Gabon: Bilan de l’année 2011

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L’économie gabonaise a enregistré de bons résultats en 2011, soutenue par une hausse des prix des matières premières sur les marchés internationaux et par l’impact positif de la stratégie gouvernementale de développement sur le long terme, baptisée « Gabon émergent ». Selon les dernières estimations, le PIB aurait progressé de 5,6% ; le pays a connu une forte reprise de sa croissance, une fois passés les premiers effets de la crise économique mondiale de 2008-2009.

Après avoir subi un recul de 1,4% en 2009, l'économie gabonaise a renoué avec une croissance à 5,7% en 2010. Selon les prévisions du Fonds Monétaire International (FMI), la croissance devrait se poursuivre en 2012, mais à un rythme plus modéré de 3,3%.

La tendance à la hausse de la balance des opérations courantes, passée de 10,5% du PIB en 2010 à 14,8% en 2011, a également contribué à consolider la situation économique du pays. Le Gabon présente habituellement un solide excédent de sa balance courante, dû en grande partie aux exportations de ressources naturelles, mais cet excédent s’est contracté, passant de 24,1% du PIB en 2008 à seulement 6,1% en 2009 du fait de la crise économique qui a entrainé une baisse de la demande mondiale de pétrole et d’autres matières premières. De plus, le gouvernement a réduit sa dette publique, la faisant passer de 25,1% du PIB en 2010 à 21,8%.

L’amélioration de la situation économique du Gabon est surtout due à l’augmentation des recettes pétrolières, qui représentent toujours 50% du PIB et 75% des recettes d’exportation. Le Gabon, dont les réserves de pétrole déclinent, a certes accusé une forte baisse de sa production, mais la hausse des prix mondiaux du pétrole a donné lieu, ces dernières années, à une augmentation globale des recettes d’exportations.

Le montant des exportations pétrolières du Gabon s'affiche en nette progression, passant de 6,7 milliards de dollars en 2010 à 8,8 milliards de dollars en 2011 et devrait, selon les projections du FMI, se maintenir autour de 8,4 milliards de dollars en 2012. Plusieurs compagnies, parmi lesquelles Total et Tullow Oil, ont annoncé pour 2012 une augmentation de leurs investissements dans le pays. On peut également citer l’exemple, rapporté par Reuters, de la compagnie publique indienne de prospection pétrolière Oil India, qui examine à l’heure actuelle la possibilité d’un partenariat avec le gouvernement gabonais en vue de l’acquisition des actifs gabonais de l’entreprise française Maurel & Prom.

Les activités du secteur pétrolier semblent être en voie de stabilisation suite à l’accord auquel sont parvenus en novembre le gouvernement et l’Organisation Nationale des Employés du Pétrole (ONEP) qui réclame l’embauche de plus d’employés locaux dans le secteur. Les employés de l’ONEP se sont engagés à ne plus déposer de préavis de grève pendant deux ans minimum – un changement crucial de la part d’une organisation particulièrement revendicative – contre la promesse d'offrir plus d’emplois aux Gabonais.

Le secteur minier a également contribué à renforcer les bons résultats économiques de 2011. Le Gabon est le deuxième producteur mondial de manganèse avec des réserves qui s’élèvent, selon les estimations, à 200 millions de tonnes. L’entreprise minière gabonaise Comilog (Compagnie Minière de l’Ogooué) enregistrait début décembre une production record de 3,4 millions de tonnes et espère atteindre son objectif annuel de 3,5 millions de tonnes d’ici la fin de l’année. Cette production record n’a cependant pas empêché une chute de 4% des bénéfices de Comilog sur les neuf premiers mois de l’année 2011 par rapport à la même période de 2010, provoquée par une baisse des prix du manganèse sur le marché international.

Le secteur continue à susciter l’intérêt et à attirer des capitaux étrangers. CICM Huangzhou Gabon, société chinoise d’exploitation minière et filiale de CITIC Group, a démarré ses activités à la mine de M’Bembelé au second semestre 2011. L’exploitation du site devrait aboutir à la production de 500,000 tonnes de manganèse par an ainsi qu’à la construction d’une centrale électrique et une voie ferrée pour relier le site à Ndjolé, à 225 km au sud de Libreville.

