Le Maroc relève le niveau de l’enseignement supérieur

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In English

La rentrée universitaire de septembre s’accompagnera d’une série de changements pour l’enseignement supérieur marocain, avec notamment l’ouverture de nouveaux établissements et une offre de nouveaux cursus qui, accompagnées de réformes structurelles plus profondes, devraient permettre au pays d’étendre son secteur de recherche et de voir le nombre d’étudiants augmenter.

Le Maroc compte déjà plus de 120 universités publiques, ainsi que cinq institutions privées, avec au total environ un demi-million d’étudiants. Toutefois, afin d’améliorer les activités de recherche et développement et de renforcer l’employabilité des jeunes diplômés, le pays encourage actuellement la création de nouvelles écoles proposant une orientation plus technique.

Avec un début des cours prévu pour septembre, l’Ecole Centrale de Casablanca est le fruit d’un partenariat entre l’école d’ingénieurs française Ecole Centrale Paris et le Ministère marocain de l’Industrie. L’école devrait former 200 ingénieurs par an.

Autre ouverture prévue pour septembre, celle de l’école des sciences appliquées au sein de l’Université Euro-Méditerranéenne de Fès. La nouvelle école, qui formera également des ingénieurs et accueillera environ 200 étudiants lors de sa première année d’existence, sera gérée conjointement avec l’Institut National des Sciences Appliquées français.

Ces deux établissements constituent les exemples les plus récents d’une série d’ouvertures de nouvelles institutions, parmi lesquelles on peut citer le lancement en 2013 de l’Université Mohammed VI Polytechnique de Benguérir : située au nord de Marrakech, elle devrait, à terme, accueillir 12 000 étudiants. Développée en partenariat avec le Groupe OCP, l’entreprise publique de phosphates, l’université a signé des accords avec MINES ParisTech, HEC Paris et MIT pour proposer des programmes de recherche et des diplômes dans de nombreux domaines connexes, comme par exemple les mines et les énergies renouvelables.

Pôles d’excellence

Ces nouvelles universités ne constituent toutefois qu’un aspect des réformes plus vastes que le pays a effectuées dans le secteur de l’enseignement supérieur. Les autorités marocaines procèdent actuellement à une restructuration du secteur qui consiste à regrouper des universités entre elles afin de les faire gagner en visibilité au niveau national comme régional et de permettre une meilleure économie d’échelle. Plusieurs universités publiques ont déjà pris part à la restructuration et sont désormais regroupées au sein de deux grands centres universitaires, l’Université Hassan II de Casablanca et l’Université Mohammed VI de Rabat, les universités autrefois distinctes composant maintenant les différentes facultés et campus des institutions unifiées.

L’objectif poursuivi est la création de pôles académiques qui regroupent les ressources et les savoirs en vue d’accroître la recherche et d’améliorer les capacités scientifiques, ce qui rendrait les institutions en questions plus compétitives sur la scène internationale. L’adoption de la structure et des calendriers de l’enseignement supérieur de l’Union Européenne permettra aux universités marocaines d’encourager une plus grande mobilité de leurs étudiants et de leurs chercheurs ; en outre, la participation active à des projets de recherche européens et internationaux renforcera encore davantage les échanges.

Quelques chiffres

L’inscription à des programmes d’enseignement supérieur est également en hausse, avec 22% des 19-23 ans inscrits en 2013- date des dernières données disponibles- contre 19% en 2012, grâce en partie aux plus grandes aides financières dont ont pu bénéficier les étudiants ces dernières années. Le budget de l’État en matière de bourses universitaires a augmenté de près de 75% en glissement annuel en 2013 pour atteindre la somme d’1,25 milliard de dirhams (115,9 millions d’euros).

Le secteur privé compte actuellement 5% des étudiants inscrits dans le supérieur – une part de marché que les autorités espèrent voir évoluer à la hausse dans le cadre de la politique de privatisation décrite dans la stratégie de développement du secteur éducatif Vision 2030, lancée en décembre dernier. Le gouvernement a déjà fait des efforts considérables pour consolider le cadre règlementaire du segment, adoptant l’an dernier une loi autorisant les universités privées à délivrer des diplômes équivalents à ceux des universités publiques.

Qualité de l’enseignement

L’amélioration de la qualité de l’enseignement supérieur constitue également une priorité. Créée en 2014, l’Agence Nationale d’Evaluation et de Garantie de la Qualité de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique est chargée d’évaluer les programmes de formation, la recherche scientifique et les établissements d’enseignement supérieur publics et privés afin de s’assurer du respect des normes internationales.

À cet effet, le Ministère de l’Enseignement Supérieur a publié une circulaire en septembre dernier faisant de la maîtrise de la langue anglaise une obligation pour les enseignants chercheurs des filières scientifiques de l’enseignement supérieur. Comme l’a expliqué Lahcen Daoudi, le Ministre de l’Enseignement Supérieur, l’anglais est la langue internationale de la recherche scientifique ainsi que la langue véhiculaire des marchés émergents, et revêt donc une importance stratégique pour le positionnement international des universités marocaines.

