Alors même que les opérateurs lancent toute une série de forfaits et d’abonnements téléphoniques, une agence gouvernementale a récemment suggéré que le secteur marocain des télécommunications n’était pas suffisamment concurrentiel et encouragé les plus importants opérateurs de téléphonie mobile du pays à étendre la couverture de leurs réseaux et à diversifier leur offre de services afin de tirer leur épingle du jeu dans un marché qui arrive à maturité.
Une étude réalisée par le Conseil de Concurrence du Maroc, rendue publique au début de l’été, a suggéré que l’Agence Nationale de Réglementation des Télécommunications (ANRT) n’avait pas réussi à promouvoir une concurrence suffisante dans le secteur.
Le rapport a également reproché une inégalité d’accès aux infrastructures de télécommunication et le fait que certains opérateurs bénéficiaient de coûts d’accès moins élevés. Toujours d’après ce rapport, les tarifs de téléphonie mobile au Maroc sont, avec ceux du Liban, les plus élevés dans le monde arabe.
Cependant, d’après l’ANRT, les déclarations du Conseil de Concurrence surviennent dans un contexte d’absence d’accusations de traitement injuste de la part des entreprises de télécommunications marocaines. En outre, selon le régulateur, des signes montrent que récemment la concurrence a fait baisser les prix.
D’après l’ANRT, le coût moyen d’un appel depuis un téléphone portable au Maroc a été divisé par deux au cours des cinq dernières années, passant de 1,63 dirham (0,14 euros) en 2006 à un tarif actuel de 0,86 dirhams (0,08 euros). A cela s’ajoute une augmentation de 50% du temps moyen de communication, les Marocains passant début 2011, 45 minutes au téléphone par mois, contre une demi-heure en 2006.
L’augmentation de l’utilisation du portable et la chute des prix sont largement dues à une maturité croissante du marché des télécommunications au Maroc, ce qui force les entreprises à faire preuve de toujours plus d’innovation pour maintenir leur croissance. L’intensification de la concurrence a déjà eu un impact perceptible sur les bilans des compagnies. Le groupe Maroc Telecom a réalisé un chiffre d’affaires de 15,32 milliards de dirhams (1,35 milliards d’euros) au premier semestre 2011, en légère baisse par rapport à la même période l’an dernier, malgré une augmentation significative (+16,5%) de son nombre de clients, passant aujourd’hui à 27,5 millions. Les bénéfices ont toutefois chuté de 10,3% en glissement annuel, atteignant 3,99 milliards de dirhams (352 millions d’euros).
L’entreprise table sur des recettes en baisse pour l’année 2011, qu’elle attribue à sa décision de baisser ses prix au deuxième trimestre pour faire face à une concurrence accrue.
En moyenne, l’entreprise marocaine a fait baisser le tarif moyen d’une minute de communication depuis un téléphone mobile à 0,99 dirhams (0,09 euros), soit une baisse de 24% au cours du premier trimestre 2011, par rapport à la même période en 2010 alors que le nombre de minutes consommées par utilisateur affiche une hausse de 22%, soit 60 minutes par mois.
Mais la concurrence accrue à laquelle l’entreprise s’est vue confrontée sur son marché intérieur a été en partie compensée par une hausse de 4,8% de son chiffre d’affaires sur les marchés voisins, à savoir le Bénin, le Gabon, le Mali et la Mauritanie, où la progression du nombre de clients a été bien plus rapide et affichait une hausse de 47% par rapport aux chiffres de fin juin 2010, avec 8,7 millions d’utilisateurs. Le marché marocain arrivant à maturité, la compagnie cherche à accroître la part de son chiffre d’affaires réalisé par ses filiales étrangères, qui s’élevait à 17,7% en 2010, pour atteindre les 30%.
La concurrence accrue du marché incite également d’autres opérateurs marocains à étendre la couverture de leur réseau et à proposer des forfaits plus innovants, offrant par exemple des minutes gratuites aux abonnés post-payés et d’autres avantages aux clients utilisateurs de mobiles prépayés et sans abonnement qui dominent toujours largement le marché.
Méditel, le deuxième opérateur mobile du Maroc, a annoncé mi-mai avoir étendu sa couverture 3G à 27 nouvelles municipalités et zones rurales au cours des derniers mois. En juin, l’entreprise a lancé un nouveau service prépayé, Méditel Jahiz MIX, calibré pour les jeunes et qui inclut des minutes et SMS gratuits ainsi qu’un accès 3G illimité.
Inwi, le service de téléphonie mobile de Wana, a de même lancé en mai un forfait sans abonnement du nom de Zen, qui offre aux clients, pour une somme prépayée de 100 dirhams (8,80 euros) 90 minutes d’appels gratuits auxquelles s’ajoutent 90 minutes gratuites pour des appels en heures creuses ainsi qu’un accès internet jusqu’à 300 Mo. De plus, dans ce forfait, les appels à l’étranger sont facturés au même prix que les appels nationaux.
