In English
Ces dernières années, une augmentation significative du nombre de prêteurs étrangers actifs dans le secteur bancaire a été observée en Côte d'Ivoire. De plus, la solide performance des institutions financières au cours des 12 derniers mois continue d’attirer l'attention des investisseurs internationaux, les banques libanaises Fransabank et Bank of Beirut ayant récemment manifesté leur intérêt à entrer sur le marché.
Des opportunités de développement
En Août, le président de Fransabank, Adnan Kassar, a rencontré le président Alassane Ouattra pour discuter de la possibilité de futurs investissements bancaires. Parallèlement, on rapporte que Bank of Beirut envisage d'entrer sur le marché par le biais de prises de participation dans un prêteur actuel, notamment dans le secteur public.
L'intérêt des banques libanaises fait suite à une expansion considérable dans le secteur, qui a vu le nombre de prêteurs augmenter à 24, contre 18 en 2004. Parmi les entrants récents, on compte le nigérian Diamond Bank et GT Bank du Nigeria, ainsi que le gabonais BGFI Bank.
Le plan de privatisation des cinq banques d'État de la République de l’Afrique de l'Ouest offrira sans doute encore des opportunités pour les nouveaux arrivants. Le président Ouattra a évoqué pour la première fois la possibilité d’une privatisation en Janvier 2012, ceci participant à un effort plus général du gouvernement pour limiter son rôle dans le secteur. La société de conseil PricewaterhouseCoopers a depuis été embauchée pour élaborer un plan de restructuration des prêteurs publics.
Les détails de la privatisation doivent encore être clarifiés et aucune décision définitive n'a officiellement été prise, même si des articles de presse ont laissé entendre que Versus Bank et la Banque pour le Financement de l'Agriculture (BFA) seraient vendues, tandis que la Caisse Nationale de Crédit et d'Épargne (CNCE), la Banque Nationale d'Investissement (BNI), et la Banque pour l'Habitat en Côte d'Ivoire (BHCI), seraient restructurées ou fusionnées.
Reprise et croissance
Dans l’ensemble, le secteur bancaire s’est bien remis des perturbations qui ont eu lieu au cours de la crise politique de 2010-11, et qui ont entraîné la nationalisation temporaire de plusieurs des plus grands prêteurs. Entre juin 2012 et juin 2013, les actifs du secteur ont augmenté de 11 %, atteignant 4 180 milliards de francs CFA (6,3 milliards d’Euros), selon l'Association Professionnelle des Banques et Des Établissement Financiers de Côte d' Ivoire (APBEF -CI).
Avant cela, le total des dépôts avait augmenté de 40,1% entre 2011 et 2012, atteignant 1 770 milliards de francs CFA (2,7 milliards d’Euros), tandis que les données de la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest montrent que les prêts avaient augmenté de 15 % pendant la même période.
Le pays a longtemps été le poids lourd de l’Union Economique et Monétaire de l'Ouest Africaine (UEMOA), représentant plus de 27 % des actifs de la région loin devant le Sénégal, second plus grand marché dans la région de l'UEMOA, à 21%.
La poursuite des investissements et du développement des participants actuels du marché constitue un autre signe positif. La plus grande banque en termes d’actifs, la Société Générale de Banques de Côte d'Ivoire (SGBCI), filiale de la banque française Société Générale, a annoncé son intention d'ouvrir une dizaine de succursales supplémentaires au cours des 14 prochains mois. La Société Ivoirienne de Banque (SIB), détenue par le groupe marocain Attijariwafa Bank, est également en expansion, ayant ajouté cinq branches en 2012 et amenant ainsi son total à 41, contre 16 en 2009.
Les taux de pénétration restent faibles
Malgré cette croissance continue, les acteurs publics et privés rencontrent toujours des difficultés, notamment le fait que, comme dans la plupart des marchés africains, la grande majorité de la population choisit de rester en dehors du système bancaire formel. Bien que les taux des prêts commerciaux en Côte d'Ivoire peuvent tomber jusqu'à un tiers, voire la moitié des taux de son voisin le Ghana, le crédit est encore difficile d'accès pour les particuliers et les petites entreprises, et les grandes entreprises ont tendance à monopoliser la majeure partie des prêts.
Les estimations en ce qui concerne la pénétration bancaire varient considérablement, ce qui peut en partie être attribué à l'incertitude due à la crise 2010-11, dont il faut encore aujourd’hui gérer les effets. Le nombre de comptes bancaires par rapport à la population laisse penser à un taux de pénétration d'environ 20%, mais cela est peut-être au dessus de la réalité, compte tenu du fait que certaines personnes possèdent plusieurs comptes.
