In English
En 2016, l’économie de Djibouti a connu une forte croissance grâce à la politique d’investissement engagée par l’Etat dans différents projets d’envergure visant à renforcer ses capacités logistique et énergétique.
Les perspectives du pays à moyen terme sont favorables. Selon la Banque mondiale, les investissements publics et privés devraient continuer à stimuler le développement économique. Même son de cloche du côté du FMI, qui prévoit une croissance stable du produit intérieur brut (PIB) à 6,5 % cette année, puis à 7 % en 2017.
De plus, le FMI prévoit une réduction du déficit courant de 30,7 % du PIB en 2015 à 17,2 % cette année. En parallèle, l’inflation devrait demeurer relativement stable à 3 % en 2016, avant de légèrement remonter en 2017 et 2018.
Investissements massifs dans les infrastructures
Le pays, qui compte moins d’un million d’habitants, a investi ces deux dernières années environ 14 milliards de dollars dans des projets de grande envergure (transports, hydrocarbures et électricité) afin de renforcer son attractivité en tant que pôle commercial.
Djibouti, longtemps le point d’entrée principal de l’Ethiopie voisine, a ainsi inauguré fin octobre une ligne ferroviaire pour le transport de passagers de 4 milliards de dollars. Elle reliera le port de Djibouti à Addis Abeba, la capitale éthiopienne, en moins de 10 heures, contre environ deux jours par route auparavant, selon la presse. La ligne avait été d’abord utilisée pour le fret l’année dernière afin d’acheminer du blé vers les zones touchées par de graves inondations en Ethiopie.
En complément au maillage ferroviaire renforcé, les autorités souhaitent consolider les capacités portuaires pour faire du port de Djibouti le point d’entrée privilégié vers l’Ethiopie et le continent dans son ensemble. L'Autorité des ports et des zones franches de Djibouti (APZFD) travaille actuellement à l’inauguration de cinq installations portuaires supplémentaires sur les cinq prochaines années, dont plusieurs seront dédiées au fret spécialisé (bétail et minéraux).
Le plus grand projet de l’APZFD concerne la création du Terminal Multipurpose de Doraleh d’un montant de 590 millions de dollars grâce à un investissement conjoint du port de Djibouti et de China Merchants Holding. Il se situera à proximité immédiate de la ville de Djibouti et devrait entrer en service d’ici au premier trimestre 2018. Une zone franche d’entreposage et de manutention se chiffrant à 3,5 milliards de dollars est également en construction pour répondre aux besoins croissants prévus.
La construction de deux nouveaux aéroports, valorisés tous deux à 599 millions de dollars et visant à multiplier par huit la capacité aérienne d’ici à leur achèvement, a également été poursuivie en 2016.
L’aéroport international Hassan Gouled Aptidon, le plus grand des deux, se situera à 25 kilomètres de la ville de Djibouti. D’ici à son achèvement en 2018, il devrait accueillir 1,5 million de passagers et atteindre une capacité de 100 000 tonnes de fret par an. Le deuxième, l’aéroport international Ahmed Dini, se situera près des îles des Sept Frères, un archipel au large de la côte d’Obock. Sa future fréquentation est estimée à 767 000 passagers par an.
Ces nouvelles installations s’ajouteront à l’aéroport international existant de Djibouti-Ambouli, qui accueille chaque année 250 000 passagers.
Energie durable
Au-delà des grands ouvrages de transports, les autorités misent également sur plusieurs projets géothermiques et solaires pour abaisser les prix de l’électricité, qui s’élèvent à 0,28 dollar/KWh à Djibouti (comparé à la moyenne africaine de 0,14 dollar/KWh), et évoluer vers une plus grande autonomie énergétique à terme.
En août, l'Office Djiboutien de Développement de l'Energie Géothermique a signé un accord avec le conglomérat japonais Toshiba pour le développement de projets d’énergie géothermique à hauteur de 50 MW dans tout le pays. En exploitant cette énergie géothermique, la capacité de production électrique installée du pays, qui s’élève aujourd’hui à environ 120 MW, devrait fortement augmenter.
Début 2016, Djibouti a également lancé la construction d’une centrale photovoltaïque dans le sud du pays. C’est le résultat d’un accord de partenariat avec le Suisse Green Enesys. Ce complexe de 360 millions d’euros sera construit en six phases de 50 MW chacune. A son achèvement, il sera l’un des plus grands de la région dans sa catégorie, et le premier du pays à être raccordé au réseau électrique national.
Cette centrale solaire représente une étape importante vers l’objectif de produire 100 % d’électricité à partir d’énergies renouvelables à l’horizon 2020, et de réduire la dépendance aux importations en provenance de l’Ethiopie, qui aujourd’hui représentent 65 % de sa consommation.
Perspectives d’avenir
Les investissements consacrés aux infrastructures, alliés à l’augmentation des capacités de production électrique et à la diminution des prix de l’électricité, devraient améliorer substantiellement le climat des affaires et mettre le pays sur la voie de la croissance à court et moyen terme.
D’autres réformes lancées au cours des dernières années ont déjà aidé à ouvrir cette économie traditionnellement centrée sur l’Etat aux investisseurs étrangers. Pour preuve, la création du Haut Conseil National du Dialogue public-privé, et de l'Office Djiboutien de La Propriété Industrielle et Commerciale.
