In English
Le sommet inaugural du mois de Juillet dernier portant sur le contenu local a mis en lumière les efforts déployés par le gouvernement gabonais et le secteur privé afin que les bénéfices des secteurs phares du pétrole et du gaz profitent aux populations locales.
Le Forum sur le Contenu local du Gabon a pour but - selon le Premier Ministre Daniel Ona Ondo qui a ouvert les débats le 7 Juillet - non seulement d'accroître l'investissement des entreprises locales dans l'industrie de l’énergie mais aussi d'assurer l'adhésion des populations locales par le biais de projets sociaux, générateurs de revenus.
Comme cela est le cas dans les marchés du pétrole et du gaz du monde entier, au cours des dernières années, le Gabon s'est efforcé d'amplifier l'effet multiplicateur de la production en amont en favorisant l'emploi des ressortissants gabonais et la sous-traitance aux entreprises gabonaises. Après l'entrée en vigueur du nouveau code des hydrocarbures en fin Août 2014, un certain nombre de préoccupations liées au contenu local - tels que la formation, la création d'emplois et la sous-traitance - seront inscrites dans les futurs contrats de partage de la production.
Certes certains aspects de la nouvelle loi nécessitent d’être clarifiés par des décrets. Tel est le cas pour les aspects concernant les exigences qui prévalent dans le secteur en aval. Cependant la mise en œuvre de la nouvelle loi est susceptible d'avoir un impact positif sur l'économie locale puisque les investissements dans l'exploration des champs offshore pré-salifères se multiplient.
Erigée en dispositions législatives
La nouvelle loi privilégie particulièrement les pratiques de recrutement local, l’investissement dans le développement durable et la protection de l'environnement. La sous-traitance et l'assurance-risque locale sont également incluses dans la nouvelle loi. Selon un rapport publié au mois de décembre dernier par Linklaters, un cabinet d'avocats multinational, 25% des risques doivent être assurés localement.
En terme d'emploi, la loi encourage le recours aux ressources humaines locales et a pour objectif de remplacer graduellement les employés étrangers par des gabonais qualifiés. De plus, suivant les nouvelles dispositions législatives, les sous-traitants ayant 80% ou plus d'employés locaux doivent être privilégiés.
Linklaters relève qu'avec des études d'impact et des plans de gestion environnementale, les compagnies pétrolières seront désormais tenues de mettre de côté des fonds pour les opérations de démantèlement et de réhabilitation. En plus de contribuer aux efforts mis en œuvre pour faire dévier les ressources vers les projets en aval, comme celui de la nouvelle usine d'engrais en cours d'élaboration avec le conglomérat singapourien Olam International, la mise en place des limites mensuelles de torchage du gaz, qui seront effectives à partir du mois de Septembre, aura aussi des effets positifs sur l'environnement.
La réaction des industriels
Suivant les modifications législatives, les principaux industriels de pétrole et de gaz ont rapidement exprimé leur engagement pour le contenu local.
L'un des producteurs les plus importants du Gabon, Shell Gabon, mise sur les petites et moyennes entreprises. Au mois de février dernier, dans un communiqué de presse, le responsable du contenu local de Shell Gabon a déclaré qu'en 2014, uniquement dans la région de Gamba, des contrats atteignant un montant total de 458 millions de francs CFA (700,000 euros) ont été signés avec des entreprises gabonaises. Lors du sommet du mois de juillet, le Directeur-Général de Shell Gabon, M. Godson Njoku a annoncé que des contrats de sous-traitance d'une valeur totale de 300 milliards de francs CFA ont été conclus avec des entreprises locales, telles que GM Energy, Mika Service, SGPRB et Sigma.
Lors de la conférence, le Directeur Général de Total Gabon M. Henri-Max Godson Ndong Nzué a indiqué qu'avec plus de 220 embauches locales dans les cinq dernières années et 70% du comité exécutif composé de ressortissants gabonais, la société, l'un des principaux producteurs du Gabon, cherche à favoriser l'emploi local et la formation.
Alors que les sociétés devront s'adapter à ces nouvelles exigences, ces politiques vont permettre de promouvoir une croissance inclusive et durable en créant un environnement plus stable pour l'investissement et un marché du travail local plus qualifié. Cela profitera finalement à l'industrie des hydrocarbures, compte tenu des perspectives d'investissement à long-terme prévalant dans ce secteur.
La prochaine étape
Etant donné l'importance continue du secteur pétrolier et gazier pour la croissance globale du pays, le renforcement des effets multiplicateurs de la production de pétrole et de gaz est de toute évidence important. Représentant la moitié du PIB et 80% des revenus d'exportations, la production d'hydrocarbures au Gabon était en baisse depuis 1997, passant de 370,000 barils par jours (bj) à son niveau actuel de 240,000 bj. Cependant, tel qu'affirmé par le Ministre du Pétrole et des Hydrocarbures M. Etienne Ngoubou, le gouvernement vise à doubler la production d'hydrocarbures et d'atteindre à moyen terme, une production de 500,000 bj.
Compte tenu des niveaux de production arrivant à maturité et le bas niveau des prix pétroliers, le forage offshore profond était considéré comme essentiel pour atteindre non seulement les objectifs de production publique, mais aussi le maintien des recettes publiques. Par conséquent, ce 10ème appel d'offres du pays, tant attendu, a été lancé en début de l'année 2013 et au mois d'Août 2014, six sociétés ont obtenu la licence pétrolière.
