Côte d’Ivoire : Exploration offshore et investissement gazier

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Alors que le Ghana semble bien parti pour atteindre cette année son objectif de production maximale dans son plus grand champ pétrolier, le Jubilee, l’exploration pétrolière offshore s’est accélérée en Côte d’Ivoire, avec à la clé deux importantes découvertes depuis décembre 2011. Grâce à ces découvertes, l’État vise une production de 200 000 barils par jour (bbl/j) d’ici 2018, contre 32 000 bbl/j actuellement.

En juin 2012, le groupe de prospection pétrolière Tullow Oil a découvert du pétrole sur son puits en offshore près de la côte ivoirienne, non loin du champ de Jubilee, situé de l’autre côté de la frontière maritime avec le Ghana. Il s’agit là du premier puits d’exploration en offshore profond creusé sur le bloc CI-103 et, selon Tullow, cette découverte est encourageante pour les futures explorations. En effet, elle prête à penser que les conditions géologiques du Ghana voisin, où la présence de pétrole a été prouvée, pourraient s’étendre aux zones offshore de la Côte d’ Ivoire. Le bloc CI-103 est actuellement exploité par Tullow, qui en détient 45%, aux côtés de ses partenaires d’Anadarko Petroleum (40%) et de la Société Nationale d’Opérations Pétrolières de Côte d’Ivoire (Petroci) (15%).

Ce n’est pas la première fois, loin de là. En décembre 2011, la compagnie américaine PanAtlantic (anciennement Vanco) et les Russes de Lukoil avaient trouvé du pétrole dans un puits d’exploration situé à environ 93kms d’Abidjan, sur le bloc CI-401, détenu par Lukoil (56,6%), PanAtlantic (28,34%) et Petroci (15%).

Mais si l’augmentation des initiatives d’exploration en offshore fait figure de bénédiction pour le secteur pétrolier, il n’y pour l’instant aucune certitude que les découvertes des blocs CI-103 et CI-401 soient commercialement viables ; par conséquent sont prévus en 2013 et 2014 des forages supplémentaires afin d’évaluer le niveau des réserves pétrolières à l’intérieur de ces blocs.

Des compagnies manifestent leur intérêt pour les blocs environnants dotés d’une profondeur semblable : le bloc CI-401 va de 950 à 2100 mètres et Lukoil a signé en octobre 2012 un contrat de partage de production (CPP) avec l’État ivoirien concernant le bloc CI-524, situé entre 800 et 1500 mètres de profondeur et qui est en fait une partie orientale du bloc CI-401.

Depuis la fin de la crise politique qui a paralysé le pays au premier semestre de 2011, l’État a signé au total 14 nouveaux CPP avec des compagnies pétrolières, parmi lesquelles Total et Anadarko, dans l’espoir de faire grimper la production rapidement. En effet, les efforts d’exploration se sont intensifiés dans le Golfe de Guinée, encouragés par les grandes découvertes dans la région et inspirés en partie par le succès du champ de Jubilee au Ghana ainsi que des découvertes de réserves commercialement viables dans des champs voisins, tel que Deepwater Tano et West Cape Three Points.

L’État a également tiré parti de l’intérêt suscité par les champs de gaz naturel en signant trois contrats d’exploitation exclusive en 2012, dont deux avec la compagnie ivoirienne Foxtrot et un avec Rialto Energy, dans le cadre du projet d’augmentation de la production des champs de Foxtrot et de Rialto, qui passerait de 170 millions de pieds cube par jour à 250 millions. Foxtrot, qui produit du gaz pour le marché intérieur en exploitant le bloc CI-27, a annoncé au mois de décembre un investissement d’1 milliard de dollars sur les trois prochaines années consacré à l’amélioration de leur plateforme actuelle et à la construction et l’exploitation d’une nouvelle plateforme.

Afin de contribuer à assurer le financement de l’investissement de Foxtrot dans les installations pétrolières et gazières onshore et offshore, l'Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA), qui fait partie du Groupe de la Banque mondiale et a une mission d’assurance contre le risque politique, a octroyé des garanties de 437 millions de dollars à l’appui d’une prise de participation de la firme française SCDM Énergie et d’une opération de prêt structurée par la banque HSBC. Les garanties émises par la MIGA protègent ces investissements pour une durée de huit ans contre les risques de guerre et de troubles civils, les ruptures de contrat, l’expropriation ou la restriction de transfert de devises.

Avec une demande en électricité qui, tirée par la hausse de la consommation industrielle, devrait augmenter de 7% en glissement annuel, des investissements importants sont nécessaires tout au long de la filière d’approvisionnement énergétique et comme les investisseurs restent frileux du fait du climat d’affaires difficile et de préoccupations de sécurité, des garanties et soutiens de ce genre de la part de la communauté internationale demeurent cruciaux. De plus, la hausse de la production de gaz pourrait également ravitailler le rallongement prévu du gazoduc ouest-africain (West African Gas Pipeline) jusqu’à Grand Bassam, à l’est d’Abidjan.

