Les énergies renouvelables au cœur de la stratégie ivoirienne de production d’électricité

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L’augmentation de la production d’électricité à partir d’un éventail de sources plus large fait aujourd’hui figure de priorité stratégique en Côte d’Ivoire et s’inscrit dans la politique nationale qui vise à obtenir le statut de pays émergent d’ici 2020.

Le pays cherche à doubler sa production d’électricité pour atteindre une capacité totale de 4000 MW au cours des cinq prochaines années, grâce à une série de projets qui laissent une place de choix aux énergies renouvelables. Ces initiatives s’inscrivent dans un programme plus vaste, annoncé en 2012, qui prévoit un investissement de 4 milliards de dollars à destination de la modernisation des infrastructures énergétiques dans le but d’accroître la production d’électricité de 80% d’ici 2018.

Trois années consécutives de forte croissance économique – à hauteur de près de 9% par an depuis 2012, selon le FMI – ont accentué la pression qui s’exerce sur le réseau électrique ivoirien. La demande d’électricité a enregistré une hausse moyenne de 10% par an ces dernières années, tandis que la production nette n’a augmenté que de 2%.

Les insuffisances en la matière iront en s’exacerbant dans les prochaines années à mesure que débuteront de grands projets miniers, qui nécessiteront selon les estimations une production supplémentaire d’électricité de 500 MW.

Augmenter la capacité

En juillet, Africa Finance Corporation (AFC), une institution financière multilatérale de développement, a conclu un accord de partenariat avec Ivoire Hydro Energy portant sur la construction de la centrale hydroélectrique de Singrobo à Tiassalé, à quelque 120 km au sud d’Abidjan, pour un coût de 60 milliards de francs CFA (91,5 millions d’euros). D’une capacité de 44 MW, la centrale, qui sera la première usine hydroélectrique privée du pays, sera liée par un contrat de prise ferme avec la compagnie publique d’électricité Ci-Energies pour une durée de 35 ans.

En octobre, la Côte d’ivoire a adhéré à AFC, ce qui signifie pour le pays l’accès à des financements conséquents à destination de ses projets d’infrastructure. L’organisation a déjà investi des sommes considérables dans d’autres projets d’infrastructure en Côte d’Ivoire mis en œuvre dans le cadre du Plan National de Développement (PND) 2012-2015. Doté de 11 000 milliards de francs CFA (16, 8 milliards d’euros), le PND destine quelque 622,7 milliards de francs CFA (949,3 millions d’euros) au secteur de l’énergie, soit environ 5,5% de l’enveloppe globale.

L’hydroélectricité en tête

Le vaste programme mis en place par le gouvernement ivoirien pour renforcer les énergies renouvelables comprend la construction de neuf nouveaux barrages d’ici 2020. Les projets, parmi lesquels la centrale de Singrobo, représentent une capacité additionnelle de 1 500 MW et viennent étayer la politique ivoirienne qui vise à faire grimper la part de l’hydroélectricité à 60% de la capacité installée du pays. A l’heure actuelle, l’hydroélectricité représente environ 25% de cette dernière, le reste étant d’origine thermique.

L’un des barrages prévus, une centrale de 275 MW à Soubré, constituera, une fois achevé, la plus grande installation hydroélectrique du pays. C’est le groupe public chinois Sinohydro qui prendra les rênes de sa construction, tandis que les Français d’Alstom fourniront le matériel requis par le projet.

Le barrage, dont le coût total atteint 331 milliards de francs CFA (496,5 millions d’euros) sera financé par le biais d’un prêt de 239 milliards de francs CFA (358,5 millions d’euros) de la Banque d’Import-Export de Chine, auquel s’ajoute un financement de l’Etat ivoirien à hauteur de 92 milliards de francs CFA (138 millions d’euros). Le projet, dont la livraison est prévue pour 2018, comprendra une ligne haute tension de 225 KV reliant Soubré au quartier industriel de Yopougon 2 à Abidjan.

Si les contrats portant sur la réalisation des autres barrages n’ont pas encore été attribués, le gouvernement a d’ores et déjà indiqué que trois nouvelles centrales hydroélectriques, d’une capacité combinée de 548 MW, seraient construites en aval du site de Soubré sur le fleuve Sassandra. Deux centrales supplémentaires, qui fourniront chacune 200 MW, sont prévues sur le fleuve Comoé, au sud-est, tandis que deux autres barrages en projet dans le nord-ouest du pays apporteront une capacité additionnelle de 206 MW.

Elargir le bouquet énergétique

La Côte d’Ivoire mène également des projets d’électricité renouvelable dans la filière biomasse. Le pays, premier exportateur d’huile de palme du continent africain, produit plus de 12 millions de tonnes de biomasse par an, qu’il compte réutiliser à des fins de production électrique, conformément à son intention de produire 15% de son énergie à partir de la biomasse d’ici 2020.

