L’Algérie investit dans ses hydrocarbures

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Malgré un climat mondial difficile, l'Algérie continue de s'atteler au développement de plusieurs projets clés dans le secteur des hydrocarbures, recherchant de nouveaux investissements de grands groupes pétroliers et gaziers internationaux.

Suite à l’annonce l’an dernier du report des appels d’offres portant sur l’attribution des droits d’exploration de nouveaux blocs pétroliers et gaziers en raison d’investissements en amont en berne à l’échelle mondiale, une nouvelle série de négociations et de projets visant à augmenter la production des champs existants semble indiquer que la compagnie énergétique publique Sonatrach – qui comptabilise près de 80% de la production algérienne d’hydrocarbures-  s’oriente vers de nouvelles stratégies.

Des enjeux plus importants

Au mois de mars, la compagnie a annoncé son intention de proposer des négociations directes aux groupes énergétiques internationaux pour ce qui est de l’achat de parts dans 20 champs pétroliers et gaziers situés dans le centre et dans le sud de l’Algérie.

Ces champs, achetés en septembre par la Sonatrach à l’agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures ALNAFT dans le cadre d’un processus de restructuration, se trouvent dans les wilayas (provinces) d’Ouargla, Adrar ainsi qu’à Illizi, à proximité de la frontière libyenne, selon les médias.

Si on compte à l’heure actuelle une trentaine de groupes énergétiques étrangers implantés en Algérie, les contrats de partage de production et les temps de douane sont depuis longtemps invoqués comme constituant des obstacles à l’investissement.

Les nouveaux contrats bilatéraux de Sonatrach devraient être synonymes d’une plus grande flexibilité pour les investisseurs. En outre, une récente restructuration du groupe énergétique public devrait réduire le poids de la bureaucratie et améliorer les procédures d’entreprise.

Gains de production

L’Algérie reste fortement dépendante des hydrocarbures, le pétrole et le gaz représentant 95% des exportations, près de 30% du PIB et environ 60% des recettes publiques.

La production d’hydrocarbures a évolué à la baisse ces dernières années en raison de l’arrivée à maturité des champs dans le pays : de son plus haut taux d’environ 233 millions de tonnes d’équivalent pétrole (tep) en 2007, elle est tombée à 153 millions de tonnes l’an dernier.

Toutefois, selon les nouveaux objectifs du gouvernement, la production devrait augmenter de 13% par an d’ici 2019 pour atteindre 224 millions de tep, grâce à une maximisation de la production dans les champs de pétrole existants et à la mise en service de plusieurs champs pétroliers actuellement en cours de développement avec des partenaires étrangers dans le sud du pays au cours des deux prochaines années.

De plus, le site gazier d’In Amenas, qui représentait près de 11% de la production nationale de gaz avant la prise d’otages menée en 2013 par des militants islamistes, devrait reprendre l’intégralité de ses activités ce mois-ci, ce qui devrait faire grimper la production de quelque 1,3 million de tep par an.

Amélioration des champs

Au début du mois, la Sonatrach a attribué un contrat de 339 millions de dollars à Japan Gas Corporation afin d’optimiser la production de Hassi Messaoud, le plus grand champ pétrolier du pays, qui abrite environ 3,9 millions de barils de réserves récupérables. Selon les médias, le contrat en question comporterait des projets de rénovation et la réalisation d’un nouveau système de production.

L’Etat entend également renforcer les capacités de production et de transport des champs de Berkine, El Merk et Hassi R’Mel.

Situé à quelque 400 km au sud-est d’Alger, le champ d’Hassi R’Mel est, avec plus de 2400 milliards de m³ de réserves récupérables, le plus gros producteur de gaz du pays. S’il est à l’origine de plus de la moitié de la production gazière algérienne, sa production n’en a pas moins baissé au cours des dernières années.

Afin de répondre aux besoins engendrés par une hausse de la production, la Sonatrach a annoncé le mois dernier qu’elle comptait investir dans des infrastructures de distribution supplémentaires dans la région.

« La Sonatrach va investir 3,2 milliards de dollars entre 2016 et 2020…dont 530 millions de dollars en 2016, » a déclaré Arbi Bey Slimane, le vice-président chargé du transport par canalisations, aux médias au  mois de mars. Le projet comprend quelque 1650 km de canalisations ainsi que des stations de compression et de pompage au nombre de six.

Le groupe planche actuellement sur deux nouvelles usines de compression de gaz pour Hassi R’Mel – la première devrait  être commandée en juillet 2016 tandis que la mise en service de la seconde est prévue pour août 2019.