Suivant une série de forages d'essai, les blocs en eau profonde - susceptibles de représenter des similitudes avec les couches pré-salifères du Brésil - ont apporté des résultats prometteurs. L'année dernière, aussi bien Shell qu'Eni ont fait des découvertes importantes ; alors que le Léopard-1 de Shell a localisé à 145 km des côtes, à l'ouest de Gamba, une importante colonne de gaz pré-salifère, avec approximativement 200 mètres de rendement gazier net, les découvertes de gaz à condensat d'Eni à Nyonie indiquent un rendement potentiel équivalent à 3 milliards de barils de pétrole. Ce potentiel est en effet bien supérieur aux réserves prouvées de pétroles du pays en fin 2014, qui n'étaient que de 2 milliards de barils selon les chiffres publiées dans « Le Rapport Statistiques sur l’Énergie Mondiale 2015 » de BP.
Ces découvertes permettront au Gabon de stimuler sa production de gaz naturel. En effet, suivant les statistiques de l’Agence d’Information sur l’Energie américaine (US Energy Information Administration), en 2011, la production gabonaise de gaz naturel n'était que de 84 millions de mètres cubes.
Gabon prioritises local content in the oil and gas sector
En Français
An inaugural local content summit in Libreville in early July highlighted efforts by both the government of Gabon and industry stakeholders to ensure that the benefits of the country’s flagship oil and gas sector are passed on to local communities.
The Gabon Local Content Forum sought – in the words of Prime Minister Daniel Ona Ondo, who opened the proceedings on July 7 – to not only increase the participation of domestic companies in the energy industry, but also ensure the buy-in of local populations through social and revenue-generating projects.
As is the case in oil and gas markets the world over, Gabon has sought in recent years to increase the multiplier effects of upstream production, encouraging the employment of Gabonese nationals and subcontracting to Gabonese companies. Following the passage of the new hydrocarbons code in late August 2014, a number of elements related to local content – such as training, job creation and subcontracting – will be enshrined in future production-sharing agreements.
Although some aspects of the new law will need to be clarified by subsequent directives, notably in terms of requirements for the downstream sector, its implementation is expected to generate positive effects for the local economy, as investment in pre-salt offshore exploration moves ahead.
Codified into law
In particular, the new law prioritises local hiring practices, investment in sustainable development and environmental protections. Local subcontracting and risk insurance are also enshrined in the legislation, with 25% of risks required to be insured locally, according to a report from multinational law firm Linklaters, published in December last year.
In terms of employment, the law encourages local staffing and aims to replace foreign workers with qualified Gabonese personnel overtime, while subcontractors with 80% or more local employees are to be given priority.
Along with impact studies and environmental management plans, oil companies will now be required to set aside funds for decommissioning and rehabilitation, Linklaters noted. Monthly limits on gas flaring, set to come into effect by September, will also have positive environmental effects, in addition to helping divert resources towards downstream projects like the new fertiliser plant being developed with Singapore-based conglomerate Olam International.
Industry response
Oil and gas majors have been quick to highlight their commitment to local content in the wake of the regulatory changes.
As one of Gabon’s largest producers, Shell Gabon’s strategy has focused on small and medium-sized enterprises, with the company auctioning off CFA458m (€700,000) in contracts to local companies in the Gamba region alone in 2014, local content manager François Onanga-Gondjout said in a company press release in February. Local subcontractor arrangements worth CFA300bn (€457m) with the likes of GM Energy, Mika Service, SGPRB and Sigma have also been signed, director-general of Shell Gabon, Godson Njoku, announced at the July summit.
Meanwhile, Total Gabon, another of Gabon’s major producers, has looked to expand local employment and training, with more than 220 local hires over the past five years and the Gabonese share of executive committee positions currently at 70%, according to statements at the conference from the company’s director-general, Henri-Max Godson Ndong Nzué.
While companies will have to adjust to the new requirements, these policies have the potential to foster inclusive and sustainable growth, creating a more stable investment environment and a more highly skilled domestic labour market – both of which will ultimately benefit the hydrocarbons industry, particularly given its long-term investment horizon.
The next frontier
The importance of ensuring greater multiplier effects from oil and gas production is clear, given the continued importance of the sector to the country’s headline growth. Accounting for half of GDP and 80% of export revenues, hydrocarbons production in Gabon has been declining from a peak of 370,000 barrels per day (bpd) in 1997 to a current level of around 240,000 bpd, though the government aims to double output to 500,000 bpd in the medium term, according to Etienne Ngoubou, minister of petroleum and hydrocarbons.
In light of maturing production levels and a low oil price, deepwater offshore drilling is seen as integral to achieving not only state production targets, but also maintaining public revenues. As a result, the country’s long awaited 10th bidding round began in 2013, with Gabon eventually awarding exploration licences to six companies in August 2014.
The deepwater blocks – which may bear some similarity to Brazil’s pre-salt layers – have yielded some promising results, following a spate of initial test drilling. Shell and Eni both made significant discoveries last year; Shell’s Leopard-1 well, located 145 km off the coast, west of Gamba, encountered a substantial pre-salt gas column, with around 200 metres net gas pay, while Eni’s gas and condensates discoveries in its Nyonie prospect suggest potential for up to 3bn barrels of oil equivalent, well above the country’s 2bn barrels of proven oil reserves at end-2014, according to BP’s “Statistical Review of World Energy 2015”.
These discoveries are set to help Gabon achieve its goal of boosting natural gas production, which totalled just 84m cu metres in 2011, according to the most recent figures from the US Energy Information Administration.