In English
Grâce à de bonnes récoltes, le Maroc devrait afficher pour l’année 2015 une croissance vigoureuse ; en outre, les réformes structurelles, auxquelles s’ajoutent les projets stratégiques de diversification visant des secteurs et des régions clés, commencent également à porter leurs fruits.
L’agence de notation Fitch a décrit l’année 2015 comme étant marquée par une production agricole particulièrement importante, surtout suite à l’impact visible sur l’économie qu’ont eu les mauvaises récoltes et une demande extérieure en berne une année auparavant. Le Maroc table cependant sur une croissance du PIB de 4,6%, contre 2,7% en 2014.
L’objectif de l’année qui débute sera pour l’Etat de renforcer la contribution de certains secteurs clés au PIB, notamment l’agriculture et l’industrie, par le biais d’un ensemble de programmes d’appui ciblant les producteurs locaux et de mesures financières incitatives pour les investisseurs.
Prévisions économiques
L’expansion économique devrait s’atténuer et atteindre 3% en 2016, selon le FMI, avec des activités non agricoles qui s’acheminent lentement vers la reprise grâce au redressement progressif des marchés européens, qui sont à l’origine de près de 60% des recettes en devises du Maroc.
Des réformes économiques, parmi lesquelles le retrait de subventions clés, devraient stimuler la croissance, en conformité avec la politique nationale de réduction du déficit budgétaire.
Au mois de décembre, le gouvernement a procédé à la libéralisation totale des prix du gaz et du diesel dans le cadre de son programme de restriction des subventions, celles-ci étant amenées à passer de 23 milliards de dirhams (2,1 milliards d’euros) en 2015 à 15,5 milliards de dirhams (1,4 milliard d’euros) en 2016.
La réduction du budget des subventions et une facture d’importation de produits énergétiques plus modérée sont deux des principaux facteurs qui expliquent la baisse attendue du déficit budgétaire, qui passerait selon les estimations officielles de 4,3% du PIB en 2015 à 3,5% en 2016.
Développement agricole
Une récolte record a contribué à faire de 2015 une année exceptionnelle pour le secteur agricole marocain, qui contribue à hauteur d’environ 15-20% au PIB et fournit des emplois directs à plus de 4 millions de personnes. La récolte céréalière a atteint des sommets, s’élevant à 11 millions de tonnes sur l’ensemble de l’année.
Le gouvernement aspire à prolonger la croissance du secteur avec le lancement d’un plan quinquennal visant à soutenir les producteurs et à stimuler l’emploi. Doté d’un budget de 174 milliards de dirhams (16,1 milliards d’euros), le Plan Maroc Vert entend moderniser le secteur et le rendre plus concurrentiel à l’échelle internationale, tout en proposant des aides ciblées aux petits exploitants pour une croissance plus inclusive dans les zones rurales.
Le gouvernement espère créer grâce à ce plan quelque 1,15 million d’emplois dans le secteur d’ici 2020 et multiplier par trois les revenus de 3 millions de ruraux.
Soutenir l’industrie
Dans l’optique de créer un moteur de croissance plus durable, le Maroc œuvre également à accroître la part du secteur industriel dans le PIB et à faire passer ce dernier à 23% du PIB d’ici 2020, contre 14% en 2014. Une politique qui commence également à porter ses fruits, soutenue par des mesures fiscales incitatives et des infrastructures modernisées dans les zones industrielles clés.
En juin, le constructeur automobile PSA Peugeot Citroën a annoncé un projet d’ouverture d’usine dans la zone franche Atlantic Free Zone à Kenitra, pour un investissement de 557 millions d’euros. Celle-ci fabriquera des berlines et des citadines compactes à destination des marchés africains et du Moyen-Orient.
L’industrie aérospatiale, autre segment clé d’un secteur industriel en plein expansion dans le royaume, connait également un essor : le leader français de l’aviation, Thalès, a en effet annoncé fin 2015 son intention de construire une nouvelle usine dans la zone d’activités Nouaceur Aerospace City à Casablanca.
