Croissance à l’horizon pour le secteur minier gabonais

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Avec deux importants projets à l’horizon, le Gabon devrait enregistrer une hausse significative de ses recettes d’exportations minérales, ce qui contribuera à réduire la dépendance du gouvernement face aux ventes d’hydrocarbures.

Le Complexe Métallurgique de Moanda devrait être inauguré en 2014 par la Compagnie Minière de l’Ogooué (COMILOG), une filiale du groupe français Eramet et le leader de l’extraction de manganèse au Gabon. Par ailleurs, le contrat d’exploitation de Bélinga, énorme gisement de minerai de fer, a été annulé à la fin de l’année dernière, laissant supposer la tenue prochaine d’un nouvel appel d’offres. Ces deux projets offrent des potentialités d’augmentation de la production minière.

Selon les chiffres publiés par la Banque Africaine de Développement, le secteur minier gabonais a représenté 6,3% du PIB et 6% des exportations en 2012. Vu les vastes réserves du pays – environ 250 millions de tonnes de manganèse, 1 milliard de tonnes de minerai de fer inexploité et divers gisements d’or et d’autres minéraux- la contribution du secteur pourrait être encore plus élevée.

Dans le cadre du Gabon Industriel, l’un des trois piliers du programme de développement national baptisé Gabon Émergent, le gouvernement s’est fixé comme objectif de multiplier par quatre la contribution du secteur minier au PIB d’ici 2025. Si cette date parait lointaine, il n’empêche que ces deux projets devraient contribuer à stimuler la production et à améliorer les infrastructures.

Du manganèse à Moanda

C’est le complexe de COMILOG qui présente le plus grand potentiel à court terme. L’entreprise, contrôlée par un groupe français, est à l’origine de la plus grande partie de la production de manganèse du Gabon, avec en moyenne environ 3,3 millions de tonnes ces dernières années, et jusqu’à 3,7 millions de tonnes en 2013, grâce à un bond de 24% de la production. Eramet a investi environ 135 milliards de francs CFA (205,8 millions d’euros) dans la construction du complexe, qui comporte deux usines, l’une pour le manganèse-métal et l’autre pour le silico-manganèse. À elles deux, elles devraient porter la production annuelle minimum de la COMILOG à 4 millions de tonnes d’ici 2015.

Les Chinois de la Compagnie Industrielle et Commerciale des Mines de Huazhou ont ouvert la deuxième mine de manganèse du pays en 2012, près de la ville de Ndjolé dans le centre du pays. Les réserves du gisement sont estimées à environ 30 millions de tonnes et les dirigeants de l’entreprise espèrent faire passer la production annuelle de 340 000 tonnes à 500 000 tonnes dans les années à venir. BHP Billiton avait également entamé des campagnes de prospection à Mounana et à Okondja avant d’abandonner ses projets au Gabon début 2013 dans le cadre d’un rééquilibrage de son portefeuille. En tout, le Ministère de l’Industrie et des Mines entend porter la production de manganèse à 6,5 millions de tonnes par an d’ici 2025.

Un appel d’offres pour Bélinga

Le retour du projet de Bélinga présente les opportunités les plus intéressantes sur le moyen terme. Précédemment, des études avaient montré que le site abritait des réserves de minerai de fer à forte teneur estimées à 1 milliard de tonnes. En 2007, le groupe chinois China Machinery Engineering Corporation (CMEC) s’était vu attribuer une concession pour démarrer des activités d’extraction dans le nord-est du Gabon. Mais des inquiétudes quant à l’impact du projet sur l’environnement et sa faisabilité commerciale avaient interrompu celui-ci. Fin 2011, le gouvernement a suspendu le permis de la CMEC, invoquant des avancées insuffisantes, et les négociations ont été finalisées à la fin de l’année 2013.

Les médias gabonais ont rapporté que l’État allait verser à la CMEC la somme de 17 milliards de francs CFA (25,9 millions d’euros) pour rembourser les dépenses engagées et racheter 75% des parts de l’entreprise publique-privée qui avait été créée pour mettre en œuvre le projet, la Compagnie Minière de Belinga. L’état prend ainsi le contrôle total de la compagnie.

