Algérie Bilan de l’année 2014

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L’Algérie, qui détient d’importantes réserves d’hydrocarbures, a enregistré en 2014 une croissance soutenue, dans un contexte de baisse des prix du brut, grâce en partie à des dépenses publiques élevées et à une hausse des activités manufacturières.

Selon les projections du FMI, le PIB global devait faire un bond de 4% en 2014, contre 2,8% en 2013, et s’établir à 167,5 milliards d’euros. La Banque Mondiale, quant à elle, prévoyait une croissance de 3%, après avoir récemment réévalué à la baisse son estimation de 3,3%, principalement en raison de prix du pétrole plus bas que prévus. Au mois de juin dernier, la Banque a également abaissé ses prévisions pour 2015, qui sont passées d’une hausse de 3,5% à 3,3%.

Des prix élevés des matières premières ont permis au pays de se constituer des réserves financières robustes – d’après les dernières données disponibles, les réserves de change de l’Algérie dépassaient les 193 milliards d’euros en juin.

Le volant de sécurité budgétaire s’est révélé salutaire pour le pays, donnant la possibilité au gouvernement de puiser dans ces réserves pour minimiser l’impact de la fluctuation des prix. Lors de la présentation du projet de loi budgétaire 2015, le ministre des finances Mohamed Djellab a déclaré que le Fonds de régulation des recettes, établi en 2000 en vue de contribuer à protéger l’économie algérienne de la volatilité des prix du pétrole, était passé de 5 500 milliards de dinars (65,4 milliards d’euros) en 2013 à 4 420 milliards de dinars (52,6 milliards d’euros).

Les économies réalisées par le pays ont également permis au gouvernement de maintenir une  politique d’investissements publics élevés qui s’est traduite par des centaines de milliards de dollars de capital injectés dans de nouveaux projets d’infrastructures. Dans un plan quinquennal dévoilé suite à la réélection du Président Abdelaziz Bouteflika pour un quatrième mandat au mois d’avril, le gouvernement a réitéré son engagement sur la voie d’une croissance durable, annonçant des investissements publics à hauteur de 262 milliards de dollars d’ici 2019, axés en priorité sur des projets de transport et de logement. Cette somme est légèrement inférieure aux 286 milliards de dollars annoncés dans le précédent plan quinquennal.

La production pétrolière, qui représente plus du tiers du PIB, était appelée à  augmenter l’an dernier pour la première fois depuis huit ans. L’effondrement des prix du pétrole a toutefois frappé l’économie au deuxième semestre, entraînant le premier déficit courant enregistré par l’Algérie depuis près de 15 ans.

Dans la mesure où le pétrole représente, selon le FMI, près de 60% des recettes budgétaires algériennes, les réserves financières du pays pourraient subir la pression d’une période prolongée de prix du pétrole bas.

Avant même la chute du marché du pétrole, le FMI avait prévenu que si l’Algérie continuait de se reposer sur le pétrole et maintenait un niveau élevé de dépenses publiques à destination des aides sociales et des subventions, elle pourrait passer au statut de débiteur net dans les vingt prochaines années – de quoi faire réfléchir le premier producteur de gaz naturel d’Afrique. L’Algérie devra également accroître sa production d’hydrocarbures pour préserver ses recettes budgétaires étant donné la hausse de la consommation intérieure qui ampute les exportations.

À la recherche d’investissements dans le secteur de l’énergie

À cette fin, l’État tente d’accélérer l’exploration pétrolière et gazière. Suite à un nouvel appel d’offres portant sur 31 blocs d’exploration d’hydrocarbures, quatre d’entre eux ont été attribués au mois de septembre à des consortiums comprenant les Espagnols de Repsol, les Italiens d’Enel, les Norvégiens de Statoil, Royal Dutch Shell et Dragon Oil.

Le ministère chargé du pétrole a décrit ces résultats comme « acceptables » après un appel d’offres décevant en 2011, au cours duquel un unique bloc avait été octroyé.

