In English
Un accord portant sur l’ouverture d’une nouvelle centrale solaire symbolise la dernière mesure prise par l’Algérie afin d’accroître la production d’électricité renouvelable et de réduire sa consommation de gaz.
Il s’agit d’une étape clé puisque la demande croissante d’énergie du pays, qui repose essentiellement sur le gaz utilisé comme charge d’alimentation, a limité le volume de gaz disponible pour l’exportation et ainsi réduit les recettes publiques.
Selon les chiffres avancés par le ministère de l’Energie, la consommation d’électricité a augmenté de 7,4 % l’an dernier pour passer à 68,8 TWh.
Une nouvelle centrale solaire
Fin septembre, les autorités algériennes ont annoncé que la compagnie pétrolière détenue par l’Etat Sonatrach et le géant italien de l’énergie Eni avaient noué un partenariat pour la construction d’une installation photovoltaïque d’une capacité de production de 10 MW à Ouargla, dans le Sahara.
Les travaux devraient débuter d’ici la fin de l’année, au niveau du champ BRN (Bir Rebaa Nord) exploité par Eni.
La centrale alimentera le champ BRN en électricité, ce qui permettra de réserver du gaz utilisé auparavant comme charge d’alimentation et l’exporter.
L’énergie solaire
La construction de cette nouvelle plantation photovoltaïque s’inscrit dans le cadre d’une initiative plus vaste lancée par le gouvernement afin de développer les énergies renouvelables, en particulier l’énergie solaire. Le désert du Sahara couvre environ 85 % de la superficie du pays et la qualité du rayonnement solaire permet à l’Algérie de se classer parmi les pays qui disposent des meilleurs gisements solaires dans le monde, avec près de 13,9 TWh par an.
Le ministre de l’Energie, Noureddine Boutarfa, a déclaré à la presse locale que des projets de centrales photovoltaïques totalisant une capacité de 300 MW avaient été mis en service de janvier à septembre 2016. Ces 300 MW viennent s’ajouter au 268 autres MW produits l’an dernier par 14 nouvelles centrales d’une valeur totale de 70 milliards de dinars algériens (578,2 millions d’euros) construites sur les Hauts Plateaux et dans le sud du pays par une filiale de l’entreprise publique Sonelgaz, Shariket Kahraba wa Taket Moutadjadida.
L’an passé, Sonelgaz a annoncé son intention de doubler la capacité de production du pays. A l’horizon 2030, plus d’un quart des besoins énergétiques de l’Algérie seront couverts à partir de sources d'énergies renouvelables, et ce, grâce en particulier à la construction d’une nouvelle centrale solaire d’une capacité de 13,5 GW.
L’Algérie espère que ces nouveaux projets seront financés par le secteur privé. En 2015, afin d’encourager la construction de nouvelles centrales solaires, le gouvernement a mis en place une série de mesures destinées aux entreprises qui investissent dans les énergies renouvelables. Par exemple, les entreprises ont désormais la garantie de vendre l’énergie solaire qu’elles produisent à Sonelgaz et à ses filiales grâce à un accord d’achat de 20 ans. Des prix de rachat garanti sont également appliqués afin de réduire les risques auxquels sont exposés les investisseurs privés, par le biais de paiements fixes garantis.
L’heure est aux énergies renouvelables
Le Programme des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique a été mis en œuvre pour la première fois en 2011. Puis une nouvelle mouture du programme élaborée en 2015 revoit à la hausse les capacités de production à partir de sources renouvelables en les portant à 25 GW à l’horizon 2030. En outre, 4,5 GW devront être produits d’ici 2020.
Grâce à ces initiatives visant à favoriser le développement de nouvelles sources d’énergie, l’Algérie peut non seulement répondre à la demande locale, mais également accroître ses exportations vers l’Afrique et l’Europe.
Conformément au Programme des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique, les exportations d’énergies renouvelables et traditionnelles devraient recevoir un coup de fouet. Sur les 25 GW produits, 10 GW sont réservés à l’exportation, essentiellement vers l’Europe. De plus, 300 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an seront également destinés à l’exportation à l’horizon 2030.
Des efforts sont aussi déployés afin de répondre à la consommation locale. Ainsi, un programme parallèle, appelé le Programme national sur l’efficacité énergétique, prévoit une baisse de 9 % de la consommation d’énergie d’ici 2030, grâce à des mesures efficaces, dont l’isolation thermique des logements et la conversion des véhicules au gaz de pétrole liquéfié et au gaz naturel comprimé.
