Le Gabon Bilan de l’Année 2013

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Grâce à des investissements publics dans les infrastructures et d’abondantes ressources naturelles, le Gabon a enregistré en 2013 d’excellents résultats économiques, affichant ainsi pour la quatrième année consécutive une croissance solide.

Selon les chiffres publiés par le FMI, l’économie gabonaise a progressé de 6% en 2013, soit plus du double des projections de croissance moyenne régionale pour la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC). Ces chiffres, établis par la Banque des États de l’Afrique Centrale, ont été révisés à la baisse, passant de 5,8% à 2,6%, en raison d’une diminution de la demande internationale, des dépenses publiques et de la production de pétrole dans certains états membres.

Dans le cadre de la campagne de diversification de l’économie gabonaise, baptisée « Gabon Émergent », le gouvernement prévoit de stimuler les investissements dans la transformation des ressources naturelles, les infrastructures de production d’électricité et les technologies de l’information et des communications (TIC). Cela mettra l’économie sur les rails d’une croissance à 6,8% en 2014, selon les estimations du FMI, tout en soutenant une stratégie nationale qui vise à réduire la dépendance du Gabon vis-à-vis des matières premières.

Des changements dans le secteur pétrolier

L’année dernière, le gouvernement a endossé un rôle plus actif dans les secteurs pétrolier et gazier, conformément à sa volonté d’arroger à l’État une plus grande part de la richesse liée aux ressources naturelles et de développer les industries de transformation locales.

La jeune compagnie pétrolière Gabon Oil Company (GOC) a étendu ses activités suite à la signature d’accords d’enlèvement de brut avec Shell et Total, qui lui autorisent la commercialisation de la part de la production pétrolière de l’État. La GOC assure également désormais le contrôle de deux champs pétroliers qui étaient exploités par Addax, une filiale du groupe chinois Sinopec, après des mois d’arbitrage.

En revanche, la révision du code des hydrocarbures qui était attendue cette année a été repoussée à 2015, d’après le Ministère du Pétrole. Le nouveau code devrait apporter plus de transparence au secteur et permettre une application plus stricte des modalités contenues dans les contrats, faisant ainsi en sorte que les entreprises respectent ces derniers. Il autorisera également la GOC à participer à hauteur de 15% à tous les contrats.

Si le report de l’introduction du code peut être synonyme d’incertitude pour les entreprises étrangères, le potentiel offshore du Gabon suscite un intérêt croissant suite aux découvertes qui ont eu lieu dans toute l’Afrique de l’Ouest.

La découverte par Total Gabon au mois d’août dernier de gaz à condensats lors d’un forage offshore dans la zone pré-salifère a suscité un nouvel engouement de la part des investisseurs, en amont de l’appel d’offres lancé en octobre par le Gabon et portant sur 43 blocs offshore. Le Ministère du Pétrole a attribué 13 nouveaux blocs en offshore profond et très profond à 11 compagnies, dont plusieurs nouvelles venues. Selon des responsables du gouvernement, la production de pétrole pourrait se voir multipliée par deux et atteindre 500 000 barils par jour (bbl/j) une fois les nouveaux blocs attribués opérationnels, ce qui engagerait le secteur sur la voie de la croissance après plusieurs années de contraction.

Le minerai de fer fait de l’œil aux investisseurs

S’il a dû faire face à des défis en 2013, par exemple des infrastructures de transport insuffisantes, le secteur minier gabonais, qui représente la deuxième source de richesse en matière de ressources naturelles, est voué à une solide croissance à court terme. Comilog, filiale du groupe français Eramet, devrait afficher une production de 4 millions de tonnes de manganèse sur l’année 2013, enregistrant une hausse de 24% en glissement annuel.

Alors que certains acteurs du secteur sont à l’affût de nouvelles opportunités dans les mines d’or, l’important gisement de minerai de fer de Belinga, inexploité, suscite également un grand intérêt suite au règlement officiel du contentieux avec le détenteur de la concession, le groupe chinois Comibel.

Selon les estimations des autorités gabonaises, le gisement pourrait contenir jusqu’à 1 milliard de tonnes de minerai de fer, mais un investissement considérable dans l’infrastructure de transport devra avoir lieu avant de pouvoir exploiter la ressource. Un nouveau concessionnaire devrait être choisi l’an prochain.

Diversifier les sources de revenu

Une augmentation des recettes de l’exploitation et de la transformation des ressources naturelles contribuera à soutenir le programme de dépenses publiques au Gabon et à restaurer l’excédent budgétaire en 2014.

L’émission d’un nouvel Eurobond et le rachat partiel, au mois de décembre, d’un ancien Eurobond, d’une maturité de 10 ans, qui avait permis de lever 1,5 milliard de dollars sur les marchés internationaux de la dette, contribueront également à financer des projets d’infrastructure de transport et d’électricité. Le gouvernement a annoncé qu’il prévoyait des dépenses à hauteur de 3330 milliards de francs CFA (5,03 milliards d’euros) dans le cadre de son budget 2014 qui a été adopté en octobre et représente une hausse de 5,83% en glissement annuel.

Une réforme du système fiscal gabonais est en cours d’élaboration : elle s’inscrit dans le cadre de la politique du gouvernement qui vise à améliorer le climat d’affaires et à élargir l’assiette fiscale. La Direction Générale des Impôts a annoncé que 6445 opérateurs économiques avaient obtenu un statut fiscal officiel en 2013, signe que les efforts accrus de l’État en matière de réduction de l’impact de l’économie informelle portent leurs fruits.

