In English
Pour la troisième année consécutive, la Côte d’Ivoire a été placée en 2014 sous le signe d’une reprise solide, soutenue par une stabilité politique et macro-économique installée, des investissements élevés et des réformes.
Après deux ans d’expansion à un chiffre élevé, le FMI table pour le chiffre officiel de la croissance annuelle en 2014 sur un taux d’environ 8,5%, qui devrait se contracter légèrement en 2015 pour s’établir à 7,9%, un chiffre qui reste bien supérieur aux prévisions moyennes pour l’Afrique sub-saharienne (5,8%) et pour le monde (3,8%). Les marchés de capitaux de la région – composés majoritairement d’entreprises ivoiriennes- affichent également de solides résultats, la Bourse Régionales des Valeurs Mobilières, dans laquelle huit pays sont représentés, enregistrant par exemple une hausse de 7,1% à mi-décembre, atteignant 6 100 milliards de francs CFA (9,2 milliards d’euros).
Cette croissance a été tirée en partie par un flux régulier d’investissement privé et public, s’élevant respectivement à 6% et 11% de la production économique. Les crédits au secteur privé ont également augmenté rapidement en 2014 – ils affichent une hausse de 25% en glissement annuel durant les sept premiers mois de l’année jusqu’à juillet – bien que, comme c’est le cas pour de nombreux marchés émergents, le ratio du crédit au secteur privé sur le PIB reste, à environ 17%, peu élevé, suggérant un potentiel de croissance future.
Le déficit du compte courant, quant à lui, se réduit suite à la hausse des exportations de matières premières agricoles telles que le cacao et l’huile de palme, ainsi que grâce à l’amélioration des conditions commerciales.
Secteurs clés
L’agriculture, qui représente un quart du PIB, deux-cinquièmes des exportations et deux-tiers des emplois, a été particulièrement prospère en 2014. Des conditions météorologiques favorables pendant la saison 2013/2014 pour le cacao, dont la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial, ont entrainé un rendement exceptionnel de 1,7 million de tonnes, soit 20,2% de plus qu’à la saison précédente et la plus importante que le pays ait jamais connue.
Et même si le Ghana voisin (numéro deux de la production mondiale) a lui aussi enregistré une récolte record, la forte demande de chocolat a maintenu les prix mondiaux de la fève à la hausse, passant d’une moyenne journalière de 2819 dollars la tonne en janvier à 3101 dollars en octobre, atteignant le taux le plus élevé depuis trois ans, 3270 dollars, au mois d’août, selon les Londoniens de la International Cocoa Organisation.
Si aucun chiffre officiel n’était disponible, on s’attend également à de bons résultats de la part des autres cultures principales, les exportations de caoutchouc, de noix de cajou et de coton dépassant toutes les chiffres de l’année précédente au deuxième trimestre de 2014, selon la compagnie sud-africaine NKC Research ; par contre, les exportations de café accusaient une légère baisse.
Le développement du secteur pétrolier, premier secteur d’importation et deuxième secteur d’exportation de la Côte d’Ivoire, a franchi une étape au cours de l’année. Total, le géant pétrolier français, a découvert du pétrole au mois d’avril sur son permis offshore CI-514, l’un des quatre blocs du pays dans lesquels il détient des parts, et la première découverte dans le bassin « frontière » de San Pedro. Foxtrot International, une société d’exploitation locale, a démarré le forage dans le champ de Marlin dans le cadre d’un programme d’exploration de quatre ans du bloc CI-27 ; le nouveau puits devrait être terminé en janvier et mis en service courant 2015.
Ces avancées, combinées à la production future des découvertes de l’année 2013 -Total en avril, les Britanniques de Tulow Oil en juin et le groupe américain Vanko Energy en décembre- devraient aider à renforcer la production de brut du pays. Ce chiffre a subi un déclin, passant d’un taux de 62 000 barils par jour (bj) en 2006 à 37 650 en 2013, selon l’Agence américaine d’Information sur l’Énergie.
Le secteur devrait également tirer profit dans les années à venir de l’arbitrage futur d’un différend maritime mineur avec le Ghana au sujet des frontières des blocs pétroliers en offshore profond, qui, une fois résolu, devrait apporter une certaine clarté aux investisseurs potentiels dans l’offshore.
Bilan budgétaire
L’augmentation des ventes à l’exportation de produits tels que le cacao et le pétrole a contribué à une hausse des recettes et à une amélioration de la santé fiscale du pays. Au premier semestre de l’année, les recettes publiques ont dépassé les projections du FMI, tandis que les dépenses se sont établies en-deçà des prévisions en raison de mises de fonds moins élevées dans les projets d’investissement étranger et d’une baisse des subventions. Avec pour résultat un excédent budgétaire primaire (hors intérêts et dons) au lieu du déficit attendu.
Ces bons résultats à mi- exercice ont contribué à renforcer la confiance à l’aube de l’émission en juillet d’un Eurobond de 750 millions d’euros, le premier emprunt obligataire lancé par le pays depuis son défaut de paiement trois ans plus tôt, lorsque les troubles politiques battaient leur plein. Suite à la première notation souveraine de Fitch (B avec des perspectives positives) et de Moody’s (B1 avec des perspectives positives), le titre, d’une durée de 10 ans, et été sursouscrit six fois et émis à un taux de rendement de 5,625%, un taux inférieur à toutes les autres émissions africaines de cette année 2014 qui a vu le Kenya, le Ghana et la Zambie, entre autres, emprunter sur les marchés.
