Mise en service de la ligne de chemin de fer entre Djibouti et l’Ethiopie

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La ligne ferroviaire électrique qui relie Addis-Abeba à Dire Dawa en Ethiopie puis poursuit son parcours jusqu’à la ville de Djibouti, soit un trajet de 750 km, est entrée en service le 8 novembre après des essais concluants réalisés en mai dernier.

Attendue depuis longtemps, la liaison ferroviaire devrait permettre de réduire les temps de transport des marchandises et des passagers de plusieurs jours à dix heures.

Le lancement de la ligne devrait renforcer considérablement les liens entre Djibouti et son premier partenaire commercial, tout en représentant une étape supplémentaire dans la stratégie du pays qui vise à s’imposer comme un hub logistique de premier ordre dans la région.

La Chine, un investisseur de poids

Le projet, qui s’est chiffré à 3,4 milliards de dollars et a mis 5 ans à être réalisé, a été en grande partie financé par un prêt de la Banque d’Exportation et d’Importation de Chine (Exim Bank of China), la construction ayant été confiée aux entreprises chinoises China Rail Engineering Corporation (CREC) et China Railway Group.

De longues négociations entre Djibouti et l’Ethiopie au sujet de la gestion de la ligne et de son électrification ont retardé la mise en service de cette dernière : l’inauguration officielle a eu lieu en Ethiopie fin 2016 et à Djibouti en janvier 2017.

Les gouvernements des deux pays ont signé à la fin de l’année dernière un accord portant sur la création d’une co-entreprise chargée de la gestion de la ligne, formée des deux compagnies ferroviaires publiques – l’Ethiopian Railway Corporation (ERC) et la Société Djiboutienne de Chemin de Fer-  qui détient un contrat de six ans de supervision des opérations accordées à un consortium composé du groupe CREC et de la China Rail Engineering Corporation. Selon l’ERC, le consortium procèdera à la formation de personnel éthiopien et djiboutien qui prendra en charge la gestion de la ligne à la fin du contrat.

La ligne ferroviaire est désormais entièrement électrifiée, l’Ethiopie ayant, selon l’ERC, accepté de fournir l’électricité nécessaire à l’alimentation des trains. Les tarifs qui seront appliqués aux passagers et aux marchandises n’ont pas encore été confirmés.

Une réduction des temps et des coûts de transport des marchandises

La ligne de chemin de fer, qui peut transporter quelque 3500 tonnes de marchandises par jour avec des trains roulant à 90 km/heure, réduira les temps de transport des marchandises entre la Mer Rouge et l’Ethiopie des trois jours actuellement nécessaires au transport par la route à environ dix heures, un train étant capable de transporter la même quantité de marchandises que 200 camions, selon des responsables.

La ligne devrait voir passer quelque 6 à 7 millions de tonnes de marchandises par an au cours de sa première année de mise en service, selon l’ERC, un volume qui devrait être porté à terme à plus de 10 millions de tonnes.

Cette capacité accrue permettra à Djibouti de tirer profit de la demande d’importations attendue chez son voisin éthiopien, dont la population, qui atteint aujourd’hui 92,7 millions d’habitants, est en pleine croissance. L’Ethiopie devrait connaître une croissance économique de 8,5% cette année, selon les chiffres du FMI, soit le taux de croissance le plus élevé de la région, devant la Côte d’Ivoire, où la prévision de croissance est de 7,6%. L’Etat djiboutien table quant à lui sur une croissance de 7%.

Plus de 90% des marchandises à destination de l’Ethiopie transitent à l’heure actuelle par Djibouti. Les importations et exportations pour le marché éthiopien ont représenté 85% des marchandises sèches transitant par les ports de Djibouti en 2016, selon des données publiées par la Banque Centrale de Djibouti.

Cette année-là, 8,9 millions de tonnes de marchandises sèches à destination de l’Ethiopie ont été importées par les ports de Djibouti, et 630 000 tonnes de marchandises ont été exportées depuis l’Ethiopie.

Le développement des transports, facteur décisif de compétitivité régionale

Représentant en soi un développement considérable, la nouvelle ligne de chemin de fer constitue en outre un élément clé d’une chaîne logistique aux capacités renforcées, coïncidant avec l’ouverture du Port de Doraleh – une nouvelle extension du Port de Djibouti.

