In English
Restée fortement dépendante des exportations d'hydrocarbures durant plusieurs décennies, l'Algérie s'efforce aujourd'hui de développer les activités à forte valeur ajoutée et la production locale, de réduire la facture des importations et de créer de l'emploi. Même si les progrès sont lents, le pays a récemment récolté le fruit de ses efforts, puisqu’une vague de nouveaux investissements dans l’industrie manufacturière a été annoncée par divers investisseurs nationaux et étrangers.
Rattraper le temps perdu
Plusieurs années de sous-investissement, justifié par les solides performances de l'industrie pétrolière et gazière, conjuguées au « mal hollandais », ont mis à mal la compétitivité et la productivité dans le secteur industriel hors hydrocarbures, qui représente moins de 5 % du produit intérieur brut (PIB).
Pour remédier à ce déséquilibre, le gouvernement a cherché à mettre en place une série de mesures incitatives pour favoriser les dépenses en capital, notamment en prolongeant de 20 à 33 ans la durée des contrats de location renouvelables pour les investisseurs étrangers, et en suspendant les droits de douane et les frais d'inscription. Le processus d'acquisition des terrains industriels, longtemps resté l'une des principales embûches pour les investisseurs, a été amélioré en 2008 avec la création de l'Agence nationale d'intermédiation et de régulation foncière (ANIREF), responsable d'un projet visant à créer 42 nouvelles zones industrielles sur un total de 9.57 hectares répartis dans 34 wilayas (provinces).
Si la conjoncture globale peut être complexe par rapport à d'autres marchés de la région, en particulier au vu des lourdes contraintes réglementaires et du peu de garanties offertes aux investisseurs, l'Algérie bénéficie néanmoins d'intrants bon marché, notamment des coûts énergétiques concurrentiels, ainsi que d'un grand marché de consommation et d'un niveau de consommation en hausse.
Un géant local
Les réformes entreprises ont eu un effet notable. D'après l'Office national de la statistique (ONS), l'indice de la production industrielle au premier semestre 2013 a enregistré une croissance à deux chiffres (12.5 %) dans un certain nombre de segments, notamment la sidérurgie, la métallurgie, la mécanique et l'électronique, et une hausse de 7.5 % dans les industries chimique et plastique.
Ce sont néanmoins les dépenses en capital qui ont progressé de la façon la plus spectaculaire. Cevital, le premier conglomérat privé algérien en termes de chiffre d'affaires, a fait part au mois de juin de son intention d'investir 200 millions d'euros dans la construction d'une usine de production de machines à laver et de réfrigérateurs. Celle-ci produira des appareils électroménagers de différentes marques, notamment Brandt, puisque le groupe a racheté en avril dernier le fabricant d'électroménager français FagorBrandt, pour 25 millions d'euros.
Cevital possède d'ores et déjà une usine à Sétif, qui emploie 1 800 personnes et produit des appareils électroménagers et des appareils audiovisuels pour Samsung Electronics. L'an dernier, le groupe a racheté le Français Oxxo, fabricant de portes et de fenêtres en PVC, pour 12 millions d'euros.
Cevital n'est toutefois pas le seul groupe à investir en Algérie. D'après la presse allemande, les sociétés allemandes Rheinmetall et Ferrostaal doivent signer prochainement avec l'Algérie un contrat chiffré à 2.7 milliards d'euros pour la production de 980 véhicules blindés. Selon les modalités de l'accord, les deux groupes devraient construire une usine à Ain Smara, près de Constantine, d'où sortiront des véhicules blindés de type Fuchs. L'usine sera dotée d'une capacité de production de 120 unités par an, toutes destinées à l'armée algérienne.
Cette annonce fait suite à la conclusion, au mois d'août dernier, d'un accord entre la société émirati Tawazun Holding et le Groupement pour la promotion de l’industrie mécanique (GPIM), contrôlé par le ministère de la Défense, concernant la construction d'une usine d'assemblage de véhicules blindés à Khenchela.
De grands projets appuyés par des investisseurs étrangers
Ces dernières annonces font suite à plusieurs autres investissements étrangers importants effectués ces quelques dernières années.
En juin 2013, une joint venture turco-algérienne, Tosyali Holding, a inauguré un nouveau complexe sidérurgique chiffré à 750 millions de dollars, situé non loin d'Oran, tandis qu'au mois de septembre, le laboratoire pharmaceutique français Sanofi a débuté la construction d'un nouveau site de production à Sidi Abdellah, au sud-ouest d'Alger, un investissement de l'ordre de 70 millions d'euros. Cette usine, dont la capacité prévue est de 100 millions d'unités par an, sera la troisième du groupe en Algérie, et la plus importante en Afrique. L'Algérie est le troisième marché pharmaceutique sur le continent.
Entre-temps, en juin cette année, Renault a annoncé le prochain lancement des tests sur les modèles issus de sa nouvelle usine de Oued-Tlelat, au sud-ouest d'Oran, actuellement en chantier. La production commerciale devrait démarrer en novembre. La société française détient une participation de 49 % dans cette usine, dont la construction a débuté en septembre 2013, tandis que le reste des parts est détenu par le Fonds d'investissement national algérien et une entreprise publique, la Société nationale des véhicules industriels. D'après les estimations, la première phase de construction de l'usine a représenté un investissement de l'ordre de 50 millions d'euros.
Sa capacité de production sera initialement de 25 000 unités par an, mais devrait à terme être portée à 75 000 unités. La production sera d'abord destinée au seul marché domestique, en rapide expansion.