Amélioration de l’infrastructure
Le produit de l’émission d’Eurobonds a été utilisé pour réduire les arriérés intérieurs et financer des projets dans les domaines des infrastructures et de l’énergie, dans le cadre d’une campagne d’investissement dont les 900 millions de dollars serviront à apporter des améliorations aux secteurs clés afin d’étayer la stratégie de développement quadriennale, le Plan National de Développement 2012-2015. En septembre 2014, des prêts d’un montant total de 740 millions de dollars avaient été contractés pour ces travaux.
Un important chantier s’est achevé en 2014, celui d’un nouveau pont à Abidjan, dont la construction a duré trois ans et coûté 308 millions d’euros et qui a été ouvert à la circulation au mois de décembre. Fruit d’un partenariat public-privé financé par des banques africaines et européennes, le pont traverse la lagune Ebrié pour relier les banlieues nord et sud de la ville, réduisant ainsi les embouteillages massifs qu’enregistrent les deux autres ponts de la ville aux heures de pointe.
En 2015, le pays cherchera des financements pour d’autres mégaprojets – sans doute par le biais d’un autre Eurobond – parmi lesquels un projet de 800 millions de dollars visant à effectuer d’importants travaux d’expansion dans le port d’Abidjan et un autre de 820 millions de dollars pour moderniser le réseau électrique ivoirien.
Côte d’Ivoire 2014 Year in Review
En Français
Last year was the third straight year of robust recovery for Cote D’Ivoire, supported by continuing political and macro stability, high investment and reforms.
Following two years of expansion in the high single digits, the IMF expects the official year-end growth figure to reach around 8.5% for 2014, easing slightly to 7.9% in 2015 but well above forecast averages for sub-Saharan Africa (5.8%) and the world (3.8%). The region’s capital markets − populated predominantly by Ivorian firms − performed similarly well, with the eight-country Bourse Régionale des Valeurs Mobilières up 7.1% for the year as of mid-December, to reach CFA6.1trn (€9.2bn).
Such growth was buoyed in part by a steady flow of both public and private investment, at 6% and 11% of economic output respectively. Credit to the private sector also rose rapidly in 2014 – up 25% year-on-year in the seven months to July – though, as is the case in many emerging markets, total credit remains low at about 17% of GDP, indicating future growth potential.
The country’s current account deficit, meanwhile, is narrowing on the back of rising exports of soft commodities like cocoa and palm oil, as well as from improving terms of trade.
Core sectors
Agriculture, which makes up a quarter of GDP, two-fifths of exports and two-thirds of employment, was a particularly bright spot in 2014. Favourable weather in the 2013/14 season for cocoa, of which Côte d’Ivoire is the world’s largest producer, led to bumper crop yields of 1.7m tonnes, 20.2% higher than the previous season and the largest on record.
Even with a similar record-breaking harvest in neighbouring Ghana (the world’s second-largest producer), strong demand for chocolate has kept global prices for the bean ticking upwards, from a daily average of $2819 per tonne in January to $3101 in October and hitting a three-year high of $3270 in August, according to the London-based International Cocoa Organisation.
While official figures were unavailable, a strong performance is also expected from the other main crops, with exports of rubber, cashews and cotton all exceeding the previous year’s as of the second quarter of 2014, according to South Africa’s NKC Research, though coffee exports had declined slightly.
Developments in the hydrocarbons sector, which accounts for the top import and second-largest export, took a step forward during the year. Total, the French oil major, struck oil in April at its CI-514 offshore block, one of four in the country in which it holds a stake and the first find in the “frontier” San Pedro basin. Foxtrot International, a local operator, began drilling in the Marlin field as part of a four-year exploration plan in Block CI-27; it expects the new well to be completed in January and come on-stream in 2015.
This, plus eventual production from the 2013 discoveries by Total in April, the UK’s Tullow Oil in June and US firm Vanko Energy in December, should serve to bolster the country’s output of crude. This figure has declined from a peak of 62,000 barrels per day (bpd) in 2006 to 37,650 bpd in 2013, according to the US Energy Information Administration.
The sector should also benefit in the coming years by the eventual arbitration of a minor maritime border dispute with Ghana over the boundaries of deepshore hydrocarbon blocks, the resolution of which would provide a measure of clarity for potential offshore investors.
Fiscal check-up
Increased sales of exports like cocoa and oil have helped raise receipts and improve the fiscal health of the state. In the first half of the year, government revenues exceeded the IMF’s expectations, while spending undershot forecasts due to lower outlays on foreign investment projects and fewer subsidies. The result was a primary budget surplus (before interest or grants) instead of the anticipated deficit.
This mid-year performance helped boost confidence ahead of a $750m round of Eurobonds in July, the first since the country’s default three years earlier at the height of its political unrest. Following debut sovereign credit ratings by Fitch (B with a positive outlook) and Moody’s (B1 with a positive outlook), the 10-year paper was more than six times oversubscribed and priced with a yield of 5.625%, a lower yield than any other African issuance in a year that saw Kenya, Ghana and Zambia, among others, go to market.
Improving infrastructure
The proceeds of the Eurobonds were used to reduce domestic arrears and finance projects in infrastructure and energy, part of a $900m pipeline of enhancements in key sectors designed to advance the four-year development strategy, the National Development Plan 2012-15. As of September 2014, a total of $740m of these works had been contracted.
One notable completion in 2014 was a €308m bridge in Abidjan, which took three years to build and opened to traffic in December. Developed as a public-private partnership funded by African and European banks, the new bridge links the city’s northern and southern districts across the Ebrié lagoon, thereby reducing the heavy congestion that occurs at the city’s two other bridges during peak hours.
In 2015 the country will be seeking funding for other mega-projects – possibly through another Eurobond – including $800m for major expansions at the port of Abidjan and $820m to upgrade the electricity grid.