Le géant australien BHP Billiton envisage lui aussi un engagement dans le secteur. En 2011, la compagnie a lancé une étude d’impact environnemental relative à un projet d’extraction de manganèse dans la province du Haut-Ogooué au sud-est du pays. D’après le gouvernement, l’augmentation des taux de production et l’arrivée de nouveaux acteurs dans le secteur devrait permettre à la production gabonaise d’atteindre 5,3 millions de tonnes de manganèse en 2012 contre 3,2 millions de tonnes enregistrées en 2010.

Or, dans le cadre du programme de diversification de l’économie « Gabon émergent » – qui met l’accent sur le développement de trois secteurs clés : les services, l’industrie et l’environnement – le gouvernement gabonais est désireux d’élargir le spectre d’investissement au-delà du secteur primaire et, dans le cadre de cette diversification, cherche à développer certains secteurs comme par exemple le bâtiment, l’industrie de transformation du bois et les technologies de l’information et de la communication (TIC). La Zone économique spéciale de Nkok représente un important potentiel pour le secteur forestier, considéré comme un moteur essentiel de la future croissance économique du pays. La première phase du projet est terminée : en septembre a eu lieu l’inauguration de 400 hectares sur les 1126 prévus pour la zone. Environ 40% de la surface de la zone, située à environ 30 kilomètres de Libreville, sera consacrée à l’industrie forestière.

Le secteur des TIC est déjà, de par sa petite taille et le nombre important d’acteurs et de services, l’un des secteurs les plus concurrentiels d’Afrique. Il devrait poursuivre sa progression en 2012 avec le renforcement de l’accès à l’Internet haut débit et aux technologies numériques. Le deuxième câble à fibres optiques du pays, qui fait partie du projet Africa Coast to Europe (ACE), a atterri sur les côtes de Libreville en octobre. Ce nouveau câble, qui permet une connexion Internet haut débit de 1,92 Tbits/seconde, devrait permettre la réduction des coûts de télécommunication et le renforcement du taux de pénétration de l’Internet, qui se situe à l’heure actuelle autour de 1%. Une nouvelle agence est chargée de superviser un projet d’extension du câble jusqu’à Port-Gentil d’ici février 2012 avec pour objectif final de relier les neuf capitales de provinces du Gabon.

L’opérateur de télécommunications gabonais Airtel a obtenu en octobre la première licence 3G du Gabon. Le Gabon est l’un des premiers pays d’Afrique centrale à adopter la technologie 3G, qui fournit un service de transmission de données à haut débit et un accès à l’Internet à moindre coût. Les responsables d’Airtel ont déclaré que le commerce mobile serait l’un des premiers services qu’ils mettraient en place. Cette technologie sera d’abord accessible à Libreville mais le gouvernement espère que la couverture 3G s’étendra à l’ensemble du pays dans les six mois.

Avec le développement des secteurs non pétroliers en 2011 et le boom de la construction que connait actuellement le pays, qui investit massivement dans de nouvelles infrastructures à l’approche de la Coupe d’Afrique des nations de football 2012, le Gabon se lance dans un programme ambitieux de diversification économique et de croissance pour les années à venir.

 

Gabon: Year in Review 2011

Gabon’s economy performed well in 2011, bolstered by rising global commodity prices and the positive impact of the government’s long-term development strategy, “Emerging Gabon”. GDP expanded by 5.6%, according to the most recent estimates, and the country has shown a strong return to growth since the initial effects of the 2008-09 global downturn.

Following a 1.4% contraction in 2009, Gabon saw a resurgence of 5.7% growth in 2010. The International Monetary Fund (IMF) predicts continuous, but slightly more modest growth of 3.3% in 2012.

The country’s economic position strengthened further as the current account balance increased from 10.5% of GDP in 2010 to 14.8% in 2011. Gabon has traditionally maintained a solid current account surplus due largely to exports of natural resources, but the surplus shrank from 24.1% of GDP in 2008 to only 6.1% in 2009 as global demand for oil and other commodities decreased with the economic downturn. Furthermore, the government reduced its gross debt to 21.8% of GDP, down from 25.1% in 2010.