D'autres projets de production automobile pourraient également y être menés. Abdessalem Bouchouareb, ministre de l'Industrie et des Mines, a déclaré en juin qu'un autre projet dans le secteur faisait actuellement l'objet de discussions. M. Bouchouareb n'a pas révélé le nom de la société pressentie pour ce projet prospectif, mais a évoqué, au terme de discussions avec la ministre italienne du Développement industriel, Federica Guidi, d'éventuels investissements italiens en Algérie. Il a par ailleurs appelé la société italienne Fiat à investir dans la construction d'une usine de pièces détachées dans le pays, en précisant que l'Algérie pourrait offrir au groupe un éventail de mesures incitatives pour faciliter le processus.
Un effort concerté du secteur public et du secteur privé sera nécessaire pour faire progresser de façon significative le PIB de l'industrie et soutenir de façon durable la création d'emplois et la croissance des recettes d'exportation, mais les initiatives prises par le gouvernement algérien ces quelques dernières années ouvrent des perspectives encourageantes concernant le potentiel de la production industrielle.
En Français
After decades of heavy dependence on hydrocarbons exports, Algeria has been working to increase value-added activity and local manufacturing, reduce its import bill and create more employment opportunities. Progress has been slow but the efforts have been recently rewarded with a spate of announcements of new investments in the manufacturing sector from both domestic and foreign players.
Making up for lost time
Years of underinvestment – a result of the strong performance of the oil and gas industry – together with so-called Dutch Disease, have contributed to limited competitiveness and productivity in the non-hydrocarbon industrial sector, which contributes less than 5% to GDP. To counter this, the government has sought to provide a selection of incentives to help stimulate capital expenditure, including extending lease terms for foreign investors from 20-year to 33-year renewable contracts, and providing breaks on Customs and registrations fees. Acquiring industrial land – long one of the thorniest issues facing investors – was improved through the 2008 establishment of the National Agency for Land Mediation and Regulation (Agence Nationale d’Intermediation et de Régulation Foncière, ANIREF), which is in charge of a project to create 42 new industrial zones, covering a total of 9.57 ha across 34 wilayas (provinces).
Although the broader business climate can be complex by comparison to other markets in the region, particularly in terms of heavy regulations and limited investor protections, Algeria benefits from cheap inputs such as competitive energy costs, as well as a large consumer market and rising levels of consumption.
Local giant
The impact of the reforms has been noticeable. According to the National Statistics Office (Office National de la Statistique, ONS), the industrial production index over the first six months of 2013 saw double-digit growth of 12.5% in a number of segments, including the steel, metal, mechanical and electronic industries, as well as a 7.5% rise in chemical and plastic industries.
Perhaps the most visible impact however has been on capital spending. In June Cevital, Algeria’s largest private conglomerate by turnover, unveiled plans to open a €200m factory in Sétif specialising in washing machines and refrigerators. The factory will produce goods under the Brandt marque and other brands, following Cevital’s acquisition of French white goods manufacturer FagorBrandt in April this year for €25m.
Cevital already operates in Setif where it employs 1800 people at a factory that produces electrical household products and audio-visual devices for Samsung Electronics. Last year it acquired French firm Oxxo, which produces doors and PVC windows, for €12m.
Nor is Cevital the only one. German firms Rheinmetall and Ferrostaal are set to sign a €2.7bn contract with Algeria for the production of 980 tanks in coming weeks according to the German press. Under the terms of the deal, the firms will reportedly build a factory at Ain Smara, near Constantine, for the construction of Fuchs tanks, with a production capacity of 120 units per year. All of the units will be acquired by the Algerian military.
The report follows the finalisation in August last year of a deal between Emirati firm Tawazun Holding and the Groupement de la Promotion de l’Industrie Mécanique (GPIM), which is controlled by the Ministry of Defence, for the construction of a factory to assemble armoured vehicles at Khenchela.
Major foreign-backed projects
The latest announcements come on the heels of several other major foreign-backed investments in recent years.
A Turkish-Algerian joint venture, Tosyali Holding, inaugurated a new $750m steel complex not far from Oran in June 2013, while that September, French pharmaceuticals manufacturer Sanofi began construction of a new production facility in Sidi Abdellah, located to the south-west of Algiers, at an investment cost of €70m. The plant, which has a planned capacity of 100m units per year, will be its third in Algeria and its largest in Africa. Algeria is the third-largest pharmaceuticals market in the continent.
Meanwhile in June this year, Renault said that models from its new factory in Oued-Tlelat, south-west of Oran, currently under construction, would be available shortly for testing. Commercial production is due to begin in November. The French firm owns a 49% stake in the facility, construction of which began in September 2013, with the remaining equity held by Algeria’s National Investment Fund and the state-owned Société Nationale de Véhicules Industriels. The investment cost of the factory’s first phase is thought to be around €50m.
The factory will have an initial production capacity of 25,000 units a year, due to rise eventually to 75,000 units. Production will be initially targeted at the rapidly growing domestic market only.
Other auto manufacturing projects may also be in the pipeline. The Minister of Industry and Mines, Abdessalem Bouchouareb, said in June that another project in the sector was under discussion. Bouchouareb did not name the firm involved in the prospective project but made the announcement after discussions with the Italian minister of industrial development, Federica Guidi, about potential Italian investments in Algeria. Bouchouareb also called on Italian firm Fiat to invest in the construction of a spare parts factory in the country, saying Algeria could offer the company a range of incentives to facilitate such a move.
It will take a concerted effort on behalf of both the public and private sector to bring about a substantial increase in industrial GDP and provide sustained job growth and export revenues, but the push by Algeria’s government in recent years provides some encouraging indicators as to the potential for industrial production.
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