En quête d’investisseurs, Djibouti se dote d’un nouveau code minier

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Afin de tirer parti de ses richesses minières largement inexploitées, Djibouti a annoncé la refonte de son code minier, dans l’optique notamment d’attirer les investissements en amont.

A la mi-avril, la Commission de la législation et de l'administration générale s’est réunie afin d’examiner un projet de loi portant sur la révision du code minier. Les députés poursuivront leurs travaux sur le texte avant de le présenter lors de la prochaine séance de l’Assemblée nationale.

Ce nouveau code viendra remplacer les réglementations en vigueur depuis 1994. Il a pour objectif de moderniser le cadre régissant l’exploration, la prospection ainsi que les titres fonciers, et de renforcer les mesures d’exécution, notamment avec la mise en place de nouvelles sanctions en cas d’infraction.

Selon les autorités, le développement du secteur se verra accompagné de différents projets d’infrastructures de grande ampleur pour un total de 14 milliards de dollars, parmi lesquels des infrastructures portuaires spécialisées dans l’exportation de minéraux, de nouveaux projets routiers, et l’amélioration du réseau électrique.

Aujourd’hui, selon les estimations de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement, l’exploitation minière représente entre 1 et 3 % du produit intérieur brut (PIB).

En cherchant à augmenter les investissements dans le secteur minier, le gouvernement entend diversifier l’économie et améliorer le climat général de l’investissement dans le cadre de sa stratégie Vision Djibouti 2035 pour le développement économique et la croissance inclusive.

Cartographie des ressources naturelles de Djibouti

Le processus de consultation sur le nouveau code minier fait suite à l’enquête nationale menée par le gouvernement sur les ressources minérales du pays.

Achevé fin 2015, « l’inventaire des minéraux industriels de Djibouti » a alimenté la mise à jour de la réglementation. Il a recensé de nouveaux gisements de grès, de calcaire et de roches ornementales dans le sud du pays à Ali Sabieh, de calcaire corallien, d’argile et de pierre ponce à Tadjourah, ainsi que de sable d’ilménite, de calcaire corallien et de roches ornementales dans le nord du pays, à Obock.

Une manne pour les zones rurales

Le développement du secteur minier sert au renforcement de la participation des acteurs locaux aux chaînes de valeur industrielles à grande échelle, en encourageant l’établissement de petites et moyennes entreprises (PME) ainsi que la transformation et le raffinage local des produits minéraux utilisés dans la construction et l’agriculture.

« Ces minéraux et ces roches industriels sont nécessaires au développement de secteurs tels que le bâtiment, les travaux publics, l’agriculture et l’industrie de la céramique », a déclaré en août dernier aux médias Ali Mahmoud Yacoub, ministre de l’Energie chargé des Ressources Naturelles.

Selon le ministre, un secteur minier robuste ne pourra qu’encourager la croissance des PME dans les filières connexes alors que celui-ci amènera dans son sillon un nombre accru d’investissements auprès des communautés rurales.

Pour le gouvernement, il s’agit également de traiter le problème grandissant du chômage et celui de la pauvreté persistante, dans un pays où 42 % de la population vit dans l’extrême pauvreté et où le taux de chômage atteint les 48 %. Le gouvernement cherche aussi à enrayer l’exode rural, qui pèse sur les infrastructures urbaines.

Avec plus de 500 000 personnes vivant dans la capitale, et plus des trois-quarts de la population résidant dans les centres urbains, le pays doit aussi conjuguer avec un taux d’urbanisation élevé.

L’or et « l’or blanc » de Djibouti

La nouvelle mouture du code minier, axée particulièrement sur les nouvelles sources en minéraux industriels, intervient alors que Djibouti cherche à développer d’autres gisements existants. Les autorités ont ainsi misé sur le sel, historiquement connu comme « l’or blanc » du pays (et sa principale production de minéraux), comme priorité absolue de développement.

Ces dernières années, la production de sel en provenance des eaux extrêmement minéralisées du lac Assal au centre du pays avait connu une baisse. En cause, la découverte de gisements de sel à Afar, une région de l’Ethiopie voisine. A 155 mètres sous le niveau de la mer, il est estimé que le lac Assal renferme les plus grandes réserves de sel inexploitées au monde, avec au total environ 100 millions de tonnes.

Un nouveau port, qui sera dédié à l’exportation de sel, devrait permettre de remettre le lac Assal au centre du jeu. Salt Investment, ex-filiale de l’Américain Emerging Capital Partners et aujourd’hui détenu par des investisseurs chinois, est en passe de lancer un projet de commercialisation des ressources en sel de la région.

