Les nouvelles technologies se mettent au service de l’enseignement supérieur algérien

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Le recours à des outils d’apprentissage électroniques et d’enseignement télévisuel devrait contribuer à remédier à certains des problèmes de capacité qui freinent depuis des années le développement du secteur de l’enseignement supérieur en Algérie, en améliorant l’accès aux programmes et en facilitant l’apprentissage à distance.

En décembre dernier, le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique a annoncé le lancement d’un programme pilote de master à distance qui sera proposé dans cinq universités. Les établissements participant à cette initiative – l’Université d’Alger 1 et 3, l’Université de Blida 2, l’Université de Constantine 1 et l’Université d’Oran – prépareront chacun à un diplôme de formation spécialisée afin de répondre aux besoins actuels du marché du travail local.

L’Université d’Alger 3 proposera par exemple une formation en comptabilité afin de satisfaire l’importante demande de la capitale pour des personnes qualifiées dans ce domaine, tandis que l’offre de formation de l’Université de Constantine 1 comprendra un master en administration locale, répondant ainsi à l’annonce du gouvernement d’un projet de mise en place de services d’e-administration et d’e-gouvernement local.

En adoptant ces nouvelles technologies, l’Algérie assigne un rôle moteur aux secteurs de l’éducation et de la recherche dans le cadre de la promotion d’une économie de la connaissance. Une vaste réforme du secteur viendra en outre appuyer la stratégie du gouvernement.

Une demande insatisfaite

Les autorités comptent sur l’utilisation de ces technologies éducatives  innovantes pour alléger la pression subie par les universités du pays qui peinent depuis des années à satisfaire la demande.

Un rapport de la Commission Européenne sur l’enseignement supérieur en Algérie daté de 2012 a fait état d’universités surchargées, bridées par une gestion inadéquate et un manque de ressources.

Les conclusions du rapport sont relayées aujourd’hui par les professionnels de l’éducation. « Chaque année nous recevons jusqu’à 10 000 candidatures mais nous ne pouvons accepter que 2500 étudiants, laissant ceux qui ne sont pas retenus en proie à la frustration et au désarroi, » a déclaré Athmane Lakhlef, doyen de la faculté des sciences économiques de l’Université d’Alger, à la presse algérienne au moment du lancement du programme pilote. « La possibilité d’effectuer un master à distance représente une chance pour ceux qui n’ont pas obtenu de place à l’université. »

Enseignement télévisuel

L’Algérie compte également lancer sa première chaîne de télévision éducative début 2017.

Tahar Hadjar, le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, a expliqué en décembre que la chaîne, baptisée « Savoir », proposerait des conférences, des ateliers et des cours aux étudiants par le biais de vidéo-conférences et de plateformes de formation à distance. La chaîne du savoir devrait permettre un meilleur accès aux études supérieures en Algérie tout en améliorant la qualité des enseignements et de la formation.

Avec « Savoir », l’Algérie est  le quatrième pays à se doter d’une chaîne de télévision universitaire sur le continent africain, où ont déjà été lancés la chaîne de l’université ouverte du Soudan, un programme en Mauritanie ainsi que deux chaînes en Egypte, les chaînes de l’Enseignement Supérieur du Nil ainsi que la Chaîne El-Manara pour la Recherche Scientifique.

Les efforts déployés par l’Algérie pour accroître la place de la technologie dans l’éducation font suite à la présentation d’une nouvelle feuille de route qui vise à orienter le pays vers une économie de la connaissance. Lancé en septembre par M. Hadjar, le programme entend relever le niveau de l’enseignement, améliorer l’employabilité des diplômés et développer la recherche.

La feuille de route comporte un système de classement national ainsi qu’un système de contrôle et d’évaluation afin de garantir le respect des normes internationales par les universités algériennes et d’améliorer les services fournis par ces dernières. Elle appelle également à une coopération accrue entre les universités et le monde des affaires pour faire en sorte qu’à l’issue de leurs études les étudiants disposent de qualifications en phase avec le marché du travail.

Inclure davantage le secteur privé

Aux améliorations prévues en matière de technologie de l’éducation et de normes de qualité viennent s’ajouter des mesures destinées à accroître l’investissement privé dans l’enseignement supérieur.

Si le secteur est en théorie accessible aux acteurs du secteur privé depuis longtemps, la centralisation des programmes et un manque de clarté en ce qui concerne les règlements régissant les universités ont, dans la pratique, limité l’intérêt porté par les investisseurs au secteur.

Désireux d’améliorer le climat de l’investissement, le gouvernement a publié un arrêté ministériel qui ouvre officiellement le secteur de l’enseignement supérieur algérien aux investissements directs en provenance du secteur privé tout en fixant le cahier des charges pour les prestataires souhaitant ouvrir des universités dans le pays.

