Gabon : Investir dans l’avenir

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Le produit intérieur brut (PIB) du Gabon, qui poursuit une forte tendance à la hausse amorcée en 2010, devrait progresser de 5.7 % cette année, d’après le Comité monétaire et financier national. L’économie a enregistré une expansion de 6 % en 2011, favorisée par la hausse des prix mondiaux du pétrole et des dépenses publiques ambitieuses dans le cadre de la stratégie de développement national, Le Gabon émergent. D’autres investissements publics et privés dans des secteurs tels que la construction et l’énergie devraient contribuer au maintien de la croissance en 2012.

Les solides performances économiques de ces dernières années ont permis au Gabon de mettre en œuvre sa stratégie de développement ambitieuse, tout en conservant une stabilité budgétaire. L'excédent des comptes courants est monté en flèche, passant de 6.1 % du PIB en 2009 à 14.9 % en 2011, grâce à la reprise de la demande mondiale et à une hausse des recettes d’exportation, selon le Fonds monétaire international (FMI). La flambée des prix mondiaux du pétrole et les mesures prises pour inciter les entreprises à exporter leurs stocks de bois avant l’entrée en vigueur, à l’échelle nationale, d'une interdiction d’exporter le bois non transformé, ont contribué à l'augmentation des recettes d’exportation. D’après les prévisions du FMI, la balance des transactions courantes devrait avoisiner les 12.3 % en 2012.

Le Gabon est même parvenu à afficher un excédent budgétaire au lendemain de la crise économique. Touché par le ralentissement économique mondial, le pays a vu son économie se contracter en 2009 ; néanmoins, les prix de l'or noir ont progressé rapidement, ce qui a permis au gouvernement d’augmenter ses recettes et de maintenir des niveaux d’investissement élevés, tout en accroissant l’excédent budgétaire à 3.4 % du PIB en 2011. La hausse rapide des prix du pétrole observée au premier trimestre devrait générer un excédent de 6 % en 2012, et assurer une meilleure stabilité en prévision de futurs investissements.

La hausse de l’excédent budgétaire et de l’excédent de la balance des transactions courantes a également permis au Gabon de réduire sa dette. D’après les données du FMI, la dette publique brute est passée de 25.1 % du PIB en 2010 à 21.8 % en 2011, et devrait chuter en deçà de 20 % d'ici à 2013. L’agence de notation Fitch Ratings a estimé que la dette extérieure représentait 28 % des recettes extérieures courantes en 2011, et s’attend à ce que le Gabon devienne un créancier extérieur net en 2012.

Dans l’intervalle, le gouvernement a réaffirmé son attachement à améliorer la gestion et l'efficacité des dépenses publiques. Dans cette optique, le Gabon a signé un accord d’assistance technique chiffré à 2 millions de dollars avec la Banque mondiale en janvier 2012, par le biais duquel l’Etat s’efforcera d’améliorer les dépenses publiques et de développer des secteurs de croissance supplémentaires.

Plus spécifiquement, cet accord favorisera une utilisation plus efficace des ressources publiques, grâce à des techniques de gestion de la dette optimisées et à une révision du système fiscal. Par ailleurs, des investissements dans les infrastructures de transport, et des programmes spécifiques à chaque secteur, tels que la création d’une carte exhaustive des ressources minières, devraient renforcer l’efficacité économique.

Témoignant de sa confiance dans la diversification économique et les réformes de gouvernance du pays, Fitch a revu la perspective du Gabon, qui passe à « positive », et confirmé sa notation « BB- » au mois d'avril. L’agence de notation a également indiqué que les nouveaux dirigeants de l’Etat, en poste depuis les élections législatives de décembre 2011, ont exprimé leur volonté d'améliorer la gouvernance publique, ce qui devrait renforcer l’attractivité du Gabon auprès des investisseurs étrangers.

