 2014 to $102.4bn as of September, according to data issued by the Ministry of Finance.
Even with the predicted increase in revenue, these reserves are expected to decline further in the medium term. Abderrahmane Raouia, the minister of finance, told Parliament in November that foreign currency levels are forecast to drop to $85.2bn by the end of 2018 and $76.2bn by 2020.
Increased revenue collection to reduce deficit, boost spending
In light of lower earnings and depleted cash reserves in recent years, the government has undertaken a series of measures aimed at boosting state revenue and broadening the base of the economy.
Revisions to value-added-tax regulations, introduced at the beginning of 2017, saw the levy for standard goods and services increase from 17% to 19%, and the reduced rate rise from 7% to 9%. Meanwhile, a series of other taxes affecting the real estate sector and the sale of vehicles, alcohol and tobacco were also implemented, with the government forecasting this year’s budget deficit to stand at 8%, down from 15% in 2016.
While some levies are set to rise in 2018, so too is state spending after two years of austerity. The government plans to boost outlays by 25% next year, following cuts of 14% and 9% in 2017 and 2016, respectively, with much of the fresh expenditure to be directed towards restarting stalled infrastructure developments.
This spending should boost activity in the construction, materials and logistics sectors, creating momentum for the broader economy; the government forecasts GDP to expand by 4% next year, up from 2017 predictions of 2.2%.
Despite challenges, the outlook remains positive
While there are still a number of challenges associated with boosting revenue generation and diversifying the economy, a recent survey of CEOs conducted by OBG found that 61% of respondents were either positive or very positive in their expectations of business conditions in the coming 12 months.
Underscoring this outlook, 70% said it was either likely or very likely that their company would make significant capital investments in 2018.
One common concern, however, was in relation to recent changes to Algeria’s tax regime, with a majority of respondents rating the tax environment as uncompetitive or very uncompetitive.
While helping to bolster state coffers, there are concerns recently implemented taxes could curb private sector consumption in some segments, especially with the new round of tax increases and price rises set to come into force in 2018.