In English
Afin de répondre aux besoins énergétiques croissants, la Côte d’Ivoire cherche à augmenter sa capacité de production ainsi qu’à améliorer la distribution d’électricité à l’aide d’investissements privés et publics.
Début septembre, le groupe français Eranove a signé un accord avec le gouvernement ivoirien pour construire d’une centrale électrique d’une puissance de 350-400 MW. Toutefois, l’emplacement et le coût de cette installation thermique qui utilisera la technologie « cycle combiné » et dont la construction sera confiée à la Compagnie ivoirienne de production d’électricité (Ciprel), une filiale d’Eranove, n’ont pas été officiellement annoncés.
Cet accord a été signé une semaine seulement après une décision prise par le Conseil des Ministres visant à accroître la capacité des deux plus importantes centrales à turbines à gaz du pays (les centrales privées de Ciprel et d’Azito à Abidjan) au cours des trois prochaines années.
Les deux centrales ont déjà fortement augmenté leur capacité de production au cours des 18 derniers mois. En effet, grâce à un investissement de 340 millions d’euros, la capacité installée de la centrale de Ciprel a crû de 70 % et a atteint les 556 MW en février. En outre, en juin 2015, 400 millions d’euros ont été investis dans un programme d’expansion de la centrale d’Azito Energie.
Selon les prévisions du gouvernement, la capacité de production de la centrale de Ciprel devrait augmenter de 350 MW supplémentaires d’ici à 2019 et celle de la centrale d’Azito devrait plus que doubler et passer de 277 MW à 707 MW.
A la mi-octobre, le Conseil des Ministres a également adopté une série de décrets sur l’énergie afin de libéraliser le secteur et de répondre à la pénurie d’électricité.
Des besoins croissants
Ces projets s’inscrivent dans le cadre d’une initiative plus vaste menée par le gouvernement afin de doubler la capacité installée du pays et d’atteindre les 4 GW à l’horizon 2020 et ainsi répondre aux besoins énergétiques croissants.
Selon les derniers chiffres annoncés par le ministère du Pétrole et de l’Energie, la consommation nationale devrait augmenter de 10 % par an. Ainsi, chaque année, la Côte d’Ivoire devrait accroître d’environ 150 MW sa capacité installée.
Les bons indicateurs économiques (la croissance devrait atteindre les 8 % en 2016 selon les Perspectives de l’économie mondiale du Fonds monétaire international) s’accompagnent d’une demande accrue alimentée par le secteur industriel. En effet, la contribution du secteur industriel au produit intérieur brut (PIB) devrait passer de 25 % à 40 % d’ici 2020, conformément au Plan national de développement 2016-2020.
La croissance soutenue dans le secteur minier, dont les recettes ont augmenté de 24 % l’an dernier, et un bond de la production aurifère projeté à 27,7 % (soit 30 tonnes par an d’ici 2020) devraient continuer d’alimenter la demande dans le secteur industriel.
Un meilleur réseau
A l’image de nombreux autres pays d’Afrique émergents, la Côte d’Ivoire doit investir davantage dans la transmission et la distribution de l’électricité afin de répondre aux besoins des consommateurs. En effet, le pays souhaite doubler le taux d’accès à l’électricité au niveau national, en particulier auprès des foyers. En 2014, le taux d’accès s’établissait à 43,3 % et devrait atteindre les 95 % d’ici 2020.
Le projet ENERGOS de 240 millions d’euros, qui est axé principalement sur l’accès à l’électricité en milieu urbain, mise sur la réhabilitation et l'extension des réseaux dans les villes de Bouaké, San Pedro et Abidjan, ainsi que la création d'un nouveau centre de dispatching national à Yamoussoukro. Ce projet d’envergure permettra d’étendre l’accès des habitants au réseau électrique : plus de 100 000 nouveaux abonnés seront ainsi connectés parallèlement à l’amélioration de la connexion de plus de 200 000 autres abonnés.
Ce projet est financé par l’Union européenne (117,7 millions d’euros débloqués en mars dernier), par la Commission européenne (70 millions d’euros) et par la Banque ouest-africaine de développement (52 millions d’euros).
L’an dernier, un prêt de 819 millions d’euros a été consenti par la Banque import-export de Chine afin de renforcer les infrastructures de distribution de l’électricité. Le projet porte sur l’ajout de 155 km de lignes de transmission, la construction de 14 nouveaux postes de haute tension ainsi que la réhabilitation de 13 anciens postes, et l’électrification de 500 localités rurales.
Un accès généralisé
Outre ces projets visant les infrastructures, le gouvernement cherche également à faciliter l’accès des foyers à l’électricité et à en réduire le coût. Lancé en 2014, le Programme national d’électrification rurale (PRONER), doté d’une enveloppe d’environ 600 milliards de francs CFA (915 millions d’euros) vise à accroître le nombre de localités ayant accès à l’électricité, notamment dans l’Est du pays, dans les districts du Sud Comoé et du Zanzan.
