Les secteurs automobile et aéronautique marocains visent davantage d’investissements

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A mi-parcours de son ambitieux Plan d‘Accélération Industrielle 2014-2020, le Maroc intensifie les mesures prises pour développer son industrie, aussi bien dans les secteurs déjà établis que dans les segments émergents.

Le gouvernement marocain a signé au mois de septembre un mémorandum d’entente portant sur la création d’une zone industrielle dédiée à l’aéronautique avec le géant américain Boeing.

En vertu de cet accord, les activités de Boeing dans la zone s’approvisionneront en pièces détachées et auront recours aux services de fournisseurs aéronautiques locaux, avec à la clé la création de 8700 emplois qualifiés et 1 milliard de dollars de chiffre d’affaires supplémentaire à l’exportation.

A plein gaz

Le segment marocain de l’aéronautique a connu un développement fulgurant ces dernières années : quasi-inexistant en l’an 2000, il compte désormais près de 120 entreprises.

En 2015, le segment a enregistré 7,3 milliards de dirhams (685,2 millions d’euros) d’exportations. La croissance s’est accélérée en 2016, et ce chiffre atteignait déjà 5,7 milliards de dirhams (535,8 millions d’euros) pour les huit premiers mois de l’année, une évolution qui laisse présager une croissance annuelle supérieure à celle de l’année précédente.

A l’instar de l’aéronautique, le secteur automobile a également connu un essor remarquable au Maroc ces dernières années, affichant des exportations record pour la troisième année consécutive en 2016, avec 316 712 véhicules expédiés à l’étranger, soit une hausse de 22,4% en glissement annuel.

Cette croissance provient en partie d’une hausse de production de 18% dans les usines du constructeur automobile français Renault à Tanger et Casablanca, destinée à satisfaire la demande croissante en provenance d’Egypte, de Tunisie et de Turquie.

Zone franche

Ce chiffre devrait encore évoluer à la hausse à moyen terme, avec la construction d’une nouvelle unité d’assemblage du constructeur français Peugeot  dans la zone franche Atlantic Free Zone (AFZ) de Kenitra, qui devrait démarrer ses activités début 2019.

Estimée à un coût de 557 millions d’euros, l’usine, dont le projet a été annoncé en juin 2015, aura une capacité de production annuelle initiale de 90 000 véhicules, qui devrait à terme atteindre 200 000 véhicules à mesure que les ventes progresseront.

La nouvelle usine devrait avoir des retombées positives sur l’industrie marocaine des pièces détachées. L’Atlantic Free Zone de Kenitra, ouverte en 2012, abrite huit usines de construction qui emploient plus de 6500 personnes dans des entreprises telles que le producteur local de pare-brise Saint-Gobain.

En prévision de la prochaine ouverture de l’usine Peugeot, l’entreprise prévoit d’augmenter la capacité de production annuelle de son usine Sekurit, qui passera de 400 000 à 1 million d’unités cette année. Actuellement, 95% de la production est destinée à l’usine Renault de Tanger, le reste étant exporté vers l’Espagne pour les besoins du constructeur allemand Opel.

Stratégie globale

Ces développements s’inscrivent dans le cadre d’une stratégie globale incarnée par le Plan d’Accélération Industrielle dont l’objectif est de renforcer le secteur manufacturier afin de créer des emplois dans le pays et de faire passer la contribution de l’industrie au PIB marocain de son taux actuel de 14% à 23% d’ici 2020.

Si le royaume, fort de ses 34 millions d’habitants, dispose d’un marché intérieur prometteur, le gouvernement enjoint également les acteurs du secteur à rechercher des partenariats avec d’autres pays africains afin de faire du Maroc une porte d’entrée pour les investissements internationaux visant les 1,2 milliard de consommateurs du continent.

« Les pays qui continuent à attirer d’importants IDE ont plus à offrir qu’un coût du travail compétitif. Ils offrent aussi la possibilité d'accéder à des marchés plus larges, » a expliqué Anas Kabbaj, directeur général de GE Maroc, à OBG. « Disposant d’un marché intérieur relativement modeste, le Maroc doit poursuivre ses investissements afin d’offrir les meilleures conditions aux entreprises étrangères désireuses de produire dans le pays et d’exporter vers les marchés européens et africains. »

Dans l’optique de concrétiser ces ambitions et d’accroître la visibilité du pays, le Roi Mohammed VI a entamé l’an dernier une série de visites de haut niveau qui l’ont mené dans une douzaine de pays africains. Rien qu’au mois de février, le roi se sera rendu au Ghana, en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Kenya, au Mali et en Zambie, accompagné d’une délégation d’acteurs clés du monde des affaires.

Ces missions diplomatiques et commerciales, ainsi que la réintégration du Maroc à l’Union Africaine (UA) au mois de janvier après près de 30 ans d’absence, devraient poser des bases saines pour le développement du commerce intra-régional.

Perspectives d’avenir

Si la croissance du PIB marocain a chuté de 4,5% en 2015 à 1,6% l’an dernier, les exportations cumulées des secteurs automobile, aéronautique, électronique, textile et agro-alimentaire ont enregistré une hausse de 9,2% en 2015, attestant de l’importance accrue des activités manufacturières dans l’économie du royaume.

Bien que ces chiffres semblent annoncer une évolution soutenue de la croissance industrielle, le Maroc devra tout de même améliorer ses stratégies de développement  afin de remédier à de potentiels goulots d’étranglement et autres problèmes s’il veut continuer à attirer des investissements directs étrangers.