L’arrêté prévoit un processus en deux étapes pour l’ouverture de toute université privée. L’établissement privé se verra dans un premier temps remettre une autorisation temporaire une fois remplies les conditions fixées par une commission ministérielle. Suivra ensuite une période de formation et de contrôle à l’issue de laquelle une évaluation décidera de l’obtention ou non d’une autorisation finale.

En vertu de l’arrêté est autorisée la création de programmes de formation de premier cycle et de second cycle dans tous les domaines à l’exclusion de la médecine, dans la mesure où ces programmes respectent « les valeurs nationales et les symboles de l’Etat tels que définis par la Constitution. »

Les universités algériennes participent également à des programmes privés internationaux afin de faciliter les échanges interuniversitaires pour les étudiants comme pour les enseignants.

L’école de commerce algérienne INSIM (Institut International de Management) a signé un accord de partenariat pour le développement de MBA avec l’Université de Québec et la Paris Business School of Management. Cette opération conjointe a permis à des professeurs québécois de venir enseigner en Algérie dans le cadre d’un MBA pour cadres. D’autres initiatives du même type ont été lancées en Algérie, témoignant de l’intensification des mesures prises par le pays afin d’améliorer son offre dans le domaine de l’enseignement supérieur et de mieux préparer les étudiants au marché du travail.

 

 

Technology boost for Algeria’s higher education providers

En Français

Electronic and televised learning tools are set to help Algeria address some of the longstanding capacity issues that have hindered the development of its higher education sector by increasing access to programmes and facilitating distance learning.

In December the Ministry of Higher Education and Scientific Research announced the launch of an e-masters degree pilot programme that will be rolled out across five universities. The institutions participating in the initiative – University of Algiers 1 and 3, Blida University 2, Constantine University 1 and Oran University – will each offer a specialised degree course geared towards meeting local market needs.

University of Algiers 3, for example, will offer accountancy in response to the capital’s high demand for qualifications in this field, while Constantine University 1 is set to provide a local administration course after the government announced plans to implement “e-administration” and “e-local” government services.

By adopting new technologies in education and research, Algeria expects the sector to play a leading role in plans to move towards a knowledge-based economy. Broad-based reforms across the sector will further support the government’s vision.

Demand outstripping capacity

The authorities are hoping that the use of innovative technology in education will relieve pressure on the country’s universities, which have long struggled to meet demand.

A 2012 European Commission report on higher education in Algeria found universities to be constrained by overcrowding, inadequate management and a lack of resources. 

The report’s conclusions are echoed by education providers today. “Every year we receive up to 10,000 applicants but we can only accept 2500 and the rest are left to frustration and disarray,” Athmane Lakhlef, faculty dean of economic sciences at the University of Algiers, told local press at the launch of the pilot programme. “The e-masters option is an opportunity for those who failed to gain access.”

Televised learning

Algeria also plans to launch its first educational television channel in early 2017.   

Tahar Hadjar, minister of higher education and scientific research, said in December that the channel, titled “Knowledge”, would broadcast to university students, conferences, workshops and lectures via video conferencing and e-learning platforms. The station is expected to extend the reach of higher education in Algeria, while improving the quality of teaching and training.

“Knowledge” will be the fourth higher-education channel on the continent, after launches of Open University of Sudan TV, a programme in Mauritania, and Egypt’s Nile Channels for Higher Education and El-Manara Channel for Scientific Research.

Algeria’s push to make greater use of technology in education follows the unveiling of a new roadmap aimed at steering the country towards a knowledge-based economy. Launched in September by Hadjar, the plan aims to raise educational standards, improve the employability of graduates and sharpen the focus on research.  

The roadmap includes a national ranking system and a monitoring and evaluation system to ensure Algerian universities meet international standards and improve their services. It also calls for increased cooperation between universities and the business community to help ensure students leave education with skills to match market demand. 

Private sector push

Improvements to education technology and quality standards are complemented by efforts to increase private investment in higher education.

While the sector has long been open to private sector players in theory, curriculum centralisation and a lack of clarity in the regulations governing universities have limited investor interest in practice.

In November the government moved to improve the investment climate by issuing a ministerial decree that formally opened up Algeria’s higher education segment to direct investment from the private sector, while laying out legal requirements for providers looking to establish universities in the country.

Under the decree, the process for opening a private university will be divided into two stages. At first, applicants will be issued with a temporary permit once they satisfy the conditions of a ministerial commission. Providers will then undergo a training and monitoring period, followed by evaluation, after which final authorisation can be given.  

The decree allows for the creation of specialised undergraduate and post-graduate courses in all fields save medicine, provided the programmes abide by “national values and symbols of the state as defined by the constitution”.

Algerian universities are also teaming up with private international programmes to facilitate student and professor exchanges.

Local business school the International Institute of Management has signed partnerships with the University of Quebec and the Paris Graduate School of Management for MBA programmes. The collaborative ventures have enabled professors from Quebec to lecture in Algeria as part of an executive MBA programme. The initiative is one of several signalling that Algeria’s efforts to improve its higher education offerings and better prepare students for the labour market are gathering momentum.

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