Au Maroc, les projets de ports régionaux vont bon train

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Dans le cadre de la stratégie générale de développement économique du royaume, le Maroc poursuit ses efforts visant à une amélioration et à une expansion considérables de son infrastructure portuaire régionale, suite au succès du port et de la zone franche de Tanger-Med.

A l’heure actuelle, près de 98% du commerce extérieur marocain passe par les ports – soit plus de 100 millions de tonnes par an, selon la presse locale, avec des relations maritimes entre le royaume et ses principaux partenaires commerciaux qui ne cessent de croître.

En octobre, le géant français de l’affrètement CMA CGM a annoncé son projet de lancer cinq nouvelles lignes de transport maritime d’ici la fin de l’année au départ d’Agadir avec des escales dans plusieurs autres ports marocains, dont Casablanca et Tanger, ainsi que dans divers ports européens.

Les projets d’expansion des ports sont en marche

Le royaume, qui cherche à élargir la base de sa croissance économique et à suivre le rythme des activités commerciales régionales, procède à des investissements conséquents dans ses infrastructures portuaires.

S’exprimant lors de la conférence Port Finance International qui s’est tenue à Casablanca au mois de septembre, le Ministre de l’Equipement Aziz Rabbah a exposé les grandes lignes des projets de construction de cinq nouveaux ports d’envergure dans le cadre de la Stratégie Portuaire 2030, qui, lancée fin 2012, vise à créer une demi-douzaine de pôles d’activités maritimes afin de stimuler la croissance économique régionale.

La stratégie, qui prévoit entre autres une modernisation des plateformes logistiques et industrielles associées, entend construire de nouvelles grandes installations portuaires à Nador, Kenitra et Dakhla, ainsi que dans les ports de Safi et de Jorf Lasfar, axés sur les matières premières, afin notamment de contribuer à faciliter le développement des industries existantes et les avantages comparatifs dans les régions voisines.

Progrès portuaire

Le port en eau profonde du complexe Nador West Med, dont la mise en service est prévue pour 2019 ou 2020, sera doté de terminaux dédiés au charbon et aux hydrocarbures, ainsi que d’un terminal à conteneurs et de zones industrielles et de développement.

Le projet a connu ces derniers mois des progrès importants et les médias locaux ont annoncé en septembre que la Banque Africaine de Développement avait accordé au Maroc un prêt de 1,2 milliard de dirhams (109,6 millions d’euros) – ce qui représente près de 10% du coût total du port- en vue du financement de la construction des infrastructures dans la première phase du projet.

Parmi les autres grands bailleurs de fonds qui soutiennent la phase initiale du port, on peut citer la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (200 millions d’euros) ainsi que le Fonds Arabe pour le Développement Economique et Social (175 millions d’euros). Les 4,6 milliards de dirhams restants (420,2 millions d’euros) seront apportés par les actionnaires du projet, à savoir le gouvernement marocain et plusieurs autres institutions publiques.

On a également observé des progrès dans le cas d’autres projets portuaires ces derniers mois, avec par exemple le port Kenitra Atlantique qui, doté d’un budget de 8 milliards de dirhams (730,8 millions d’euros), devrait être inauguré en 2019 et pourrait donc apporter un soutien logistique à l’usine Peugeot-Citroën dès la mise en service de cette dernière, prévue en 2020. Début octobre, les autorités ont annoncé le lancement d’un appel d’offres pour l’élaboration d’une étude préliminaire de la réalisation et de l’exploitation du projet, qui sera mis en œuvre dans le cadre d’un partenariat public-privé.

L’énergie au premier plan

La construction du nouveau port de Safi a déjà démarré et, selon les médias locaux, le chantier était déjà avancé à 22% fin septembre.

Si le projet, dont le coût de réalisation est d’environ 4 milliards de dirhams (365,6 millions d’euros), sera doté d’installations destinées à diverses marchandises, notamment les produits de l’agriculture et de l’industrie locales, et proposera des services d’expédition de conteneurs et de vrac, ses activités seront initialement axées sur l’exportation de phosphates. Etant donné la proximité du port par rapport à certains des grands centres de production de phosphates du royaume, les autorités entendent créer un hub industriel intégré adjacent au port.

De par sa localisation, proche des installations de l’entreprise publique de phosphates, Office Chérifien des Phosphates, et d’une centrale thermique d’une capacité de 2000 MW exploitée par le groupe d’Abu Dhabi Taqa, le port de Jorf Lasfar joue également un rôle dans la stratégie industrielle et énergétique plus générale du royaume. Après des travaux dont le coût est estimé à 4,6 milliards de dollars, le port de Jorf Lasfar devrait entrer en service en 2019 et enregistrer des importations de gaz naturel liquéfié à hauteur de 7 milliards de m³ d’ici 2025, d’après le Ministère de l’Energie.

