Gabon : Partenariat pour la croissance

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L’amélioration de la politique budgétaire et les investissements à grande échelle devraient permettre au Gabon d’afficher une croissance économique solide cette année qui pourrait atteindre 5,6% en 2012 selon les estimations du FMI. C’est en-dessous des 5,8 % de 2011, mais au-dessus des prévisions de 5,4 % pour la région de l’Afrique centrale. Les prévisions du gouvernement gabonais sont légèrement plus optimistes, avec 6,6 % de croissance économique pour 2012, également légèrement au-dessous des estimations de 6,8 % pour 2011.

L’économie gabonaise reste très dépendante des revenus liés aux hydrocarbures. Cependant, l’amélioration de sa politique budgétaire permet d’envisager le reste de l’année avec optimisme. L’agence de notation Fitch a émis un avis favorable sur le Gabon en avril, en se basant sur son évaluation de la meilleure gestion des revenus pétroliers du pays, en particulier pour les investissements dans les infrastructures qui soutiendront l’expansion économique sur le moyen-terme.

Par le passé, le Gabon a été confronté à des difficultés découlant de sa politique budgétaire inadaptée, des dépenses excessives dans les services publics, et des retards dans le paiement des projets de travaux publics. Afin de mieux utiliser les recettes pour soutenir la croissance économique, le gouvernement a restructuré le Fonds pour les générations futures et a lancé un nouveau fonds d’investissement souverain en février. Celui-ci sera dorénavant géré exclusivement par le Fonds d’investissement stratégique (FGIS) nouvellement créé. Le FGIS sera aussi chargé de gérer tous les intérêts du gouvernement.

Le fonds souverain sera financé avec 10 % des recettes annuelles du gouvernement, plus la moitié des recettes budgétaires provenant d'un excédent des rentrées par rapport aux prévisions effectuées en début d'année, ainsi que tous les dividendes issus des participations de l’Etat dans les entreprises publiques. Une fois que le fonds aura atteint son objectif de capitalisation d’un milliard de dollars, les trois quarts des revenus des investissements du fonds souverain seront transférés au Trésor en renfort du budget.

Cela prendra un peu de temps pour que le fonds se mette en place, à cause de son objectif ambitieux de capitalisation, mais il permettra de mobiliser efficacement les revenus de l’Etat pour la construction d’infrastructures et les autres projets de travaux publics. Le fonds souverain a été une des sources utilisées pour la participation du gouvernement dans un partenariat public-privé (PPP) avec Amanresorts, un groupe hôtelier de luxe, pour la construction d’établissements d’écotourisme haut de gamme.

Le Gabon a aussi fait la preuve de sa discipline budgétaire en payant récemment un coupon de 32 millions de dollars sur son euro-obligation d’un milliard de dollars. Les fonds pour le paiement ont été gelés temporairement par une entreprise partenaire sud-africaine à cause d’un litige en cours, mais les agences de notation ont constaté que le gouvernement était intervenu rapidement pour résoudre ce problème et transférer les fonds dans le délai de grâce habituel de 10 jours. Standard & Poor’s a confirmé sa notation de crédit souverain sur le long-terme et le court-terme de ‘BB/B’, avec une perspective stable pour le Gabon à la fin juin, en invoquant le paiement de l’obligation comme un signe encourageant.

Ces rapports confirment une tendance d’investissement à la hausse dans les marchés émergents et frontières, tel le Gabon, dans un contexte de stagnation économique sur les marchés traditionnels en Europe et en Amérique du nord. De plus, l’intérêt grandissant des investisseurs dans les marchés frontières, ainsi que la stabilité et la richesse relative du Gabon, sont de bon augure pour les partenariats avec le secteur privé. Une grande partie des projets qui devraient tirer la croissance économique du Gabon en 2012 et au-delà seront financés par le secteur privé et des partenaires étrangers.

Les investissements étrangers ont déjà joué un rôle essentiel dans un certain nombre de projets récents. La Banque africaine de développement (BAD) a fourni 90 % du financement du Programme routier, qui a élargi et bitumé 236 km des routes prioritaires gabonaises, et continuera à appuyer financièrement la croissance économique. La BAD a approuvé récemment une dotation de 167 milliards de francs CFA (254,6 millions d’euros) pour la deuxième phase du programme, qui devrait commencer début 2013.

La zone économique spéciale (ZES) de Nkok a également été inaugurée dans le cadre d’un PPP avec la multinationale Olam basée à Singapour, une entreprise internationale spécialisée dans la logistique. Elle devrait générer 1 milliard de dollars en investissement sur le long-terme. La ZES de Nkok, en plus d’un projet de créer une seconde ZES à Port Gentil, contribuera fortement à la croissance économique dans les années à venir, en encourageant le développement de l’industrie nationale.

De plus, une joint-venture avec Olam pour la création d’une palmeraie de 50 000 hectares dans la province de Woleu-Ntem, au nord du pays, a reçu un fort appui financier de la part de plusieurs institutions financières. C’est signal positif pour les futurs niveaux d’investissements. Un consortium instigué par Ecobank, et incluant également Afreximbank, la banque BGFI et la Banque de développement des états de l’Afrique centrale, (BDEAC), a accepté en juillet de fournir 228 millions de dollars pour appuyer la première phase de la joint-venture.