Le cabinet de conseil britannique SRK Consulting, spécialisé dans le secteur minier, procède actuellement à une évaluation des estimations des réserves de Bélinga, d’une durée de deux ans. Les résultats sont attendus pour 2015, suite à quoi le permis fera l’objet d’un nouvel appel d’offres. Plusieurs géants du secteur ont manifesté leur intérêt, dont Glencore Xstrata et la compagnie brésilienne Vale.

L’exécution du projet s’accompagnera nécessairement de dépenses d’infrastructures. Le développement du site ne saura se faire sans la construction d’une ligne de chemin de fer de 600 km reliant Bélinga au réseau ferroviaire du pays, le Transgabonais, à Booué, ainsi qu’un nouveau port en eau profonde pour les exportations minières au Cap Santa Clara, comme l’ont confirmé des officiels gabonais lors de la conférence Mining Indaba qui s’est tenue au mois de février.

De nouvelles perspectives

Les investisseurs se sont également tournés vers les réserves d’or du Gabon, estimées à 40 millions de tonnes. Les sites actuellement exploités par l’entreprise marocaine Managem et par GoldStone Resources, société cotée à la bourse de Londres, sont en passe de créer une nouvelle source prometteuse de recettes d’exportations. Fin février, la Société Équatoriale des Mines (SEM), une entreprise publique fondée en 2011, a annoncé qu’elle avait généré en 2013 des recettes s’élevant à 759 millions de francs CFA (1,2 million d’euros) grâce à ses ventes d’or.

Le même mois, l’entreprise a signé un contrat de 300 millions de francs CFA (457 000 euros) avec l’agence nationale de développement, la Caisse des Dépôts et Consignations, en vue du financement d’autres mines d’or artisanales à travers le pays. L’accord formalise la filiale de la SEM dans le secteur, le Comptoir Gabonais de la Collecte de l’Or, qui a collecté quelque 43 kg d’or en poudre et en pépites depuis le lancement de ses activités en 2013. Son objectif est de multiplier ce chiffre par deux en 2014.

COMILOG projette également de lancer un projet pilote sur son site de Mabounié, à environ 50 km de Lambaréné. Les gisements de minéraux à forte valeur qui s’y trouvent, tels que le niobium, le tantale, l’uranium et les terres rares, pourraient ouvrir la voie à de nouvelles perspectives pour l’industrie minière. Des partenaires du projet ont planché sur le développement d’un procédé hydro-métallurgique spécial qui permettrait d’optimiser l’extraction de divers minéraux. S’il faudra encore attendre quelque temps et effectuer plus de tests et de travaux avant que le site ne bénéficie d’une technologie perfectionnée, il représente tout de même une autre source potentielle de croissance sur le moyen terme.

La réglementation minière pourrait faire l’objet de réformes dans un avenir proche. Comme c’est le cas dans de nombreux pays miniers africains, le gouvernement cherche à accroître la part des recettes minières en procédant à une révision du code minier. Si les détails restent à préciser, le Ministre des Mines, Régis Immongault, a indiqué que des dispositions spéciales s’appliqueraient aux grands projets tels que Bélinga et Mabounié.

 

Gabon’s mining sector set for growth

En Français

Two major projects on the horizon stand to significantly increase revenues from Gabon’s mineral exports, helping to reduce the government’s reliance on hydrocarbon sales.

The Moanda Metallurgy Complex will be brought on-line in 2014 by Compagnie Minière de l’Ogooué (COMILOG), a subsidiary of France’s Eramet and the primary miner of manganese in Gabon. Meanwhile, the contract for exploiting Bélinga, a huge iron ore deposit, was cancelled late last year, opening the door for a new bidding round. Both projects set up the possibility for boosting mineral output.

Gabon’s mining sector accounted for 6.3% of GDP and 6% of exports in 2012, according to the African Development Bank. Given its vast reserves – about 250m tonnes of manganese, 1bn tonnes of untapped iron ore and sundry deposits of gold and other minerals – the sector could contribute even more.

