Investissements en Algérie pour faire face à la pénurie de ciment

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In English

Suite à des années d’importantes dépenses publiques consacrées aux infrastructures, la vague de nouveaux investissements dont bénéficie la production algérienne de ciment devrait aider le pays nord-africain à faire face à la demande croissante que connait ce matériau de construction.

Selon l’édition 2014 du rapport Global Cement Directory, la capacité de production de ciment de l’Algérie s’élève à 21 millions de tonnes par an (tpa), ce qui classe le pays parmi les 20 premiers producteurs de ciment dans le monde si l’on se réfère aux chiffres publiés par l’US Geological Survey, l’institut d’études géologiques des États-Unis.

La demande dépasse toutefois la production nationale de 5 millions de tpa et le pays se voit dans l’obligation d’importer le déficit. En 2013, la valeur des importations de ciment s’établissait à environ 290 millions d’euros, soit une hausse de 26% par rapport aux chiffres de 2012.

À l’heure où le pays poursuit une politique d’investissement de grande ampleur dans les infrastructures et où le gouvernement s’emploie à lutter contre la pénurie de logements, la pression ne cesse de s’accentuer sur la consommation de ciment, qui enregistre une croissance annuelle de près de 5%. La décision de l’État l’an dernier de faire appel à des entrepreneurs étrangers afin de faire face à la pénurie de logements devrait encore contribuer davantage à la hausse de la demande.  

Extension des capacités des cimenteries publiques

  Mais les importants investissements prévus, aussi bien par des entreprises algériennes que par des groupes étrangers, pour augmenter la capacité nationale de production de ciment, devraient permettre de venir à bout du déficit de ciment dans les années à venir. On peut citer notamment le cimentier public Groupe Industriel des Ciments d’Algérie (GICA), détenteur de douze cimenteries, qui a annoncé en mars son intention de faire passer sa capacité de production de 11,5 millions à 26 millions de tpa d’ici 2017, soit plus du double.

Le projet comprend la mise en service de dix nouvelles lignes de production pour un investissement d’environ 150 milliards de dinars algériens (1,4 milliard d’euros). Quatre d’entre elles seront accueillies dans de nouvelles usines, parmi lesquelles une usine d’une capacité de 2 millions de tpa à l’est du pays, dans la wilaya d’Oum El Bouaghi, une station de production d’une capacité d’1 million de tpa dans la province de Bechar au sud-ouest du pays ainsi que deux autres usines à Relizane et à Tamanrasset. Quant aux six autres, il s’agit de nouvelles lignes dans des stations de production existantes.

En outre, les médias algériens ont rapporté en février que l’Entreprise Portuaire d’Annaba, entreprise publique, avait entamé des consultations au sujet de la construction d’une usine de ciment sur un bateau qui serait amarré dans le port d’Annaba sur la côte nord-est du pays. D’après les informations disponibles, l’usine serait dotée d’une capacité de production de 500 000 tpa et pourrait être livrée d’ici la fin de l’année.  

Des investissements privés en hausse

  Les investisseurs privés et étrangers s’emploient également à faire grimper la capacité de production nationale. Cevital, un important conglomérat privé, envisage de pénétrer le marché avec la construction de cinq lignes de production de ciment réparties dans deux usines dans les provinces de Constantine et de Bouira, qui disposeraient d’une capacité combinée d’environ 10 millions de tpa.

En février, le cimentier sud-africain PPC a annoncé qu’il s’apprêtait à acquérir une participation de 49% dans Hodna Cement Company, une entreprise privée algérienne qui construit actuellement une cimenterie d’une capacité de 2 millions de tpa à Hodna, près de Sétif, et qu’il prendrait le contrôle de sa gestion. La livraison de l’usine, qui représente un investissement d’environ 250 millions d’euros, est prévue pour fin 2016. PPC a expliqué sa décision de faire son entrée sur le marché algérien en citant des facteurs tels que des coûts de production avantageux du fait de « prix du gaz abordables », un PIB relativement élevé pour l’Afrique, un bon réseau de transport et de logistique, et la forte probabilité d’une demande élevée due au déficit de logements, qu’il estime à environ 1,2 million d’unités.

De plus, GICA et le géant français des matériaux de construction Lafarge comptent doter l’usine de ciment de Meftah, qu’ils exploitent conjointement, d’une ligne de production supplémentaire ; Lafarge construit également dans la wilaya de Biskra, en partenariat avec l’entreprise locale Sagremac, une cimenterie qui devrait être opérationnelle l’an prochain. L’usine sera dotée d’une capacité initiale de production de 2,7 millions de tpa, qui, à terme, devrait tourner autour des 6 millions de tpa.

Outre l’usine de Meftah, Lafarge exploite seul deux usines de ciment en Algérie ayant une capacité combinée d’environ 8 millions de tpa. En novembre dernier, Lafarge a ouvert un centre de recherche dédié aux matériaux de construction dans la zone industrielle de Rouïba dans la banlieue d’Alger, le premier du genre dans le pays. Le laboratoire, dont la construction a coûté 180 millions de dinars algériens (1,7 million d’euros) porte à quatre le nombre de centres de recherche de Lafarge dans le monde. GICA envisagerait également de lancer des projets de recherche et développement en collaboration avec plusieurs universités algériennes.

