En Côte d’Ivoire, une nouvelle législation synonyme de changement pour le secteur minier

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In English

Les projets de modernisation du secteur minier ivoirien et de hausse de la contribution de ce dernier à la croissance économique du pays ont franchi une étape capitale début décembre avec l’annonce de la réforme de la législation qui régissait le secteur.

Le 2 décembre, le Conseil des Ministres a fait part de son intention d’introduire un nouveau code minier, au terme de plus d’un an de discussions avec les différents opérateurs.

Si l’on ne dispose encore que de peu de détails concernant ce code, les leaders du secteur s’engagent confiants dans l’année 2014 suite aux importantes découvertes minérales du dernier trimestre 2013, et espèrent que les changements du cadre réglementaire, attendus de longue date, permettront d’ouvrir la voie à une nouvelle série d’octroi de licences.

Réforme réglementaire

Le nouveau code minier ivoirien est appelé à remplacer une législation qui a régi le secteur pendant près de deux décennies.

Si les efforts de modernisation du secteur n’ont pas démarré sur les chapeaux de roue, on a pu voir au deuxième semestre 2013 une nette accélération de ces derniers, notamment grâce à un changement de titulaire du portefeuille des mines au gouvernement, celui-ci quittant le Ministère de l’Énergie et des Mines pour le Ministère de l’Industrie, rebaptisé Ministère de l’Industrie et des Mines.

Le gouvernement a déclaré dans un communiqué que le nouveau cadre réglementaire allait stimuler le secteur tout en protégeant la rentabilité des opérations, en accroissant les recettes publiques et en tenant compte des enjeux environnementaux.

Des opportunités inexploitées

Les activités minières constituent environ 1% du PIB de la Côte d’Ivoire et présentent un fort potentiel de croissance. Le pays abrite près d’un tiers de la ceinture de roches vertes birimiennes d’Afrique de l’Ouest et de ses richesses géologiques, devançant le Ghana, premier producteur d’or de la région, qui compte 19% de la zone au sein de ses frontières. Dans le cadre de la stratégie nationale visant à développer l’industrie minière, l’objectif du gouvernement est de porter la contribution du secteur à 8% du PIB au cours des dix prochaines années.

Plusieurs acteurs majeurs du secteur privé ont donné des gages de confiance à l’industrie minière ivoirienne, notamment le groupe sud-africain Radgold Resources, qui exploite la plus importante mine d’or du pays, Tongon.

Le PDG du groupe, Mark Bristow, a déclaré récemment que la Côte d’Ivoire disposait du potentiel nécessaire pour devenir l’un des plus importants pays d’exploration en Afrique subsaharienne, citant son potentiel inexploité, des infrastructures relativement développées et une fonction publique compétente. La mine de Tongon, d’une teneur aurifère de 4,3 millions d’onces, a produit plus de 600 000 onces d’or depuis 2010 et fait partie des quatre mines de plusieurs millions d’onces inscrites au portefeuille de Randgold. L’entreprise détient 15 permis d’exploration en Côte d’Ivoire.

La société canadienne Endeavour Mining, détentrice de quatre permis d’exploration dans le pays, a annoncé fin 2013 la première coulée d’or de sa mine d’Agbaou. L’entreprise devrait entrer en phase de pleine production commerciale au premier trimestre 2014, avec une moyenne de production annuelle de 100 000 onces.

En 2012, les mines d’or de Côte d’Ivoire ont produit au total sept tonnes d’or, un chiffre qui devrait évoluer à la hausse et atteindre les 20 tonnes d’ici 2020.

La volatilité des prix de l’or continue de constituer un risque sur le court terme. Les Australiens de Perseus Mining ont déjà repoussé la construction de leur mine d’or de Sissingué, suite à des inquiétudes quant à la rentabilité et au financement du projet. Quant à Newcrest Mining, autre opérateur australien, il a revu à la baisse la valeur de sa mine de Bonikro en raison d’un repli des prix courant 2013.

Potentiel minéral

Les opportunités que recèle le secteur ivoirien des métaux et des minéraux ne se limitent toutefois pas à l’or. Selon les estimations, le gisement de Klahoyo-Tia contiendrait 1,2 milliard de tonnes de minerai de fer et la capacité de Sipilou serait d’environ 205 millions de tonnes de nickel.

