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Le démarrage en janvier dernier du chantier de la première centrale électrique de Djibouti marque un tournant important dans le projet ambitieux du pays de se procurer 100% de son électricité à partir d’énergies renouvelables d’ici 2020.
Située dans le Grand Bara au sud de Djibouti, la centrale solaire photovoltaïque (PV) sera construite en six phases, chacune d’entre elles ajoutant une capacité supplémentaire de 50 MW.
Les travaux démarreront réellement au premier trimestre de 2016 et la phase initiale devrait être achevée d’ici la fin de l’année, selon le ministre de l’énergie Ali Yacoub Mahamoud.
Place au solaire
C’est au groupe suisse Green Enesys qu’a été confiée la construction du complexe de 360 millions d’euros qui sera réalisée en partenariat avec l’Etat djiboutien et financée par le biais d’un programme de partenariat.
Une fois achevée, la centrale de 300 MW comptera parmi les plus grandes centrales solaires de la région et sera la première du pays à être reliée au réseau électrique national. Electricité de Djibouti, la compagnie nationale d’électricité, a annoncé qu’elle prévoyait de signer un contrat d’achat de l’électricité lorsque la centrale sera terminée.
Djibouti a également signé un contrat avec la société canadienne SkyPower au mois d’octobre, ce dernier portant sur la réalisation d’une centrale solaire PV d’une capacité de 200 MW, qui s’effectuera en quatre phases sur quatre ans. Le projet devrait coûter 440 millions de dollars.
De source gouvernementale, d’autres centrales électriques solaires, de plus petite taille, sont également en cours de construction dans le pays afin de fournir de l’électricité hors réseau à 25 villages isolés d’ici cinq ans. Trois centrales de ce type sont déjà opérationnelles.
Une offre énergétique intégralement renouvelable
L’objectif de satisfaire 100% des besoins énergétiques du pays à partir de sources renouvelables d’ici 2020 est à la portée de l’Etat djiboutien, selon l’Agence Internationale pour les Energies Renouvelables (IRENA). Un rapport de l’IRENA évaluant l’état de préparation de Djibouti aux énergies renouvelables concluait que le pays pouvait atteindre son objectif en investissant dans des projets géothermiques, éoliens et solaires tout en renforçant l’interconnexion hydroélectrique avec l’Ethiopie.
A l’heure actuelle, Djibouti importe 65% de son énergie du réseau hydroélectrique de son voisin éthiopien, mais cela représenterait tout juste 120 MW et seuls 55% des 850 000 habitants du pays y auraient accès.
A l’avenir, Djibouti compte exploiter ses propres ressources renouvelables, qui comprennent un potentiel solaire estimé à plus de 70 MWh par an et un potentiel géothermique de 1000 MW, selon le Ministère de l’Energie.
« Le développement de ressources renouvelables locales apporterait une solution à Djibouti pour ce qui est de l’accès à l’énergie, de la sécurité énergétique et des besoins en matière d’emploi, » a déclaré Adnan Amin, le directeur général de l’Irena, dans les médias mi-2015. « La baisse des coûts de l’énergie renouvelable constitue pour Djibouti une opportunité de repenser sa stratégie énergétique, de développer des politiques et de mettre en place des institutions qui créeraient des emplois, fourniraient un accès à l’électricité aux populations qui en sont dépourvues et assureraient une distribution de l’électricité plus fiable – et tout cela par le biais d’une énergie propre et durable. »
Outre la consolidation de son indépendance énergétique, en atteignant ses objectifs en matière d’énergies renouvelables Djibouti pourrait étendre sa présence énergétique au-delà de ses frontières.
D’après le rapport de l’IRENA, « les ambitions en matière d’investissement énergétique dans la région sont telles que Djibouti peut espérer jouer un rôle au-delà des limites de la région et devenir un centre transcontinental de transmission d’électricité propre et à faible émission de CO2. »
Les engagements de la COP 21
L’accent mis par Djibouti sur les énergies renouvelables reflète également la vulnérabilité du pays face aux changements climatiques, celui-ci étant particulièrement touché par des phénomènes de sécheresse, de températures extrêmes, de hausse du niveau de la mer et de crues soudaines. Entre 2008 et 2011, les sécheresses se sont répercutées sur l’économie à raison d’une baisse de croissance du PIB à hauteur de 3,9 points de pourcentage par an, selon la Banque Mondiale.
Selon les estimations du gouvernement, la hausse de 2°C des températures mondiales – l’objectif de limitation du réchauffement climatique fixé par la COP 21 – pourrait coûter à Djibouti plus de 5 milliards de dollars entre 2010 et 2060, une somme qui se monterait à 9 milliards de dollars si les températures augmentaient de 4 à 5°C.
Dans les mois qui ont précédé la Conférence des Nations Unies sur les Changements Climatiques qui s’est déroulée à Paris en 2015 et qui plus connue sous le nom de COP 21, Djibouti s’est engagé à réduire de 40% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, soit près de 2 millions de tonnes équivalent CO2.