Une nouvelle réalité
L'économie algérienne est axée depuis toujours sur le secteur des hydrocarbures : le pétrole et le gaz représentent près de 30 % du produit intérieur brut (PIB) et 95 % des recettes des exportations. Toutefois, à l’image de nombreux autres pays producteurs de pétrole et de gaz, l’Algérie a été fortement touchée par la chute des prix de l’énergie.
Fin 2015, l’Algérie a exporté près de deux fois moins d’hydrocarbures que l’année précédente. Le recul des recettes liées à l’énergie a eu des répercussions sur les finances publiques : les réserves de change ont chuté de 19 % en glissement annuel pour s’établir à 143 milliards de dollars et le déficit budgétaire a presque doublé pour atteindre 16 % du PIB au cours de la même période.
Malgré la baisse des recettes, les investissements directs étrangers dans le secteur de l’énergie ont franchi la barre des 2,3 milliards de dollars, soit une hausse de 45 % par rapport à l’année précédente, promettant un bel avenir aux projets d’exploration et de production.
Solar to strengthen Algeria’s energy outlook
En Français
An agreement for a new solar plant marks the latest step in Algeria’s effort to increase renewable electricity generation and reduce domestic gas consumption.
The move is a crucial one, given that the country’s rising demand for power – much of which is generated from gas feedstock – has constrained the volume of gas available for export, impacting state revenues.
According to data from the Ministry of Energy, electricity consumption increased by 7.4% to 68.8 TWh last year.
New solar plant
In late September Algerian authorities announced that state-run energy firm Sonatrach and Italian energy giant Eni had inked an agreement for the construction of a 10-MW solar photovoltaic plant in Ouargla in the Sahara Desert.
Construction of the facility, which will be located in Eni’s Bir Rebaa North (BRN) field, is scheduled to begin by the end of the year.
Once completed, the plant will supply the BRN field with electricity, freeing up gas previously used for feedstock for export.
Power of the sun
The move is the latest in a bigger push by the government to expand renewables, with much of the focus on solar. Around 85% of Algeria’s landmass is located in the Sahara Desert, and the country’s solar radiation potential is among the highest in the world, at an estimated 13.9 TWh per year.
In the first nine months of 2016 approximately 300 MW of solar plants came on-line, Noureddine Boutarfa, minister of energy, told local press. This is in addition to the 268 MW of solar capacity installed last year, with 14 new plants worth a combined AD70bn (€578.2m) constructed in the Haut Plateaux and in the south of the country by a subsidiary of state-owned utility Sonelgaz, Shariket Kahraba wa Taket Moutadjadida.
Last year Sonelgaz announced plans to double the country’s generation capacity and source more than a quarter of its energy needs from renewables by 2030, largely through the installation of an additional 13.5 GW of solar capacity.
It is hoped that much of the increased capacity will come from private sector projects. To encourage development of solar facilities, last year government authorities introduced a series of incentives for companies investing in renewables, including a guarantee that Sonelgaz and its subsidies would buy the energy produced under a 20-year power purchase agreement. Feed-in tariffs were also introduced to reduce risk for private investors through guaranteed fixed payments.
Towards renewables
Under the country’s Renewable Energy and Energy Efficiency Development Plan (REEEDP), introduced in 2011 and amended in 2015 to further raise targets, Algeria is set to install 25 GW of renewable generation capacity by 2030, with the first 4.5 GW expected by 2020.
In addition to satisfying local demand, boosting alternative sources of energy should also allow Algeria to increase exports to markets in Africa and Europe.
Indeed, exports of both renewable and conventional energy are expected to receive a boost under the REEEDP. Of the 25-GW total, 10 GW will be allocated for export, mainly to Europe, with another 300bn cu metres of natural gas per year to be preserved for export by 2030.
On the demand side, efforts are also under way to curb local consumption. A parallel plan, the National Programme for the Development of Energy Efficiency, calls for a 9% decrease in energy use by 2030 via efficiency measures, which include housing insulation and the conversion of vehicles to liquefied petroleum gas and compressed natural gas.
A new reality
Algeria’s economy has traditionally centred on hydrocarbons, with oil and gas accounting for around 30% of GDP and 95% of export revenues. Like many oil- and gas-producing countries, however, low energy prices have significantly impacted the Algerian economy.
At the end of last year, Algeria’s hydrocarbons exports fell by nearly half compared to 2014. Lower energy receipts had a trickle-down effect on public finances, contributing to a 19% year-on-year decline of the country’s foreign reserves to $143bn, as well as nearly doubling the fiscal deficit to 16% of GDP over the same period.
Despite falling revenues, however, foreign direct investment in the energy sector reached $2.3bn, an increase of 45% compared to the previous year, suggesting prospects for continued exploration and production in the years ahead.
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