In English
L’Algérie a lancé un nouvel appel d’offres combinant pétrole et gaz dans l’espoir de redynamiser les activités d’exploration face aux préoccupations suscitées par l’inadéquation entre production stagnante et demande intérieure à la hausse. Si l’appel d’offres précédent n’avait pas franchement créé l’engouement chez les compagnies pétrolières internationales, cette nouvelle édition devrait attirer plus d’acteurs étrangers grâce aux modifications apportées en 2013 à la législation algérienne relative aux hydrocarbures.
L’appel d’offres
Le 21 janvier, l’Algérie a lancé un appel d’offres concernant les droits d’exploration de 31 périmètres : 17 dans le sud du pays, 5 dans le nord et 9 dans le centre. L’appel prendra fin le 6 août 2014, pour une signature de contrat d’ici au 5 septembre de la même année.
Lors des trois derniers appels d’offres entre 2008 et 2011, les entreprises n’avaient pas vraiment manifesté d’appétit particulier. Deux sociétés avaient acquis des licences lors de la dernière opération de mars 2011 : l’une était étrangère, et il s’agissait pour l’autre de l’entreprise publique algérienne Sonatrach (spécialiste du pétrole et du gaz). Au total, des licences d’exploration pour 9 des 36 périmètres auront été accordées au long de ces trois appels.
Une production à la baisse
Ce manque d’engouement est surprenant dans la mesure où le pays continue de bénéficier d’un fort potentiel en amont, d’autant que les autorités cherchent à encourager les nouvelles activités d’exploration au vu des baisses récemment observées dans la production de gaz et de pétrole. En effet, la production pétrolière est passée entre 2007 et 2012 de 1.99 million à 1.67 million de barils par jour selon le Rapport statistique sur l’énergie mondiale de BP, tandis que sur la même période la production gazière est passée de 84.8 milliards à 81.5 milliards de mètres cube. Depuis 2007, les réserves de gaz et pétrole officiellement répertoriées sont restées stables, ce qui laisse penser que les nouveaux gisements n’excèdent pas la production.
A ceci s’ajoute une consommation à la hausse, notamment due à la faiblesse des prix du carburant dans le pays, suscitant ainsi quelques préoccupations quant à la capacité du pays à soutenir tant sa consommation intérieure que ses exportations. Cependant, les nouvelles capacités pétrolières (qui ne sont pas pour l’instant reflétées dans les données publiques) ont été raccordées au circuit en 2013, et Youcef Yousfi, le ministre de l’Energie et des mines, a déclaré à OBG que les activités exploratoires ont enregistré une hausse de 50 % l’an passé. Le gouvernement a également annoncé de nouvelles découvertes majeures en 2013, au premier rang desquelles figure un gisement de 1.3 million de barils près d’Hassi Messaoud.
Le gaz, quant à lui, peut compter sur des perspectives de croissance solide. Plusieurs grands projets devraient être finalisés dans les années à venir, si bien que le gouvernement anticipe un doublement de la production gazière dans les sept prochaines années. Néanmoins, la consommation intérieure n’est pas en reste et une part importante de la production est ré-injectée afin de maintenir la production de pétrole. De plus, il y a parfois un temps de latence entre le lancement d’un projet et la mise en production, d’où la nécessité de réaliser d’autres travaux exploratoires en Algérie pour continuer à alimenter le pipeline de développement de projets.
Une nouvelle législation
En conséquence, il sera essentiel pour l’Algérie d’attirer de nouveaux flux de capitaux dans ce secteur. Il est assez encourageant de voir que ce nouveau cycle s’annonce sous de meilleurs auspices que les précédents grâce à la nouvelle loi relative aux hydrocarbures, adoptée en février 2013 et bien plus favorable aux entreprises. Cette dernière prévoit notamment une fiscalité basée non plus sur les revenus mais sur la rentabilité, précise les responsabilités des parties prenantes du point de vue des coûts pendant les phases d’exploration et de production, offre la possibilité d’allonger les délais ainsi que des mesures incitatives particulièrement fortes pour les énergies non conventionnelles telles que le schiste. M. Yousfi a déclaré à OBG que ces nouvelles dispositions ont été « accueillies favorablement » par les multinationales pétrolières et pense qu’elles seront nombreuses à participer à ce nouvel appel d’offres.