As set out in the Industrial Gabon policy, one of the three pillars of the Emerging Gabon national development plan, the government wants to quadruple mining’s contribution to GDP by 2025. That may be a long way off, but in the meantime these two projects should help jump-start production and improve infrastructure.

Manganese in Moanda

The COMILOG complex offers the most potential in the short term. The French-led company is responsible for most of Gabon’s manganese production, averaging around 3.3m tonnes in recent years, although output jumped 24% in 2013 to reach 3.7m tonnes. Eramet has invested about CFA135bn (€205.8m) to build the complex, which consists of two plants, one for manganese metal and another for silico-manganese alloy. Combined, their output is slated to boost COMILOG’s minimum annual production to 4m tonnes by 2015.

China’s Compagnie Industrielle et Commerciale des Mines de Huazhou, opened the country’s second manganese mine near the central town of Ndjolé in 2012. The deposit has estimated reserves of around 30m tonnes, and company executives aim to increase annual production from 340,000 tonnes to 500,000 in the next few years. BHP Billiton also began prospecting in Mounana and Okondja before freezing its Gabon projects in early 2013 as it rebalanced its portfolio. All told, the Ministry of Industry and Mines has targeted manganese production of 6.5m tonnes a year by 2025.

Bidding on Bélinga

The return of the Bélinga project offers the most interesting medium-term opportunity. According to previous studies, the site holds an estimated 1bn tonnes of iron ore with high mineral content. In 2007, China Machinery Engineering Corporation (CMEC) was awarded a concession to begin extraction in north-east Gabon. Amid concerns about the environment and commercial feasibility, however, the project stalled. The government suspended CMEC’s permit in late 2011 as a result of the lack of progress, finalising negotiations in late 2013.

According to local media, the state will pay CMEC a sum of CFA17bn (€25.9m) to reimburse development expenditures and acquire its 75% share in the public-private company that was created to manage the project, Compagnie Minière de Bélinga. This will give the state full control.

The British mining consultancy firm SRK Consulting is currently conducting a two-year review of Bélinga’s reserves estimates. Results are expected in 2015, at which point the licence will be re-tendered. Several big players have shown interest, including Glencore Xstrata and Brazil’s Vale.

Infrastructure spending will necessarily accompany the project’s execution. To develop the site will require a 600-km railway linking Bélinga to the main Trans-Gabon rail at Booué and a new deepwater port for mineral exports in Cap Santa Clara, as Gabonese officials confirmed at the Mining Indaba conference in February.

New prospects

Investors have also turned to Gabon’s gold reserves, estimated at 40 tonnes. Sites currently run by Morocco’s Managem and London-listed GoldStone Resources stand to create a promising new source of export revenue. In late February the Société Equatoriale des Mines (SEM), a state-owned company formed in 2011, announced revenues of CFA759m (€1.2m) from gold sales in 2013.

In the same month, the company signed a CFA300m (€457,000) deal with the state development agency, Caisse des Dépôts et Consignations, to finance more small-scale gold mining in the country. The deal formalises SEM’s gold-mining subsidiary, Comptoir Gabonais de Collecte de l’Or, which has collected some 43 kg of gold dust and nuggets since it began activities in 2013. Its goal is to double that in 2014.

COMILOG also plans to launch a pilot project soon at its Mabounié site, about 50 km from Lambaréné. There, deposits of valuable minerals such as niobium, tantalum, uranium and rare earths could blaze a new trail for the mining industry. Project partners have been working to develop a special hydrometallurgical process to maximise the capture of various minerals. The site will need more time, testing and development before the technology is honed, but offers another potential source of growth in the medium term.

Regulatory reform may be on the horizon. As with many African mining countries, the government is looking to increase its share of mining revenue by revising the country’s mining code. Though details have yet to be firmed up, Mining Minister Régis Immongault has indicated that special provisions will be applied to large-scale projects like Bélinga and Mabounié.

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