Ainsi, les délais d’immatriculation des entreprises sont passés de 37 jours à moins d’une semaine, les procédures administratives ont été simplifiées, et certaines conditions de capital social ont été levées pour les entreprises à responsabilité limitée.
L’année prochaine, le gouvernement cherchera à tirer davantage profit de sa position au carrefour des routes commerciales mondiales pour s’affirmer en tant que lien entre l’Afrique et l’Asie.
Signe que Djibouti intéresse par son emplacement sur l’une des voies maritimes principales entre l’Asie et l’Europe et à proximité d’une Ethiopie enclavée qui reçoit la majeure partie des investissements chinois en Afrique, la Chine a annoncé vouloir construire sa première base militaire étrangère à Djibouti pour un loyer annuel de 100 millions de dollars, selon la presse. Les liens entre les deux pays ne font donc que se resserrer.
Djibouti Year in Review 2016
En Français
In 2016 Djibouti’s economy has seen high growth on the back of a public spending campaign involving several major projects aimed at improving logistical and energy capacity.
The country’s medium-term outlook is favourable, with public and private investments expected to spur further economic development, according to the World Bank. The IMF agreed, predicting GDP growth would remain steady this year at 6.5%, rising to 7% in 2017.
Furthermore, the IMF foresees a narrowing of the current account deficit, from 30.7% of GDP in 2015 to 17.2% this year. Inflation, meanwhile, is forecast to remain relatively stable at 3% in 2016, increasing slightly to 3.5% in both 2017 and 2018.
Infrastructure push
Djibouti, with a population of less than 1m, has earmarked some $14bn worth of investment over the past two years for a series of major transport, hydrocarbons and power projects to boost its competitiveness as a commercial hub.
To this end, in October the country – which has long served as neighbouring Ethiopia’s principal port of entry – inaugurated a $4bn rail line for passenger use, linking the Port of Djibouti to the Ethiopian capital, Addis Ababa. The railway is set to cut travel time, which previously took as long as two days by road, to fewer than 10 hours, according to press reports. The line was first used for cargo last year to transport wheat to areas in Ethiopia affected by heavy flooding.
Officials are also looking to increase port capacity to complement expanded rail connectivity, to help make the Port of Djibouti a key entry point not only to Ethiopia, but to the broader continent. The Djibouti Ports and Free Trade Zone (DPFTZ) is working on inaugurating five more port facilities, several of them dedicated to specialty cargo such as livestock and minerals, over the next five years.
DPTFZ’s largest project is the development of the $590m Doraleh Multipurpose Terminal, a joint investment by Port of Djibouti and China Merchants Holding located just outside of Djibouti City and scheduled to come on-line by the first quarter of 2018. A $3.5bn free trade zone is also being built nearby to cater to the expected increase in warehousing and manufacturing space.
Construction on two new airports – valued at a combined $599m and expected to increase air capacity eight-fold upon completion – also continued in 2016.
The larger of these, the Hassan Gouled Aptidon International Airport located 25 km outside Djibouti City, is expected to handle 1.5m passengers and 100,000 tonnes of cargo per year when completed in 2018. The second one – the Ahmed Dini Ahmed International Airport located near Seven Brothers Islands, an archipelago off the coast of Obock – will have a capacity of 767,000 passengers annually.
The new facilities will supplement the existing Djibouti-Ambouli International Airport, which handles around 250,000 passengers per annum.
Energy sustainability
In addition to major transport works, authorities are also rolling out a number of new geothermal and solar projects in a bid to offset Djibouti’s high electricity prices – which stand at $0.28 per KWh, compared to the African average of $0.14 per KWh – and foster greater long-term energy independence.
In August Djibouti’s Office of Development of Geothermal Energy signed an agreement with Japanese conglomerate Toshiba to develop 50 MW of geothermal energy projects across the country. Harnessing this potential would represent a significant increase in Djibouti’s current installed generation capacity of around 120 MW.
Earlier in 2016 Djibouti also began construction on a photovoltaic solar plant in the south of the country, the result of a programme partnership agreement with Switzerland’s Green Enesys. The €360m complex – to be built in six phases of 50 MW each – will be among the largest of its kind in the region when complete, and the first in the country to connect to the national power grid.
The solar plant is an important step in the country’s goal of procuring 100% of its power from renewables by 2020 and of reducing reliance on imports from Ethiopia, which today account for 65% of consumption.
Looking forward
Investment in the nation’s infrastructure, coupled with increased power generation capacity and lower electricity costs, are expected to significantly improve the business climate and lay the foundation for further growth in the short and medium term.
A number of other reforms in recent years have already helped open up the traditionally state-centred economy to foreign investors, including the establishment of the High Council for Private-Public Dialogue and the Djiboutian Industrial and Commercial Property Office.
As a result, the time it takes to register a business dropped from 37 days to under a week, while bureaucratic procedures were simplified and certain capital requirements for limited liability companies removed.
In the year ahead the government will look to further capitalise on its location at the centre of world trade routes, cementing itself as a link between Africa and Asia.
Highlighting Djibouti’s key location – on a main shipping route from Asia to Europe and adjacent to landlocked Ethiopia, one of China’s biggest investment recipients in Africa – China also announced plans to build its first overseas military base in Djibouti, paying an annual rent of $100m according to press reports and giving relations between the two countries a further boost.
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