Le Gabon met les bouchées doubles en matière d’infrastructures de transport

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Dans un contexte de chute des prix du pétrole, le Gabon s’attèle à rénover ses infrastructures de transport, lançant toute une série de nouveaux projets destinés à accélérer les efforts de diversification.

Plusieurs de ces projets – qui comprennent un nouveau port et des travaux de modernisation du réseau routier – devraient être livrés d’ici la fin de l’année. Une fois terminés, ils devraient contribuer à réduire les coûts élevés de transport et de manutention dans certains secteurs tels que le secteur minier et l’agriculture.

Projets portuaires de pointe

Le port multimodal rail-mer d’Owendo, à 15 km au sud de Libreville, occupe une place centrale dans la stratégie gabonaise en matière d’infrastructures de transport. Le coût du chantier est estimé à 133,6 milliards de francs CFA (203,7 millions d’euros).

Le Gabon Special Economic Zone Mineral Port, dont l’ouverture est prévue au troisième trimestre 2016, s’étendra sur une surface de 45 ha et abritera trois terminaux – un terminal minéralier, d’une capacité de 10 millions de tonnes ; un terminal de pêche ; et un troisième pour les agrégats. Un chantier naval est également prévu.

Le complexe d’Owendo s’inscrit dans le droit fil de la stratégie gabonaise qui vise à faire passer la contribution du secteur minier au PIB de 6% à 25% dans les 15 à 20 prochaines années. A l’heure actuelle, le secteur ne bénéficie que d’une seule installation portuaire, également située à Owendo : le port de la Compagnie des Mines de l’Ogooué (Comilog) servant à l’exportation du manganèse.

Des capacités accrues à Owendo devraient  contribuer à améliorer les temps de rotation. Le port de Comilog a par exemple enregistré un trafic conteneurs d’un volume de 130 000 équivalents vingt pieds (EVP) en 2013, alors que la capacité de traitement de ce dernier est de 120 000 EVP.

Outre une liaison avec le Transgabonais, voie ferrée de 648 km, qui relie déjà Owendo à Franceville au sud-est du pays, le Gabon  se penche actuellement sur le développement de deux chemins de fer supplémentaires – l’un d’entre eux relierait le port d’Owendo à la ZES de Nkok, axée sur les exportations, qui se trouve près de Libreville, et l’autre desservirait la mine de fer de Bélinga au nord-est du pays.

Un projet de quatre voies reliant Libreville à la route nationale menant vers le nord, actuellement en cours, ne manquera pas non plus d’être bénéfique aux exportations de matières premières. La nouvelle voie rapide, qui devrait être achevée d’ici fin 2016, vise à réduire la circulation dans la capitale et à permettre un accès plus direct à la ZES de Nkok.

La voie rapide s’inscrit dans le cadre d’un vaste programme de développement routier au Gabon qui, selon le Ministre des Infrastructures, des Travaux Publics et de l’Aménagement du Territoire Jean-Pierre Oyiba, représente 10 à 15% du PIB et environ 30 à 40% des investissements publics, employant quelque 15 500 citoyens gabonais.

Parmi les autres projets routiers en cours de réalisation, on peut citer la route Port Gentil-Omboué,  longue de 93 km, dont la livraison est prévue pour 2017. Le projet, qui a nécessité un investissement de 102 milliards de francs CFA (155,5 millions d’euros), entend améliorer la connectivité avec la deuxième ville du pays, Port-Gentil – épicentre du secteur gabonais des hydrocarbures, cette dernière devrait également abriter prochainement une ZES, un nouveau port ainsi qu’une usine d’engrais.

Soutien international

Dans un contexte de prix du pétrole bas, les soutiens internationaux ont joué un rôle crucial dans la réalisation des projets nationaux du Gabon. Le pays reste très dépendant de ses recettes énergétiques, le pétrole représentant depuis longtemps plus de la moitié des revenus de l’Etat et les quatre cinquièmes des exportations.