Des nouveaux venus peuvent encore espérer pouvoir s’implanter dans le pays suite à un communiqué du groupe égyptien ASEC Cement daté du 20 mars, annonçant son intention de vendre sa participation de 35% dans la cimenterie de Zahana dans la wilaya de Mascara, dont il assurait la gestion pour le compte de GICA depuis 2008.

Conséquence des divers projets d’expansion mis en place, le Ministre du Développement Industriel et de la Promotion de l’Investissement Amara Benyounès a déclaré en février que le pays allait pouvoir cesser les importations de ciment d’ici trois ou quatre ans. Selon les estimations des autorités, la capacité de production nationale devrait atteindre 42 à 44 millions de tpa d’ici 2022, permettant des exportations de ciment à grande échelle en plus de satisfaire la demande intérieure.

New investment set to address Algeria's cement shortage

En Français

In the wake of years of heavy public spending on infrastructure, a wave of new investments in Algerian cement production is set to help the North African country meet its growing demand for the construction material.

The 2014 Global Cement Directory puts Algerian cement manufacturing capacity at 21m tonnes per annum (tpa), which would place the country just inside the top 20 cement producers worldwide based on 2011 figures from the US Geological Survey.

However, demand outstrips local output by up to 5m tpa, requiring the country to import the shortfall. In 2013 the value of cement imports stood at around €290m, up 26% on 2012 figures.

On-going major infrastructural investment and the government’s efforts to address the housing shortage are increasing pressure on cement consumption, which is growing at an annual rate of around 5%. The state’s decision last year to bring in foreign contractors to help address the housing deficit is set to further boost demand.  

State-owned facilities to expand

  However, planned major investments in new domestic cement capacity by both local and foreign companies should eliminate the cement deficit in the coming years. Most notably, state-owned cement producer Groupe Industriel des Ciments d’Algerie (GICA), which operates 12 cement factories, is set to more than double its production capacity by 2017, from 11.5m to 26m tpa, according to an announcement in March.

The plans involve setting up 10 new production lines at an investment cost of around AD150bn (€1.4bn). Four of these will be located at entirely new plants, including a 2m tpa factory in Oum El Bouaghi province in the east of the country, a 1m tpa facility in Bechar province in the south-west and two other factories in Relizane and Tamanrasset. The remaining six will be new lines at existing production facilities.

In addition to these plans, in February the local media reported that state-owned Annaba Port Company (l’Entreprise Portuaire d’Annaba) was undertaking consultations regarding the construction of a cement factory based out of a boat to be moored in Annaba harbour on the country’s north-eastern coast. According to the reports, the factory would have a production capacity of 500,000 tpa and could be completed by the end of the year.  

Private sector investments growing

  Private and foreign investors are also working to increase national production capacity. Cevital, a major private conglomerate, has plans to enter the market through the construction of five cement production lines across two factories in Constantine and Bouira provinces, with a combined capacity of around 10m tpa.

In February, South African cement producer PPC announced it is set to acquire a 49% stake in the Hodna Cement Company, a private Algerian firm that is building a 2m tpa cement facility in Hodna near Setif, of which PPC will take management control. The plant is due to be completed by the end of 2016 at an investment cost of around €250m. In explaining its decision to enter the Algerian market, PPC cited factors such as favourable production costs due to “affordable gas prices”, the relatively high GDP per capita by African standards, the good transport and logistics network, and likely strong demand as a result of the housing deficit, which it put at around 1.2m units.

Additionally, GICA and French construction materials major Lafarge are planning to add another production line at their jointly-operated cement factory at Meftah, and Lafarge and local company Sagremac are together building a cement production facility in Biskra province, due to enter into operations next year. The plant will have an initial production capacity of 2.7m tpa, to be eventually raised to around 6m tpa.

Lafarge operates two wholly-owned cement factories in Algeria with a combined capacity of around 8m tpa in addition to the Meftah plant. Last November Lafarge opened a construction materials research centre in the Rouiba industrial zone outside Algiers, the first of its kind in the country. The laboratory, which was built at a cost of AD180m (€1.7m), is Lafarge’s fourth such facility globally. GICA also reportedly has plans to launch research and development projects with several Algerian universities.

There is further scope for new entrants to gain a foothold as well, following an announcement by Egyptian company ASEC Cement on March 20 that it will sell its 35% stake in the Zahana cement factory in Mascara province, which it has managed on behalf of GICA since 2008.

As a result of the various expansion plans in place, in February Minister for Industrial Development and Investment Promotion Amara Benyounes said the country would cease importing cement within three or four years. By 2022 the authorities estimate national production capacity will have reached around 42-44m tpa, allowing for large-scale cement exports in addition to satisfying local demand.

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