Dans le rapport « Doing Business 2017 » de la Banque Mondiale, le Maroc a conservé la 68ème place au classement général sur les 137 pays évalués par rapport à la facilité à y faire des affaires, affichant toutefois une nette amélioration dans la catégorie portant sur le niveau de protection des investisseurs minoritaires, gagnant 31 places pour se placer au 87ème rang. Il a également progressé dans les catégories « transfert de propriété » (82ème), « obtention de prêt » (101ème) et « commerce transfrontalier »(63ème).

A l’avenir, le pays devra faire porter ses efforts sur ses ressources humaines afin notamment d’obtenir des certifications d’une industrie aéronautique ultra spécialisée qui exige des employés qualifiés avec des références.

Dans le but d’assurer l’arrivée régulière de nouvelle main d’œuvre qualifiée sur le marché du travail, le Maroc a construit deux centres de formation à Casablanca – l’Institut des Métiers de l’Aéronautique et l’Institut Spécialisé des Métiers de l’Aéronautique et de la Logistique Aéroportuaire – qui reçoivent des subventions annuelles allant jusqu’à 40 000 dirhams (3700 euros) pour chaque personne recrutée.

 

 

Morocco’s automotive and aerospace industries target investment

En Français

With the new year marking the halfway point in Morocco’s ambitious 2014-20 Industrial Acceleration Plan, efforts are accelerating to develop both burgeoning and established industries in the country.

In September the Moroccan government signed a memorandum of understanding with US-based aeronautics giant Boeing to establish an industrial zone for the segment.

Under the deal, Boeing’s operations in the zone will source parts and services from a supply chain of local aerospace suppliers, creating 8700 skilled jobs and generating $1bn in exports in the process.

Full speed ahead

Morocco’s aeronautics segment has made significant strides in recent years, growing from virtually non-existent in the year 2000 to about 120 manufacturers at present.

In 2015 the segment saw exports reach Dh7.3bn (€685.2m), gaining further momentum in 2016 as this figure climbed to Dh5.7bn (€535.8m) in the first eight months. This put full-year growth on track to surpass the previous year.

Like aerospace, the country’s automotive industry has surged in recent years, reaching record export levels for the third straight year in 2016, with the 316,712 units shipped abroad representing a 22.4% year-on-year rise.

Part of this growth came from an 18% production increase at France-headquartered Renault’s plants in Tangiers and Casablanca, which scaled up to meet growing demand in Egypt, Tunisia and Turkey.

In the zone

This number is set to rise further in the medium term, as a new production facility being built by French manufacturer Peugeot in the Atlantic Free Zone of Kenitra begins operations in early 2019.

Plans for the €557m plant, first unveiled in June 2015, include an annual production capacity of 90,000 units, eventually expanding to 200,000 as sales pick up.

The new facility is expected to create knock-on benefits for the local components industry. The Atlantic Free Zone of Kenitra, operational since 2012, hosts eight manufacturing plants that employ more than 6500 people under firms such as French manufacturer Saint Gobain.

In anticipation of Peugeot’s new factory, the firm plans to expand annual production capacity at its Sekurit plant from 400,000 to 1m units this year. Currently, some 95% of output goes to Renault’s Tangiers plant, with the rest channeled to the German auto manufacturer Opel in Spain.

Part of the plan

As the overarching framework behind these developments, the Industrial Acceleration Plan is aimed at expanding manufacturing to attract jobs to the country and raise industry’s share of GDP from 14% to 23% by 2020.

While the 34m-person domestic market holds promise, the government is also calling on sector stakeholders to pursue partnerships with other African countries to make Morocco a strategic gateway for international investment aimed at the continent’s 1.2bn consumers.

“Countries that continue to attract large amounts of FDIs offer more than just cost competitiveness, they also offer access to larger markets,” Anas Kabbaj, general manager of GE Morocco, told OBG. “With a relatively small domestic market, Morocco must continue investing to offer the best environments to foreign companies looking to manufacture here and export to European and African markets.”

To achieve this vision and raise the country’s profile, King Mohammed VI embarked on high-level visits to a dozen African countries in the past year. In February alone, the king will have visited Ghana, Côte d’Ivoire, Guinea, Kenya, Mali and Zambia, accompanied by a business delegation of key industry players.

These diplomatic and trade missions, combined with Morocco’s readmission to the African Union (AU) in January after a nearly 30-year absence, should lay a healthy foundation for intra-regional trade.

Looking ahead

While the country’s GDP growth fell from 4.5% in 2015 to 1.6% last year, combined exports from the automotive, aeronautics, electronics, textiles and agri-food segments saw an increase of 9.2% on 2015, a reflection of manufacturing’s growing economic weight.

Although such figures portend fast-paced industrial growth, to continue drawing foreign direct investment (FDI) Morocco must improve its development strategies to address potential bottlenecks and other challenges.

In the World Bank’s “Doing Business 2017” report, Morocco maintained its overall ranking of 68th out of the 137 countries surveyed in ease of doing business, but showed a marked improvement in the category of protecting minority investors, rising 31 spots to 87th. It also gained ground in the categories of registering property (82nd), getting credit (101st) and trading across borders (63rd).

Looking ahead, human resources will be a particular focus. The country faces challenges in keeping up with certifications in the highly specialised aerospace industry, which requires skilled workers with proven credentials.

To foster a steady supply of qualified labour, Morocco has built two training centres in Casablanca – the Aerospace Logistics Training Institute and the Aerospace and Airport Logistics Training Institute – that enjoy state subsidies of up to Dh40,000 (€3700) for each person recruited annually.­­

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