Le pays s’attèle à la construction d’une centrale d’une puissance de 46 MW à Aboisso, à l’est d’Abidjan, pour un coût estimé à 31 millions d’euros. Baptisé Biokala, le projet devrait être terminé pour 2017. Les Ivoiriens du groupe agro-industriel SIFCA et la compagnie électrique française EDF sont chargés de la construction du site, qui s’apprête à devenir la plus grande centrale biomasse d’Afrique à être connectée à un réseau national.

Selon David Billon, directeur de SIFCA, la centrale permettra également de créer une source de revenus complémentaires pour les planteurs de palmier à huile, les aidant ainsi à financer l’achat d’engrais et l’assistance technique nécessaires à l’amélioration des rendements.

 

 

Renewables to lead Côte d’Ivoire’s power drive

En Français

Boosting electricity generation from a broader mix of sources has become a strategic priority for Côte d’Ivoire and is part of its drive to achieve emerging country status by 2020.

The country is looking to double electricity production to 4000 MW over the next five years through a raft of projects, with renewables earmarked to play a leading role in new added capacity. The initiatives form part of broader plans, announced in late 2012, to invest $4bn in upgrading energy infrastructure to increase electricity output by 80% by 2018.

Three consecutive years of strong economic growth – averaging nearly 9% per annum since 2012, according to the IMF – has put greater pressure on Côte d’Ivoire’s national grid. Demand for electricity has risen by an average of 10% per annum in recent years, while net production has increased by just 2%.

Shortfalls will be exacerbated in the coming years as major mining projects, which will require an estimated 500 MW of additional production by 2020, come on-line.

Adding capacity

In July the African Finance Corporation (AFC), a multilateral development finance institution, agreed to partner with Ivoire Hydro Energy to build the CFA60bn (€91.5m), 44-MW Singrobo hydroelectric power plant in Tiassalé, some 120 km south of Abidjan. The plant, which will be the first private hydroelectric facility in the country, will operate on a 35-year, take-or-pay power purchase agreement with public utility company Ci-Energies.

In October Côte d’Ivoire became a member of the AFC, paving the way for the country to access an important funding stream for infrastructure projects. The organisation has already invested heavily in other infrastructure projects in Côte d’Ivoire, which have been rolled out in line with the CFA11trn (€16.8bn) 2012-15 National Development Plan (Plan National de Développement, PND). The PND dedicates some CFA622.7bn (€949.3m) to the energy sector, equivalent to around 5.5% of the total package.

Heavy on hydroelectric

Côte d’Ivoire’s broader plans for ramping up renewables include the construction of nine new dams, scheduled to be completed by 2020. The projects, which include the Singrobo facility, will add a combined 1500 MW of capacity and bolster Côte d’Ivoire’s drive to increase hydroelectricity’s share of installed capacity to 60%. At present, hydroelectricity accounts for roughly 25%, with the remainder stemming from thermal energy.

One of the planned dams, a 275-MW plant in Soubré, will stand as the largest hydroelectric facility in the country once completed. China’s state-owned Sinohydro is undertaking construction, while France’s Alstom will supply equipment for the project.

The CFA331bn (€496.5m) dam is being funded by a CFA239bn (€358.5m) loan from the Export-Import Bank of China, bolstered by CFA92bn (€138m) of funding from the Ivorian government. The project, which is due to be completed by 2018, will include a 225-MW power line connecting Soubré with the Yopougon 2 industrial area in Abidjan.

While contracts have yet to be awarded for the other dams, the government has indicated that three new hydroelectric plants, providing a combined 548 MW of capacity, will be built downstream from the Soubré facility on the Sassandra River. The Comoé River, in the south-east, will host two additional plants, each providing 200 MW, while two other planned dams in the north-west will contribute 206 MW of capacity.

Broadening the mix

Côte d’Ivoire is also pursuing renewable power projects in the biomass segment. As Africa’s largest exporter of palm oil, the country produces more than 12m tonnes of biomass per year, which it plans to repurpose for electricity generation, in line with its drive to source 15% of energy from biomass by 2020.

The country is working to construct a 46-MW plant in Aboisso, to the east of Abidjan, at an estimated cost of €31m. The so-called Biokala project is scheduled to come on-stream in 2017. Ivoirian agro-industrial firm Groupe Sifca and the French utility company EDF are constructing the facility, which is poised to become the largest biomass plant in Africa to be connected to a national grid.

According to David Billon, director of Sifca, the plant will also create a source of additional income for oil palm growers, helping to finance the supply of fertilisers and technical assistance to improve yields.

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