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Alors que les travaux de l’autoroute est-ouest algérienne touchent à leur fin, le gouvernement porte désormais son attention sur la phase suivante du programme initié pour renforcer les infrastructures de transport nationales : l’amélioration des réseaux routiers urbains et provinciaux dans l’ensemble du pays afin de réduire les encombrements et améliorer les services de distribution aux utilisateurs finaux.
Bénéficiant d'une enveloppe de 60 milliards de dinars algériens (610 millions d’euros), alloués dans le cadre du plan d’investissement national 2010-2014, l’Algérie a mis au point un plan d’infrastructure ambitieux visant à créer un vaste réseau d'autoroutes nationales et de routes provinciales à l'horizon 2025.
Le Schéma directeur routier et autoroutier 2005-2025, visant à développer les infrastructures routières et autoroutières du pays, sera centré sur deux axes de circulation principaux : l’autoroute est-ouest, située dans le nord du pays, et la rocade des Hauts Plateaux, qui suit un axe est-ouest similaire, un peu plus au sud. L’achèvement de l’autoroute est-ouest est la première étape majeure vers la réalisation de ces objectifs. Le ministère des Travaux publics (MTP) a déclaré que l’autoroute était achevée à 96 % fin 2011 ; seuls quelques tronçons de terrain accidenté à Skikda, Constantine et El Tar, des villes toutes situées dans l’est du pays, restaient à terminer. À l’heure actuelle, l’État attribue les contrats pour la construction des infrastructures de soutien restantes, notamment les péages, les aires de repos et les stations-service. Le projet sera certainement achevé d’ici la fin de l’année.
S’agissant du deuxième pilier majeur du plan stratégique, la rocade des Hauts Plateaux, l’étude technique en est actuellement aux stades finaux ; le MTP espère pouvoir débuter les travaux de construction cette année également. Cet axe de 1 020 kilomètres aura un tracé sensiblement parallèle à celui de l’autoroute est-ouest, un peu plus au sud, et reliera la ville d’El Aricha, au sud de Tlemcen, à celle de Bouchebka, située près de la frontière tunisienne.
La route comportera deux voies dans les deux sens, et pourra à terme en accueillir une troisième. Elle constituera un second axe est-ouest majeur, et permettra d’accéder plus rapidement aux voies de contournement (nord-sud), renforçant ainsi l'accès des provinces isolées aux régions côtières.
L’autoroute est-ouest, quasi achevée, constitue en effet une voie de communication essentielle pour traverser le pays ; parmi les projets d’aménagement routier prévus pour 2012, c’est celui qui pourrait le mieux contribuer à renforcer de façon marquée la connectivité nationale. Une série de 10 voies de jonction nord-sud permettront d’accéder à ces artères principales depuis les zones mal desservies situées à l’intérieur du pays, via une série d’échangeurs et de voies d’accès.
Des études de faisabilité ont d’ores et déjà été entreprises pour certaines d’entre elles, notamment la voie qui devrait rejoindre la ville portuaire de Ténès (Chlef) et Tissemsilt, la capitale de la province, située à 220 km au sud-est.
Le projet concerne une voie rapide à double chaussée, offrant un accès à l’autoroute est-ouest à Ténès, ainsi qu’à la future rocade des Hauts-Plateaux à Tissemsilt. Ce projet a été qualifié de « hautement stratégique » par le MTP, puisqu'il pourrait contribuer à désenclaver la province de Chlef, et exploiter le potentiel commercial du port de Ténès. Des projets similaires, visant à relier les régions du nord aux Hauts Plateaux, sont en cours d’évaluation dans plusieurs provinces.
L’entretien des aménagements routiers est également un enjeu prioritaire ; le MTP a présenté un programme visant à rénover 1 000 kilomètres du réseau routier national en 2012, ce qui représente un investissement total de 12 milliards de dinars algériens (121.7 millions d'euros). Nasser Mekhilef, directeur de l’entretien et de l'exploitation des routes au MTP, a déclaré que le programme visait à mettre en place une meilleure signalisation, à installer des rails de sécurité, à faire disparaître les zones dangereuses, où les taux d’accident sont les plus importants, et à réparer les routes endommagées par les conditions climatiques extrêmes de l’hiver dernier. L’initiative est actuellement en cours de planification et d’étude ; les travaux devraient commencer au début de l’été.
Globalement, les investissements récents et prévus dans les infrastructures routières du pays représentent un impact économique potentiel considérable. La nouvelle autoroute est-ouest coupe un axe routier de 1 270 kilomètres à proximité de la côte méditerranéenne, offrant ainsi une jonction décisive entre la ville de Tlemcen, située non loin de la frontière marocaine, et El Tarf, à l’ouest. Mais surtout, l’autoroute relie 18 provinces du nord et de la côte, la région la plus fertile et la plus productive sur le plan économique. L’allègement de la circulation routière dans les centres urbains, et l’extension de liaisons routières efficaces dans les zones rurales bénéficieront aux secteurs de l’industrie, de l’agriculture, du tourisme et de l’exportation de pétrole et de gaz.
