Djibouti mise sur la géothermie

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A Djibouti, les autorités cherchent à accroître la part des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique, en misant particulièrement sur le fort potentiel géothermique du pays.

Début août, l’Office djiboutien de développement de l'énergie géothermique (ODDEG) et le conglomérat japonais Toshiba ont signé un protocole d’entente visant à mener des projets géothermiques estimés à 50 MW à travers le pays.

Conformément au protocole d’entente, Toshiba aidera l’ODDEG à mettre sur pied des lignes directrices pour le fonctionnement et la gestion de la centrale, le développement et la fourniture de systèmes de production ainsi que la formation du personnel local.

Ce partenariat s’inscrit dans le cadre de la Vision 2035, soit le plan de développement à long terme de Djibouti qui prévoit une transition vers les énergies renouvelables d’ici l’horizon 2020.

Un fort potentiel géothermique

Malgré le fort potentiel du pays, les efforts concertés déployés par Djibouti pour explorer les sources géothermiques sont assez récents.

A la mi-2013, Djibouti a recueilli 31 millions de dollars de la Banque mondiale, de la Banque africaine de développement et d’autres bailleurs de fonds afin de financer son projet de production d'énergie géothermique et de mener une étude de faisabilité dans la région du Lac Assal.

Une étude menée par l’Agence japonaise de coopération internationale en 2014 a permis d’identifier au total 13 sites géothermiques éventuels, dont un au Lac Lava près d’Assal-Fiale, ainsi que des sites à Hanle-Garabbayis, Goubet et Gaggade, qui pourraient ensemble produire au moins 1 GW d’électricité, selon des sources médiatiques.

Si Djibouti exploitait ce fort potentiel énergétique, le pays pourrait augmenter de manière significative sa capacité de production installée actuelle qui s’établit à environ 120 MW.

A l’heure actuelle, les centrales thermiques fonctionnant au fioul lourd ou au diesel  produisent près d’un tiers du bouquet énergétique du pays, les deux autres tiers provenant d’une ligne d’interconnexion électrique (150 MW) avec l’Ethiopie voisine, un pays riche en énergie hydraulique.

Conséquences des tarifs d’électricité sur l’industrie et les entreprises locales

Les autorités cherchent non seulement à favoriser une indépendance énergétique à long terme, mais elles visent aussi à accroître la production en énergie géothermique afin de réduire les coûts de l’électricité à Djibouti, qui comptent parmi les plus élevés au monde selon la Banque africaine de développement.

En effet, le prix de l’électricité à Djibouti s’élève à 0,28 dollar le KW, soit un prix beaucoup plus élevé que les moyennes enregistrées en Afrique (0,14 dollar), en Asie de l’Est (0,07 dollar) et en Asie du Sud (0,04 dollar).

Les tarifs d’électricité élevés, qui représentent près de 25 % des dépenses d’entreprise dans le pays, entravent également le développement de l’industrie et du secteur manufacturier, qui pèsent à hauteur d’environ 37 % sur la facture énergétique globale.

Selon les données statistiques d’évaluation de la situation entrepreneuriale à Djibouti en 2014 fournies par la Banque mondiale (Djibouti Enterprise survey), 49 % des entreprises interrogées ont estimé l’électricité comme le plus grand obstacle aux opérations quotidiennes et sept entreprises sur dix ont indiqué dépendre de générateurs. 

Même si la baisse de 10 % des tarifs d’électricité annoncée en avril dernier permettra d’une certaine façon de répondre aux préoccupations, les autorités se penchent sur les possibilités d’économies offertes par la géothermie.

Selon l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), la construction de centrales géothermiques permettrait de réduire le coût de la production d’électricité d’environ 0,20  dollar par KWh, les prix d’électricité à Djibouti seraient ainsi comparables à ceux pratiqués en Asie de l’Est.

De plus, si les autorités remplaçaient les centrales thermiques par des établissements géothermiques, la compagnie nationale Electricité de Djibouti économiserait quelque 57 millions de dollars par an, a indiqué à la presse locale Ali Yacoub Mahamoud, ministre de l’Energie.

Quand le développement alimente la demande en électricité

Djibouti fait face à un double défi : des tarifs d’électricité élevés et une demande croissante, qui dépasse rapidement la production d’énergie locale et les importations. Au cours des dernières années, l’urbanisation et la croissance démographique, conjuguées à divers projets d’envergure, n’ont fait qu’accélérer cette tendance.

En effet, durant les dix dernières années, la consommation d’électricité à Djibouti a augmenté de 75 %, alors que la production a crû à un rythme beaucoup moins soutenu : environ 5,7 % au cours des 40 dernières années, selon le rapport d’IRENA intitulé « Evaluation de l'état de préparation aux énergies renouvelables ».

Cette tendance devrait se maintenir, alimentée en grande partie par l’urbanisation en cours.