Wana, la filiale télécommunications du conglomérat ONA-SNI et anciennement connue comme Maroc Connect, est la dernière arrivée sur le marché de la téléphonie mobile. Elle occupe également toujours la troisième et dernière position dans ce secteur malgré une croissance rapide et une importante augmentation de ses parts de marché au cours des derniers mois et années, signe d’un niveau de concurrence en progression constante.
Une concurrence accrue, voilà de quoi réjouir les régulateurs ; les consommateurs, eux aussi, vont profiter des baisses de tarifs et de l’amélioration des services qui en découlent. Les forfaits innovants proposés par les opérateurs devraient aider ceux-ci à maintenir leurs résultats nets tandis qu’ils s’adaptent aux changements d’un marché de plus en plus concurrentiel et difficile- mais qui offre de réelles opportunités commerciales.
Morocco: Competition calling
Even as operators introduce a spate of new calling plans and contract packages, a government agency has recently suggested Morocco’s telecoms sector is not sufficiently competitive, further pushing the country’s largest mobile operators to expand coverage and diversify services to gain an edge in what is becoming an increasingly mature market.
A study released by Morocco’s Competition Council (Conseil de Concurrence) earlier this summer suggested that the National Telecommunications Regulation Agency (Agence Nationale de Règlementation des Télécommunications, ANRT) had not succeeded in promoting enough competition in the sector.
It also charged that access to telecoms infrastructure was uneven, with some operators benefitting from lower access costs. According to the report, Moroccan mobile charges are, together with those in Lebanon, the highest in the Arab world.
However, the Competition Council’s statements come amidst an absence of claims of unfair treatment by Moroccan telecoms companies according to the ANRT. Furthermore, the regulator said, there are signs that competition has recently been driving prices down.
According to the ANRT, the average charge for Moroccan mobile phone calls has halved over the course of the last five years, from Dh1.63 (€0.14) in 2006 to Dh0.86 (€0.08) currently. This has been accompanied by a 50% increase in average usage, with Moroccans spending 45 minutes talking on the phone per month at the start of 2011, compared to half an hour in 2006.
The increase in usage and drop in prices are in large part due to the increasing maturity of the country’s telecoms market, which is forcing companies to come up with ever-more innovative ways of maintaining growth. The intensifying competition has already had a noticeable impact on balance sheets. Maroc Telecom registered a group-wide turnover of Dh15.32bn (€1.35bn) in the first half of 2011, down slightly the same period last year, although it also saw a significant 16.5% increase in its customer numbers to 27.5m. Profits fell by 10.3% year-on-year, however, to Dh3.99bn (€352m).
The firm says it expects revenues for 2011 as a whole to also fall due to its decision to cut prices in the second quarter in the face of rising competition.
Average per minute mobile call prices charged by the firm in Morocco fell by 24% in first-quarter 2011 compared to those of first-quarter 2010, to Dh0.99 (€0.09), though outbound usage per customer rose by 22% to 60 minutes per month.
However, the increased competition in the firm’s domestic market has been partly offset by a 4.8% increase in turnover in its other neighbouring markets, namely Benin, Gabon, Mali and Mauritania, where customer numbers grew much faster on end-June 2010, by 47% to 8.7m. Faced with a maturing Moroccan market, the company is seeking to expand the contribution of its foreign subsidiaries to its turnover from 17.7% in 2010 to 30%.
As the market becomes more competitive, other Moroccan providers are also expanding their networks and offering more innovative packages that offer post-paid contract-style incentives of free minutes and other benefits to prepaid, no-contract customers, who continue to overwhelmingly dominate the market.
Morocco’s second-largest communications provider, Méditel, announced in mid-May that it had expanded its 3G coverage to 27 new municipalities and rural areas in the course of recent months. In June the firm launched a new prepaid service, Méditel Jahiz MIX, aimed at young people that includes free minutes, free SMS messages and unlimited 3G access.
Inwi, the mobile phone service of Wana, in May similarly launched a contract-free phone plan called Zen that, for a prepaid fee of Dh100 (€8.80) a month, will provide customers with 90 free minutes of free calls and another 90 minutes of free off-peak calls, as well as free internet access up to 300MB. The package also charges overseas calls at the same rate as national ones.
Wana (formerly Maroc Connect), controlled by investment fund ONA/SNI, is the most recent entrant to the mobile phone market and still the smallest of the three players in the segment, though it has been growing rapidly and significantly expanding its market share in recent months and years, further underlining the increasing level of competition.
Increased competition will make the regulators happy, while the resulting fall in prices and rise in services will be good for consumers. The innovative packages operators are offering should help them maintain their bottom lines as they adjust to the changes in what is becoming a more challenging market – but one with enhanced opportunities.