L’autoroute est-ouest aura également d’importantes répercussions sur l’intégration régionale au sein de l’Union du Maghreb arabe (UMA), formée par l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, la Libye et la Mauritanie. Elle s’intégrera à la vaste autoroute transmaghrébine, qui s’étend sur 7 000 kilomètres au nord, de Nouakchott à Rabat, puis à l'est, vers Tripoli.
L’amélioration de l’efficacité des transports sera un outil précieux pour renforcer les échanges économiques entre les pays du Maghreb, ainsi que le tourisme. Les pays d’Afrique du Nord étant davantage tournés vers les marchés européens, depuis la période coloniale, le commerce régional reste limité. Si le commerce avec les autres États membres de l'UMA n'a représenté que 3.5 % des échanges commerciaux totaux de l’Algérie en 2011, le volume des échanges a progressé de 18 % en glissement annuel, pour atteindre 2.16 milliards de dollars, un taux qui souligne le potentiel de croissance dans ce domaine.
S’il reste encore beaucoup à faire, les plans de l’Algérie pour renforcer le réseau routier national et multiplier les liaisons vers la sous-région laissent toutefois présager un avenir prometteur pour ce qui est de l’efficacité des transports et de la croissance économique.
Algeria: Network connections
En Français
As work on Algeria’s East-West Highway nears completion, the government has turned its attention to the next phase of its programme to strengthen national transport infrastructure – the improvement of urban and provincial road networks nationwide to ease congestion and improve end-user distribution services.
Benefitting from an AD60bn (€610m) outlay in the current 2010-14 national investment plan, Algeria has outlined an ambitious infrastructure plan that aims to create an extensive network of national highways and provincial roads by 2025.
The priorities for the 2005-25 Strategic Plan for Road and Highway Development are two main axes, the East-West Highway in the north and the Hauts Plateaux Ring Road, which follows a similar east-west path farther south. The completion of the East-West Highway is the first major step toward these goals. The Ministry of Public Works (MPW) said the highway was 96% complete as of the end of 2011, with a few sections of uneven terrain in Skikda, Constantine and El Tar – all located in the eastern part of the country – still needing to be finished. The state is in the process of awarding contracts for the construction of remaining support infrastructure, including tollbooths, rest stops and service stations, and the project will likely be finished by the end of this year.
The second major pillar of the strategic plan, the Hauts Plateaux Ring Road, is currently in the final stages of technical study, and the MPW expects construction to begin this year as well. The 1020-km road will run roughly parallel to the East-West Highway farther to the south, linking the town of El Aricha, south of Tlemcen, to Bouchebka, near the border with Tunisia.
The road, with two lanes in each direction and the possibility of expanding to three, will not only provide a second major east-west connection, but will speed up access to bypass (north-south) roads, thereby increasing more isolated provinces’ access to coastal areas.
Indeed, while the virtually finished East-West Highway offers a much-needed thoroughfare across the country, it is the public roadworks slated for 2012 that offer some of the greatest potential to dramatically boost domestic connectivity. A series of 10 north-south connector roads will provide access to these main arteries from underserved areas in the interior, through a series of interchanges and access roads.
Feasibility studies are already underway on some of the links, such as the planned connector to the port city of Ténès (Chlef) and the provincial capital of Tissemsilt, 220 km to the southeast.
The proposal is for a two-lane express road, with access to the East-West Highway in Ténès and to the future Hauts-Plateaux ring road in Tissemsilt. The MPW classed this as a “highly strategic” project, due to its potential to help open up the Chlef province and capitalise on the commercial potential of the port of Ténès. Similar projects are being evaluated in several provinces to link the northern regions with the Hauts Plateaux.
Maintenance is also a major focus and the MPW also outlined a programme to repair 1000 km of the national road network in 2012, representing a total investment of AD12bn (€121.7m). Nasser Mekhilef, the director of road repair and usage at the MPW, said the programme will provide better signage, install crash barriers, aim to eliminate dangerous points where the highest accident rates are observed and repair roads affected by this year’s extreme winter weather. The initiative is currently in the planning and study phase, and work is expected to begin in early summer.
Overall, the potential economic impact of the recent and planned investments into the country’s road infrastructure is considerable. The new East-West Highway cuts a 1270-km path near the Mediterranean coast, providing a crucial link between the city of Tlemcen, close to the Moroccan border, and El Tarf in the west. Most importantly, the highway connects 18 provinces in northern and coastal areas – the most fertile and economically productive region. The industry, agriculture, tourism and oil and gas exportation sectors all stand to benefit from easing traffic congestion in urban centres and extending efficient transport links into rural areas.
The East-West highway also has important implications for regional integration among the Arab Maghreb Union (UMA), which includes Algeria, Morocco, Tunisia, Libya and Mauritania. The highway will fit into the broader Trans-Maghreb Highway, which stretches 7000 km north from Nouakchott to Rabat, and then east to Tripoli.
Improving transport efficiency would provide a helpful tool for increasing inter-Maghreb economic exchange, as well as tourism. Due to North African countries’ orientation toward European markets dating back to the colonial period, regional trade remains low. However, while trade with other UMA member states only represented 3.5% of Algeria’s total in 2011, its volume expanded by 18% year-on-year to reach $2.16bn, indicating potential for growth in this area.
While much work remains to be done, Algeria’s plans to strengthen the national road network and increase connections to the sub-region bode well for transport efficiency and economic growth in the future.