Le gouvernement a également procédé en début d’année à une baisse de l’impôt sur les sociétés, qui est passé de 35% à 30%, une initiative qui s’inscrit dans un programme de plus longue haleine et qui a pour objectif d’aboutir à plus de transparence et de rationaliser les mécanismes de paiement des impôts. Grâce à ces efforts, le Gabon a grimpé de 6 places au classement pays du rapport Doing Business 2014 de la Banque Mondiale.

Si la lenteur des connexions internet et des prix élevés ont entravé le développement de l’économie numérique au Gabon, plusieurs projets de modernisation des infrastructures de TIC sont prévus, certains dans l’immédiat, d’autres à plus long terme, avec à la clé des effets très bénéfiques. Un deuxième câble sous-marin à fibre optique, du nom d’ACE (Africa Coast to Europe), a été connecté à Libreville et à Port-Gentil et devrait être opérationnel en 2014, multipliant par trois la capacité nationale. Le gouvernement a également ébauché un projet qui prévoit d’étendre progressivement la couverture des réseaux haut débit aux capitales des principales provinces au cours des cinq prochaines années.

Les projets d’infrastructure et d’industrialisation du gouvernement, associés à un secteur privé en plein essor, ne manqueront pas de soutenir la croissance économique. Mais il faudra tout de même que le pays mette l’accent sur l’enseignement et la formation, deux volets nécessaires pour répondre, à l’avenir, aux besoins d’une économie émergente.

 

Gabon Year in Review 2013

Buoyed by public investment in infrastructure and an abundance of natural resources, Gabon added to three years of solid growth in 2013, with another strong economic performance.

According to the IMF, Gabon’s economy grew by 6% in 2013, more than double the projection for the regional average in the Central African Economic and Monetary Community (Communaute Economique et Monetaire de l’Afrique Centrale, CEMAC). The latter, which was prepared by the Bank of Central African States, was revised down during the year from 5.8% to 2.6%, due to lower levels of internal demand, public expenditure and oil production in some member states.

As part of the government’s broader “Emerging Gabon” diversification campaign, plans to boost investment in natural resource processing, infrastructure for power production and information and communications technology (ICT) will put the economy on track to expand by up to 6.8% in 2014, according to recent IMF estimates, while supporting a national drive to reduce commodity dependency.

Changes come to the oil sector

The government adopted a more active role in the oil and gas industry last year, in line with its plans to increase the domestic share of natural resource wealth and build up local processing industries.

The newly-created Gabon Oil Company (GOC) expanded its operations by signing lifting agreements with Total and Shell, which will allow it to commercialise the state’s share of oil production. It also took over two fields previously held by Addax, a subsidiary of China’s Sinopec following a lengthy arbitration.

However, an overhaul of the Hydrocarbons Code, which was expected this year, has now been put back to 2015, according to the oil ministry. The new code is set to bring greater transparency to the industry and tougher enforcement terms for companies to ensure they meet contract standards. It will also entitle the GOC to a 15% stake in all contracts.

While delays in ushering in the code could spell uncertainty for foreign firms, interest in Gabon’s offshore potential is rising on the back of discoveries across West Africa.

Total Gabon’s discovery of an offshore gas condensate deposit in the pre-salt layer last August brought a new wave of investor interest, ahead of Gabon’s October tender round for 43 available offshore blocks. The oil ministry awarded 13 new deep and ultra-deep water blocks to 11 companies, including several new firms. Government officials estimate that oil production could double to 500,000 barrels per day (bpd) once the newly licensed blocks are operational, putting the sector on course for growth after several years of contraction.

Investors eye iron ore

Despite coming up against challenges in 2013, including insufficient transport infrastructure, Gabon’s mining sector, which marks the second-largest source of natural resource wealth, will see solid growth in the near term. Comilog, a subsidiary of France’s Eramet, is expected to have produced 4m tonnes of manganese in 2013, up 24% year-on-year (y-o-y).

While some industry players are eyeing new possibilities in gold mining, the large but unexploited Belinga iron ore deposit is also generating significant interest, now that a dispute with the concessionaire, China’s Comibel, has been officially resolved.

Gabonese authorities estimate that the deposit could hold up to 1bn tonnes of iron ore, although it will require a significant investment in transport infrastructure before the resource can be exploited. A new concessionaire is expected to be selected next year.

Diversifying income

Higher revenue from natural resource exploitation and processing will help to support Gabon’s public expenditure programme and restore the budget surplus in 2014.

A new Eurobond issue and partial buyback of an existing 10-year bond in early December, which raised $1.5bn on international debt markets, will also help fund transport and power infrastructure projects. The government announced planned expenditures of CFA3.33trn (€5.03bn) in its 2014 budget, which was approved in October, up 5.83% y-o-y.

Gabon is working to reform the tax system as part of a bid to strengthen the business environment and broaden the tax base. The Direction Générale des Impôts announced that 6445 operators had been brought under the formal tax system in 2013, as efforts to reduce the impact of the informal economy are stepped up.
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The government also lowered the corporate tax rate from 35% to 30% at the beginning of the year, as part of an ongoing effort to increase transparency and streamline tax payment mechanisms. Its efforts helped push Gabon up six places in the 2014 World Bank Doing Business report.

While slow internet connectivity and high prices have hindered the development of Gabon’s digital economy, the country should benefit from several ICT infrastructure upgrades in both the immediate and longer term. A second submarine fibre-optic cable, Africa Coast to Europe (ACE), which has been connected in Libreville and Port-Gentil and should be commercialised in 2014, will triple national capacity. The government has also outlined a plan to gradually extend broadband networks to key provincial capitals over the next five years.

The government’s infrastructure and industrialisation plans, along with a growing private sector, will support new growth across the economy. However, the country will also need to focus on providing the education and training which will prove essential for meeting the future demands of an emerging economy.

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