De nouvelles usines viennent renforcer l’industrie à valeur ajoutée au Gabon

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In English

Le plus grand producteur de manganèse du Gabon, la Compagnie Minière de l’Ogooué (Comilog) a inauguré en août la toute première usine de transformation du minerai du Gabon, ce qui constitue une avancée importante pour la politique économique du pays, qui vise à faire du Gabon non plus un simple exportateur de ressources naturelles brutes mais une économie reposant sur une industrie à valeur ajoutée.

Les autorités espèrent que l’usine de Comilog, ainsi que plusieurs autres projets en perspective, contribueront au développement d’un réseau de sous-traitants et d’ouvriers qualifiés dont un secteur industriel dynamique ne saurait se passer. Cette usine constitue le dernier exemple en date d’un certain nombre d’initiatives encouragées par le gouvernement pour augmenter ses activités d’exportation, au même titre que l’interdiction d’exporter les grumes promulguée en 2010 afin d’accroître la production en aval.

Ces efforts s’inscrivent dans une stratégie globale de diversification, connue sous le nom de Gabon Émergent, mais de nombreuses autres initiatives sont encore possibles. La transformation à valeur ajoutée se limite à l’heure actuelle à une unique raffinerie pour ce qui est du secteur pétrolier, et à la production d’aggloméré de manganèse destiné à l’exportation et à la production d’acier.  

Transformation de minerais et de métaux

La nouvelle usine de Comilog devrait produire 65 000 tonnes de silicomanganèse, un ferro-alliage utilisé dans l’affinage de l’acier. L’alliage aura une forte teneur en manganèse (65 à 68%) et du silicium (12 à 20%). Le Gabon fait figure d’expert dans le secteur, occupant le deuxième rang mondial au classement des pays producteurs de manganèse, dont l’utilisation première est la production d’acier, et disposant d’au moins 250 millions de tonnes de réserves.

L’unité de production, où la première coulée a eu lieu le 12 août, constitue l’une des deux chaînes de production du Complexe Métallurgique de Moanda (CMM). Une deuxième usine, dont le démarrage des activités est prévu d’ici fin 2014, produira 20 000 tonnes de manganèse métal par an. Le site, qui dans son ensemble s’étendra sur 50 hectares à proximité de la mine de Moanda, a nécessité un investissement estimé à 135 milliards de francs CFA (206 millions d’euros).

On peut également citer le projet Mabounié – mené par Maboumine, une filiale de Comilog – qui est synonyme d’accroissement potentiel des recettes issues de l’exploitation de terres rares et de métaux. Une usine pilote qui sera construite près du site est à l’étude ; elle permettra de tester un procédé d’extraction et de déterminer la viabilité commerciale du projet, avec un démarrage des activités prévu pour 2016.

À l’avenir, d’après le nouveau code minier en cours d’élaboration, toutes les concessions minières seront soumises à une obligation de transformation locale. Un accord de coentreprise signé avec la filiale indienne du groupe Navodaya Trading DMCC en vue de l’exploitation du gisement de manganèse d’Okondja comporte un projet d’usine de transformation évalué à 75 milliards de francs CFA (114 millions d’euros) mais l’ampleur du projet reste encore à fixer.  

Main d’œuvre industrielle

L’intégration d’un volet industriel dans tous les projets relatifs aux ressources naturelles contribuera à accroître la capacité de production nationale, créera des emplois et entraînera une hausse de la valeur des exportations du Gabon. Celui-ci constituera toutefois également une mise à l’épreuve pour une réserve de main d’œuvre qualifiée limitée, pression qui se fait déjà sentir sur l’ensemble du secteur industriel. Le site CMM de Comilog nécessitera 400 employés et l’usine de Maboumine devrait créer 2000 emplois directs et 6000 emplois indirects si elle parvient au stade commercial.

Afin de combler les besoins en personnel à court terme de Comilog pour le CMM, l’Agence Nationale des Bourses du Gabon (ANBG) et le Ministère de la Formation Professionnelle ont fait part de leur intention de collaboration avec l’entreprise afin d’assurer que les employés bénéficient de la formation nécessaire. Comilog a déclaré en amont de la mise en service de sa première usine avoir envoyé en Europe une douzaine d’ingénieurs et techniciens gabonais pour suivre des programmes de formation de six mois dans les domaines de la métallurgie et de la production d’acier.

Le Gabon planche sur le développement d’instituts de formation spécialisés dans plusieurs secteurs clés, parmi lesquels l’Institut du Pétrole et du Gaz à Port-Gentil, lancé cette année, et l’École des Mines et de la Métallurgie de Moanda, qui devrait ouvrir ses portes en 2015. En outre, l’Agence Nationale des Bourses a été réorganisée en 2013 pour accorder la priorité aux stages dans les secteurs clés, comme l’ingénierie, la protection de l’environnement et les ressources naturelles, et à toute une palette de diplômes techniques spécialisés. Un accroissement des capacités nationales sera toutefois nécessaire pour soutenir la croissance du secteur.  