En janvier, la Banque de Développement des Etats de l’Afrique Centrale (BDEAC) a accordé au Gabon un prêt de plus de 200 millions de dollars à destination du développement d’infrastructures, dont 51,6 milliards de francs CFA (78,7 millions d’euros) seront consacrés à la construction du port d’Owendo et 75,6 milliards de francs CFA (115,3 millions d’euros) au projet autoroutier de Libreville.

La Banque Mondiale s’est quant à elle engagée mi-janvier à fournir une enveloppe de 100 millions de dollars qui servira principalement à développer les infrastructures urbaines et à renforcer les capacités de base en matière de gestion municipale d’une série de villes, notamment Port-Gentil, Franceville, Oyem et Lambaréné.

En plus de rechercher des soutiens internationaux afin de financer ses projets, le Gabon a émis en juin 2015 un eurobond de 500 millions de dollars d’une maturité de 10 ans – le troisième du genre dans le pays depuis 2007 – qui a été sursouscrit six fois. Cette émission a été suivie par le lancement en septembre d’un emprunt obligataire de 80 milliards de francs CFA (122 millions d’euros) d’une maturité de cinq ans, sur le marché de la Communauté Economique et Monétaire des Etats de l’Afrique Centrale (CEMAC).

Améliorer la connectivité régionale

Le Gabon, en partenariat avec certains de ses voisins, se penche également sur des investissements en matière  d’infrastructures régionales afin de raviver la croissance.

La précarité des infrastructures de transport constitue un obstacle de premier ordre au développement du commerce régional et au renforcement de la croissance économique. A ce jour, seules deux des six capitales de la zone CEMAC – qui comprend le Cameroun, la République centrafricaine, le Tchad, le Congo-Brazzaville, la Guinée Equatoriale et le Gabon – sont reliées par des autoroutes.

A l’heure actuelle, le commerce intra-régional entre les Etats de la CEMAC est minime, affichant des chiffres bien inférieurs à ceux observés dans d’autres blocs économiques du continent. Dans le cas de la Communauté d’Afrique de l’Est, par exemple, les échanges commerciaux entre les Etats membres sont bien supérieurs au tiers de la valeur totale des échanges, alors qu’ils atteignent à peine une part de 1,2% pour ce qui est de la CEMAC, selon des données publiées par la United Bank for Africa.

La question figurait en bonne place à l’ordre du jour des discussions menées en janvier au Cameroun entre les ministres des finances de la CEMAC et Christine Lagarde, Directrice Générale du FMI. Lagarde a salué les efforts de collaboration des pays et a assuré du soutien renouvelé du FMI.

« La réduction des obstacles aux échanges régionaux et la réalisation de projets régionaux d’infrastructure pourraient en effet contribuer à corriger les déficits de compétitivité en zone CEMAC, » a-t-elle déclaré.

En janvier, la BDEAC a déclaré son intention de mobiliser 240 milliards de francs CFA (366 millions d’euros) sur trois ans pour contribuer à l’amélioration des infrastructures régionales, avec notamment des projets routiers, portuaires et aéroportuaires.

 D’après Abbas Mahamat Tolli, le président de la BDEAC, la banque prévoit de consacrer les financements à des « projets et programmes qui répondent aux priorités définies par les Etats bénéficiaires et ayant un effet d’entrainement important, pour ce qui concerne le secteur public. »

 

 

Gabon doubles down on transport infrastructure

En Français

With a new urgency in the wake of falling oil prices, Gabon is in the midst of a significant overhaul of its transport infrastructure, rolling out a series of new projects to accelerate diversification efforts.

Several of the investments – which include a new port and road upgrades – are scheduled for completion by the end of the year. When finished, they should help reduce the country’s high transport and handling costs in targeted sectors, including mining and agriculture.

Port prerogatives

At the heart of Gabon’s transport infrastructure drive is the multi-modal rail-sea port being developed at Owendo, 15 km south of the capital Libreville, at an estimated cost of CFA133.6bn (€203.7m).

Scheduled to open by the third quarter of 2016, the Gabon Special Economic Zone (SEZ) Mineral Port will extend over a 45-ha site and house three terminals – one for minerals, with a 10m-tonne capacity; a second facility for fish; and a third for aggregate. It will also include a naval shipyard.