À cette fin, Djibouti prévoit d’investir, en partenariat avec des bailleurs de fonds internationaux, plus de 3,8 millions de dollars dans des projets combinant des mesures de prévention et le développement de secteurs axés sur les technologies durables. Parmi les efforts consentis en matière de prévention, on peut citer des dispositions destinées à réduire la vulnérabilité à la sécheresse, à renforcer les protections contre la hausse du niveau de la mer et à améliorer l’accès à l’eau.
« On ne pourra gagner la lutte contre le changement climatique que si nous prenons des mesures drastiques pour réduire l’émission des gaz à effet de serre, » a déclaré le président Ismaïl Omar Guelleh lors de la COP 21 fin novembre.
Le gouvernement djiboutien assure que si la communauté internationale accordait 1,6 milliard de dollars de financement supplémentaire, le pays pourrait viser un objectif de réduction de 60%, et de fait ramener ses émissions à leur niveau de 2010.
Djibouti seeking 100% green energy by 2020
En Français
Marking an important step in Djibouti’s ambitious drive to procure 100% of its power from renewables by 2020, the country broke ground on its first solar power plant in January.
Located in Grand Bara in southern Djibouti, the photovoltaic (PV) solar plant is being built in six stages, each adding 50 MW of capacity.
Construction work will begin in earnest in the first quarter of 2016, with the initial phase to be completed by the end of the year, according to Ali Yacoub Mahamoud, minister of energy.
Solar steps
The €360m complex is being developed by Switzerland-based Green Enesys, in partnership with the government of Djibouti, and is being financed through a programme partnership agreement.
Once completed, the 300-MW facility will be one of the largest of its kind in the region and the first in the country to connect to the national power grid. Electricité de Djibouti, the national utility company, has announced plans to sign a power purchase agreement upon completion of the plant.
Djibouti also signed an agreement with Canada’s SkyPower in October to develop a 200-MW PV solar plant, to be completed in four phases over four years. The project will cost a reported $440m.
According to government officials, smaller solar power plants are also under construction around the country to supply off-grid electricity to 25 outlying villages within the next five years. Three such plants are already up and running.
Fully renewable local energy
The government’s goal of meeting 100% of its energy needs from renewable sources by 2020 is within reach, according to the International Renewable Energy Agency (IRENA). In a recent readiness assessment, IRENA found the country could reach its target by investing in geothermal, wind and solar projects, while also strengthening its hydropower links to Ethiopia.
Djibouti currently imports 65% of its energy from hydroelectric power grids in neighbouring Ethiopia, though this reportedly totals just 120 MW and is accessible by only 55% of the nation’s 850,000-person population.
Going forward, Djibouti plans to leverage its own renewable resources, which include an estimated solar potential of more than 70 MWh per year and 1000 MW of geothermal potential, according to the Ministry of Energy.
“The development of local renewable resources would provide an answer to Djibouti’s energy access, energy security and employment needs,” Adnan Amin, director-general of IRENA, told media in mid-2015. “The falling costs of renewable energy offer an opportunity for Djibouti to rethink its energy strategy, develop policies and build institutions that would create jobs, bring power to those currently without it and deliver more reliable electricity services — all through clean, sustainable energy.”
In addition to shoring up energy independence, the realisation of Djibouti’s renewable energy goals would allow the country to expand its energy footprint beyond its borders.
According to the IRENA report, “Ambition for energy investment in the region is such that Djibouti can look beyond its regional role to become a transcontinental transmission hub for clean and low-emission electricity.”
COP 21 commitments
Djibouti’s emphasis on renewables is also a reflection of the country’s vulnerability to climate change, particularly its susceptibility to drought, extreme temperatures, rising sea levels and flash floods. Between 2008 and 2011, droughts cost the economy an estimated 3.9 percentage points of GDP growth per year, according to the World Bank.
The government estimates that a 2°C increase in global temperatures – the target cap set by COP 21 – could cost Djibouti more than $5bn between 2010 and 2060, with the figure rising to $9bn if temperatures rise by as much as 4-5°C.
In the months leading up to the 2015 UN Climate Change Conference in Paris, commonly referred to as COP 21, Djibouti pledged to cut 40% of its greenhouse gas emissions by 2030, or nearly 2m tonnes of CO2 equivalent.
To achieve this, Djibouti, in partnership with international donors, plans to invest more than $3.8bn in initiatives combining prevention measures and development of sectors with a focus on sustainable technology. Preventive efforts will include those aimed at reducing drought vulnerability, fortifying protections against rising sea levels and expanding access to water.
“We can only win the fight against climate change by taking drastic measures to reduce greenhouse gas emissions,” President Ismaïl Omar Guelleh said at the COP 21 in late November.
According to the Djibouti government, with an extra $1.6bn of funding from the international community, Djibouti could raise its reduction target to 60%, effectively returning the nation’s emissions to 2010 levels.
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