Soucieux d’utiliser de façon plus efficace les revenus générés par les hydrocarbures, afin de financer le développement économique global, le pays a par ailleurs créé un fonds souverain : le Fonds souverain de la République gabonaise (FSRG). Le Conseil des ministres a adopté le cadre légal régissant ce fonds en février 2012 ; il sera opérationnel dès lors qu’un capital initial de 500 milliards de francs CFA (762 200 euros) aura été atteint, grâce à une taxe de 10 % sur les revenus annuels générés par les hydrocarbures, 50 % des recettes publiques extrabudgétaires, ainsi que des flux de recettes supplémentaires associés à la participation du gouvernement dans des sociétés privées.

Une fois cet objectif atteint, le FSRG sera alimenté par les recettes excédentaires générées par les hydrocarbures au-delà d’un niveau de recettes prévisionnel défini dans le budget annuel, ainsi que par 25 % des gains générés par le fonds souverain. Les trois quarts restants des revenus générés par le fonds seront transférés au Trésor, et constitueront une ressource supplémentaire dans le budget national.

Cette stratégie visant à utiliser les revenus générés par les hydrocarbures pour dynamiser un secteur à forte valeur ajoutée est fondamentale. Bien que les programmes de diversification économique aient d’ores et déjà été initiés, l’économie gabonaise reste largement dépendante des exportations d'hydrocarbures.

En 2011, par exemple, les revenus du pétrole représentaient 87.3 % des exportations et 59.8 % des recettes publiques, selon une déclaration récente de l’agence de presse Reuters. Parallèlement, la production de pétrole a reculé de 2.1 % en glissement annuel en 2011, mais le secteur a été porté par les prix mondiaux de l’or noir, qui ont progressé de 39.4 % en 2011. La chute des prix mondiaux du pétrole, très improbable au vu de l’instabilité récemment observée en Libye et en Iran, constitue le risque économique à court terme le plus significatif. À défaut de nouveaux gisements, l’épuisement des réserves rendra d’autant plus urgents les efforts de diversification économique.

Par conséquent, le gouvernement a intensifié les investissements dans les travaux publics et la production énergétique afin d’aménager les infrastructures nécessaires pour appuyer la diversification économique. À titre d’exemple, l’Agence nationale des grands travaux (ANGT) a annoncé une série de projets ambitieuse pour 2012, notamment une amélioration des réseaux routiers de Libreville et des capitales provinciales, et la construction de nouveaux bâtiments universitaires et scolaires, d’infrastructures hospitalières dans le centre du pays et de logements urbains. « La Coupe d’Afrique des Nations a servi de tremplin pour de nombreux projets d’infrastructure et de construction importants », a déclaré Henri Ohayon, directeur général de l’ANGT, à Oxford Business Group (OBG).

Les investissements dans le secteur énergétique seront également décisifs pour soutenir l’expansion économique à court terme. Régis Immongault, ancien ministre de l’Energie et des Ressources hydrauliques, a indiqué que l’Etat espère accroître la production d’électricité jusqu’à 1 200 MW minimum à l’horizon 2020, grâce à la construction de trois barrages hydro-électriques, à des centrales électriques alimentées au gaz, et à des investissements dans les sources d’énergie renouvelable. Le ministère prévoit un investissement total de 2.29 milliards d’euros entre 2010 et 2020, et cherche à obtenir des investissements du secteur privé pour accélérer le processus de développement de solutions énergétiques propres.

Le programme d’investissement public du Gabon et la confiance croissante des investisseurs laissent entrevoir des perspectives favorables pour la croissance économique en 2012, sous réserve que les infrastructures nécessaires soient mises en place.

 

Gabon: Investing in the future

En Français

Continuing a strong upward trend seen since 2010, Gabon’s GDP is expected to grow 5.7% this year, according to the National Monetary and Financial Council (Comité Monétaire et Financier National, CMFN). The economy expanded by 6% in 2011, supported by rising global oil prices and ambitious government spending under the national development strategy, Emerging Gabon. Further public and private investment in sectors such as construction and energy should support continued growth in 2012.

Strong economic performance in recent years has allowed Gabon to pursue its ambitious development strategy while maintaining fiscal stability. The current account surplus jumped from 6.1% of GDP in 2009 to 14.9% in 2011, due to recovering global demand and an increase in export revenue, according to the IMF. Rising global oil prices and a push to export timber stocks before a nationwide ban on raw timber exports came into effect contributed to the increase in export revenue. The IMF expects the current account balance to hover around 12.3% in 2012.