On a également assisté en décembre à l’inauguration par Stelia Aerospace, une filiale d’Airbus spécialisée dans les aérostructures et les composants à destination de l’aviation civile, d’une usine à Nouaceur. D’un coût de 410 millions de dirhams (38,1 millions d’euros), il s’agit là de la deuxième usine de l’entreprise dans le royaume.
Dynamisme régional
Le processus de décentralisation, qui constitue un autre grand axe de la stratégie de croissance du Maroc sur le long terme, s’est également accéléré en 2015. Le pays cherche à transférer des compétences et des ressources capitales aux pouvoirs publics locaux, afin de donner, à terme, davantage de contrôle aux régions sur leur développement économique.
L’est du pays devrait bénéficier d’un nouveau port en eau profonde, qui sera construit à quelque 30 km de la ville de Nador.
Le complexe Nador West Med, dont le démarrage des activités est prévu pour 2019 ou 2020, comprendra des terminaux pour le transbordement de conteneurs, pour le charbon et pour les hydrocarbures. Son financement sera assuré en partie par la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (200 millions d’euros), la Banque Africaine de Développement (111,5 millions d’euros) et le Fonds Arabe pour le Développement Economique et Social (175 millions d’euros).
Des projets de développement de grande envergure concernant le grand Casablanca ont également commencé à prendre forme en 2015, suite au lancement en 2013 d’un plan sexennal destiné à attirer de nouveaux investissements dans la plus grande ville du Maroc.
Le programme de développement stratégique 2015-2020 pour Casablanca prévoit le déploiement d’une vaste palette de projets intégrés, allant des infrastructures de transport à celles des loisirs, avec une enveloppe estimée à 33,6 milliards de dirhams (3,1 milliards d’euros).
Année mitigée pour le secteur énergétique
Pays importateur net d’énergie, le Maroc a tiré profit de la chute des prix des hydrocarbures. L’année n’a toutefois pas été exemptée de difficultés pour le secteur énergétique marocain, la plus flagrante étant la fermeture de la raffinerie de Mohammedia, dont l’exploitation était assurée par la Société Anonyme Marocaine de l’Industrie et du Raffinage.
La fermeture du site – unique raffinerie du pays et doté d’une capacité de transformation de 200 000 barils par jour (bj) – fait suite à une dette fiscale de 13 milliards de dirhams (1,2 milliard d’euros), selon la presse locale. Le Maroc s’est de ce fait retrouvé totalement dépendant des produits raffinés importés afin de satisfaire une consommation nationale de pétrole qui s’est élevée à 300 000 bj au cours du dernier trimestre de l’année. Début janvier, la raffinerie était toujours fermée.
Le segment des énergies renouvelables affiche quant à lui une bonne progression en 2015, avec notamment le projet de la centrale d’électricité solaire Noor 1.
Le complexe, connu comme la plus grande centrale solaire d’Afrique, a vu le jour dans le cadre de l’ambitieux programme marocain baptisé Plan de Développement des Energies Renouvelables et de l’Efficacité Energétique, lancé en 2008. Le royaume vise désormais à satisfaire 52% de sa demande en électricité à partir de sources d’énergie renouvelable d’ici 2030, réduisant ainsi la dépendance du pays face aux importations d’énergie.
Morocco Year In Review 2015
En Français
A strong agriculture harvest put Morocco on course to post healthy growth in 2015, while structural reforms, together with strategic diversification plans targeting key sectors and regions, are also beginning to yield results.
Ratings agency Fitch described 2015 as a year marked by exceptionally strong agricultural output, with Morocco set to post GDP growth of 4.6%, up from 2.7% in 2014 when a poor harvest and low external demand took their toll on the economy.
In the year ahead the government will be looking to strengthen the GDP contributions of key sectors, including agriculture and industry, through a combination of targeted support programmes for local producers and financial incentives for investors.
Economic forecast
Economic expansion is expected to ease to 3% in 2016, according to the IMF, with non-agricultural activities set to make a slow recovery on the back of a gradual revival in EU markets, which account for nearly 60% of Morocco’s foreign exchange earnings.
