In English
Les mesures visant à favoriser l’inclusion financière en Côte d’Ivoire portent leurs fruits, tel qu’illustré par la croissance significative du microcrédit et des systèmes de paiement mobile.
À l’instar de nombreux marchés frontières, la part représentée par les services financiers formels est assez limitée : sur 23 millions d’habitants, le pays ne compte que 2,5 millions de comptes bancaires traditionnels.
De même, selon le ministère de l’Économie et des Finances, environ 70 % des petites et moyennes entreprises (PME) n’ont pas accès au crédit, alors qu’elles représentent 4 entreprises sur 5 en Côte d’Ivoire. Quant à l’accès des particuliers, il se situe entre 10,7 % et 14 % de la population.
Le gouvernement a fait de l’expansion des services financiers une priorité en visant un taux de pénétration de 35 % d’ici à 2020, contre 16 % cette année.
La microfinance reste forte
Le pays s’est ainsi tourné vers des acteurs alternatifs du crédit et de nouveaux canaux de distribution pour élargir l’accès aux services financiers, particulièrement par le biais des institutions de microfinance (IMF). En Côte d’Ivoire, les IMF connaissent une croissance continue, avec une hausse des dépôts de 76 % et des crédits qui ont triplé entre 2012 et fin 2015.
Selon le rapport du premier trimestre 2016 de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (APBEF-CI), la Côte d’Ivoire compte 62 IMF agréées pour un total de 175,7 milliards de francs CFA (268 millions d’euros) en dépôts et de 138,2 milliards de francs CFA (211 millions d’euros) en encours de prêts à la fin 2015 auprès de plus d’un million de clients.
Cette croissance rapide a attiré de nouveaux acteurs du microcrédit, au premier rang desquels figure Atlantic Microfinance For Africa, qui s’est lancé avec le soutien de Groupe Banque Centrale Populaire (Maroc) en ouvrant sa première agence à Abidjan en fin d’année dernière. D’ici à 2017, son objectif est d’atteindre les 20 milliards de francs CFA (30 millions d’euros) en prêts.
À l’heure actuelle, le marché des IMF est dominé par l’Unacoopec, l’Union nationale des coopératives d'épargne et de crédit de Côte d'Ivoire. Établie en 1976, l’Unacoopec pesait en 2014 pour 92,6 milliards de francs CFA (141,2 millions d’euros) en dépôts et 34 milliards de francs CFA (51,8 millions d’euros) en crédits en 2014. Il convient néanmoins de noter que le gouvernement a décidé de procéder à sa restructuration afin d’assainir son bilan, à la suite d'un audit réalisé deux années auparavant par la Banque centrale. Cet audit avait mis au jour des pertes de 11 milliards de francs CFA (16 millions d’euros) et des fonds propres négatifs à hauteur de 20 milliards de francs CFA (30 millions d’euros) sur une période de 11 ans.
Les paiements mobiles en hausse
Les microcrédits ont permis à un nombre accru de PME et de foyers à revenus faibles d’accéder au crédit, principalement du fait de garanties moins strictes et de montants d’emprunts plus gérables. Mais d’autres facteurs ont également pesé dans la balance, particulièrement les paiements mobiles.
Même si ces derniers ne connaissent pas le même succès qu’au Kenya, où la valeur totale des transactions par paiement mobile est estimée jusqu’à un tiers du produit intérieur brut (PIB), ce service a néanmoins connu une croissance continue dans le pays.
Au mois de juin, selon les estimations de Bruno Koné, ministre de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication, 7 millions d’utilisateurs ont réalisé des transactions d'une valeur supérieure à 15 milliards de francs CFA (22,9 millions d’euros) par jour. La majorité de ces transactions mobiles concernaient les paiements de facture, les transferts d’argent, ainsi que le commerce en ligne.
Avec un taux de pénétration de 103 %, les services financiers spécialisés dans les paiements mobiles en Côte d’Ivoire sont en mesure d’atteindre bien plus de clients que les 600 agences bancaires actuellement implantées dans le pays, dont 45 % se concentrent à Abidjan.
En conséquence, 24 % des Ivoiriens de plus de 15 ans ont un compte leur permettant de réaliser des paiements mobiles, contre seulement 15 % de détenteurs de compte auprès d’institutions financières, selon des données de la Banque mondiale datant de 2014.
Des chiffres plus récents publiés par les médias locaux font état de 7,5 millions de comptes de paiement mobile en Côte d’Ivoire, soit trois fois le nombre de comptes bancaires traditionnels.
Une initiative régionale
Une autre initiative devrait permettre de stimuler les activités financières formelles. Il s’agit de services bancaires par lesquels des parties tierces, telles que des commerçants, pourraient fournir des services financiers auprès de clients par le biais d’une institution agréée.
La Société générale a prévu de lancer en Côte d’Ivoire, ainsi qu’au Bénin, au Burkina Faso, au Cameroun, à Madagascar, et au Sénégal, un service bancaire sans agence physique par le biais d’un réseau de commerçants locaux, tel qu’annoncé auprès des médias régionaux par Alexander Maymat, responsable Afrique pour la Société générale.
Ce système d’agents mandatés a déjà fait ses preuves dans d’autres marchés frontières, tel que le Kenya, où il a permis de développer la banque de détail dans les segments des PME et des ménages à faibles revenus.
