In English
La nouvelle zone franche en passe d’être construite à Djibouti fait écho à la politique volontariste du gouvernement pour améliorer le climat des affaires du pays et capitaliser sur l’accès aux grands marchés régionaux de consommateurs tels que l’Ethiopie.
La zone de libre-échange
C’est en janvier que le chantier de la zone de libre-échange de Djibouti ou DIFTZ a été lancé. La DIFTZ ciblera des filières très variées, dont les TIC et l’équipement de construction, l’électronique ainsi que le secteur de l’éclairage. Située à 23 kilomètres au sud de la ville de Djibouti, cette zone de 4 800 hectares représente un investissement de 3,5 milliards de dollars. A sa mise en exploitation, elle sera la plus grande de sa catégorie en Afrique.
Des mesures ont été mises en place pour inciter les entreprises internationales à y opérer : exonération d’impôts sur les sociétés, coûts fonciers et de location attractifs, aucun plafond sur les participations étrangères, avantages duty-free et tarifs douaniers préférentiels à l’exportation vers les Etats-Unis et les grands blocs d’échanges commerciaux régionaux tels que l’Union européenne.
Ce projet est mené par l’Autorité des ports et zones franches de Djibouti (DPFZA) aux côtés de trois entreprises chinoises : China Merchants Holding, Dalian Port Authority et IZP Technologies.
Selon les responsables du projet, la première phase de construction devrait être achevée d’ici à octobre, pour une mise en exploitation d’ici à 2018. Le montant des échanges commerciaux gérés par la DIFTZ devrait se chiffrer à 7 milliards de dollars (6,6 milliards d’euros) les deux premières années.
Le ministre de l’équipement et du transport, Moussa Ahmed Hassan, a déclaré à OBG l’année dernière que la zone revêtirait une importance cruciale pour aider le pays à atteindre ses objectifs de développement du commerce.
« Notre vision, c’est de construire un écosystème logistique intégré à Djibouti afin d’optimiser le transport des marchandises et de renforcer notre statut de porte d’entrée principale vers l’Afrique de l’Est », avait-il déclaré.
Des opportunités maritimes à exploiter
En parallèle, Djibouti investit dans des infrastructures maritimes pour renforcer l’attrait commercial du pays, notamment pour les acteurs de l’export en quête de marchés régionaux.
Parmi les nouveaux projets actuellement en cours, citons le Port Multipurpose de Doraleh (MPP) en partenariat avec la Chine. La première phase du chantier devrait être achevée cette année.
Situé à proximité de la nouvelle zone franche, il représente un investissement de 540 millions de dollars (512 millions d’euros). China Merchants Holding et la DPFZA sont tous deux chargés de son développement. Sept postes d’amarrage seront initialement prévus, pour atteindre 15 à l’achèvement de la seconde phase de développement. D’une capacité initiale de manutention du fret évaluée à 12 millions de tonnes, on devrait s’acheminer à terme vers les 29 millions de tonnes.
Les installations portuaires de Djibouti ont connu une croissance continue, avec une production en hausse de 8,6 % en glissement annuel au terminal des conteneurs de Doraleh. On est ainsi passé de 835 300 d’équivalents vingt pieds (EVP) en 2015 à 914 037 EVP en 2016.
Les volumes sont bien supérieurs aux estimations initiales du gouvernement, stimulés par la hausse de la consommation à l’intérieur du pays et en provenance de l’Ethiopie voisine. La DPFZA a déclaré en mars 2016 qu’elle anticipait une augmentation de la production portuaire de 3 % dans le courant de l’année.
Le potentiel de croissance de Djibouti dans le secteur maritime a été souligné par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement dans le cadre de son étude annuelle sur l’indice de connectivité des transports maritimes réguliers. Cet indice mesure le degré de connectivité des pays aux réseaux mondiaux de transport maritimes en analysant cinq éléments : le nombre de navires, la capacité totale de charge de conteneurs, la taille maximum des navires, le nombre de services ainsi que le nombre d’entreprises exploitant des porte-conteneurs dans les ports du pays.
La connectivité de Djibouti s’est élevée à 29,4 selon cet indice en 2016, contre 20,7 en 2015. A titre de comparaison, le Kenya a obtenu un score de 13,7.
Un environnement favorable
Si la DIFTZ et les projets portuaires représentent des investissements massifs en capitaux, Djibouti entreprend également différentes réformes administratives pour aider à améliorer le climat des affaires pour les investisseurs étrangers.
Le lancement en 2016 d’un mécanisme à guichet unique s’inscrit dans cette optique. Ce système centralisé permet aux entreprises de réaliser toutes les démarches auxquelles elles sont tenues pour s’implanter dans le pays, des autorisations de travail aux concessions de terrains en passant par les visas, les immatriculations, les permis de construire et les abonnements aux services d’usage.