Economic reforms, including the removal of key subsidies, are expected to spur growth, in line with the national drive to reduce the budget deficit.
In December the government moved to fully liberalise gas and diesel prices as part of its plans to cut spending on subsidies from a budgeted Dh23bn (€2.1bn) in 2015 to Dh15.5bn (€1.4bn) in 2016.
Thanks in large part to lower subsidy spending and a more modest energy import bill, Morocco’s fiscal deficit is expected to decline from 4.3% of GDP in 2015 to 3.5% in 2016, according to government estimates.
Planting the seeds
A record harvest helped make 2015 an exceptional year for Morocco’s agricultural sector, which accounts for around 15-20% of GDP and provides direct employment for over 4m workers. The country’s cereal harvest hit a record 11m tonnes over the year.
The government is looking to build on sector growth with the introduction of a five-year plan aimed at supporting producers and boosting employment. The Dh174bn (€16.1bn) Green Morocco Plan seeks to modernise the sector and make it more internationally competitive, while also offering targeted support to smallholders as part of a drive to foster more inclusive growth in rural areas.
Through the plan the government hopes to create 1.15m jobs in the sector by 2020 and triple the income of 3m rural residents.
Support for industry
To create a more sustainable engine for long-term growth, Morocco is working to increase the industrial sector’s contribution to GDP from 14% in 2014 to 23% by 2020. This effort is also beginning to yield results, bolstered by tax incentives and upgraded infrastructure in key industrial zones.
In June France’s automaker PSA Peugeot Citroën announced plans to open a €557m plant at the Atlantic Free Zone in Kenitra, which will manufacture compact sedans and town cars for the Middle East and African markets.
The aerospace industry, another key element of the kingdom’s expanding industrial sector, is also building momentum, with French aviation leader Thalès announcing plans in late 2015 to build a new plant in Casablanca’s Nouaceur Aerospace City.
December also saw Stelia Aerospace, a subsidiary of France’s Airbus that specialises in structures and components for commercial aircraft, inaugurate a Dh410m (€38.1m) facility in Nouaceur, the company’s second in the kingdom.
Regional drive
Decentralisation efforts, another pillar of Morocco’s long-term growth drive, also gained pace in 2015. The country is looking to transfer key powers and resources to local officials, paving the way for the regions to have greater control of their economic development.
The east of the country is set to benefit from a new deepwater port, earmarked for construction some 30 km from the city of Nador.
The Nador West Med facility, expected to come on-line in 2019 or 2020, will include terminals for container trans-shipment and coal and hydrocarbons, with part of the financing to be provided by the European Bank for Reconstruction and Development (€200m), the African Development Bank (€111.5m) and the Arab Fund for Economic and Social Development (€175m).
Sweeping plans to develop the greater Casablanca area also began to take shape in 2015, following the launch in late 2013 of a six-year initiative aimed at attracting new investment to Morocco’s largest city.
The 2015-20 Casablanca strategic development plan will see the roll out of a wide range of integrated projects, valued at Dh33.6bn (€3.1bn), ranging from transport infrastructure to leisure facilities.
Mixed year for energy
Morocco, a net energy importer, has benefitted from the drop in hydrocarbons prices, although the year did bring challenges for the domestic energy industry, led by the closure of the country’s Mohammedia refinery, operated by the Société Anonyme Marocaine de l’Industrie du Raffinage.
The closure of the facility – which is the country’s sole refinery, capable of processing 200,000 barrels per day (bpd) – was the result of an outstanding Dh13bn (€1.2bn) tax claim according to local press reports. This left Morocco fully reliant on refined imports to satisfy its 300,000 bpd of domestic petroleum consumption in the last quarter of the year. As of early January, the refinery remained closed.
The renewables segment, however, witnessed more positive developments over the course of 2015, led by development of the Noor I solar plant.
The facility, which will rank as Africa’s largest solar plant, is being created as part of Morocco’s ambitious National Renewable Energy and Energy Efficiency Plan, introduced in 2008. The kingdom now aims to satisfy 52% of electricity demand from renewable sources by 2030, reducing the country’s dependence on energy imports.
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