Les projets d’électrification continuent de se concentrer dans les zones urbaines, où vit près des trois quarts de la population. Environ 61 % de la population urbaine a accès à l’électricité, contre seulement 14 % de la population rurale, d’après les données de l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

A Djibouti, la consommation d'énergie par habitant s’élève actuellement à 33 KWh/an et devrait atteindre la moyenne africaine de plus de 575 KWh/an selon les chiffres avancés par IRENA.  Ainsi, la demande continuera de croître.

En 2014, le pays a enregistré une demande record de l’ordre de 90 MW – un chiffre qui devrait plus que tripler et atteindre les 300 MW d’ici 2020, conformément aux « Perspectives énergétiques mondiales » de 2015 de l’AIE.

En puisant dans les ressources disponibles, notamment dans les solutions abordables telles que la géothermie, Djibouti sera en mesure de répondre à ses besoins en énergie.

 

 

Geothermal to power Djibouti’s electricity grid

En Français

Authorities in Djibouti are working to increase the share of renewables in the energy mix, with a particular focus on harnessing the country’s plentiful geothermal resources.

In early August Djibouti’s Office of Development of Geothermal Energy inked a memorandum of understanding with Japanese conglomerate Toshiba to develop some 50 MW of geothermal energy projects across the country.

Under the terms of the agreement, Toshiba will provide guidance for power plant operations and management, coordinate the development and supply of geothermal generation systems, and train local personnel.

This partnership dovetails with Vision 2035, Djibouti’s long-term development plan, which envisages a full transition from conventional thermal energy to renewable sources by 2020.

Promising geothermal resources

Despite its significant potential, concerted efforts to explore Djibouti’s geothermal sources are relatively recent.

In mid-2013 Djibouti raised $31m from the World Bank, the African Development Bank  (AfDB) and other lenders for its Geothermal Power Generation project to conduct exploratory drilling in the Assal Rift.

A survey completed by the Japan International Cooperation Agency in 2014 identified a total of 13 potential geothermal sites, including Lava Lake at Asal-Fiale, as well as sites in Hanle-Garabbayis, Goubet and Gaggade, which together could produce at least 1 GW of electricity, according to press reports.

Harnessing this potential would represent a significant increase on Djibouti’s current installed generation capacity of around 120 MW.

At present, heavy fuel oil or diesel thermal power plants account for approximately one-third of the country’s energy mix, while the remaining two-thirds is supplied through a 150-MW interconnection line from neighbouring, hydropower-rich Ethiopia.

Electricity tariffs impact local business and industry

In addition to fostering greater long-term energy independence, authorities are looking for increased geothermal generation capacity to curb Djibouti’s electricity costs, which are among the highest in the world, according to the AfDB.

The price of electricity in Djibouti is $0.28 per KWh – significantly higher than the average of $0.14 in Africa, $0.07 in East Asia and $0.04 in South Asia.

High electricity tariffs, which comprise about 25% of business expenses in the country, also hinder the development of industry and manufacturing, which account for around 37% of energy consumption.

According to the World Bank’s 2014 Djibouti Enterprise survey, 49% of participating companies rated access to electricity as the biggest obstacle to daily operations, and seven in 10 said they rely on generators.

While a 10% decrease in electricity tariffs announced in April will go some way towards resolving cost concerns, in the long term authorities are looking to the cost-saving potential of geothermal power.

The construction of geothermal power plants could reduce the cost of power generation by nearly $0.20 per KWh, according to the International Renewable Energy Agency (IRENA), which would bring Djibouti’s electricity prices in line with those in East Asia.

In addition, the replacement of Djibouti’s thermal stations with geothermal-powered facilities would allow the national electricity company, Electricité de Djibouti, to save an estimated $57m per year, Ali Yacoub Mahamoud, minister of energy, told local media.

Development fuels demand growth

Djibouti faces the dual challenge of high electricity costs and rising electricity demand, which is quickly outpacing local energy production and imports. Urbanisation and population growth, as well as a string of mega-infrastructure projects, have seen demand growth accelerate in recent years.

Electricity consumption in Djibouti has increased by 75% in the last decade, while production has expanded at a much slower rate, at around 5.7% per year for the last 40 years, according to the IRENA “Djibouti Renewable Readiness Assessment” report.

This upward trend is expected to continue, fuelled in large part by ongoing urbanisation.

Electrification remains largely concentrated in urban areas, where about three-quarters of the population lives. Some 61% of city residents are connected to the grid, compared to just 14% in rural areas, according to data from the International Energy Agency (IEA).

As Djibouti’s per capital energy consumption, currently at 33 KWh per year, moves towards the Africa average of more than 575 KWh per year, as per IRENA figures, peak demand will continue to rise.

The country’s peak annual demand was approximately 90 MW in 2014, but that figure is expected to more than triple to 300 MW by 2020, according to the IEA’s 2015 “World Energy Outlook”.

Tapping available resources, particularly low-cost alternatives such as geothermal, will therefore be key to meeting future energy needs.

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