Le gouvernement a également mis en place en 2014 le Haut Conseil national du dialogue public-privé pour faciliter la participation des entreprises privées au processus d’établissement des politiques, ainsi que l’Office djiboutien de la propriété industrielle et commerciale dont la mission est d’aider à l’enregistrement et à l’immatriculation des nouvelles entreprises. Dans la même année, Djibouti a été choisi pour l’implantation d’un nouveau centre d’arbitrage régionale pour l’Autorité intergouvernementale pour le développement, qui est un bloc commercial rassemblant huit pays en Afrique de l’Est.
Ces mesures ont déjà eu des répercussions significatives sur l’environnement commercial du pays. Par exemple, le délai d’enregistrement d’une entreprise est passé de 37 jours à moins d’une semaine.
Djibouti moves to galvanise trade development
En Français
Construction has begun on a new free trade area in Djibouti, part of a broader government initiative to improve the country’s business environment and capitalise on its access to major regional consumer markets like Ethiopia.
In the zone
Ground was broken in January on the Djibouti International Free Trade Zone (DIFTZ), which will target a broad range of industries, including ICT and construction equipment, electronics and light industry. Once operational, the 4800-ha, $3.5bn zone will be the largest facility of its kind in Africa, located 23 km south of Djibouti city.
Incentives for international companies setting up operations in the new free trade zone include an exemption from corporate tax, lower land and rental costs, no caps on foreign ownership, duty-free benefits and preferential export tariffs to the US and regional trade blocs like the EU.
The project is being rolled out by Djibouti Ports and Free Zones Authority (DPFZA), together with three Chinese companies: China Merchants Holding, Dalian Port Authority and IZP Technologies.
Officials expect the first phase of the initiative to be completed by October, with the facility to be fully operational by 2018. The zone is expected to handle $7bn (€6.6bn) worth of trade within the first two years of operations.
Moussa Ahmed Hassan, minister of equipment and transport, told OBG last year that the free zone would play a key role in helping the country achieve its broader plans for trade development.
“Our vision is to construct an integrated logistical ecosystem in Djibouti to optimise the transportation of goods and build our status as the main gateway to East Africa,” he said.
Tapping maritime opportunities
Alongside the DIFTZ, Djibouti is investing in maritime infrastructure to improve the country’s business attractiveness, particularly for exporters looking to regional markets.
Among the new projects currently under way is the China-backed Doraleh Multi-Purpose Port (MPP), the first phase of which is due to be completed this year.
Situated next to the new free trade zone, the $540m (€512m) port is being developed by China Merchants Holding and the DPFZA, and will initially offer seven berths, rising to 15 once the second phase of the facility is finished. Its planned annual cargo-handling capacity of 12m tonnes will be scalable up to 29m tonnes.
Activity at Djibouti’s ports has been rising steadily, with total throughput at the Doraleh Container Terminal up 8.6% year-on-year from 835,300 twenty-foot equivalent units (TEUs) in 2015 to 914,037 in 2016.
Volumes were well above initial government estimates, buoyed by rising domestic consumption and increased demand from neighbouring Ethiopia. The DPFZA said in March 2016 that it expected throughput to increase by 3% over the course of the year.
Djibouti’s potential for further maritime growth was highlighted in data compiled by the UN Conference on Trade and Development for its annual liner shipping connectivity index. The index measures countries’ connectivity to global shipping networks by analysing five components of maritime transport: the number of ships, their container-carrying capacity, maximum vessel size, the number of services and the number of companies that deploy container ships in a country’s ports.
In 2016 Djibouti’s connectivity measured 29.4 on the index, up from 20.7 in 2015; by comparison, Kenya scored 13.7.
Enabling environment
While the DIFTZ and port projects represent significant capital investments, Djibouti is also undertaking a number of bureaucratic reforms to help improve the business environment for foreign investors.
Among the most prominent of these was the launch in 2016 of a single-window mechanism, or guichet unique. The centralised hub enables businesses to complete the processes required for operating in the country, including those related to work authorisation, land concessions, visas, licences, building permits and utilities.
The government also established a High Council for Private-Public Dialogue in 2014 to allow for greater input from private companies in the policymaking process, as well as the Djiboutian Office of Industrial and Commercial Property, which helps register and license new businesses. In the same year Djibouti was chosen as the location of a new regional arbitration centre for the Intergovernmental Authority on Development – an eight-country trade bloc in East Africa.
These measures have already had a noticeable impact on the country’s business environment. The time it takes to register a business, for example, has fallen from 37 days to less than a week.