Gabon was also able to post a fiscal surplus in the immediate aftermath of the economic downturn. While the country was hit by the global slowdown, with its economy contracting in 2009, oil prices improved rapidly, increasing revenue and allowing the government to maintain high investment levels while raising the fiscal surplus to 3.4% of GDP in 2011. A rapid increase in oil prices in the first quarter of this year is expected to create a 6% surplus in 2012, creating a more stable footing for future investment.

Growing fiscal and current account surpluses have also permitted the country to reduce its debt levels. IMF data show that gross government debt dropped from 25.1% of GDP in 2010 to 21.8% in 2011, and this is expected to drop below 20% by 2013. The Fitch Ratings agency estimated that external debt contributed 28% of current external receipts in 2011, and projected that Gabon will become a net external creditor in 2012.

Meanwhile, the government has affirmed its commitment to improving the management and efficiency of public spending. As part of this goal, Gabon signed a $2m technical assistance agreement with the World Bank in January 2012, through which the state will work to strengthen public expenditure and develop additional growth sectors.

Specifically, the agreement will promote a more efficient use of public resources through improved debt management techniques and a revision of the tax system. In addition, investment in transport infrastructure and industry-specific programmes, such as the creation of a comprehensive map of mining resources, are expected to boost economic efficiency.

In a vote of confidence for the country’s economic diversification and governance reforms, Fitch revised Gabon’s outlook to “positive” and affirmed its rating of “BB-” in April. The agency also noted that new leaders in the administration following the December 2011 legislative elections have indicated a willingness to improve public governance, which should increase Gabon’s attractiveness among foreign investors.

Furthermore, the country has established a sovereign wealth fund to more effectively leverage hydrocarbons revenues for overall economic development. The Council of Ministers adopted the legal framework for the fund, the Fonds Souverain de la République Gabonaise (FSRG), in February 2012. The fund will be launched once an initial capital of CFA500bn (€762,200) has been reached, which will be achieved through a 10% tax on annual hydrocarbons revenues, 50% of extra-budgetary public revenue, as well as additional revenue streams related to the government’s stake in public enterprises.

Once the initial capital goal is met, the FSRG will be supplied by surplus hydrocarbons revenue beyond a projected income level set out in the annual budget, as well as 25% of gains generated by the sovereign fund. The remaining three-quarters of fund-generated revenue will be transferred to the Treasury and will be an additional resource for the national budget.

These efforts to use hydrocarbons revenues to boost value-added industry are critical. Although economic diversification programmes are underway, much of Gabon’s economy continues to rely on hydrocarbons exports.

In 2011, for example, oil revenue represented 87.3% of exports and 59.8% of state revenue, Reuters news agency reported recently. Oil production, meanwhile, declined by 2.1% year-on-year in 2011, but the sector has been buoyed by global oil prices, which increased by 39.4% in 2011. A decrease in global oil prices, while unlikely due to recent instability in Libya and Iran, presents the most significant short-term economic risk. In the absence of major discoveries, declining reserves will increase the urgency of economic diversification efforts.

Indeed, the government has stepped up investment in public works and energy production to provide the necessary infrastructure to support economic diversification. The national public works authority, the Agence Nationale des Grands Travaux (ANGT), for example, has announced an ambitious slate of projects for 2012 that includes improving road networks in Libreville and provincial capitals, and constructing new university and high school buildings, hospital infrastructure in the interior of the country and urban housing. “The African Cup of Nations has been a launching pad for many important infrastructure and construction projects,” Henri Ohayon, the director-general of ANGT, told OBG.

Investment in the energy sector will also be critical for economic expansion in the short-term. The former minister of energy and hydraulic resources, Régis Immongault, indicated that the state hopes to increase electricity production to a minimum of 1200 MW by 2020 through the construction of three hydro-electric dams, gas-fuelled power plants, and investment in renewable energy sources. The ministry plans a total investment of €2.29bn from 2010 to 2020, and is seeking private sector investment to accelerate progress in developing clean energy solutions.

Provided that the necessary infrastructural factors fall into place, Gabon’s public investment programme and increasing investor confidence bode well for economic growth in 2012.

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