In English
Après 10 années de trouble politique, la Côte d’Ivoire a renoué avec la stabilité en 2012, accompagnée d’une forte reprise économique qui s’est poursuivie en 2013.
Selon les estimations du FMI, le PIB a progressé de 8 % en 2013 (contre 9.8 % en 2012) et devrait continuer sur la même lancée en 2014 à hauteur de 8 %. Les marchés des capitaux ont pris une envergure encore plus significative cette année. La valorisation des actions échangées à la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières a fait un bond de 32 % pour la période comprise entre le début de l’exercice et début décembre. Il est d’ailleurs à noter que cette Bourse est largement dominée par les entreprises ivoiriennes, et ce, en dépit de sa couverture régionale.
De plus, les données publiées par la Banque mondiale montrent bien un environnement plus favorable aux entreprises en 2013, ce qui constituait auparavant l’un des principaux freins au développement économique du pays. Dans son classement « Doing Business » de 2014 (publié en octobre), la Côte d’Ivoire a grimpé de six places, passant de la 173e à la 167e position grâce à des améliorations notables dans les catégories suivantes : Création d’entreprise, Transfert de propriété et Exécution des contrats. On relèvera également la création d’une nouvelle « procédure unique » destinée aux investisseurs, le lancement d’un tribunal de commerce dédié, et un allègement de la charge administrative. La Côte d’Ivoire a ainsi été classée par la Banque mondiale comme le septième pays quant à l’amélioration du climat des affaires pour cette année.
Une excellente année pour l’agriculture
Concernant l’agriculture, l’un des grands postes du PIB ivoirien, la saison de la culture du cacao – la première culture d’exportation du pays – pour 2013/14 a été caractérisée par une montée en puissance en fin d’année. Les livraisons portuaires entre début octobre et fin novembre ont en effet augmenté de plus de 40 % comparé à la même période en 2012. En dépit de cette hausse de l’offre, il est estimé que les acheteurs fin 2013 ont pratiqué des prix bien au dessus du minimum de 750 F CFA (1.14 €) par kilo fixé par les autorités en octobre. On peut expliquer ce phénomène par la forte demande en Europe, et la crainte d’une chute de l’approvisionnement plus tard dans la saison.
La Côte d’Ivoire est le premier pays producteur de cacao au monde en assurant près de 40 % de l’approvisionnement mondial. Cette denrée représente environ 14 % du PIB. Pour ce qui est des autres cultures, la production de coton et de noix de cajou a connu un rebond dans le nord du pays, grâce en partie au retour à la stabilité politique.
Les investissements en infrastructure et énergie
L’essor économique a donné un nouveau souffle de vie aux fortunes des secteurs du bâtiment et de l’immobilier, qui à leur tour ont suscité l’intérêt renouvelé des investisseurs envers certains secteurs apparentés, notamment les matériaux de construction. En juillet, le groupe marocain Ciments de l’Afrique a lancé à Abidjan une nouvelle cimenterie d’une capacité de production de 500 000 tonnes par an (tpa), soit un ajout significatif à la capacité antérieure d’environ 2.5 millions tpa. L’entreprise nigériane Dangote, quant à elle, investit 100 millions de dollars dans la construction d’une usine d’une capacité de 1,5 million de tpa, avec une mise en production prévue pour 2015.
L’infrastructure a également connu d’importantes mutations en 2013, conformément au Plan national de développement du gouvernement pour 2012-2015, axé sur l’investissement public et les améliorations structurelles. En février, une entreprise chinoise a lancé la construction d’un barrage hydroélectrique de 275 MW à Soubré, dont la mise sous tension est prévue pour 2017 ou 2018. De fait, le gouvernement s’est fixé pour objectif de relever les capacités de 1 321 MW aujourd’hui à 2 421 MW d’ici à 2018.
Les autorités ont attribué en juillet, sur une base préliminaire, la concession d’un nouveau terminal à conteneurs dans le port d’Abidjan à un consortium international mené par l’entreprise française Bolloré. Parmi les autres grands projets d’infrastructures en cours, nous citerons plus particulièrement le troisième pont routier à Abidjan, dont l’achèvement est prévu courant 2014.
Le pays a également bénéficié du bond en production de la filière énergétique en amont. La production de gaz naturel a doublé, passant de 110 millions de pieds cubes à 220 millions de pieds cubes par jour. Cependant, la production de pétrole, quant à elle, a connu un recul de 12,5 % en glissement annuel, pour la première moitié de l’année, en passant à 27 388 barils par jour.