Ces installations permettront de comprimer le gaz qui sera ensuite transporté par gazoduc vers le centre national de distribution de gaz.

La première usine, dont la construction est évaluée à environ 16,74 milliards de dinars (135,5 millions d’euros), disposera d’une capacité de transport annuelle initiale de 14 milliards de m³ par an, qui sera portée dans un second temps à 28 milliards de m³.  La deuxième unité devrait quant à elle nécessiter un investissement de 3,03 milliards de dinars (24,7 millions d’euros) et un temps de construction estimé à 27 mois.

L’intensification de la production et de la distribution régionale de gaz s’inscrit dans le cadre d’une stratégie plus large visant à accroître, à terme, les exportations vers l’Europe, a expliqué Arbi Bey Slimane. Des négociations sont actuellement en cours entre l’Algérie et l’UE, à la recherche de sources d’approvisionnement en gaz autres que la Russie, d’où provient actuellement plus de 30% du gaz consommé en Europe.

 

 

Algeria targeting hydrocarbons investment

En Français

In spite of a challenging global environment, Algeria is moving ahead on several key hydrocarbons projects, targeting renewed investment from international oil and gas majors.

Following last year’s announcement to postpone bidding rounds for oil and gas exploration rights on new blocks due to low global levels of upstream investment, a new round of negotiations and projects focused on boosting production at existing fields may signal that state energy company Sonatrach – which accounts for around 80% of Algeria’s hydrocarbons production – is shifting strategies.

Higher stakes

In March the company announced plans to offer international energy companies direct negotiations to purchase stakes in 20 oil and gas fields in central and southern Algeria.

The fields, which Sonatrach acquired from state hydrocarbons agency ALNAFT in September as part of a streamlining process, are located in the wilayas (provinces) of Ouargla and Adrar as well as in Illizi, near the Libyan border, according to media reports.

While about 30 foreign energy firms currently operate in Algeria, production-sharing contracts and Customs delays have historically been cited as hurdles to investment.

Sonatrach’s new bilateral contracts are expected to offer foreign investors increased flexibility, while recent restructuring at the state energy operator is aimed at minimising bureaucracy and improving business processes.

Production gains

Algeria remains heavily reliant on hydrocarbons, with oil and gas accounting for 95% of exports, nearly 30% of GDP and about 60% of government revenues.

Hydrocarbons output has declined in recent years as a result of the country’s maturing fields, with production levels peaking in 2007 at around 233m tonnes of oil equivalent (toe) before slipping to 153m tonnes last year.

According to new government targets, however, output is expected to increase by 13% per annum to 224m toe by 2019, as production in existing oilfields is maximised and several gas fields already in development with foreign partners in the south of the country come on-line over the next two years.

In addition, the In Amenas gas plant, which accounted for around 11% of national gas production prior to the 2013 attack from Islamist militants, is scheduled to resume full operations this month, which should raise output by another 1.3m toe or so per year.

Field improvements

Early last month Sonatrach awarded a $339m contract to Japan Gas Corporation to help boost production at Hassi Messaoud, the country’s largest oil field, with around 3.9bn barrels of recoverable reserves. According to media reports, the deal includes plans for refurbishments and the development of a new production system.

The government is also aiming to strengthen production and transport capacity in and around the Berkine, El Merk and Hassi R’Mel fields.

Located some 400 km south-east of Algiers, Hassi R’Mel is the country’s largest gas-producing field, with more than 2.4trn scm of recoverable reserves. While accounting for more than half of Algeria’s gas production, output from the field has declined in recent years.

In a bid to keep pace with increased production, Sonatrach announced plans last month to invest in additional distribution infrastructure in the region.

“Sonatrach will invest $3.2bn from 2016 to 2020…including $530m in 2016,” Arbi Bey Slimane, vice-president for pipeline transportation, told media in March. The plan includes some 1650 km of pipeline and a total of six compressing and pumping stations.

The company is currently developing two gas compression plants around Hassi R’Mel – one scheduled to be commissioned in July 2016 and the other expected to come on-line in August 2019.

These facilities will pressurise gas to allow it to be transported through pipelines to the national gas distribution centre.                                                

The first plant, which is being built at a cost of around AD16.74bn (€135.5m), will open with an annual transport capacity of 14bn scm per year before scaling up to 28bn scm. The second facility, meanwhile, is expected to cost AD3.03bn (€24.7m) and take an estimated 27 months to build. 

Increasing regional gas output and distribution is part of a wider bid to eventually boost supply to Europe, Slimane said. The EU is currently in talks with Algeria, as the bloc is looking for alternative source markets to Russia, which accounts for more than 30% of EU gas consumption.

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