Mi-septembre, on a pu lire dans la presse locale que les autorités s’affairaient pour accélérer le chantier du port et avaient lancé des appels d’offres portant sur des études géotechniques pour le projet, qui comportera une jetée maritime d’un coût de 600 millions de dollars et un terminal gazier d’un coût de 800 millions de dollars.

L’héritage de Tanger-Med

Ces projets arrivent dans la foulée du port et de la zone franche de Tanger-Med qui, depuis son inauguration en 2007, a eu un impact considérable sur le développement industriel de la région.

Les travaux de la deuxième phase du projet ont démarré en 2010, menés par un consortium composé du groupe français Bouygues Travaux Publics, de l’italien Saipem, du belge Besix et du marocain Somagec.

Le deuxième terminal, baptisé Tanger-Med II, fournira une capacité supplémentaire de 5,2 équivalent vingt pieds (EVP) par an, portant ainsi la capacité totale du port à 8,2 millions d’EVP dès sa mise en service l’an prochain, d’après les médias locaux.

 

 

Morocco advances on regional port projects

En Français

As part of the kingdom’s broader economic development strategy, Morocco is pushing ahead with efforts to dramatically improve and expand its regional port infrastructure, building on the success of the Tanger-Med port and free zone.

Around 98% of Morocco’s external trade currently takes place via ports – equivalent to more than 100m tonnes per year, according to local media reports, with maritime ties between the kingdom and its key trade partners continuing to expand.

In October French container shipping giant CMA CGM announced plans to launch five new shipping lines by the end of the year starting from Agadir and stopping at several other Moroccan ports, including Casablanca and Tangier, as well as a variety of European ports.  

Regional port expansion projects under way

In a bid to spur wider economic growth and keep pace with regional trade, the kingdom is investing substantially in its port infrastructure.

Speaking at the Port Finance International conference held in Casablanca in September, Aziz Rabbah, minister of infrastructure, outlined plans for the construction of five major new ports under the framework of the Stratégie Nationale Portuaire 2030, launched in late 2012 with a view to creating half a dozen maritime clusters to drive regional economic development.

The strategy, which includes upgrades of associated logistics and industrial hubs, seeks to build major new port facilities at Nador, Kenitra and Dakhla, as well as the commodity-focused ports in Safi and Jorf Lasfar, in part to help facilitate the development of existing industries and comparative advantages in the surrounding regions.

Port progress

The deepwater Nador West Med port, which is scheduled to come on-line in 2019 or 2020, will boast dedicated coal and hydrocarbons terminals, as well as a container terminal, and industrial and development zones.

Significant progress has been made on the project in recent months, with local media announcing in September that the African Development Bank had provided Morocco with a Dh1.2bn (€109.6m) loan – nearly 10% of the port’s total cost – to finance infrastructure construction under the first phase of the project.

Other major backers of the port’s initial phase include the European Bank for Reconstruction and Development (€200m) and the Arab Fund for Economic and Social Development (€175m). The remaining Dh4.6bn (€420.2m) will come from the project’s shareholders, namely the Moroccan government and several other state-backed institutions.

Additional port projects in the pipeline have also made progress in recent months, with the Dh8bn (€730.8m) Kenitra Atlantique port expected to open in 2019, in time to provide logistical support for the scheduled opening of the Peugeot-Citroën factory in 2020. In early October authorities announced a tender for a preliminary study on the construction and operation of the project, to be undertaken as a public-private partnership.

Energy focus

Construction of the new port at Safi is already under way, with local media reporting that the project was 22% complete as of late September.

While the project, which is being developed at a cost of around Dh4bn (€365.6m), will offer facilities for a range of cargo, including local agricultural and industrial products, as well as bulk and container shipments, initial operations will reportedly focus on phosphate exports. Given the port’s proximity to some of the kingdom’s main phosphate operations, authorities plan to develop an integrated industrial hub adjacent to the port.

Thanks to its location near facilities of the state-run phosphate company, Office Chérifien des Phosphates, and a 2000-MW power plant operated by Abu Dhabi’s TAQA, the port at Jorf Lasfar is also playing a part in the kingdom’s broader industrial and energy strategy. Being developed at an estimated cost of $4.6bn, the port at Jorf Lasfar is expected to come on-line in 2019 and see up to 7bn cu metres of liquefied natural gas imports by 2025, according to the Ministry of Energy.

In mid-September local media reported that the authorities were working to accelerate construction and had issued tenders for geotechnical studies on the project, which will include a $600m jetty and a $800m gas terminal.

Tanger-Med legacy

These projects come on the heels of the Tanger-Med port and free zone, which, since its inauguration in 2007, has greatly impacted industrial development in the surrounding area.

Construction on a second phase development began in 2010, led by a consortium of France’s Bouygues Travaux Publics, Italy’s Saipem, Belgium’s Besix and Morocco’s Somagec.

The second terminal, known as Tanger-Med II, will add 5.2m twenty-foot equivalent units (TEUs) of capacity per annum, expanding the port’s total capacity to 8.2m TEUs when it becomes operational next year, according to local media.

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