Lors d’une allocution en novembre, le directeur général des hydrocarbures au Ministère du pétrole et de l’énergie, Ibrahima Diaby, a déclaré que la hausse de production gazière avait été rendue possible grâce aux investissements dans les blocs CI-26 et CI-27. Canadian Natural Resources, opérateur du bloc CI-26, estime les réserves récupérables à hauteur de 180 milliards de pieds cubes pour le gaz naturel. Pour ce qui est du CI-27, il est exploité par Foxtrot International (filiale du groupe français Bouygues) qui a déclaré en mai son intention d’investir environ 2 milliards de dollars dans des projets énergétiques en Côte d’Ivoire au cours des deux prochaines années. Le pays vise à poursuivre cette hausse de la production pour atteindre les 250 millions de pieds cubes par jour en 2014, grâce à la mise en production de deux nouveaux blocs.
Côte d’Ivoire Year in Review 2013
En Français
Following a decade of political turmoil, the strong economic recovery Côte d’Ivoire saw in 2012 on the back of its return to stability continued in 2013.
The IMF estimates GDP growth for 2013 at 8% (compared to 9.8% in 2012) and forecasts another year of 8% expansion for 2014. Capital markets ballooned at an even faster rate during the year: the value of shares listed on the Bourse Régionale des Valeurs Mobilières – which, though a regional exchange, is dominated by Ivoirian companies – was up by 32% for the year-to-date in early December.
Data from the World Bank also suggest an improvement in the business environment – one of the major constraints on economic development in the country – in 2013. In the institution’s 2014 Doing Business rankings, released in October, Côte d’Ivoire moved up six places from 173rd place to 167th, thanks principally to major improvements in the categories of Starting a Business, Registering Property and Enforcing Contracts, including a new “single window” for investors, the rollout of a dedicated commercial tribunal and a reduction in paperwork requirements. The bank ranked Côte d’Ivoire the seventh-most improved country in doing business for the year.
Strong year for agriculture
As regards agriculture, one of the country’s primary GDP contributors, the 2013/14 growing season for cocoa – the country’s largest export – saw a strong surge late in the year, with deliveries to ports between early October and late November up by more than 40% on the same period in 2012. Despite the increase in supply, buyers in late 2013 were reportedly purchasing the crop from farmers at prices well above the minimum price of CFA750 (€1.14) per kg fixed by the authorities in October, thanks to high demand in Europe and concerns that supply could fall later in the season.
Côte d’Ivoire is the world’s largest producer of cocoa, accounting for close to 40% of global supply, and the commodity alone represents around 14% of GDP. As regards other crops, cotton and cashew production have been rebounding in the north of the country, thanks in part to the return of political stability.
Investments in infrastructure and energy
The economic boom has revived the fortunes of the construction and real estate sector, which in turn has attracted increased investor interest in related sectors, including building materials. In July, Moroccan group Ciments de l’Afrique launched a new cement plant in Abidjan with a production capacity of 500,000 tonnes per annum (tpa), representing a significant addition to the previous capacity of around 2.5m tpa. Nigerian firm Dangote is also investing $100m to construct a 1.5m-tpa plant in the country, due to enter production in 2015.
Infrastructure also saw important developments in 2013, in line with the government’s 2012-15 National Investment Plan, which emphasises public investment and infrastructural improvement. In February, a Chinese firm began construction on a 275-MW hydroelectric dam at Soubré, which is expected to come on-line in 2017 or 2018. The government has targeted a capacity of 2421 MW by 2018, up from the current 1321 MW.
In July the authorities awarded, on a preliminary basis, the concession for a new container terminal at Abidjan port to an international consortium led by French company Bolloré. Other major infrastructure projects underway include the construction of a third road bridge in Abidjan, due to be completed in 2014.
The country has also benefited from a jump in output from the upstream energy sector, with natural gas production doubling from 110m cu feet per day to 220m cu feet, though oil production fell by 12.5% year-on-year in the first half of the year, to 27,388 barrels per day.
Speaking in November, Ibrahima Diaby, director-general for hydrocarbons at the Ministry of Petroleum and Energy, said the increase in gas output was achieved thanks to investment in the CI-26 and CI-27 fields. The former, operated by Canadian Natural Resources, has estimated recoverable reserves of 180bn cu feet of natural gas, according to the company. The CI-27 field is operated by Foxtrot International, a subsidiary of France's Bouygues, which in May said it intended to invest around $2bn in energy projects in the country over the coming two years. Côte d’Ivoire aims to further increase production to 250m cu feet per day in 2014, when two new fields are set to come into production.
Follow Oxford Business Group on Facebook, Google+ and Twitter for all the latest Economic News Updates. Or register to receive updates via email.