La compagnie publique Sonatrach, leader dans le secteur de l’énergie, a annoncé en novembre 2014 qu’elle allait mettre à exécution un programme d’investissement de 58,8 milliards d’euros entre 2015 et 2019, malgré des prix du pétrole bas. Sonatrach, la plus grande entreprise d’Afrique, prévoit de forer 125 puits sur les cinq prochaines années, ce qui pourrait contribuer à stimuler un renouveau de l’investissement étranger.

Les amendements apportés au Code des Hydrocarbures en 2013 ont mis en place de nouvelles mesures incitatives pour les investisseurs étrangers, en particulier en ce qui concerne les projets relatifs aux ressources non-conventionnelles. Les autorités ont fait savoir qu’elles pourraient améliorer les conditions pour les entreprises afin d’attirer davantage de candidats en vue d’un autre appel d’offres qui devrait avoir lieu au troisième trimestre de 2015.

Bien que l’Algérie affiche des coûts de production concurrentiels pour ce qui est des ressources conventionnelles, le pays cherche à jeter les bases d’une future production de gaz de schiste. La Sonatrach a déclaré en décembre avoir obtenu des résultats concluants suite à des forages-tests dans le bassin d’Ahnet. L’Algérie se classe au troisième rang des pays disposant des plus vastes réserves de gaz de schiste techniquement récupérables dans le monde, mais leur exploitation se heurte à des préoccupations au sujet du coût de cette dernière et de ses conséquences environnementales. Pour l’heure, la rentabilité réduite du pétrole du fait des prix bas pourrait dissuader d’effectuer des investissements d’envergure dans les ressources de schiste.

Place à la diversification

Les industries hors hydrocarbures contribuent au PIB de l’Algérie à hauteur de 5% seulement, mais, au cours des dix dernières années, l’État les a érigé en élément moteur du développement, et plusieurs projets industriels étaient sur le point d’être achevés en 2014. Le constructeur automobile français Renault a inauguré en novembre dernier une usine d’assemblage dans la ville côtière d’Oran, pour un investissement de 50 millions d’euros. Il s’agit là de la première usine automobile à s’installer en Algérie depuis plusieurs décennies. 25 000 véhicules à bas prix sortiront de cette ligne d’assemblage tous les ans, un chiffre qui pourrait grimper à 75 000 à un stade ultérieur.

Le groupe pharmaceutique français Sanofi Aventis est en passe de finaliser la construction d’une usine et d’un centre de distribution dans les environs d’Alger ; d’un coût total de 6,6 milliards de dinars (61 millions d’euros), il s’agira du site le plus important du groupe en Afrique.

En outre, la production d’engrais a explosé l’an dernier. Au cours des neuf premiers mois de 2014, les exportations ont quasiment triplé, s’établissant à 657 millions de dollars contre 238 millions de dollars à la même période en 2013. Un producteur en particulier – une joint-venture entre la Sonatrach et le groupe omanais Suhail Bahwan Holding Group –devrait augmenter la capacité nationale d’un tiers lorsqu’il démarrera ses activités début 2015.

Alors que l’Algérie poursuit sur la voie d’une politique axée sur l’accroissement des activités à valeur ajoutée et de la production manufacturière locale, ses efforts ont commencé à payer l’an dernier avec de nouveaux investissements domestiques et étrangers, mais il faudra que le pays en fasse davantage s’il veut maintenir cette dynamique en 2015 face à des perspectives mondiales qui se sont assombries.

 

Algeria Year in Review 2014

En Français

Hydrocarbons-rich Algeria benefited from steady growth in 2014 even amid declining crude prices, thanks in part to strong public spending and increased manufacturing activity.

According to the IMF, overall GDP was projected to jump 4% in 2014 to €167.5bn, up from 2.8% in 2013. This compares to estimates of 3% from the World Bank, which recently lowered its forecast from 3.3% previously, in large part due to lower-than-expected oil prices. Last June the Bank also lowered its 2015 forecast from 3.5% to 3.3%.