Des services financiers inclusifs
Les mesures déployées pour améliorer l’inclusivité des services financiers, notamment pour les foyers à faibles revenus et les PME, ont contribué à la croissance globale du secteur bancaire. Les actifs ont ainsi atteint les 7,25 milliards de francs CFA (11,1 millions d’euros) l’année dernière, soit une progression de 25 % par rapport à 2014, selon les données de l’APBEF-CI.
Cependant, à l’instar de la plupart des marchés d’Afrique de l’Ouest, les taux d’intermédiation financière restent bas. En effet, qu’il s’agisse du secteur privé ou des ménages, les emprunts restent bien en-deçà des moyennes de l’OCDE. Si les crédits bancaires ont connu une croissance continue, ils restent limités en Côte d’Ivoire, le financement bancaire ayant permis de financer le PIB à hauteur de 21 % l’année dernière, en légère hausse comparé aux 20 % observés les années précédentes.
Côte d’Ivoire broadens its financial base
En Français
A push to boost financial inclusion in Côte d’Ivoire is bearing fruit, with the country seeing a significant rise in microfinance lending and mobile money activity.
As with many frontier markets, participation in formal financial services among the broader population is comparatively limited, with only 2.5m traditional bank accounts in the 23m-person country.
Similarly, roughly 70% of smaller and medium-sized enterprises (SMEs) do not have access to credit, according to the Ministry of Economy and Finance, despite accounting for four-fifths of domestic companies, while individual access hovers between 10.7% and 14% of the population.
Improving the spread of financial services has been a priority for the government, with the authorities looking to bring the banking penetration rate from 16% this year to 35% by 2020.
Micro financing remains strong
As a result, the country has been looking to alternative lenders and new distribution channels to expand access to financial services, specifically through micro-finance institutions (MFIs). Côte d’Ivoire’s MFIs are on a steady track for growth, with deposits up 76% and credit up three-fold between 2012 and the end of last year.
According to the Professional Association of Banks and Financial Institutions (APBEF-CI) 2016 Q1 report, Côte d’Ivoire is home to 62 licensed MFIs with CFA175.7bn (€268m) in deposits and CFA138.2bn (€211m) in outstanding loans as of end-2015, and servicing over 1m clients.
The rapid growth has attracted new entrants. Atlantic Microfinance For Africa – a new micro-lender backed by Moroccan Banque Populaire – opened its first branch in Abidjan at the end of last year, with plans to boost lending to CFA20bn (€30m) by 2017.
Currently, the MFI market is dominated by Unacoopec, a locally-owned mutual savings society established in 1976, which had CFA92.6bn (€141.2m) in deposits and CFA34bn (€51.8m) in credit as of 2014, although the lender is presently being restructured by the government to restore its balance sheet, following a Central Bank audit two years earlier that revealed CFA11bn (€16m) in losses and negative equity reaching CFA20bn (€30m) over a period of 11 years.
Mobile banking on the rise
Microfinance lending has helped to expand access to credit among SMEs and lower-income households – a result in many cases of less stringent collateral requirements and more manageable loan sizes – but other factors have also helped boost inclusiveness, such as mobile money services.
Although mobile money activity in Côte d’Ivoire has not seen the same level of success as in Kenya – where the total annual value of mobile money transactions is estimated to comprise up to one-third of GDP – the services have nonetheless steadily grown.
As of June, an estimated 7m users perform transactions worth over CFA15bn (€22.9m) a day, according to Bruno Koné, the minister of digital economy and the post office, with bill payments, money transfers and online shopping making up the majority of mobile payments.
Benefitting from a mobile penetration rate of 103%, mobile financial services in Côte d’Ivoire are able to reach a far greater swathe of the population than the 600 bank branches currently in the country, 45% of which are located centrally in Abidjan.
As a result, 24% of the population over 15 years of age have a mobile money account while just 15% have an account at a financial institution, according to 2014 data from the World Bank.
More recently in June, local media reported that Côte d’Ivoire had 7.5m mobile money accounts, three times the number of traditional bank accounts.
Regional initiative
Another initiative which may further boost formal financial activity is agency banking, whereby third parties – such as shopkeepers – provide financial services to customers on behalf of a licensed institution.
French bank Société Générale has identified Côte d’Ivoire as one of six African markets – the others being Benin, Burkina Faso, Cameroon, Madagascar and Senegal – where it plans to roll out a branchless banking service through a network of contracted local retailers, Alexander Maymat, Africa head of Société Générale, told regional media.
Agency banking has proven successful in other frontier markets on the continent, such as Kenya, where it has helped boost retail banking in the lower-income and SME segments.
Inclusive financial services
The effort to improve inclusiveness, particularly among lower-income households and SMEs, has contributed to the banking sector’s overall growth, with assets reaching CFA7.25bn (€11.1m) last year, a 25% increase from 2014, according to data from APBEF-CI.
As is the case in most West African markets, however, financial intermediation rates remain low, with lending to the private sector and households still far below OECD averages. Bank credit, while increasing steadily, remains limited in Côte d’Ivoire, with total bank financing funding 21% of GDP last year, a slight increase from the 20% documented in preceding years.
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