En raison d’investissements très limités et de problèmes techniques, conséquences d’une décennie d’instabilité politique et de conflits, le secteur pétrolier ivoirien a stagné depuis plusieurs années et le nouveau gouvernement s’est fixé comme priorité d’augmenter l’approvisionnement en énergie pour suivre le rythme de la croissance économique. Si la récente vague de CPP est prometteuse pour le secteur, l’incertitude quant aux niveaux de réserves des découvertes de l’an dernier laissent à penser que la production a peu de chances de décoller sur le court terme.

En attendant, si la Côte d’Ivoire réglait enfin son différend avec le Ghana quant au tracé de leur frontière maritime commune, et parvenait à déterminer si le raffinage de production devrait se faire dans le pays par la Société Ivoirienne de Raffinage ou ailleurs, cela ne pourrait que profiter au développement des secteurs ivoiriens du pétrole et du gaz offshore.

 

Côte d’Ivoire: Exploring offshore and investing in gas

En Français

As neighbouring Ghana moves to hit its maximum targeted production later this year in its flagship Jubilee field, offshore oil exploration has been ramped up in Côte d’Ivoire, resulting in two significant finds since December 2011. With these discoveries, the government is targeting an increase in production to 200,000 barrels per day (bpd) by 2018, as opposed to current output of 32,000 bpd.

In June 2012 exploration group Tullow Oil struck oil at its offshore well near the coast of Côte d’Ivoire, not far from the Jubilee field across the country’s maritime border with Ghana. This is the first deepwater exploration well drilled in the CI-103 block and, according to Tullow, this discovery is encouraging for future exploration efforts as it suggests that the proven oil-bearing geological conditions in nearby Ghana may extend into Côte d’Ivoire’s offshore areas. The CI-103 block is currently operated by Tullow, which has a 45% stake, along with partners Anadarko Petroleum (40%) and the Société Nationale d’Opérations Pétrolières de Côte d’Ivoire (Petroci) (15%).

It is far from the first. In December 2011 US firm PanAtlantic (formerly Vanco) and Russia’s Lukoil found oil at an exploration well, around 93 km southeast of Abidjan, in the CI-401 block, owned by Lukoil (56.66%), PanAtlantic (28.34%) and Petroci (15%).

Although attracting increased offshore exploration efforts has been a boon to the oil sector, for the time being it is uncertain whether the discoveries in CI-103 and CI-401 are commercially viable; consequently, further drilling in 2013 and 2014 is planned to assess hydrocarbon reserve levels within these blocks. Companies are demonstrating interest in nearby blocks with similar depths: block CI-401 ranges from 950 to 2100 metres, and Lukoil signed a production-sharing agreement (PSA) in October 2012 with the Ivoirian government on block CI-524, which is in 800-1500 metres of water and is actually an eastern part of block CI-401.

Overall, since the end of the political conflict that paralysed the country over the first half of 2011, the government has signed 14 new PSAs with oil companies, including Total and Anadarko, in the hopes of rapidly increasing production. Indeed, exploration efforts have been stepped up across the Gulf of Guinea, encouraged by major finds in the region, inspired in part by the success of Ghana’s Jubilee Field and commercially viable discoveries in neighbouring fields, such as Deepwater Tano and West Cape Three Points.

The government has also capitalised on interest in natural gas fields, having signed three exclusive exploitation deals in 2012, including two with Ivoirian-based Foxtrot and one with Rialto Energy, as part of plans to increase production at the Foxtrot and Rialto fields from 170m cu feet per day to 250m cu feet per day. Foxtrot, which produces gas for domestic consumption from the CI-27 block, announced in December that it would invest $1bn over the next three years to improve its current platform and to build and operate a new, greenfield platform.

To help ensure the financing of Foxtrot’s investment in on/offshore oil and gas facilities, the Multilateral Investment Guarantee Agency (MIGA), the political risk insurance arm of the World Bank Group, has committed $437m in investment guarantees to back an equity investment by SCDM Energie of France and a non-shareholder loan arranged by HSBC. MIGA’s guarantees will protect these investments for eight years against risks of war and civil disturbance, breach of contract, expropriation and transfer restriction.

With demand for power set to increase by 7% year-on-year, driven by increased industrial use, significant investment is needed across the energy supply chain and, as investors remain wary of the challenging business climate and security concerns, such guarantees and support from the international community remain crucial. Moreover, increased gas production could also service the planned expansion of the West Africa Gas Pipeline to Grand Bassam, east of Abidjan.

Owing to very limited investment and technical problems resulting from a decade of political instability and conflict, the oil sector in Côte d’Ivoire has languished, and the new government has made a priority of increasing the energy supply to keep pace with economic growth. Although the recent spate of PSAs bode well for the sector, the uncertain reserve levels in the past year’s finds augur that oil production is unlikely to increase significantly in the near term.

In the meantime, the development of Côte d’Ivoire’s offshore oil and gas sector would benefit greatly from resolving a long-term dispute over the delineation of its maritime border with Ghana and determining whether increased production is to be refined locally by the Société Ivoirienne de Raffinage or elsewhere.

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