Ce qui est clair, c'est que l'utilisation des services financiers dans leur ensemble est en augmentation parmi la population. APBEF-CI estime qu'entre 2008 et 2010, le taux réel de pénétration des comptes bancaires est passé de 7 % à 11%. Ceci est bien inférieur à la moyenne de la région du Maghreb, qui est de 50-60%, et place la Côte d' Ivoire en dessous de la moyenne de l'Afrique sub-saharienne; ce qui montre bien que les efforts concertés visant à encourager l'utilisation des services bancaires formels au sein de la population locale doivent encore gagner de la vitesse. Néanmoins, ce faible taux de pénétration présente également des opportunités considérables, pour les nouveaux arrivants et les petites banques, de gagner des parts de marché.
Côte d’Ivoire’s banks draw international interest
En Français
Recent years have seen a significant increase in the number of foreign lenders active in Côte d’Ivoire’s banking sector, and the solid performance of financial institutions over the past 12 months is continuing to attract attention from international investors, with Lebanese banks Fransabank and Bank of Beirut the latest to express interest in entering the market.
Development opportunities
In August, Fransabank’s chairman, Adnan Kassar, met with President Alassane Ouattra to discuss the possibility of future banking investments. Meanwhile, the Bank of Beirut is reported to be considering entering the market by purchasing a stake in an existing lender, perhaps one that is now publicly owned.
The Lebanese banks’ interest follows considerable expansion in the sector, which has seen the number of lenders increase to 24, up from 18 in 2004. Recent entrants include Nigeria’s Diamond Bank and GT Bank du Nigeria, as well as the Gabonese BGFI Bank.
A plan to privatise the West African republic’s five state banks is likely to provide further opportunities for new entrants. President Ouattra first revealed the possibility of privatisation in January 2012, as part of a larger effort by the government to limit its role in the sector, and consultancy PricewaterhouseCoopers has since been hired to formulate a restructuring plan for the publicly owned lenders.
The details of the privatisation have yet to be fully clarified and it is understood no final decisions have been made, although press reports suggested that Versus Bank and Banque Pour le Financement de l'Agriculture (BFA) would be sold, while Caisse Nationale de Crédit et d'Épargne (CNCE) and Banque Nationale d’Investissement (BNI), and Banque pour l'Habitat en Côte D’Ivoire (BHCI), would be restructured or merged.
Recovery and growth
The banking sector overall has recovered well from the severe disruptions that took place during the 2010-11 political crisis, which resulted in the temporary nationalisation of several of the largest lenders. Between June 2012 and June 2013, sector assets grew by 11%, reaching CFA4.18trn (€6.3bn), according to the Association Professionelle Des Banques et Des Établissement Financiers de Côte d’Ivoire (APBEF-CI).
Looking back further, total deposits were up by 40.1% between 2011 and 2012, to CFA1.77trn (€2.7bn), while lending increased by 15% over the same period, data from the Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest show.
The country has long been the heavyweight of the Francophone West African Economic and Monetary Union (Union Economique et Monétaire de l’Ouest Africaine, UEMOA), accounting for more than 27% of the region’s assets and far ahead of Senegal, the next-largest market in the UEMOA region, at 21%.
Another positive sign is continued investments and expansion by current market participants. The largest bank by assets, Société Générale de Banques de Côte d’Ivoire (SGBCI), a subsidiary of France’s Société Générale, has announced plans to open another ten branches over the next 14 months. The Société Ivoirienne de Banque (SIB), owned by Moroccan group Attijariwafa Bank, is also growing, having added five branches in 2012 to bring its total to 41, up from 16 in 2009.
Penetration rates remain low
Despite this steady growth, public and private actors continue to face challenges, including the fact that as in most African markets, the vast majority of the population chooses to remain outside the formal banking system. Although Côte d’Ivoire’s commercial lending rates can drop to between one-third and one-half that of rates in neighbouring Ghana, credit is still difficult to access for both individuals and small businesses, and corporates have tended to dominate the bulk of lending.
Estimated figures for banking penetration vary widely, which is partly attributable to the uncertainty that was wrought by the 2010-11 crisis, the effects of which are still being sorted out. The number of bank accounts compared to the population suggests a penetration rate of around 20%, but this may overestimate the true figure due to the fact that some individuals hold multiple accounts.
What is clear is that overall financial services usage by the broader population is on the increase. APBEF-CI estimates that between 2008 and 2010 the actual rate of account penetration increased from 7% to 11%. This places Côte d’Ivoire behind the average for sub-Saharan Africa and is well below the 50-60% average in the Maghreb region, making clear that the concerted efforts to encourage the use of formal banking among the local population have yet to gain traction. Nonetheless, the low penetration rate also presents considerable opportunities for new entrants and smaller banks to build market share.