Le gouvernement a aussi signé un contrat en juillet avec la Corée du Sud et Samsung, qui fait partie du conglomérat énergétique coréen SK Energy, pour la construction d’une raffinerie de pétrole dans la ZES de Port Gentil. La raffinerie, qui doit être achevée pour la fin 2015, requiert un investissement total de 700 milliards de francs CFA (1,07 milliards d’euros). Elle devrait renforcer la position du Gabon sur le marché régional, car les deux tiers de la production seront destinés aux marchés européens et d’Afrique centrale.

L’Etat a fixé des objectifs ambitieux en matière de construction d’infrastructures et de développement industriel dans les cinq prochaines années, ce qui devrait stimuler la croissance économique, particulièrement dans les secteurs économiques non liés au pétrole. Les obstacles demeurent, mais l’amélioration de la politique budgétaire et l’intérêt des investisseurs étrangers pour les marchés émergents et frontières, sont un signe positif pour la croissance économique du Gabon à moyen-terme.

 

Gabon: Partnered for growth

En Français

Improving fiscal management and large-scale investment in infrastructure should lead to solid economic expansion in Gabon this year. The IMF estimates that growth in 2012 will reach 5.6%, which, while down slightly from 5.8% in 2011, surpasses the 5.4% forecast for the Central African region. The Gabonese government forecasts are slightly more optimistic, predicting 6.6% economic growth in 2012, also down slightly from its estimate of 6.8% in 2011.

While the economy remains highly dependent on hydrocarbons revenue, a strengthening record of fiscal management sets a positive tone for the rest of this year. Ratings agency Fitch placed Gabon on a positive outlook in April, based on its assessment of a more effective use of oil revenue, particularly for infrastructure spending that will support economic expansion in the medium term.

In the past, Gabon has had trouble with insufficient fiscal management, overinflated public sector operating costs, and payment delays on public building projects. In an effort to better utilise income for economic growth, the government remodelled the Fund for Future Generations and launched a new sovereign wealth fund (SWF) in February, which will henceforth be managed exclusively by the newly created Strategic Investment Fund (FGIS). The FGIS will also be responsible for managing all of the government’s stakes.

The SWF will be supplied by 10% of annual government revenue, 50% of any revenue in excess of the benchmark oil assumptions in the budget, as well as dividends from public investments. Once the fund reaches the target capital of $1bn, three-quarters of income from SWF investments will be transferred to the treasury as budgetary support.

The fund will take some time to be put in place given the high capitalisation goal, but will ultimately help to more effectively mobilise state income for infrastructure building and other public projects. SWF funds have already been identified as a financing source for the government's share of a public-private partnership (PPP) with Amanresorts, a luxury hotel group, to build high-end ecotourism facilities.

Gabon also demonstrated fiscal responsibility in the recent payment of a $32m coupon on its $1bn Eurobond. Payment funds were temporarily frozen by a partner company in South Africa due to an ongoing dispute that created the delay, but ratings agencies noted that the government moved quickly to resolve the dispute and mobilise the funds within the customary 10-day grace period. Standard & Poor’s affirmed its “BB-/B” long- and short-term sovereign credit ratings with a stable outlook for Gabon in late June, citing the bond payment as a positive step.

These reports confirm a growing investment trend in emerging and frontier markets, such as Gabon, as growth stagnates in more traditional markets in Europe and North America. Also, growing investor interest in frontier markets, combined with Gabon’s relative wealth and stability, bode well for private sector partnerships. Many of the projects that are expected to drive Gabon’s economic growth in 2012 and beyond will be underwritten by private sector and foreign partners.

Foreign investment has already been critical to a number of recent projects. The African Development Bank (AfDB) provided 90% of the funding for the Programme Routier, which has widened and paved 236 km of Gabon’s high-priority roads and will help to support increased economic growth. The AfDB recently approved CFA167bn (€254.6m) in funding for the programme’s second phase, set to begin in early 2013.

The Nkok Special Economic Zone (SEZ) was also launched as a PPP with the Singapore-based multinational Olam, an international supply-chain management firm, and is expected to generate $1bn in investment in the long term. The Nkok SEZ, as well as a planned project to create a second SEZ in Port Gentil, is expected to be a major driver of the economy in the coming years by providing incentives for the development of local industry.

In addition, a joint venture with Olam to create a 50,000-ha oil palm plantation in the northern Woleu-Ntem province received a major funding boost from several financial institutions, which bodes well for future investment levels. A consortium organised by Ecobank that also includes Afreximbank, BGFI Bank and the Development Bank of Central African States (Banque de Développement des États de l’Afrique Centrale, BDEAC), agreed in July to provide $228m to support the first phase of the joint venture.

The government also signed an agreement in July with South Korea and Samsung, part of the Korean energy conglomerate SK Energy, for the construction of an oil refinery in the Port Gentil SEZ. The refinery, slated for completion in late 2015, will require a total investment of CFA700bn (€1.07bn) and should help to strengthen Gabon’s position in the regional market, as two-thirds of production will go to supply Central African and European markets.

The state has set ambitious goals for infrastructure building and industrial development in the next five years, which should stimulate economic growth, particularly in the non-oil economy. While obstacles remain, improving fiscal management and strong international appetite for investment in frontier and emerging markets bode well for Gabon’s medium-term economic growth.

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