Le port du Goubet, situé à quelque 40 kilomètres au sud du Golfe du Goubet (à proximité du lac Assal), devrait être fin prêt cette année avec une capacité d’exportation de 6 millions de tonnes par an. Ce projet de 63 millions de dollars comprend un nouveau terminal pour les minerais ainsi que des entrepôts. Il aidera également à la reconstruction de la route reliant le lac au port.

En parallèle, les industries extractives profiteront de la première exploitation aurifère du pays qui devrait être mise en service cette année. Située à proximité du port de Djibouti, cette mine devrait être mise en exploitation par l’Anglais Stratex International en septembre. Elle permettra à l’entreprise de poursuivre son objectif de découvrir plus de 2 millions d’onces de gisements d’or dans le pays.

Des responsables de la société ont déclaré aux médias locaux que l’emplacement de la mine sera le point de départ d’une extension éventuelle à l’intérieur des terres et de travaux visant à améliorer les structures nécessaires au transport de l’équipement et des machines d’exploitation.

 

 

New mining code targets investment in Djibouti

En Français

Looking to capitalise on its largely unexploited mineral wealth, Djibouti announced a revamp of its mining code, with a focus on attracting upstream investment.

In mid-April the National Assembly’s committee on legislation and general administration met to review a draft law to revise the country’s mining code. The deputies agreed to continue working on the legislation prior to submitting the bill at the next sitting of the National Assembly.

The new mining code – which, once implemented, will replace the current regulations implemented in 1994 – aims to update the framework for exploration, surveying and land titles and increases enforcement measures, including rolling out new penalties for non-compliance.

According to the authorities, the development of the sector will go hand-in-hand with the country’s major infrastructure projects, which total $14bn and include port facilities specialising in mineral exports, new road projects and improvements to the electrical grid.

At present, mining accounts for between 1% and 3% of GDP, according to estimates from the World Bank and the African Development Bank. Government efforts to improve the mining investment environment are part of a concentrated effort to diversify the economy and improve the broader investment climate, a central part of the Djibouti Vision 2035 strategy for economic development and inclusive growth.

Mapping Djibouti’s natural resources

The consultation on the new mining code follows the government’s completion in late 2015 of a nationwide survey of the country’s mineral resources.

The “Inventory of Industrial Minerals in Djibouti”, whose results helped inform the updated regulations, found new deposits of sandstone, limestone and ornamental stones in Ali Sabieh in the south; corallian limestone, clay and pumice in Tadjourah; and ilmenite sand, corrallin limestone and ornamental stones in Obock in the north.

Rural dividend

Development of the mining sector is being used to improve local content participation in large-scale industrial value chains, encouraging the establishment of small and medium-sized enterprises (SMEs) and promoting local processing and refining for mineral products used in construction and agriculture.

“These industrial minerals and rocks are necessary for the development of sectors like construction, public works, agriculture and the ceramics industry,” Ali Mahmoud Yacoub, minister of energy and natural resources told media last August.

According to the minister, a robust mining sector will also encourage the growth of SMEs in related industries as the mining sector brings greater investment to rural communities.

This aligns with government efforts to address rising unemployment and persistent poverty, with 42% of the population living in extreme poverty and 48% unemployed, as well as attempts to reduce rural migration, which is straining urban infrastructure.

With more than 500,000 Djiboutians living in the capital and more than three-quarters of the population residing in urban centres, the country also has a high urbanisation rate.

Djibouti’s gold and “white gold”

The revised mining code, and its focus on new sources of industrial minerals, comes as Djibouti works to develop some of its other existing mineral deposits. Authorities identified salt – historically known as “white gold” and the main mineral produced in Djibouti – as the first priority for development.

Salt production, sourced from the hypersaline Lake Assal in central Djibouti, has fallen in recent years after the discovery of salt deposits in the Afar region of neighbouring Ethiopia. At 155 metres below sea level, Lake Assal is believed to have the largest unexplored salt reserves in the world, totalling around 100m tonnes.

A new port dedicated to salt exports is expected to help shift focus back to Lake Assal, and Salt Investment, formerly a subsidiary of US-based Emerging Capital Partners, but now Chinese-owned, is developing a project to market the area’s salt resources.

Goubet Port, located some 40 km south of the Gulf of Goubet, close to Lake Assal, is scheduled for completion this year with an export capacity of 6m tonnes per year. The $63m project includes a new ore terminal and product storage area, and will help redevelop the road linking the lake and the port.

Meanwhile, the country’s first gold mining operation is also projected to come on-line this year, providing further stimulus to extractive industries. Located near the Port of Djibouti, the gold vent – which UK-based Stratex International aims to begin mining in September – is part of the company’s efforts to identify more than 2m oz of gold deposits in the country.

Company officials told local media the mine’s location will lay the groundwork for eventual inland expansion and the infrastructure improvements needed to transport mining equipment and machinery.

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