Inauguré l’été dernier, le port polyvalent, qui a été financé conjointement par l’Autorité des Ports et Zones Franches de Djibouti (DPFZA) et le groupe chinois China Merchant Holding, comprend notamment un terminal pétrolier, un terminal de vrac et un terminal à conteneurs et dispose d’une capacité totale de traitement de 8,8 millions de tonnes.

Ces développements dans le secteur du transport s’inscrivent dans la stratégie de Djibouti qui vise à maintenir sa compétitivité en tant que porte d’entrée commerciale vers l’Afrique de l’Est dans les années à venir. Actuellement, c’est en milliards de dollars que se chiffrent les investissements effectués dans d’autres parties de la région – dans des projets tels que le corridor de transport LAPPSET au Kenya, estimé à 25 milliards de dollars, ou encore le Port de Bagamoyo en Tanzanie, d’un coût de 10 milliards de dollars- avec des objectifs semblables.

 

Commercial operations under way on Djibouti-Ethiopia railway

En Français

The 750-km electric railway, which runs from Addis Ababa to Dire Dawa in Ethiopia and on to Djibouti city, began operating on November 8, following the successful conclusion of test runs in May.

Long in the offing, the rail link is expected to reduce freight and passenger carry times from several days to just 10 hours.

Its opening stands to significantly enhance links between Djibouti and its biggest trade partner, while marking a step forward in the country’s plans to position itself as a prominent logistics gateway for the region.

China a major investor

The $3.4bn project – some five years in the making – was majority funded by a loan from the Exim Bank of China, with construction carried out by the China Rail Engineering Corporation (CREC) and China Railway Group.

Lengthy negotiations between Djibouti and Ethiopia for management of the line and its electrification delayed the start of commercial operations; the official inauguration took place in Ethiopia at the end of 2016 and in Djibouti in January 2017.

The two governments signed an agreement at the end of last year to create a joint company to manage the line, formed from the two state-owned railway companies – the Ethiopian Railway Corporation (ERC) and the Société Djiboutienne de Chemin de Fer – with a six-year contract to oversee operations awarded to a consortium of the CREC and the China Civil Engineering Construction Corporation. According to the ERC, the consortium will train Ethiopian and Djiboutian personnel, who will take over the management of the line when the contract ends.

The railway line is now fully electrified, with Ethiopia agreeing to provide the electricity needed to power the system, according to ERC officials. Tariffs for passenger and freight services have not yet been confirmed.

Reduced freight carry times and costs

With a freight capacity of some 3500 tonnes per day and a speed of 90 km per hour, the railway will reduce freight carry times from the Red Sea to Ethiopia from three days by road to around 10 hours, with one train able to carry the same freight as 200 trucks, according to officials.

The line will carry an estimated 6m-7m tonnes of cargo annually in its first year of operation, according to the ERC, a volume that is expected to be scaled up to 10m tonnes over time. 

Increased capacity will allow Djibouti to capitalise on anticipated demand for imports from Ethiopia and its growing population of 92.7m. Ethiopia’s economy is projected to expand by 8.5% this year, according to the IMF, the highest growth rate in the region, ahead of Côte d'Ivoire, at 7.6%. Djibouti, meanwhile, is forecast to grow by 7%.

Djibouti currently handles more than 90% of goods bound for its neighbour. Imports and exports for the Ethiopian market represented 85% of total dry merchandise traffic in Djibouti’s ports in 2016, according to data from the Central Bank of Djibouti.

That year 8.9m tonnes of dry goods headed to Ethiopia were imported through the ports of Djibouti, and another 630,000 tonnes from Ethiopia were exported.

Transport development pivotal to regional competitiveness

As well as being a significant standalone development, the new railway will be a key component of a strengthened logistics chain, dovetailing with the opening of the Port of Doraleh – a new extension at the Port of Djibouti.

Jointly financed by Djibouti Ports and Free Zones Authority and China Merchant Holding, the multipurpose port, launched last summer, includes terminals for handling oil, bulk cargo and containers, and has a total capacity of 8.8m tonnes.

These transport developments form part of Djibouti’s efforts to maintain its competitiveness as a trade gateway to East Africa in the years to come. Currently, billions of dollars are being invested elsewhere in the region – on projects such as Kenya’s estimated $25bn LAPSSET corridor and Tanzania’s $10bn Bagamoyo Port – for similar purposes.

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