En date de mai 2015, le PRONER avait électrifié plus de 1 000 villages et avait pour objectif d’assurer l’accès à l’électricité à toutes les localités d’au moins 500 habitants à l’horizon 2016 et à toutes les localités de la Côte d’Ivoire d’ici 2020.
Le gouvernement ivoirien souhaite également diminuer les frais d’accès à l’électricité grâce à des programmes comme le Programme Electricité pour tous (PEPT). Initié à la fin 2014, le PEPT réduit les frais de raccordement, qui ont par le passé découragé les clients. Le paiement initial des frais de raccordement sont passé à 1 000 francs CFA (1,50 euro), les 149 000 francs CFA (230 euros) restant étant remboursables sur 10 ans.
Côte d’Ivoire invests in doubling generation capacity by 2020
En Français
To meet rising electricity consumption, Côte d’Ivoire is working to boost generation capacity and improve power distribution through a mix of public and private investments.
In early September France-based Eranove inked an agreement with the Ivoirian government to construct a 350-400-MW power plant in the country, though the location and cost of the combined-cycle facility, to be built by Eranove’s subsidiary Compagnie Ivoirienne de Production d’Electricité (Ciprel), has yet to be announced.
The deal comes just one week after a decision by the Council of Ministers to increase the capacity of the country’s two largest gas-fired facilities – the privately owned Ciprel and Azito plants in Abidjan – over the next three years.
The two facilities have already seen significant capacity growth in the last 18 months. Following €340m worth of investment, Ciprel’s installed capacity increased by 70% to 556 MW in February, while Azito Energie’s facility underwent a $400m expansion programme in June of last year.
The government plans to add another 350 MW to Ciprel’s capacity through to 2019, with Azito’s potential output pegged to more than double from 277 MW to 707 MW.
In mid-October the Council of Ministers also adopted a set of power sector decrees aimed at liberalising the sector and addressing the electricity shortfall.
Demand-driven
These projects are part of larger efforts to double Côte d’Ivoire’s installed capacity to 4 GW by 2020 in a bid to meet rising demand.
According to the latest figures released by the Ministry of Petroleum and Energy, domestic demand is expected to increase by 10% per annum, creating the need for roughly 150 MW of additional installed capacity per year.
Along with headline economic expansion – projected to reach 8% in 2016, according to the IMF’s latest World Economic Outlook – demand growth is being driven by the industrial sector, whose contribution to GDP is targeted to rise from 25% to 40% by 2020 under the country’s 2016-20 National Development Plan.
Robust growth in mining, which saw a 24% increase in turnover last year, and a planned 27.7% jump in gold production to 30 tonnes per year by 2020, should push industrial demand higher still.
Grid work
As is the case in many of Africa’s emerging markets, the push to meet consumption is also forcing the government to increase investment in transmission and distribution. The country has a target of doubling the national electricity coverage rate from 43.3% in 2014 to 95% by 2020, with a particular emphasis on household connections.
The €240m ENERGOS project, which is focused on improving urban coverage, plans to rehabilitate and extend distribution networks to the cities of Bouaké, San Pedro and Abidjan, as well as create a new national dispatching centre in Yamoussoukro. More than 100,000 households will be added to the grid under the programme, with an additional 200,000 set to benefit from improved connections.
The initiative is being financed through a €117.7m loan from the EU, issued in March, as well as a €70m grant from the European Commission and a €52m loan from the West African Development Bank.
An $819m loan issued by the Export-Import Bank of China last year is also aimed at improving distribution infrastructure. Some 155 km of transmission lines will be added, along with 14 new and 13 rehabilitated high-voltage substations, allowing for the electrification of 500 rural municipalities.
Access for all
Beyond infrastructure, the government is also looking to improve the ease and cost of access for households to the national grid. Launched in 2014, the National Rural Electrification Programme (Programme National d’Electrification Rurale, PRONER) is focused on improving access to electricity, particularly in the eastern regions of Sud Comoé and Zanzan, at an estimated cost of around CFA600bn (€915m).
As of May of last year PRONER had electrified more than 1000 villages and plans to provide access to every village with more than 500 inhabitants by the end of this year, with all municipalities to be covered by 2020.
The authorities are also lowering the cost of access through programmes like Electricity for All (Programme Electricité Pour Tous, PEPT). Launched at the end of 2014, PEPT reduces the cost of connection fees, which have historically deterred customers. Under the programme, the upfront payment for a connection has been lowered to CFA1000 (€1.50), giving subscribers 10 years to pay the remaining CFA149,000 (€230).
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