Prochaine étape de production

Les espoirs que place le pays dans son avenir industriel vont en grande partie de pair avec le développement de zones industrielles spécialisées. La réalisation du premier parc, la Zone Économique Spéciale de Nkok, est le fruit d’une joint-venture entre le groupe singapourien Olam et l’état gabonais. 78 entreprises auraient déjà signé une intention d’implantation dans la zone, dont la première tranche s’étend sur 400 hectares. Le porte-parole de la présidence, Alain-Claude Billie By Nzé, a toutefois souligné au mois d’août lors d’une conférence de presse que les principaux obstacles au développement de Nkok étaient liés à des problèmes de formation, de qualification et de disponibilité de la main d’œuvre ainsi qu’à un manque de matières premières.

À l’avenir, les projets de création d’usines d’engrais chimiques à Port-Gentil, de diversification de l’industrie de transformation du bois et d’intensification de la production agro-industrielle contribueront à diversifier le secteur de l’industrie. Pour l’heure, l’obligation d’inclure des activités locales à valeur ajoutée dans les projets d’extraction de ressources, en particulier dans le secteur minier, ne manquera pas de contribuer à la hausse des valeurs d’exportation à court terme et d’apporter au Gabon les recettes dont le pays a besoin pour consolider ses finances publiques et créer des emplois.


 

New plants to boost value-added industry in Gabon

En Français

  The largest manganese producer in Gabon, Compagnie Minière de l’Ogooué (Comilog), inaugurated Gabon’s first mineral processing plant in August, an important step in a bid to shift the economy from raw natural resource exports to a value-added industry.

Authorities hope that Comilog’s plant and several other projects on the horizon will help to develop a network of sub-contractors and trained workers necessary to support a dynamic industrial sector. This plant is the latest of several initiatives encouraged by the government to expand its export activities, such as enacting an export ban on raw timber in 2010 to increase downstream production.

The push is part of an overarching diversification strategy, known as Gabon Emergent, although there remains plenty of scope for further efforts elsewhere. Value-added processing in the oil sector is currently limited to Gabon’s sole refinery, and in the mining sector, to the production of manganese agglomerates (pressed sheets of manganese mineral) destined for export and steel production.  

Mineral & metal processing

Comilog’s new plant is slated to produce 65,000 tonnes per year of silicomanganese, a ferroalloy used in refining steel. The alloy will have a high mineral content of 65-68% manganese and 12-20% silicon. Gabon has expertise in the sector as the world’s second-largest producer of manganese, used primarily in steel production, with at least 250m tonnes of reserves.

The unit, which poured its first output on August 12, is one of two production lines in Comilog’s Moanda Metallurgical Complex (Complexe Métallurgique de Moanda, CMM). A second plant, expected to come online before the end of 2014, will produce 20,000 tonnes of manganese metal per year. The total site will cover 50 ha near the Moanda mine and its development required an estimated investment of CFA135bn (€206m).

Another development is the Mabounié project – led by Maboumine, a subsidiary of Comilog – that offers potential to improve rare earth and metal revenues. A pilot plant to be built near the site is under study; it will have an extraction process and determine the project’s commercial viability and is expected to begin operations in 2016.

All future mining concessions will require a local processing component according to the new mining law that is under development. A joint venture signed with India’s Navodaya Trading DMCC in June to develop the Okondja manganese deposit includes plans for a CFA75bn (€114m) processing plant, though the scope of the project has not been set.  

Industrial workers

The inclusion of an industrial component in all natural resource projects will help to expand domestic production capacity, create employment, and increase the value of Gabon’s exports. However, it will also test the capacity of the limited pool of trained workers, a pressure that is already felt throughout the industrial sector. Comilog’s CMM plant will require 400 employees, and the Maboumine plant is expected to create 2000 direct and 6000 indirect jobs if it arrives at the commercial stage.

In order to respond to Comilog’s near-term demand to staff the CMM, Gabon’s National Scholarships Agency and professional training ministry indicated that they will work with the firm to ensure employees receive the necessary training. Comilog said prior to its first plant’s launch, a dozen Gabonese engineers and technicians were sent to Europe for six-month training programmes in metal-working and steel production.

Gabon has been working to develop advanced training institutes in several key sectors, including the Oil and Gas Institute in Port-Gentil, which was launched this year, and the Moanda School of Mines and Metallurgy, slated for launching in 2015. The National Scholarships Agency was also reorganised in 2013 to prioritise scholarships in key sectors, including engineering, environmental protection and natural resources, and a variety of advanced technical degrees. However, greater in-country capacity will be necessary to support sector growth.  

Next-stage production

Much of the country’s industrial hopes are pinned on the development of dedicated industrial zones. The first park, the Nkok Special Economic Zone, is being developed as a 60:40 joint venture between Singapore’s Olam and the state. Nkok’s first 400-ha tranche has 78 companies reportedly signed up to enter the zone. However, at an August press conference, presidential spokesperson Alain-Claude Billie By Nzé emphasised that the main obstacles to Nkok’s development are related to the training, qualification and availability of workers as well as the supply of primary materials.

In the future, plans to develop chemical fertiliser plants in Port-Gentil, diversify timber processing and expand agro-industrial production will help diversify the industrial sector. For now, local, value-added activity requirements on resource extraction projects, primarily in the mining sector, will help to provide Gabon the short-term uptick in export value that it needs to support public finances and create employment.

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