Mais le contexte global risque de peser dans la balance. Or l’Algérie ne peut rien faire à certains des facteurs ayant timoré l’enthousiasme des investisseurs dans le passé. Citons plus précisément les réticences des compagnies pétrolières à débourser les mêmes sommes qu’auparavant, ou la stagnation de la croissance de la demande mondiale. De plus, si beaucoup a été mis en œuvre afin de renforcer la sécurité dans le sud du pays, la prise d’otages du complexe gazier d’In Amenas reste, un an plus tard, dans tous les esprits.
Il n’en reste pas moins que tout est mis en œuvre afin que l’usine, qui produit environ 11.5 % du gaz dans le pays, retrouve ses pleines capacités. Fin janvier, un responsable algérien de l’énergie déclarait auprès de Reuters que le dernier des trois trains serait à nouveau en service « d’ici à quelques semaines », permettant ainsi au complexe gazier d’être pleinement opérationnel.
Algeria reviving output as consumption increases
En Français
Algeria has launched a new oil and gas bidding round in the hope of increasing exploration activity amidst concerns about a plateau in production and rising domestic consumption. While the most recent auction saw muted interest from international oil companies (IOCs), the latest one comes after a series of significant changes made to the Algerian hydrocarbons law in 2013, which should stoke participation from abroad.
Bidding round
On January 21 Algeria announced the call for tenders for exploration rights on 31 plots – 17 of the plots are in the south of the country, five in the north and nine in the central areas. The deadline for bids is August 6, 2014, with contracts to be signed by September 5 of this year.
Interest in the previous three bidding rounds, which took place between 2008 and 2011, was limited, with two firms acquiring licences in the last round in March 2011, of which one was foreign (the other was Algerian state oil and gas company Sonatrach). In all, exploration licences for nine out of 36 available plots were awarded over the course of the three rounds.
Falling output
This level of participation was surprising given the country’s still sizable upstream potential, and particularly since the authorities are keen to encourage new exploration activity in light of recent falls in levels of oil and gas production. Oil output dropped from a peak of 1.99m barrels per day (bpd) in 2007 to 1.67m bpd in 2012, according to the 2013 “BP Statistical Review of World Energy”, while gas output declined from 84.8bn cu metres in 2007 to 81.5bn cu metres in 2012. Official statistics for oil and gas reserves have remained steady since 2007, suggesting new finds are not exceeding production.
Combined with rising consumption – driven by factors such as low domestic fuel prices – this has led to concerns over ensuring output levels can sustain both consumption and exports. However, new oil capacity (not yet reflected in government data) came on-line in 2013, and Youcef Yousfi, the minister of energy and mines, told OBG exploration activity increased by 50% last year. The government also announced significant new discoveries in 2013, including a 1.3bn barrel deposit near Hassi Messaoud.
Gas is benefiting from a strong growth outlook, with several major new projects scheduled to come on-stream in coming years, and the government has predicted a doubling of gas production within seven years. However, domestic consumption is also rising rapidly and a large proportion of production is re-injected to maintain oil output. Furthermore, new projects can take some time to get off the ground before they enter into production, meaning additional exploration of Algeria will be essential to keeping the project development pipeline full.
New law
All of this means that ensuring new capital flows into the sector is crucial for Algeria. Encouragingly, prospects for the new round may be better than for previous ones. This is because the bidding will take place under a revised hydrocarbons law, passed in February 2013, which provides improved terms for companies. These include basing taxation on profitability rather than revenues, as well as several clarifications regarding who is responsible for various costs incurred during exploration and production, new opportunities to extend permits and particularly strong incentives for unconventional deposits such as shale. Yousfi told OBG changes to the hydrocarbons law have been “well received” by IOCs and that he believes the country should see strong participation in the new bidding round.
The exogenous environment may still constrain participation, and some of the factors behind previously reduced interest have been beyond Algeria’s control, such as reduced capital expenditure by oil companies generally and a levelling-off in international demand growth. Furthermore, while security has been significantly tightened in the south of the country, perceptions of risk still linger following last year’s attack on the In Amenas gas processing plant.
Despite this, progress is being made in bringing the plant, which is responsible for around 11.5% of Algeria’s gas output, fully back on-line. In late January an Algerian energy official told Reuters that the third of three processing units at the plant would resume operations “in a few weeks,” bringing the plant back to full capacity.
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