La semaine où Endeavour a annoncé sa première coulée d’or dans sa mine d’Agbaou, les Canadiens de Sama Resources ont fait part de leurs découvertes de nickel, de cuivre et de palladium dans les régions de Biankouma et de Sipilou, à l’ouest du pays. Le groupe indien Tata Steel a également déclaré récemment qu’il envisageait de démarrer la production de fer de sa mine de Bonglo en 2016.

Les efforts de diversification des ressources minérales actuellement à l’œuvre en Côte d’Ivoire vont contribuer à protéger le secteur des fluctuations de prix de l’or alors que le pays passe à la vitesse supérieure dans le développement du secteur. Les découvertes de minerai de fer pourraient également représenter une opportunité, à terme, de développer la production nationale d’acier, une éventualité qui va dans le sens de l’objectif à long terme du gouvernement, à savoir accroitre la production à valeur ajoutée.

 

New law signals change for Côte d'Ivoire’s mining industry

En Français

Plans to modernise Côte d’Ivoire’s mining industry and increase its contribution to economic growth took a key step forward at the beginning of December, with news that legislation governing the sector will be given an overhaul.

The Council of Ministers announced its intention to introduce a new code for the mining industry on December 2, following more than a year of talks with operators.

While details of the code remain scarce, industry leaders, who enter 2014 buoyed by significant mineral finds in the final quarter of 2013, will be hoping that long-awaited changes to the regulatory framework pave the way for a new era of licensing.

Regulatory overhaul

Côte d’Ivoire’s new mining code is set to replace existing legislation that has governed the sector for almost two decades.

While efforts to modernise the industry have taken time to gain pace, the second half of 2013 brought a noticeable acceleration in progress, in part thanks to a shift in the mining portfolio from the Ministry of Energy and Mines to the Ministry of Industry, re-named the Ministry of Industry and Mines.

The government said in a statement the new legal framework would spur the sector, while also protecting the returns of operators, boosting government receipts and addressing environmental issues.

Untapped opportunities

Mining accounts for around 1% of Côte d’Ivoire’s GDP, with significant room for growth. The country is home to around one third of the geologically-rich West African Birimian Greenstone Belt, ahead of Ghana, the region’s leading gold producer, which has 19% of the zone within its borders. As part of the national drive to develop the industry, the government aims to increase its contribution to GDP to 8% over the next decade.

Several key private sector players have given Cote d’Ivoire’s mining industry a vote of confidence, including South Africa’s Randgold Resources, which operates the country’s largest gold mine, Tongon.

The firm’s CEO, Mark Bristow, recently said Côte d’Ivoire had the potential to become one of the top countries for exploration in sub-Saharan Africa, pointing to its untapped potential, relatively advanced infrastructure and competent civil service. The 4.3m-ounce Tongon mine has produced more than 600,000 ounces of gold since 2010 and is one of four multi-million-ounce mines in Randgold’s portfolio. The company holds 15 exploration permits in Côte d’Ivoire.

Canada’s Endeavour Mining, which has four exploration permits in the country, announced at the end of 2013 that it had poured the first gold from its Agbaou mine. The firm is expected to embark on full commercial gold production in the first quarter of 2014, averaging 100,000 ounces annually.

Côte d’Ivoire’s gold mines combined produced seven tonnes of gold in 2012, with the figure expected to rise to 20 tonnes by 2020.

Volatile gold prices remain a short-term risk. Australia’s Perseus Mining has already delayed development of its Sissingue gold mine, in the wake of concerns about returns on investment and financing. Newcrest Mining, another Australian operator, meanwhile lowered the value of its Bonikro mine due to the decline in prices over the course of 2013.

Mineral potential

Opportunities in Côte d’Ivoire’s metals and mineral sector are not limited to gold, however. Iron ore deposits at Klahoyo-Tia have been estimated at 1.2bn tonnes, while Sipilou is believed to hold around 205m tonnes of nickel.

In the same week that Endeavour said it had poured the first gold from its Agbaou mine, Canada’s Sama Resources announced discoveries of nickel, copper and palladium across the western regions of Biankouma and Sipilou. India’s Tata Steel also said recently it planned to start production at its Bonglo iron ore mine in 2016.

Ongoing efforts to diversify Côte d’Ivoire’s mineral resources will help shield the industry from fluctuating gold prices as the country steps up its plans to develop the industry. Iron ore discoveries could also provide an opportunity, over time, to develop domestic steel production, which sits well with the government’s long-term aim of boosting value-added production.

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