« En améliorant son enseignement supérieur, le Maroc peut aspirer à devenir un centre éducatif pour l’Afrique, attirant en particulier des étudiants de la partie occidentale et francophone du continent, » a déclaré Ghita Lalou, président de l’Ecole Centrale de Casablanca, à OBG.

Mais en dépit des efforts considérables qui ont été déployés ces dernières années en vue d’améliorer la qualité du système éducatif, les compétences des jeunes diplômés sont toujours déconnectées des besoins réels de l’économie globale. Nezha Alami, recteur de l’Université Internationale de Casablanca, a soutenu à OBG que « le modèle universitaire du Maroc se devait d’innover et de répondre aux besoins du marché. »

Pour faire face à ce déficit de compétences, un nouveau cadre est en cours d’élaboration : il devrait aider les éducateurs à mieux comprendre les besoins du secteur privé et à concevoir des programmes en conséquence. Une plus grande coopération internationale au niveau universitaire contribuera également à combler le fossé entre l’enseignement supérieur et le marché du travail.

 

 

Morocco raises the bar for higher education

En Français

The start of the academic year in September will bring a host of changes for Morocco’s higher education system, including new institutions and courses that, alongside deeper structural reforms, should help expand the country’s research output and student enrolment.

Morocco already boasts more than 120 public universities, as well as five private institutions, together comprising roughly half a million students. However in a bid to improve research and development activity, as well as to strengthen young graduates’ employability, the country is working to encourage the establishment of new, more technically-oriented faculties.

Slated to start classes in September, the École Centrale de Casablanca is a joint partnership between French engineering university École Centrale Paris and the Moroccan Ministry of Industry. The university plans to graduate 200 engineers per year.

Also opening its doors in September is the applied science institute for the Euro-Mediterranean University of Fes. The new institute, which will also focus on engineering and welcome roughly 200 students in its first year, is being operated in conjunction with the French National Institute of Applied Sciences.

The two institutions are the most recent in a spate of new openings, including the 2013 launch of the Mohammed VI Polytechnic University in Ben Guerir, just north of Marrakech, which will eventually welcome 12,000 students. Developed in conjunction with the country’s state-run phosphate company, OCP Group, the university has inked agreements with MINES ParisTech, HEC Paris and MIT to provide research and degree programmes in a number of related fields, including mining and renewable energy.

Hubs of excellence

However, the new universities are just one aspect of a broader overhaul of the country’s higher education sector. Moroccan authorities are restructuring the sector by grouping universities under umbrella bodies to increase their visibility both on the national and regional level, as well as achieve greater economies of scale. Several public universities have already taken part in the restructuring and are now grouped into two main academic centres, the University of Hassan II of Casablanca and the University of Mohammed V of Rabat, with the previously separate universities now serving as different faculties and campuses of the unified bodies.

The goal is to establish academic clusters that combine resources and expertise with a view to enhancing research and scientific capacity, thereby increasing the ability of these institutions to compete on the international stage. By adopting the EU’s higher education structure and schedule, Moroccan universities will be able to encourage greater mobility of students and researchers, while active participation in European and international research projects will further strengthen exchanges.

Learn by numbers

Tertiary enrolment is also on the rise, up from 19% of those aged 19 to 23 in 2012, to 22% in 2013 – the latest available data − due in part to greater financial support for students in recent years. The state budget for university scholarships rose by nearly 75% year-on-year in 2013 to Dh1.25bn (€115.9m).

The private sector currently accounts for 5.4% of students enrolled in tertiary education – a market share the authorities hope to increase through a focus on privatisation in the Vision 2030 education sector development strategy, launched in December. The government has already made considerable efforts to solidify the regulatory framework for the segment, adopting a law last year enabling private universities to award diplomas equivalent to those issued by their public counterparts.

Quality of education

Improving the quality of higher education is also a priority. Established in 2014, the National Agency for Evaluation and Quality Assurance of Higher Education and Scientific Research is charged with evaluating training programmes, scientific research, and public and private higher education institutions to ensure compliance with international standards.

To that end, in September last year the higher education ministry released a circular calling for fluency in English to become a pre-requisite for researchers or professors in scientific fields at university level. According to Lahcen Daoudi, the minister of higher education, English is the international language of scientific research, as well as the lingua franca of emerging markets, making it a strategic imperative for the international advancement of Moroccan universities.

 “By improving its higher education system, Morocco can become an educational centre for Africa, attracting students especially from the west and French-speaking part of the continent,” Ghita Lalou, president of École Centrale de Casablanca, told OBG.

Yet despite considerable efforts to improve the quality of the education system in recent years, the skills of graduates remain disconnected from the needs of the broader economy. Nezha Alami, rector of Casablanca International University, told OBG, “The academic model in Morocco needs to innovate and respond to the needs of the market.”

To address this skills gap, a framework is being developed to help educators gain a better understanding of the needs of the private sector and design programmes accordingly. Greater international cooperation at the university level will also help to bridge the gap between higher education and the labour market.

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