Strong commodity prices have allowed the country to build up healthy financial buffers − Algeria’s foreign exchange reserves topped $193bn in June according to the latest data.

The fiscal cushions have come in handy for the country, with the government tapping them to minimise the impact of fluctuating prices. Presenting the draft budget bill for 2015 in October, finance minister Mohamed Djellab said the oil stabilisation fund (Fonds de régulation des recettes), which was established in 2000 to help buffer Algeria’s economy from oil price volatility, had dropped to AD4.42trn ($52.6bn), down from AD5.50trn ($65.4bn) in 2013.

The country’s savings have also allowed the government to maintain a robust spending campaign, with hundreds of billions of dollars worth of capital being put into new infrastructure. In a five-year strategic plan released after President Abdelaziz Bouteflika was elected to a fourth term in April, the government promised to continue its pathway for sustainable growth with $262bn of public investments announced through to 2019, with particular emphasis on transport and housing projects. This is slightly down on the $286bn announced in the previous five-year plan.

Oil production, which accounts for more than one-third of GDP, was set to expand last year for the first time in eight years. However, slumping oil prices hit the economy in the second half, pushing Algeria into a current account deficit for the first time in nearly 15 years.

With oil accounting for more than 60% of budget revenue according to the IMF, Algeria’s financial reserves may come under pressures from an extended period of low oil prices.

Even before the oil market plunge, the IMF warned last year that if Algeria continued to rely on oil and maintained a high level of public spending on social welfare and subsidies, it could become a net debtor in the next 20 years − a sobering thought for the largest natural gas producer in Africa.  Algeria also needs to step up hydrocarbons production to preserve fiscal revenue as domestic consumption increases, putting a squeeze on exports.

Seeking energy investment

To that end, the government is trying to accelerate oil and gas exploration. A new tender for hydrocarbons blocks saw four blocks out of 31 awarded in September to consortia including Spain’s Repsol, Italy’s Enel, Norway’s Statoil, Royal Dutch Shell and Dragon Oil.

The oil ministry described the results as “acceptable” following a disappointing round in 2011 when a single block was awarded. 

State-owned energy firm Sonatrach announced in November 2014 that it will proceed with its plan to invest €58.8bn between 2015 and 2019, despite low oil prices. Sonatrach, Africa’s largest company, plans to drill 125 wells in the next five years, which could help stimulate a renaissance in foreign investment.

A revised 2013 Hydrocarbons Code extended new incentives to foreign investors, especially for non-conventional projects. Authorities have indicated that they may improve the terms for companies to attract more interest in another tender round likely be held in the third quarter of 2015.

Although production costs for conventional resources are competitive in Algeria, the country is looking to lay the groundwork for future shale production. Sonatrach said in December that it had conducted successful test drilling in the Ahnet basin. Algeria has the third-largest technically recoverable shale reserves in the world, but their development has raised concerns over the cost and environmental impact. For the time being, lower return from oil prices may deter large-scale investment in shale resources.

Moving on with diversification

Non-hydrocarbon industries contribute only 5% of Algeria’s GDP, but over the past decade, the government has made them a focal point for development, and several industrial projects were on the verge of completion in 2014. French car manufacturer Renault opened a €50m assembly plant in November last year in the coastal town of Oran, the first automobile plant to be located in Algeria in decades. The facility will produce 25,000 low-cost vehicles a year, with an option to scale up to 75,000 vehicles at a later stage.

French drugmaker Sanofi Aventis is finalising construction of its AD6.6bn (€61m) plant and distribution centre near Algiers, which will be the company’s largest site in Africa.

Elsewhere, fertiliser production boomed last year. In the first nine months exports nearly tripled to $657m from $238m in the same period of 2013. One producer - a joint venture between Sonatrach and Oman’s Suhail Bahwan Holding Group - is slated to increase national capacity by one-third when it begins operations in early 2015.

As Algeria continues to focus on increasing value-added activity and local manufacturing, its efforts did start to pay off last year with new investments from both domestic and foreign, but more may need to be done to continue this momentum in 2015 against a tougher global outlook.

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