Much of the improvement in Gabon’s economic position can be attributed to increased revenues from the petroleum sector, which continues to represent approximately 50% of GDP and 75% of export earnings. While Gabon has seen a steep drop in production as its reserves decline, rising global oil prices have brought an overall increase in export earnings in recent years.

The value of Gabon’s petroleum exports increased from $6.7bn in 2010 to $8.8bn in 2011, which the IMF projects to hold relatively steady at $8.4bn in 2012. Several companies, including Total and Tullow Oil, have announced increased investments in the country for 2012. The state-run exploration company Oil India, for example, is currently evaluating a potential partnership with the Gabonese government to buy the Gabonese assets of French company Maurel & Prom, Reuters has reported.

Encouragingly, the outlook for operations in the oil industry stabilised somewhat in November when the government reached an agreement with the National Petroleum Workers Organisation (Organisation Nationale des Employés du Pétrole, ONEP) regarding their demand for more local employment in the sector. ONEP workers have agreed not to issue a strike notice for a minimum of two years – a crucial change given the organisation’s activist stance – in exchange for an effort to offer more jobs to nationals.

The mining sector also helped buttress performance in 2011. Gabon is the second global producer of manganese, with an estimated 200m tonnes of reserves. Gabonese mining company Comilog (Compagnie Minière de l’Ogooué) produced a record 3.4m tonnes by early December, and expects to reach its annual goal of 3.5m tonnes by year-end. Despite record production, however, Comilog’s profits declined by 4% in the first three quarters of 2011 compared to the same period of 2010, due to lower manganese prices in the global market.

Interest in the sector continues to attract inbound capital. The Chinese extraction company CICM Huangzhou Gabon, a subsidiary of the CITIC Group, launched operations at a mine in M’Bembelé in the second half of 2011. The site is expected to contribute 500,000 tonnes of manganese per year, and will entail the construction of a power plant and a railroad to Ndjolé, 225 km south of Libreville.

Australian behemoth BHP Billiton is also contemplating joining the sector. The company launched an environmental impact study in 2011 regarding a potential manganese extraction operation in the south-eastern Haut-Ogooué province. The government estimates that augmenting production levels and the entrance of new actors will allow Gabon to reach 5.3m tonnes of manganese production in 2012, up from 3.2m tonnes in 2010.

But, as evidenced by the continuing implementation of the Emerging Gabon diversification strategy – which emphasises growth in three key sectors: services, industry and the environment – the Gabonese government is keen to expand the focus of investment beyond the primary sector and is working to diversify by expanding industries such as construction, timber processing, and information and communication technology (ICT). The Special Economic Zone of Nkok holds significant potential for the forestry sector, seen as a key driver of future economic growth. The zone’s first phase, which consists of 400 ha of the planned 1126-ha zone, was inaugurated in September. Around 40% of the zone, located approximately 30 km outside of Libreville, will be dedicated to forestry.

The ICT sector, already one of Africa’s more competitive given its small size and sizeable number of players and services, is also set to expand in 2012 as access to broadband internet and digital technology increases nationwide. Gabon’s second submarine fibre-optic cable, part of the Africa Coast to Europe (ACE) project, landed on Libreville’s shores in October. With a capacity of 1.92TB per second, the new cable should reduce telecommunications costs and increase the internet penetration rate, which now hovers around 1%. A new agency will oversee a project to extend the cable to Port-Gentil by February 2012, and to ultimately connect all nine provincial capitals.

The Gabonese telecoms operator Airtel was awarded Gabon’s first 3G licence in October. Gabon is one of the first countries in Central Africa to adopt 3G technology, which will provide high-speed data services and internet access at lower cost. Airtel officials have stated that mobile commerce services will be one of the first to be provided. Service will begin in Libreville, and the government hopes to achieve nationwide coverage within six months.

The development of non-hydrocarbon industries in 2011, paired with a construction boom as the government makes a major investment in infrastructure ahead of the 2012 African Cup of Nations football tournament, sets an ambitious course for economic diversification and growth in the coming years.

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