The Owendo complex dovetails with Gabon’s plans to boost the mining sector’s contribution to GDP from 6% to 25% over the next 15-20 years. Currently, the industry is served by just one facility, also located in Owendo: the manganese-exporting port owned by the Compagnie des Mines de l’Ogooué (Comilog).

Expanded capacity in Owendo should help improve turnaround times. The Comilog port, for example, saw 130,000 twenty-foot equivalent units (TEUs) of container traffic in 2013, in excess of the port’s handling capacity of 120,000 TEUs.

In addition to connecting with the existing 648-km Transgabonais rail line, which already links Owendo with Franceville in the south-east, Gabon is exploring the development of two additional railways – one linking the Owendo port to the export-oriented Nkok SEZ, also near Libreville, and the other connecting the port to the Bélinga iron ore mine in the north-east of the country.

Commodity exports will also benefit from a four-lane highway project currently under way that will link Libreville to the northbound national highway. Scheduled to be completed by the end of 2016, the new highway aims to reduce traffic in the capital and create a more direct point of access to the Nkok SEZ.

The highway forms part of Gabon’s broader national road development plan, which, according to Jean-Pierre Oyiba, minister of infrastructure, public works and regional planning, represents 10-15% of GDP, accounts for around 30-40% of public investment and employs some 15,500 Gabonese nationals.

Other road projects currently under way include the 93-km Port-Gentil-Omboué motorway, scheduled for completion in 2017. The CFA102bn (€155.5m) project aims to improve connectivity with the second city of Port-Gentil – which, in addition to being the epicentre of the country’s hydrocarbons sector, is also being targeted for development of an SEZ, a new port and a fertiliser plant.

International support

Multilateral backing has been key to realising Gabon’s national projects against a backdrop of low hydrocarbons prices. Gabon remains heavily reliant on energy earnings, with oil traditionally accounting for more than half of state revenues and four-fifths of exports.

The Development Bank of the Central African States (Banque de Développement des Etats de l’Afrique Centrale, BDEAC) agreed in January to lend Gabon more than $200m for infrastructural development, including CFA51.6bn (€78.7m) earmarked for construction of the Owendo port and CFA75.6bn (€115.3m) for the Libreville highway project.

The World Bank pledged a further $100m in mid-January, primarily for urban infrastructure and building basic capacity for municipal management in a range of urban areas, including Libreville, Port-Gentil, Franceville, Oyem and Lambaréné.

In addition to seeking international support for project funding, Gabon issued a 10-year, $500m eurobond in June 2015 – the country’s third since 2007 – which was oversubscribed by six times. This was followed by a five-year, CFA80bn (€122m) local currency bond, issued on the Central African Economic and Monetary Community (Communauté Economique et Monétaire des Etats de l’Afrique Centrale, CEMAC) market in September.

Improving regional connectivity

Gabon, together with some of its neighbours, is also looking to regional infrastructure investment to reinvigorate growth.

Weak transport infrastructure has been identified as a primary hurdle to boosting regional trade and economic growth, with just two of the six capital cities in the CEMAC zone – which includes Cameroon, the Central African Republic, Chad, Congo-Brazzaville, Equatorial Guinea and Gabon – currently connected by highways.

At present, intra-regional trade among CEMAC states is minimal and lags behind other economic blocs on the continent. In the East African Community, for example, trade among member states is well above one-third of total trade value, compared to 1.2% in CEMAC, as per data from the United Bank for Africa.

The issue ranked high on the agenda of talks held in January between CEMAC ministers of finance and Christine Lagarde, managing director of the IMF, in Cameroon. Lagarde had positive words for the countries’ collaborative efforts, while pledging the IMF’s continued support.

“Reducing barriers to regional trade and implementing regional infrastructure projects could help to address competitiveness challenges facing the CEMAC countries,” she said.

In January the BDEAC said it plans to make available CFA240bn (€366m) over three years for regional infrastructure improvements, including road, port and airport projects.

According to Abbas Mahamat Tolli, president of the BDEAC, the bank plans to use the funds for “projects and programmes that address the priorities identified by recipient states and will have a significant knock-on effect for the public sector”.

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